Opérations
Point de situations des opérations du 2 au 8 octobre.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières ».
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 29 septembre, les deux sections de soldats maliens entraînées par les forces spéciales françaises et estoniennes de la Task force (TF) TAKUBA ont réalisé leur première mission opérationnelle conjointe.
L’objectif était d’escorter, à une quarantaine de kilomètres de Gao, un détachement du gouvernorat de Gao et de contrôler l’avancée du chantier de la sous-préfecture de Djebok.
Cette première mission a concrétisé le travail d’assistance, de conseil et d’accompagnement au combat de la TF TAKUBA auprès des FAMa.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 104 sorties, parmi lesquelles 32 sorties chasse, 33 sorties ISR et 39 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE
Après avoir réalisé des patrouilles SAGNE, patrouilles communes avec les Marines riveraines visant à lutter contre les activités maritimes illicites (pêche illégale, pollution, piraterie, etc.), avec les Marines béninoises et togolaise, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing a rejoint l’exercice GRAND AFRICAN NEMO 2020. Réunissant dix pays riverains du golfe de Guinée et des moyens navals français, américains, italiens et brésiliens, cet exercice a pour objectif de partager les savoir-faire et donc d'améliorer le niveau opérationnel de chacun dans des domaines tels que la lutte contre la pêche illégale, la piraterie, les narcotrafics, la pollution, le sauvetage en mer ou encore l’assistance à navire en difficulté.
Pour la France, outre le Commandant Ducuing, deux Falcon 50 basés à Dakar et à Libreville participent à cet exercice majeur.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le général Tardif, SNR opératif de l'opération CHAMMAL, de retour à Bagdad après quelques jours à Erbil, continue son programme de rencontres dans le cadre de ses activités de directeur du Directorate of interagency and civil environment (DICE - Directorat de l'environnement civil et inter agences). Cette semaine, il a ainsi rencontré madame Irena Solano, l’adjointe de Jeanine Hennis-Plasschaert, chef de l’United nations assistance mission in Irak (UNAMI - mission d’assistance de l’ONU pour l’Irak). Puis, toujours dans un cadre onusien, le général Tardif a rencontré Sheri Ritsema-Anderson de l’Office for the coordination of humanitarian affairs (OCHA – Office de coordination des affaires humanitaires). Enfin, pour le compte de l’Union européenne, le général Tardif a rencontré Simone Karlstetter et Matteo Salvatori, représentants en Irak de l’European union advisory Mission in Iraq, la mission de conseil de L’UE auprès du ministère intérieur irakien.
Depuis le 5 octobre 2020, le nouvel avion ravitailleur de l'armée de l'Air et de l'Espace, l’A330Phénix est déployé en opération extérieure.
Après avoir effectué des missions opérationnelles depuis la métropole au profit des opérations BARKHANE et CHAMMAL et une liaison sur la base aérienne projetée au Levant, il est déployé et stationné sur la base aérienne de Al Udeid au Qatar. Pendant quelques semaines, il opérera au profit de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR).
Dès le 6 octobre 2020, le Phénix a procédé à sa première mission de ravitaillement au profit de la coalition et des Rafale de la base aérienne projetée au Levant.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 14 sorties aériennes.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Le premier octobre 2020, sur la Technical logistics support area (TLSA), zone technique du camp de Rukla, le Régiment de marche du Tchad (RMT) de Meyenheim (68), armant la composante infanterie du Sous groupement tactique interarmes (SGTIA) de LYNX 8 a pris en compte ses 14 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI). Ces matériels majeurs auront ainsi été passés au crible durant toute la matinée : une opération minutieuse indispensable pour finaliser la montée en puissance de LYNX 8 tout en assurant la continuité et la crédibilité de son engagement au sein de l’enhanced Forward Presence Battle Group Lithuania (eFP BG LTU).
Le premier rassemblement du SGTIA LYNX 8 au complet a eu lieu le 5 octobre 2020, au surlendemain de la troisième et dernière rotation de militaires entre la France et la Lituanie.
La composante blindée du SGTIA, armée par le 501e Régiment de chars de combat (RCC) de Mourmelon-le-Grand assure, quant à elle sa montée en puissance en prévision de l’exercice interallié IRON SPEAR. Le 2 octobre, après chargement sur porte-engins blindé, deux de ses chars Leclerc ont ainsi pris la direction du camp d’Adazi en Lettonie.
IRON SPEAR est une rencontre semestrielle mettant en compétition les équipages de chars de combat (Main battle tanks – MBT), organisée par le Canada, nation-cadre de l’enhanced Forward Presence Battlegroup Latvia (eFP BG LVA). Durant deux jours, équipages de MBT et de véhicules de combat d’infanterie s’affronteront lors de séquences feu et mouvement, dans le cadre d’un scénario diurne et nocturne.
Après avoir appareillé de Glasgow le 30 septembre dernier, le patrouilleur de haute mer (PHM) Premier Maître l’Her a intégré l’exercice interallié de l’OTAN JOINT WARRIOR 20.2 au sein du Task Group 606.01.
Au programme de ces deux semaines intenses d’exercices au Nord de l’Écosse : lutte contre des menaces asymétriques, surface, sous-marines et aériennes, des tirs, de la guerre électronique et de NAVigation WAR (NAVWAR – opérations en environnement GPS dégradé). La seconde moitié JOINT WARRIOR 20.2 est consacrée à un entraînement multi-luttes avec le Carrier strike group (CSG – groupe aéronaval) britannique formé autour du porte-aéronefs Queen Elisabeth.
Deux avions de patrouille maritime Atlantique 2 participent à cet exercice.
BASSIN MÉDITERRANÉEN
Depuis le 27 septembre, un détachement d’environ 150 militaires de la FINUL s’est déployé dans la capitale libanaise pour renforcer les Libanais qui sont à pied d’œuvre pour attenuer les stigmates de l’explosion sur le port de Beyrouth au début du mois d’août.
Parmi ces 150 militaires, une cinquantaine de Casques bleus français de la Force commander reserve (FCR) avec des capacités logistiques et de génie œuvrent en coordination avec les Forces armées libanaises. Leurs missions :
- Poursuivre le déblaiement des débris sur le port en appui d’un bataillon de génie libanais ;
- En lien avec la direction générale des antiquités et l’ONG Blueshield, contribuer à la réhabilitation en centre-ville de maisons appartenant au patrimoine culturel libanais, dont la résidence du Ministère des Affaires étrangères libanais.
Ayant appareillé de Brest le 18 septembre dernier, la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, est engagée depuis le 1er octobre en Méditerranée en soutien direct à l’opération EURONAVFORMED IRINI lancée le 31 mars 2020 par décision du Conseil européen. L’intégration du Latouche-Tréville au sein de la Task force (TF) 464 marque l’implication de la France au sein de cette opération de l’Union européenne (UE) dont l’objectif principal est de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposé par les résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations unies.
Grâce à ses senseurs, ses systèmes d’armes et sa capacité à réaliser des visites de contrôle à bord des navires suspects, la Frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville contribue, aux côtés de ses partenaires de l’UE, à réduire les facteurs d’instabilité sur le théâtre libyen. En ce début de mission, elle sera notamment amenée à travailler avec la frégate allemande Hamburg et la frégate grecque Limnos sous le contrôle opérationnel de l’Operation Head quarter (OHQ) EUNAVFORMED basé à Rome. Ce déploiement permet également à la France de disposer d’une capacité d’appréciation autonome de la situation sur zone.
Depuis le 27 septembre 2020, la Marine nationale dirige en mer Méditerranée un exercice majeur de l’OTAN : DYNAMIC MARINER 20. Rassemblant une trentaine de bâtiments à la mer dont 20 Français et plusieurs milliers d’hommes sous le pavillon de l’OTAN, cette préparation intense inclut des opérations dans tous les domaines de lutte et mobilise des unités évoluant dans un environnement soumis à de multiples menaces. Cet exercice interarmes et multinational se déroule selon un scénario complexe et ambitieux, permettant d’entraîner toute une force à la gestion de situation de crise. Après une première phase de montée en puissance, du 27 septembre au 4 octobre, via des entraînements communs qui ont permis de renforcer l’interopérabilité entre les unités alliées, la force navale est entrée le 5 octobre en pleine phase tactique ; étape clef durant laquelle se déroule le scénario de résolution de crise. Dans tous les domaines de lutte, de la guerre des mines à la défense antiaérienne, de la projection de forces amphibies à la lutte anti-sous-marine, les équipages de la force éprouvent leur capacité collective à opérer ensemble ; un objectif qui ne peut être atteint que par la démonstration d’un savoir-faire des plus pointus de la part des marins et de tous les militaires déployés. C’est leur capacité à travailler ensemble selon les standards de l’OTAN et au plus haut niveau qui est en jeu.
