Point de situation des opérations du 9 au 15 novembre
ESPACE
Exercice Global Sentinel
Du 17 au 28 septembre, le Commandement Interarmées de l’Espace (CIE) et le Centre Opérationnel de Suivi Militaire des Objets Spatiaux (COSMOS) de l’Armée de l’air, ont participé à l’exercice Global Sentinel qui visait à renforcer l’interopérabilité des centres opérationnels spatiaux nationaux. Il s’est déroulé aux Etats-Unis, à Suffolk, en Virginie.
Cet exercice était orienté sur le partage de données dans le cas d’une entrée d’objet dans l’atmosphère qui présenterait un danger pour la Terre. Ce processus de partage de données a été utilisé lors de la rentrée atmosphérique de la station chinoise Tiangong 1 en avril dernier.
Particularité de l’édition 2018, un centre conjoint franco-allemand a été simulé.
Exercice Schriever Wargame
Un autre exercice, baptisé Schriever Wargame 18, placé sous l’autorité d’US STRATCOM et rassemblant 8 nations (Australie, Canada, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande Royaume-Uni, Allemagne, France et Japon) s’est tenu du 9 au 19 octobre.
Il répondait à des objectifs d’entraînement et d’expérimentations dans un contexte de conflit multi-milieux (espace et cyber). Il s’est agi de mener, dans le cadre fictif et prospectif d’une crise internationale, des opérations spatiales et cyber simulées.
Ces exercices permettent de développer des partenariats et d’améliorer l’interopérabilité entre alliés dans un milieu stratégique pour notre liberté d’action.
OCEAN INDIEN
Exercice Pearl of the West
Du 17 novembre au 29 novembre 2018 se tiendra au Koweït, l’exercice Pearl of the West, exercice bilatéral interarmées franco-koweïtien de grande envergure qui rassemblera, cette année, plus de 1600 hommes. Tout comme lors de la précédente édition en 2014, cet exercice a pour objectif la mise en œuvre d’une structure bilatérale de commandement de niveau opératif. Il vise également une plus grande interopérabilité entre les forces des deux pays.
Pearl of the West comprend deux volets : un Command post exercise (CPX), qui permettra d’entraîner l’état-major opératif, et un exercice sur le terrain impliquant les trois composantes des deux pays. L’Armée de terre engage ainsi un groupement tactique interarmes de 600 soldats venant du 5ème régiment de cuirassiers ou de métropole, 13 chars Leclerc, 4 canons CAESAR et 16 véhicules blindés de combat d’infanterie. La Marine déploie quant à elle la frégate anti-aérienne Cassard et l’Armée de l’air engage 50 aviateurs et 3 Rafale de la base aérienne 104 aux Emirat arabes unis.
Au total, quelque 1100 militaires français participeront à l’exercice Pearl of the West.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
L’opération pour reprendre la poche d’Hajine dans la moyenne vallée de l’Euphrate, lancée le 10 septembre, marque actuellement un temps d’arrêt. Les forces démocratiques syriennes se réorganisent et consolident leurs positions avant de relancer leur offensive.
En Irak, les opérations de sécurisation des forces de sécurité irakiennes (FSI) se poursuivent, avec un renforcement à la frontière irako-syrienne. Si Daech a perdu ses capacités militaires, l’organisation terroriste conserve une capacité de nuisance, notamment dans la région du plateau d’Hawija.
ACTIVITE DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué de manière significative.
La Task Force (TF) Wagram appuie l’offensive des forces démocratiques syriennes contre Daech dans la région d’Hajine.
Les trois canons CAESAR ont réalisé, depuis le territoire irakien, 49 missions de tir (35 éclairement, 14 destruction – bilan du 7 au 13 novembre inclus).
Depuis le début de son engagement, la Task Force Wagram a réalisé 2101 missions de tirs.
La TF Monsabert poursuit sa mission d’instruction de la 6ème division irakienne. Elle conseille l’état-major de cette division et, ponctuellement, les brigades qui lui sont subordonnées. Ainsi, du 5 au 11 novembre, un groupe d’instructeurs s’est rendu au poste de commandement de la 24ème brigade pour former pour former 20 stagiaires irakiens aux techniques du combat urbain.
La TF Narvik forme et conseille les membres de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS). Elle dispense actuellement des instructions au combat débarqué et au recueil de renseignement.
Au sein de la coalition, les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 18 sorties aériennes (bilan du 7 au 13 novembre inclus) et conduit 1 frappe, en appui des FDS en Syrie.
Bilan total de l’action du pilier appui aérien depuis le 19/09/14 :
8636 sorties / 1479 frappes / 2278 objectifs neutralisés.
BARKHANE
APPRÉCIATION DE SITUATION
Au Mali, la situation sécuritaire n’a pas évolué dans la zone d’opération de Barkhane. En coordination étroite avec ses partenaires, la force continue de maintenir la pression sur les groupes armés terroristes (GAT).
