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Discours de Florence Parly, ministre des Armées_Cérémonie de commémoration de la Rafle du Vél’ d’Hiv’

Mise à jour  : 21/07/2019

Vous trouverez ci-joint le discours de Florence Parly, ministre des Armées, lors de la cérémonie de commémoration de la Rafle du Vél’ d’Hiv’.

Seul le prononcé fait foi.

Cordialement,

Le centre presse du ministère des Armées.

Extraits :

« L’histoire d’Edith, c’est celle de 13 152 Juifs de France, femmes, hommes, enfants, arrachés à leur quotidien les 16 et 17 juillet 1942. Surpris à l’aube, arrêtés au saut du lit, raflés dans les rues et dans les écoles. Arrêtés par des policiers et des gendarmes français. Des enfants nés en France, envoyés à la mort par des Français. Pour la seule raison qu’ils étaient juifs.

Et la France a détourné les yeux. Elle s’est emmurée dans le silence, drapée de son déshonneur.

Nous savons aujourd’hui, que se taire est impossible.  C’est pour moi un honneur de porter la parole de la République, en cette journée nationale de commémoration. Je le fais, avec à l’esprit les mots si justes et si forts de Jacques Chirac. Depuis le 16 juillet 1995, depuis ce jour où notre pays a réellement brisé le silence et a eu enfin le courage de porter un regard lucide sur son histoire. Et je pense aussi en cet instant aux mots de Dominique de Villepin, de Nicolas Sarkozy, de François Hollande lors de l’inauguration du mémorial de Drancy, de Manuel Valls, et enfin ceux d’Emmanuel Macron lors des commémorations du 75ème anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’ et d’Edouard Philippe, l’année passée.

Oui, la République l’a reconnu, la conscience nationale le sait et je le redis ici : la Rafle du Vél’ d’Hiv’ est l’unique œuvre du gouvernement français, accomplie par des Français.

 […]

Lorsque je pense à Alfred Dreyfus, lorsque je lis chaque nom inscrit sur le mur du jardin des enfants du Vél d’Hiv’, la même question revient sans cesse : que seraient-ils devenus si leur avenir ne leur avait pas été arraché ? Quel destin les attendait ?

Le véritable courage, c’est celui de la vérité. 120 ans après le procès de Rennes, les Armées doivent regarder leur histoire en face. 120 ans plus tard, il est encore temps que les Armées redonnent à Alfred Dreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés. Et j’y veillerai personnellement.

[…]

Ce travail de transmission est aujourd’hui d’autant plus important que nous assistons à une recrudescence d’actes inquiétants. Les cimetières sont profanés, les boîtes aux lettres à l’effigie de Simone Veil sont taguées, le négationnisme ressurgit. Nous n’accepterons jamais. Jamais plus, nous ne détournerons les yeux. Jamais, nous ne baisserons la garde. Avec vous tous, la République mène ce combat et ne l’abandonnera jamais.

Mes derniers mots seront pour les plus jeunes. Pour la jeunesse éclairée qui s’emparera de ce flambeau dans quelques années. Pour vous, qui continuerez de défaire les théories du complot, le négationnisme et l’antisémitisme.

Souvenez-vous toujours de ces mots du Discours à la jeunesse de Jean Jaurès : « Le courage c'est de rechercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

Nous comptons sur vous. Nous croyons en vous. »