Point de situation du 14 au 20 décembre

GUYANE
LANCEMENT DU PREMIER SATELLITE CSO
L’opération Titan
L’année 2018 marque les 10 ans de l’opération Titan, opération de sécurisation et de protection du centre spatial guyanais (CSG). Celle-ci avait en effet été baptisée Titan le 30 avril 2008 en référence au plus gros coléoptère du monde, endémique de la Guyane. Cette opération interarmées, qui participe à la sécurisation du CSG, est en réalité bien antérieure à ce baptême, puisqu’elle a débuté le 24 décembre 1979, date du 1er lancement de la fusée Ariane 1.
L’opération Titan met en œuvre un important dispositif interarmées.
La protection terrestre du site est principalement assurée par les légionnaires du 3ème régiment étranger d’infanterie. Cependant, depuis octobre 2011 et la nette augmentation de la zone de protection terrestre, le 9ème Régiment d’Infanterie de Marine contribue également à la protection des installations.
La marine intervient, quant à elle, à chaque lancement pour surveiller une zone maritime d’exclusion. Elle déploie pour cela une vedette côtière de surveillance maritime et un patrouilleur léger guyanais.
Concernant le volet aérien, une bulle de protection aérienne est mise en place autour du CSG pour être en mesure de détecter, intercepter, dérouter, voire neutraliser un appareil intrus.
Les armées protègent le lancement du satellite CSO-1
A l’occasion du lancement depuis Kourou du premier satellite d’observation militaire de nouvelle génération CSO (Composante Spatiale Optique) qui a eu lieu le 19 décembre, les armées ont déployé un dispositif Titan renforcé, notamment dans son volet aérien puisque deux Rafale, un Awacs et un avion ravitailleur C-135 de l’Armée de l’air ont participé au dispositif particulier de sûreté aérienne.
Ce sont ainsi 575 militaires qui ont participé à la protection du site au cours d’une mission qui, pour certains, a duré une quinzaine de jours.
Depuis 2014, de 10 à 12 lancements sont réalisés chaque année depuis la Guyane, soit autant d’opérations Titan, représentant de l’ordre de quarante à cinquante de jours de déploiement par an pour les marins, aviateurs, marsouins et légionnaires engagés dans cette opération qui s’ajoute à leurs missions permanentes de lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite.

CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
Offensive contre les dernières poches de Daech en Syrie
Dans la moyenne vallée de l’Euphrate, les forces démocratiques syriennes (FDS) ont libéré une grande partie de la ville d’Hajine et poursuivent leur progression méthodique dans cette zone de façon à s’assurer que Daech ne sera pas en mesure d’agir sur leurs arrières.
Poursuite des actions de sécurisation en Irak
En Irak, la situation est inchangée : Daech, qui est retourné à la clandestinité, conserve une capacité de nuisance, notamment sur le plateau d’Hawija. Les opérations des forces de sécurité irakiennes se poursuivent, avec un effort marqué à la frontière pour contrer toute tentative d’action de Daech depuis la Syrie.
ACTIVITE DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué.
La Task Force Wagram en appui de l’offensive contre les dernières poches de Daech présentes dans la vallée de l’Euphrate
La Task Force (TF) Wagram appuie les forces démocratiques syriennes contre Daech dans la région d’Hajine.
La TF Wagram a réalisé, depuis le territoire irakien, 24 missions de tir (21 éclairement, 3 destruction – bilan du 12 au 18 décembre inclus).
Depuis le début de son engagement, la Task Force Wagram a réalisé 2350 missions de tirs.
Les bases aériennes en Jordanie et aux EAU en appui des opérations
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 20 sorties aériennes (bilan du 12 au 18 décembre inclus). Les Rafale ont conduit 5 frappes cette semaine dans la région d’Hajine, sur des combattants de Daech.
Bilan total de l’action du pilier appui aérien depuis le 19/09/14 :
8728 sorties / 1494 frappes / 2299 objectifs neutralisés.
Les Task Forces Monsabert et Narvik poursuivent leurs missions de formation
La Task Force (TF) Monsabert poursuit sa mission d’assistance et de conseil de l’état-major de la 6ème division irakienne, qui est en charge de la sécurisation de l’ouest du grand Bagdad. Elle conseille également ponctuellement les brigades qui lui sont subordonnées. Elle a, à ce titre, conduit une mission d’expertise visant à améliorer la sécurisation du stockage des munitions d’une brigade irakienne.
La TF Narvik, poursuit sa mission de formation et de conseil de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS). Depuis début décembre, 300 stagiaires de la 2ème école de l’ICTS - école de spécialité de l’ICTS - sont entrés dans la phase dite « integration phase » qui vise à évaluer la capacité des stagiaires à restituer l’ensemble des savoir-faire qui leur ont été transmis, dans des situations tactiques et techniques complexes et diverses. Cette phase d’examen est également l’occasion pour les instructeurs français de parfaire la capacité des moniteurs irakiens à conduire ce genre d’évaluation pédagogique de grande ampleur.