Sous le commandement du contre-amiral Marc Aussedat, commandant la force aéromaritime française de réaction rapide, l’exercice DYNAMIC MARINER 20 s’inscrit dans un cycle de préparation aboutissant à la certification de la capacité de la France à commander la composante maritime de la force de réaction rapide de l’OTAN (NRF). A l'issue, la France devrait prendre l'alerte de cette force à compter du 1er janvier 2021, et pour un an.
TERRITOIRE NATIONAL
Le vendredi 2 octobre, dans l’après-midi, la tempête ALEX a touché la France et notamment le département des Alpes maritimes. La pluviométrie dans cette zone a été exceptionnelle et a atteint, à certains endroits, des records jamais enregistrés jusqu’à présent.
Compte tenu de l’ampleur des dégâts engendrés par ces intempéries, les autorités civiles ont demandé aux armées leur concours pour venir en aide aux populations sinistrées.
Dès le samedi 3 au matin, quatre hélicoptères de manœuvre (deux PUMA et deux Caïman de l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) ont été mis en place sur l’aéroport de Nice. Leur mission a consisté à acheminer des équipements de première nécessité dont des vivres et de l’eau aux populations isolées et à évacuer des personnes sinistrées. Sur le plan terrestre, un détachement du 1er Régiment étranger de Génie qui était déjà intervenu dans le cadre des inondations dans le Gard a effectué une mission de reconnaissance pour évaluer le format du détachement terrestre qui devait être déployé.
Le lendemain, les hélicoptères ont poursuivi leurs missions tandis qu’un détachement terrestre composés d’éléments du 19e Régiment de Génie (RG) renforcé par une section du 3e Régiment d’artillerie de Marine (RAMa) et une section de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE) s’est déployé dans la vallée de la Roya. Dès lundi 5 octobre, le détachement terrestre a entamé le déblaiement des axes routiers.
Le dispositif militaire s’est très vite organisé pour répondre au mieux aux besoins exprimés par les autorités civiles et ainsi venir en aide aux populations. Au plus près de la population, les militaires et leurs équipements engagés sont répartis en trois sous groupements (SGPT) :
- Le SGPT aéroterrestre basé à Nice composé désormais de deux PUMA et un Caïman NH 90 de l’EALAT, et d’un Caïman de la flottille 31F ;
- Le SGPT Génie composé de détachements du 1er REG, 19e RG, du 3e RAMa qui conduisent des actions de déblaiement, de bûcheronnage, de reconnaissance d’axes de contournement ;
- Le SGPT Logistique armé par des militaires du 1er REG et équipé d’une dizaine de camions tout-terrain pour acheminer des vivres via les axes de contournement aménagés ;
Dans le secteur de la Roya, le SGPT Génie a ré ouvert l’axe Breil-sur-Roya / Saorge. Le SGPT Logistique a effectué des rotations de vivres depuis le « hub logistique » de Breil-sur-Roya vers les villages isolés de Tende, Fontan, Saorge et la Brigue.
Dans la vallée de la Vésubie, le SGPT Génie a procédé à une mission d’évaluation de la praticabilité de l’itinéraire entre Roquebillière et Saint-Martin-Vésubie tandis que le SGPT Logistique a effectué des rotations de denrées alimentaires entre Nice et Saint-Martin-Vésubie.
A ce jour, le bilan de l’action des forces armées est le suivant :
- 590 sinistrés évacués ;
- 41 tonnes de vivres acheminés par voie aérienne ;
- 16 palettes de packs d’eau, 8 palettes de vivres et de 4 cartons d’électroménager en un convoi routier (convois qui ont vocation être quotidiens) ;
- 3,4 km de routes dégagées ;
Depuis le mardi 29 septembre 2020, afin de soutenir le département de la Guadeloupe dans la gestion de la crise liée à la pandémie de la COVID-19, une équipe mixte du Service de santé des armées (SSA) et de l’armée de Terre est à pied d’œuvre au CHU de Pointe-à-Pitre.
Jour et nuit, au sein d’une unité de réanimation qui leur est dédiée, la trentaine de personnels soignants du SSA se relaie pour prendre en charge un maximum de huit patients
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
