Retrouvez le point de situation des opérations de la semaine.
BARKHANE
Le 17 octobre 2018, le caporal Abdelatif Rafik du 14ème Régiment d’Infanterie et de Soutien Logistique Parachutiste (RISLP) de Toulouse est décédé à Gao au Mali, des suites d’un accident en service.
Le caporal Rafik était pilote de camion logistique de type Porteur polyvalent Logistique (PPLOG) au sein de l’escouade de transport PPLOG.
Vers 18h heure locale, alors que le caporal se trouvait avec deux de ses camarades dans l’atelier de maintenance et qu’il procédait à des actes de maintenance sur un camion logistique, un pneu a explosé accidentellement. Le caporal Rafik a été projeté violemment au sol. Il a été immédiatement pris en charge par les médecins de l’antenne médico-chirurgicale militaire. En dépit des soins d’urgence prodigués, il est décédé à 18h50. Ses deux camarades ont été placés sous surveillance médicale.
Une enquête a été déclenchée afin de préciser les circonstances de cet accident tragique.
Soldat aux qualités professionnelles reconnues, le caporal Rafik était arrivé le 3 octobre 2018 sur le territoire malien au sein du Groupement tactique désert Logistique PHENIX. Il s’agissait de sa deuxième mission au sein de l’opération Barkhane.
APPRÉCIATION DE SITUATION
Situation sécuritaire
Au Mali, la situation sécuritaire n’a pas évolué dans la zone d’opération de Barkhane. En coordination étroite avec ses partenaires, la force continue de maintenir la pression sur les GAT.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les opérations dans la région du Liptako se poursuivent
La présence de Barkhane dans le Liptako, aux côtés des forces armées maliennes (FAMa) vise à conserver l’initiative face aux groupes armés terroristes (GAT) dans la région, en inscrivant une présence conjointe dans la durée.
Action en appui des FAMa au combat dans le Gourma
Le 16 octobre, dans la région de Ndaki, à environ 200 km au sud-ouest de Gao, un combat de rencontre a eu lieu entre les forces armées maliennes (FAMa), appuyées par les militaires français de l’opération Barkhane, et des membres d’un groupe armé terroriste. Ce combat, mené au sol par les FAMa, s’est conclu par l’abandon du terrain par l’ennemi et la destruction d’un campement terroriste conséquent.
Ce matin-là, vers 08h30 heure locale, deux sections des FAMa effectuent une mission de reconnaissance à l’ouest de Ndaki lorsqu’elles sont prises à partie par un volume estimé d’une cinquantaine d’assaillants, certains se déplaçant à moto. Les militaires maliens réagissent immédiatement et manœuvrent pour fixer l’ennemi afin d’éviter d’être contournés.
Mis en alerte par les FAMa, le commandement de l’opération Barkhane déclenche un appui aérien comprenant une patrouille d’hélicoptères Tigre, rapidement renforcée par une patrouille de 2 Mirage 2000.
A leur arrivée, les hélicoptères Tigre essuient des tirs ennemis à l’arme légère mais également au lance-roquette RPG. Hélicoptères et avions délivrent des tirs de riposte. Les combats se poursuivent au sol. La ténacité des terroristes laisse penser que, soit le site est important, soit des chefs font partie des assaillants et les combattants tentent d’assurer leur protection.
Une deuxième patrouille de Mirage relève la première sur zone tandis que le dispositif est renforcé en début d’après-midi par deux groupes de commandos de montagne. Militaires maliens et français procèdent à des reconnaissances puis à une saisie de la zone boisée où l’ennemi semble s’être installé.
Dans la journée du 17 octobre, il apparaît que l’ennemi a abandonné le terrain, emportant avec lui ses éventuels blessés ou morts puisque seul un corps de combattant terroriste a été découvert. Un campement est découvert puis détruit.
Au bilan, ce sont une quinzaine de motos et un pick-up qui ont été saisis puis détruits. Un important stock de matériel permettant la confection d’IED a également été saisi sur le campement, détruit en fin de journée du 17 octobre.