BARKHANE
APPRÉCIATION DE SITUATION
Situation sécuritaire
Au Mali, les groupes armés terroristes, privilégiant une stratégie d’évitement, se limitent à des actions indirectes à l’encontre des FAMa. Ils conservent une capacité à mener des actions de prédation voire des actions à l’encontre de la population.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le dispositif Barkhane n’a pas connu d’évolution particulière.
Les opérations dans la région du Liptako se poursuivent
Barkhane poursuit ses opérations de reconnaissance et de fouille, tout comme les actions ponctuelles visant à permettre le démantèlement de réseaux. Le groupement tactique désert (GTD) blindé est déployé en coordination avec les forces armées nigériennes au Niger et avec les FAMa dans la région d’Ansongo et Ménaka où la situation le long de la RN20 s’est révélée calme cette semaine. Ce type d’opération a pour objectif, par une présence conjointe durable dans la région, de contraindre la liberté d’action des groupes armés terroristes, de perturber leurs éventuelles actions, tout développant les capacités des FAMa à agir de manière toujours plus autonome.   
Au cours de cette opération, dans la soirée du 19 décembre, des motos ont été détectées au Niger. Le suivi de ces motos a permis d’observer qu’elles avaient franchi la frontière pour pénétrer au Mali et de déterminer le caractère terroriste de ce groupe. Une action a eu lieu vers 20h50 heure de Paris, des moyens aériens de Barkhane sont intervenus, une frappe a été réalisée avant l’intervention de commandos qui ont saisi la position.
Le bilan de l’action est en cours de détermination, à ce stade, on dénombre 6 motos détruites et 5 terroristes mis hors de combat.
Barkhane appuie les opérations des forces partenaires
En parallèle des actions menées dans le Liptako, Barkhane appuie les opérations conduites par les forces partenaires dans d’autres secteurs, notamment celles des FAMa dans le Gourma.
Enfin, le GTD infanterie participe actuellement à une opération dans la région des trois frontières, c’est-à-dire une zone située à l’ouest du Liptako et à 150 km au sud de Gao, en coordination avec les forces armées maliennes et burkinabè.
Ces opérations démontrent la volonté des pays du G5 Sahel de coopérer pour augmenter la pression sur les groupes armés terroristes en particulier dans les zones transfrontalières et de les empêcher ainsi de disposer de zones sanctuaires. Elles sont également le signe d’une montée en gamme des forces locales.
Formation des forces locales
Dans le cadre de l’opération conjointe menée actuellement dans la zone des trois frontières, un sous-officier malien formé au guidage aérien tactique avancé (GATA) est intégré au sein d’une unité française, avec les contrôleurs aériens avancés français, de façon à parfaire ses savoir-faire en la matière.
Identification de projets en faveur de la population
Du 26 novembre au 16 décembre, la force Barkhane a appuyé et protégé une équipe constituée de quatre spécialistes des questions de développement et d’actions civilo-militaire (ACM).
Déployés à Ansongo et dans ses alentours, ces experts ont évalué une dizaine de projets, qui seront conduits par les équipes ACM de Barkhane ou par les experts de l’agence française de développement. Ces projets concernent le traitement des eaux, du fait des dégradations suite aux importantes précipitations dans cette ville, la sécurité alimentaire et les réseaux urbains d’approvisionnement en eau et en électricité.
Par le biais des actions civilo-militaires, Barkhane agit directement au profit des populations ou concourt aux actions menées pas les acteurs du développement.
Bilan d’un an d’actions au profit de la population dans le Liptako
En un an de présence dans le Liptako, Barkhane a mené 23 projets au profit de la population, notamment dans le domaine de l’adduction d’eau, de l’agropastoralisme, et des infrastructures.
Ce sont ainsi 8 projets d’adduction d’eau qui ont été menés, ils ont notamment abouti à la réhabilitation d’un château d’eau à Tin-Hana, à la réalisation de forages et à l’installation de puits dans la ville de Ménaka. Dans le domaine de l’agropastoralisme, 5 projets ont vu le jour en 2018, parmi lesquels la création d’un maraîchage à In Delimane ou la rénovation de la laiterie de Ménaka.
Trois projets d’infrastructure ont notamment permis la mise en place d’un pont à Tassiga et la réfection des bacs de Lelehoye.
Enfin Bakhane a mené des actions en faveur de l’éducation, comme la distribution de kits scolaires, et proposé de nombreuses aides médicales à la population du Lipatko.

Sorties air hebdomadaires (bilan du 12 au 18 décembre inclus)
32 sorties chasse / 26 sorties RAV ISR / 31 sorties transport
Total : 89 sorties (123 la semaine précédente)