Depuis le 30 mai 2016, les armées interviennent dans le Nord-Ouest de la France et la région parisienne au profit des victimes des intempéries qui ont entrainé le débordement de nombreux cours d’eau et d’importantes inondations dans les zones habitées.
Devant la gravité de la situation, les autorités civiles ont sollicité les armées pour venir au secours des populations en difficulté. Sur réquisition des préfets, les armées ont engagé plusieurs moyens pour venir en aide aux populations.
Les intempéries ont d’abord entraîné d’importantes perturbations sur l’autoroute A10 dans le Loiret, à hauteur de Saran, au nord d’Orléans. Le 31 mai, le préfet de département a sollicité le concours des armées, seuls détenteurs de véhicules militaires ayant la capacité de franchir des zones inondées, pour porter secours à plus de 350 personnes encerclées par la montée des eaux.
Une vingtaine de militaires du 12e régiment de cuirassiers, du CNSO d’Orléans et une dizaine de camions de transport tactique ont été envoyés pour les évacuer et les installer dans une commune proche où des lits et des couvertures avaient été livrés par le service du commissariat des armées. Le 2 juin, « les naufragés de l’A10 » ont pu récupérer leurs effets dans leur véhicule abandonné, grâce à la mise à disposition de trois bus militaires du groupement de soutien de la Base de défense d’Orléans.
Les pluies continues ont par la suite provoqué une succession de crues en région parisienne. Le 2 juin, le préfet de police de Paris a demandé le concours des armées pour appuyer les forces de sécurité intérieures (police, sécurité civile, croix rouge…) dans le département du Val-de-Marne. Avec ses véhicules adaptés à l’intervention en milieu inondé, un détachement de l’opération Sentinelle déployé à Paris a permis l’évacuation de près de 1200 personnes. Depuis cette date, près d’une quarantaine de militaires (de l’armée de Terre et de la Marine nationale) patrouillent et assurent la sécurité dans ces zones évacuées, vidées de leurs habitants.
Des plongeurs du génie, des sapeurs spécialistes de l’évolution en zone humide, et les militaires du centre des sports équestres militaires ont par ailleurs été sollicités à plusieurs reprises et en plusieurs lieux pour appuyer l’évacuation de troupeaux de vaches ou de chevaux de leurs pâturages (encerclés par les eaux, terrain inondé) ou fournir du matériel de pompage (groupe électrogène, pompes).
Lors de situation de crise, comme ici face à une catastrophe à l’ampleur imprévisible, les forces armées se mobilisent en urgence à la demande des autorités préfectorales, si la situation le nécessite. Elles mettent ainsi leurs moyens à disposition des services de l’Etat au profit de la population dans le cadre d’une mission de service public. L’engagement militaire s’est fait en complément des moyens civils, lorsque ces derniers étaient inadaptés ou indisponibles, démontrant ainsi le bon fonctionnement du dialogue civil et militaire entre l’état-major des zones de défense et les préfectures.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense