Discours de Florence Parly, ministre des Armées - Réception de la FREMM Alsace à Toulon le 16 avril 2021 (format pdf, 305.45 KB).
Vous trouverez ci-joint le discours de Florence Parly, ministre des Armées, lors de la réception de la FREMM Alsace, le 16 avril 2021.
Amiral,
Monsieur le préfet maritime,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les officiers généraux,
Monsieur le Président-directeur général,
Mesdames et messieurs, chers amis,
C’est un plaisir d’être aujourd’hui à Toulon pour la livraison à notre Marine de cette 7ème FREMM, l’Alsace.
Que les FREMM soient l’épine dorsale de notre marine, « les incontournables » de notre flotte ou encore les « couteaux suisses » de nos marins, les mots et les images ne manquent pas pour qualifier la place essentielle des frégates multi-missions au sein de nos opérations. Ce sont des mots synonymes de puissance et de polyvalence ; des mots qui disent aussi toute la fierté de nos marins et leur profond attachement à ce bâtiment.
Maîtriser la mer, c’est accéder aux ressources énergétiques, minérales, halieutiques qu’elle renferme, et c’est sécuriser ses voies d’approvisionnement ainsi que ses canaux d’information. En un mot, c’est avoir la main sur les flux qui irriguent le monde.
Nos espaces maritimes sont des espaces de conflits, vous le savez bien. Quand la Turquie cherche à s’imposer par le fait accompli en Méditerranée orientale, en mobilisant ses navires de guerre ; quand la Chine ignore les règles internationales de liberté de navigation, et qu’elle pousse ses pions jusque dans notre environnement régional ; quand la Russie remilitarise l’Arctique, les intérêts et la sécurité de la France et de l’Europe sont en jeu.
Chaque FREMM au large est un message envoyé au monde : la France défendra toujours le respect du droit international, la France continuera à réaffirmer sans cesse son attachement à la liberté de navigation, de la Méditerranée jusqu’en mer de Chine. Sans cesse, nous défendrons l’idée que la mer est un espace qui doit rapprocher les peuples et pousser les Etats à coopérer.
C’est bien le sens des opérations dans lesquelles nos frégates sont impliquées : je pense notamment à l’opération Agénor, où les partenaires européens œuvrent au respect de la liberté de navigation dans le détroit d’Ormuz, ou bien encore à l’opération IRINI en Méditerranée centrale, où la FREMM Auvergne a récemment été déployée pour faire respecter l’embargo sur les armes mis en place par le Conseil de sécurité des Nations unies.
L’Alsace, qui se trouve derrière moi, présente comme sa jumelle La Lorraine, encore en construction, la particularité d’être une frégate multi-missions de défense aérienne. C’est ce qui fait d’elle un bâtiment des mers tourné vers les airs, un bras armé vers le ciel reconnaissable à sa mâture très fine, la fameuse taille de guêpe. C’est donc la capacité à détecter au loin et de traiter un immense flux d’information en temps réel qui fait la différence. Et cette capacité, l’Alsace l’intègrera pleinement : voir bien et voir loin. Observer pour anticiper.
Ces capacités particulières la prédestinent notamment à escorter et protéger le fleuron de notre Marine, le porte-avions Charles de Gaulle. Et quel plus grand destin pouvions-nous espérer pour elle !
Aujourd’hui donc, l’Etat prend possession d’une nouvelle frégate. L’avant-dernière d’une série de 8 frégates multi-missions, dont la dernière, la Lorraine, sera livrée l’an prochain, avant que la 1ère frégate de défense et d’intervention n’arrive en 2024. Aujourd’hui, notre Marine envoie un signal de présence et de puissance. Car chaque livraison d’une frégate est un signal fort qui dit que la France est capable d’agir. Chacun de ces équipements majeurs que nous livre la loi de programmation militaire, c’est un signal que la France tient son rang, qu’elle veille à ses intérêts, et cela avec détermination et constance.
Cette grande victoire, c’est aussi celle de nos industriels, de la DGA qui fête ses 60 ans cette année, et de l’OCCAR qui fête ses 20 ans. Et je tiens aujourd’hui à les féliciter vivement : la crise sanitaire a bouleversé l’activité, mais elle n’a pas bouleversé le calendrier. Et je vous félicite tout particulièrement d’avoir réussi à tenir les délais de livraisons. C’est ce que nous attendons pour chacun de nos programmes. Cette grande victoire est donc aussi celle de votre détermination, de votre rigueur, de votre passion du travail bien fait. Vous avez montré que le chemin de la réussite est parfois semé d’embûches. Et votre excellence se mesure aujourd’hui à l’aune des difficultés que vous avez surmontées.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
L’Alsace a déjà pris la mer, bien sûr. Mais elle est aujourd’hui envoyée au large.
Vive la République, vive la France !