Un véhicule suicide a explosé le 12 novembre à Gao faisant une quinzaine de blessés parmi la population civile. Cette attaque a été revendiquée par le RVIM.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Dirigée depuis Paris par le centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA), la relève majeure de la force Barkhane au Mali s’est achevée fin octobre. Elle a notamment impliqué le centre de coordination interarmées des transports, transits et mouvements (CCITTM) de la base aérienne projetée de Niamey puisque chaque militaire déployé sur le fuseau ouest de l’opération Barkhane et arrivant de France passe par Niamey avant d’être redéployé par avions de transport tactique vers la base de Gao.
Au bilan, ce sont 16 vols stratégiques effectués par l’escadron de transport 03.060 Esterel entre la France et le théâtre, ainsi que 86 vols intra-théâtre (15% réalisés par des avions espagnols et 5% par des avions allemands), qui ont permis de relever le dispositif.
Le CSOA organise également le flux logistique continu qui permet d’acheminer les équipements majeurs vers le théâtre par voie maritime puis terrestre, via Abidjan. Un navire affrété, chargé d’une centaine de conteneurs et d’une cinquantaine d’engins roulants, y accoste tous les deux mois.
Au terme de cette manœuvre logistique de grande ampleur, qui aura duré 6 semaines environ, le transfert d’autorité entre les commandants prenant et quittant des différents groupements tactiques désert (GTD) sont tous effectifs :
- Le 14ème régiment d’infanterie et de soutien logistique parachutiste de Toulouse (14ème RISLP) fournit l’ossature de commandement du GTD logistique ;
- le 5ème régiment d’hélicoptères de combat (RHC) a relevé le 1er RHC il y a plusieurs semaines pour armer le GTD aérocombat ;
- après le départ du 2ème régiment étranger de parachutistes et du 1er régiment de hussards parachutistes, ce sont désormais des régiments de la brigade franco-allemande (BFA) qui sont déployés en BSS.
Le 3ème régiment de hussards (RH) arme le GTD blindé. Le GTD infanterie est quant à lui composé du 1er Régiment d’infanterie (RI).
Souligné par la visite de la ministre des armées et de son homologue allemande en débit de semaine, l’engagement européen au Sahel est actuellement marqué par le déploiement de 30% de la BFA : France et Allemagne sont ainsi engagées côte-à-côte en bande sahélo saharienne.
Sont déployés, pour la France, une partie de l’état-major de la BFA et du bataillon de commandement et de soutien, le 1er RI, le 3ème RH et des éléments de la 1ère division à laquelle appartient la BFA. Les militaires français sont principalement engagés au sein de l’opération Barkhane. Ils arment également quelques postes d’état-major au sein de la MINUSMA et de la mission de formation européenne EUTM Mali.
Les Allemands, qui sont engagés dans le cadre de la MINUSMA et de l’EUTM Mali, ont déployé, quant à eux, une partie de l’état-major de la BFA et le 291ème Jägerbataillon, ainsi que des éléments de la 10ème Panzerdivision, sa division de tutelle.
Ce déploiement concomitant dans deux chaînes distinctes mais non disjointes devrait permettre de faciliter la coopération entre la force Barkhane, la MINUSMA et l’EUTM.
Lors de sa visite à Gao, la ministre a rappelé qu’un détachement d’hélicoptères britanniques et un contingent estonien servent au sein de la force Barkhane.
Barkhane poursuit ses opérations de reconnaissance et de fouille, tout comme les actions ponctuelles visant à permettre le démantèlement de réseaux se poursuivent.
Afin de former et entraîner les partenaires du G5 Sahel, les armées et la coopération de défense françaises ont mis sur pied dans chacun des pays du G5 des centres de préparation à l’engagement opérationnel (CPEO).
Centres nationaux ont pour vocation de renforcer les savoir-faire des unités et de confirmer l’aptitude des bataillons des Etats du G5 à s’engager aux côtés de Barkhane en étant notamment capables de bénéficier des mêmes appuis.
Placés sous le contrôle de Barkhane, des militaires des éléments français au Sénégal (EFS) ou des éléments français au Gabon (EFG) sont prioritairement désignés pour réaliser ces formations.
Au mois d’octobre, un détachement avait contribué, dans ce cadre, à l’entraînement d’un bataillon mauritanien.
La semaine dernière, un détachement composé d’instructeurs des EFS, d’éléments du GTD infanterie et d’une équipe médicale mobile s’est rendu sur le camp militaire du 1er régiment d’infanterie commando de Dori au nord du Burkina Faso.
Il s’agissait d’entraîner le régiment burkinabé, d’aider l’état-major régional à mettre en place son nouveau centre de commandement, et de prednre en compte un poste médical avancé de type Rôle 1, offert par le Luxembourg.
Ces actions permanentes visent à accompagner la montée en puissance de la force conjointe du G5 Sahel.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 7 au 13 novembre inclus):
40 sorties chasse / 34 sorties RAV ISR / 48 sorties transport
Total : 122 sorties (102 la semaine précédente)
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense