Le 2 juillet 2018, pompiers de l’air et service de santé français se sont exercés avec leurs homologues estoniens sur une manœuvre d’extraction de pilote sous hypoxie. Dans cet exercice, les pompiers estoniens assuraient la responsabilité de l’extinction du feu et les pompiers de l’air et le service médical français assuraient les manœuvres d’extraction du pilote.
Dans le cadre de cet exercice, la situation présentée était la suivante : lors d’un retour de vol scramble de Mirage 2000-5, le pilote a été pris de malaises au moment de l’atterrissage. Il parvient malgré tout à prévenir la tour de contrôle du risque de survenue d’hypoxie en vol, ainsi qu’à rejoindre le parking de la Quick reaction alerte (QRA). Cependant, en coupant la machine trop tardivement, un feu s’est déclenché au niveau des roues de l’aéronef.
La tour de contrôle de la base aérienne d’Ämari a alors alerté les pompiers estoniens, les pompiers de l’air français et l’ensemble des services médicaux de la base aérienne.
Les pompiers estoniens sont alors arrivés sur le parking de la QRA française et ont commencé à établir le protocole d’extinction du feu et de manœuvres de sécurisation de l’armement des missiles de défense aérienne MICA (Missile d'interception, de combat et d'auto-défense). Dès que le réacteur de l’aéronef a été coupé, le chef des secours estoniens a assuré l’ouverture de la verrière de l’aéronef et la sécurité du siège éjectable sur lequel le pilote se trouvait toujours.
Les pompiers de l’air français ont quant à eux réalisé le maintien tête et la pose du collier cervical, puis le médecin français a ausculté le pilote et lui a posé un masque à oxygène afin de lui offrir une assistance respiratoire, avant d’ordonner son extraction. Ils ont ensuite commencé à installer une jaquette de contention sur le pilote, permettant de maintenir son axe tête-cou-colonne vertébrale en sécurité pendant la manœuvre d’extraction. Manœuvre extrêmement délicate puisqu’elle permet de conserver l’intégrité physique du pilote, et donc ses aptitudes au vol.
Une fois la jaquette installée et ajustée, pompiers et services médicaux français et estoniens ont œuvré ensemble pour descendre le pilote de l’aéronef dans des conditions stables et sécurisées. L’oxygène a été laissé en place tout au long de cette manœuvre, permettant ainsi de tester la faisabilité d’une oxygénation per-extraction. Dans un cas réel, le pilote serait ensuite acheminé vers un véhicule d’urgence qui le conduirait vers l’hôpital le plus proche pour le prendre en charge médicalement.
Parmi la centaine d’aviateurs et les quatre Mirage 2000-5 présents depuis début mai 2018 sur la base aérienne d’Ämari en Estonie, un détachement de pompiers de l’armée de l’air français et un service médical de l’armée de l’air et du service de santé des armées (SSA) assurent en permanence la sécurité et l’administration des premiers soins des pilotes de chasse de la QRA, présents dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing (eAP) pour assurer leur mission de police du ciel.
Cet exercice était donc l’occasion pour les pompiers français et estoniens de mettre en application les procédures établies dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing et d’échanger sur leur interopérabilité.
Depuis 2004, l’OTAN effectue des missions de police du ciel au-dessus des États baltes. La France y contribue de façon régulière dans le cadre de Baltic Air Policing (BAP). Cette mission de l’OTAN, réalisée traditionnellement depuis la Lituanie (base de Šiauliai), a été complétée par l’adoption des mesures d’assurance lors du sommet du Pays de Galle (2014). Depuis cette date, les missions eAP (enhanced Air Policing) sont réalisées depuis l’Estonie (Ämari) et la Pologne (Malbork). Engagée dans la mission Enhanced Air Policing depuis avril 2018, 100 militaires de l’armée de l’air assurent des missions de surveillance, contrôle et identification et 4 avions de chasse Mirage 2000-5 ont été déployés.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense