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Discours de Geneviève Darrieussecq_Remise de croix du combattant 1962-1964

Mise à jour  : 16/10/2019

14 octobre 2019, Les Invalides

- Seul le prononcé fait foi -

 

Monsieur le Gouverneur militaire de Paris, mon général,

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Madame la directrice de l’ONAC-VG,

Monsieur le directeur départemental de l’ONAC-VG de Paris,

Messieurs les officiers généraux,

Messieurs les présidents d’association du monde combattant,

Messieurs les récipiendaires,

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

 

Je suis particulièrement heureuse de vous recevoir aux Invalides. Je remercie Monsieur le Gouverneur militaire de Paris de nous faire profiter de ses magnifiques salons.

Ici, aux Invalides, panthéon militaire de nos armées, nous sommes réunis par la reconnaissance de la République. La Nation témoigne avec ferveur de son estime, de son admiration et de son respect pour le monde combattant, pour toutes les femmes et tous les hommes qui ont servi et qui servent les armes de la France.

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Messieurs les récipiendaires, cette maison est la vôtre. Elle est celle de tous ceux qui ont, un jour, porté l’uniforme et qui ont, par là-même, risqué leurs vies.

Ce sont 15 anciens combattants que je vois devant moi. Ce sont 15 hommes qui ont servi leur pays sur le territoire algérien.

Il y a 57 ans, le très long et douloureux conflit que fut la guerre d’Algérie venait de s’achever. Les accords d’Evian, signés le 19 mars 1962, prévoyaient la réduction des forces militaires françaises présentes en Algérie à 80 000 hommes dans un délai d’un an après l’indépendance et le retrait total dans un délai de trois ans. C’est dans ce contexte, qu’en tant que jeunes appelés vous avez posé le pied de l’autre côté de la Méditerranée. Vous aviez alors entre 18 et 26 ans.

Durant plusieurs mois, entre 1962 et 1964, dans un pays nouvellement indépendant, vous avez accompli votre devoir, à l’instar de plusieurs autres milliers de jeunes hommes. Vos frères d’armes. La République ne les oublie pas et se souvient aussi de ses enfants « morts pour la France » dans cette période.

Vous avez connu des affectations variées : Colomb Béchar, Oran, Tizi Ouzou et évidemment Alger. Vos missions ont été diverses.

Vous avez servi dans une grande diversité d’armes : l’infanterie de l’Air, l’artillerie, la direction des essences, le groupe de transport, l’infanterie de Marine, le régiment du Train, les chasseurs à cheval, le service de santé des armées, et bien d’autres.

C’est à ce titre que, dans quelques minutes, j’aurai l’honneur de vous décerner la croix du combattant. Par ce geste, la République vous reconnaît, la Nation vous honore.

 

 La croix du combattant est un signe fort de reconnaissance. Elle possède une profondeur historique qui unit toutes les générations du feu, qui rassemblent dans une même famille tous ceux qui ont servi les armes de la France à travers le temps.

Elle donne le droit à la carte du combattant qui ouvre des droits financiers mais aussi symboliques et sociaux. Désormais, vous aurez le droit au versement de la retraite du combattant et au bénéfice d’une demi-part fiscale supplémentaire.

Par cette cérémonie, ensemble, nous redonnons à tous les soldats de 1962-1964 la place qui est la leur dans l’histoire. Parce qu’il n’y a rien de pire que l’indifférence et l’oubli.

Pour toutes ces raisons, j’ai souhaité que soit mis à terme à une iniquité. Dès mon arrivée aux responsabilités, j’ai réuni toutes les parties-prenantes. Ainsi, de discussions en concertations, nous sommes parvenus à une décision. Que de chemin parcouru !

La carte 62-64 était une attente ancienne - très ancienne - relayée par l’ensemble des associations du monde combattant et par de nombreux parlementaires. Des gouvernements précédents ne l’avaient pas accordée. Le Président de la République s’était engagé à réparer cette injustice. Je suis assez fière de pouvoir vous dire : nous l’avons fait !

Ainsi, il y a près d’un an, cette mesure était inscrite dans le Projet de Loi de Finances pour 2019. Cela a été permis grâce au soutien et au plein appui du Premier ministre. Je veux également remercier les parlementaires de tous les bords politiques qui ont soutenu cette mesure.

La carte dite 62-64 a évidemment un coût financier pour l’Etat. En effet, elle représente 60 millions d’euros en année pleine. Dans notre contexte budgétaire contraint, c’est un signal clair. Et c’est une démonstration de l’attachement du Gouvernement à l’ensemble du monde combattant.

Depuis le 1er janvier 2019, la carte 62-64 est concrète pour des milliers de personnes. D’ici la fin de l’année, 35 000 anciens combattants auront ainsi été décorés. Et cela dans tous nos départements. Ce sera 50 000 d’ici la fin de l’année 2020.

Tout cela est possible grâce à l’opérateur du ministère des Armées, l’ONAC-VG. Je remercie sa direction, ses services et ses équipes pour leur mobilisation quotidienne.

 

Mesdames, messieurs, la réparation et la reconnaissance sont essentielles pour le monde combattant. Nous en sommes tous conscients. Mais nous savons aussi que la transmission de sa mémoire est tout aussi indispensable.

Ainsi, le ministère des Armées agit aux cotés des associations et des fondations pour transmettre le souvenir de la guerre d’Algérie. Et notamment auprès de la jeunesse.

Chers récipiendaires, je compte également sur vous pour poursuivre ce travail de mémoire auprès de vos familles et auprès des jeunes générations.

Messieurs, la croix du combattant est un symbole de courage, de service et de dévouement. Vous l’avez mérité. Je sais que vous la porterez avec fierté.

Je vous remercie.