Opérations
À quelques jours de Noël, les deux boulangers de Gao, au Mali, préparent quelques surprises à leurs camarades : « On a fait plusieurs essais, et on devrait pouvoir sortir des brioches pour Noël. On prépare également un pain spécial pour le foie gras… ». Pour ces jours de fête, la boulangerie va tourner à plein régime. Le cadeau de Noël de nos boulangers, ce seront les 1 500 petits pains et les 400 baguettes, les brioches bien fraîches et les petits pains spéciaux qu’ils réaliseront pour leurs camarades.
Le caporal-chef David et le caporal Sébastien appartiennent au régiment de soutien du combattant stationné de Toulouse. Ils ont suivi une qualification « boulanger militaire », ainsi qu’une formation à la mise en œuvre de l’Unité mobile de boulangerie de campagne (UMBC). Actuellement deux UMBC sont déployées en opérations extérieures, en Centrafrique et au Mali, permettant aux militaires de bénéficier de pain frais, un petit plaisir bien français.
Il est 17h à Gao, les hommes du détachement de soutien du combattant vont recevoir les ordres pour le lendemain et vont dîner tous ensemble. Pour nos deux soldats boulangers, ce sont les seuls moments partagés avec leurs camarades. Leur journée de travail commence à minuit, quand tout le monde dort ou est de garde. Ils commencent alors à pétrir la pâte pour terminer leur fournée vers 7h du matin. L’une des difficultés de ce travail est bien de s’habituer à vivre la nuit, en décalé, et uniquement à deux. « Heureusement, on s’entend bien. On se serre les coudes ! ». Le dimanche,« nous terminons un peu plus tard, vers 9-10h, car on fait en plus des viennoiseries et des pains spéciaux : au chorizo, aux noix, aux olives, aux oignons… c’est dimanche, même en OPEX !» sourit le caporal-chef David.
Chez eux cohabitent cet esprit de cohésion, très fort chez les militaires, mais également cette générosité propre aux gens des métiers de bouche « Parfois nous devons refaire du pain dans la journée, quand une unité rentre du terrain par exemple. C’est ma façon à moi de participer à leur opération sur le terrain. Et si un camarade passe alors que je viens de sortir une fournée de baguettes chaudes, je lui en donne toujours avec plaisir » sourit le caporal Sébastien.
Chaque nuit, les deux boulangers de Gao préparent six pétrins de 44 kilos et sortent de leur fournil 750 petits pains et 300 baguettes. Du bon pain frais qui n’a rien à envier à celui d’une boulangerie française traditionnelle, pour le plus grand plaisir de nos soldats !
Sources : Ministère de la Défense
Droits : État-major des armées
