Jeudi 19 décembre, Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, ont remis les prix du Concours nationale de la Résistance et de la Déportation (CNRD) à 39 lauréats issus de 18 collèges et lycées français. Cette cérémonie s’est déroulée au Grand Salon de la Sorbonne, à Paris. Un lieu hautement symbolique quand on se souvient qu’y était édité à partir de 1941 le journal clandestin Défense de la France (qui deviendra plus tard France-Soir).
Institué en 1961 par Lucien Paye, alors ministre de l’Éducation nationale, le Concours national de la Résistance et de la Déportation a pour objectif de transmettre aux jeunes générations l'Histoire et la mémoire de ces moments marquants de la Seconde guerre mondiale. Ouvert aux collégiens de 3ème et aux lycéens, les participants pouvaient concourir individuellement ou en groupe. Pour cette édition 2012/2013, le thème était "communiquer pour résister 1940-1945".
Près de 34 500 élèves ont participé à ce concours, représentant 1700 établissements français sur le territoire national et à l'étranger. Après une première sélection départementale, le jury a statué sur des centaines de travaux, divisés en trois catégories (travail individuel, travail collectif, travail collectif audiovisuel) respectivement séparées en deux niveaux (collège et lycée).
Adélaïde SUBTS, élève en classe de 1ère Scientifique au lycée "Charles de Gaulle" de Caen (14), fait partie des quatre lycéens lauréats du prix "Réalisation d'un devoir individuel en classe". Lors de l'année scolaire 2012/2013, comme les autres concourants, elle avait réalisé une composition d'une dizaine de pages répondant au sujet de "la communication mise en place par la Résistance, ayant conduit à la victoire et au retour de la République". "J'avais au préalable fait de nombreuses recherches, appuyée par un professeur, rappelle-t-elle. Dans ma composition, j'ai notamment insisté sur le fait que l'Art était au service des idées, à l'exemple des chants, poèmes et affiches produits par la Résistance durant l'occupation". Lorsqu'Adélaïde explique son engagement dans ce concours, elle avance que d'ici quelques années, la mémoire vivante deviendra l'Histoire. C'est ainsi pour elle une façon de rendre hommage "à son échelle" et de ne pas oublier.
Ali Khan, aujourd'hui en classe de seconde, fait partie d'un des groupes lauréats du prix "travail collectif", avec sa classe de troisième du collège "Louis Pasteur" de Villemomble (93). Ensemble, les élèves ont réalisé un mémoire, s'attachant à démontrer l'importance de l'art comme vecteur de communication durant l'Occupation. Ils ont ainsi regroupé poèmes, divers écrits, affiches et chants, montrant leur rôle essentiel et fédérateur au sein de la Résistance. "Ce concours représente parfaitement le devoir de mémoire que nous devons accomplir, précise Ali à l'issue de la cérémonie de remise des prix. Lors d'une intervention au collège, quelqu'un avait cité Winston Churchill : "Si l'on oublie le passé, on est condamné à le revivre". Cette phrase m'a particulièrement marqué". Une phrase d'ailleurs également reprise par un certain Primo Levi, résistant italien déporté à Auschwitz sous Mussolini, devenu écrivain par la suite pour justement accomplir ce devoir de mémoire.
À l'occasion des commémorations du 70ème anniversaire de la libération du territoire après l'occupation allemande, le thème de l'édition 2013/2014 du concours sera "La libération du territoire et le retour de la République".
Sources : Ministère des Armées
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