Cette opération démontre la volonté des armées maliennes de mener des actions dans la profondeur et de se porter au contact des GAT, avec comme objectif de dénier à l’ennemi la possibilité de constituer des zones refuges. La coordination d’urgence mise en place entre les troupes au sol et les aéronefs de Barkhane a permis aux troupes au sol de l’emporter.
Actions au profit de la population locale
Les actions en faveur de l’accès à l’éducation se poursuivent. Les travaux de réfection d’un puits dans l’école de Tabangout, à Ménéka, ont été achevés la semaine dernière. Le puits a été inauguré le 12 octobre et des kits scolaires ont été distribués aux enfants. Ce puits permet désormais d’assurer la classe toute la journée.
FC G5 Sahel
Le Collège de Défense du G5 Sahel, basé à Nouakchott, a accueilli le 15 octobre sa première promotion de stagiaires, issus des cinq pays du G5 Sahel, pour une formation opérationnelle et académique de neuf mois.
Rattachée au Secrétariat Permanent du G5 Sahel, ce collège est la première école de guerre transnationale dans le monde.
La France, par l’intermédiaire de la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères soutient ce projet depuis ses origines. Un coopérant militaire français est notamment inséré au sein de ce collège.
L’ouverture du collège de défense du G5 Sahel est appuyée par de nombreux partenaires étatiques ou non. Cette école vise à dispenser une formation commune de haut niveau qui permettra de renforcer l'interopérabilité de la force conjointe et ainsi lutter plus efficacement contre les groupes armés terroristes.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 10 au 16 octobre inclus)
40 sorties chasse / 25 sorties RAV ISR / 65 sorties transport
Total : 130 sorties (114 la semaine précédente)
TERRITOIRE NATIONAL
INONDATIONS DANS L’AUDE
Les armées ont été mobilisées aux côtés des forces de sécurité intérieures pour porter secours à la population de la région de Carcassone.
Après les fortes pluies ayant touché l’Aude dans la nuit du 14 au 15 octobre, les armées ont apporté, sur réquisition des autorités préfectorales, un concours aux opérations de secours à la population, en complément de l’action des forces de sécurité intérieures et des services de secours.
Plus de 230 militaires du 3ème régiment parachutiste d’infanterie de marine ont été déployés sur le terrain, équipés de 9 zodiacs et d’une vingtaine de véhicules tout-terrains, pour porter secours à la population, et apporter des biens de première nécessité aux personnes sinistrées. Ils ont également participé à la sécurisation des zones inondées dans la nuit du 15 au 16 octobre et aidé les habitants à déblayer et nettoyer.
Trois hélicoptères se sont également relayés sur l’aéroport de Carcassonne. Les 15 et 16 octobre, un hélicoptère Caracal de l’armée de l’air venant de la BA 120 de Cazaux a ainsi transporté une équipe de secouristes de la Croix Rouge, et acheminé près de 15 tonnes de vivres et de matériel vers 12 villages sinistrés. Le 16 octobre, un Caiman et un Puma de l’Armée de terre ont acheminé 22 tonnes de vivres supplémentaires. Un plot carburant a également été déployé par le service des essences des armées sur l’aéroport de Carcassonne pour distribuer du carburant au profit de tous les hélicoptères engagés dans les opérations de secours.
En parallèle de ces déploiements, les armées ont également mis à la disposition de la sécurité civile 1000 rations de combat, représentant chacune une journée complète d’alimentation.
Les moyens terrestres ont été désengagés dans la nuit du 16 au 17 octobre et les hélicoptères l’ont été le 18 octobre.
Au bilan, ce sont 51 personnes qui ont été secourues, 40 tonnes de fret qui ont été acheminées vers les villages sinistrés dont 37 par voie aérienne, et de nombreux habitants qui ont bénéficié de l’aide des soldats.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
Offensive contre les dernières poches de Daech en Syrie
L’opération pour reprendre la poche d’Hajine dans la moyenne vallée de l’Euphrate, lancée le 10 septembre, se poursuit. La progression est rendue difficile car Daech, qui a organisé sa défense, notamment grâce à de très nombreux engins explosifs improvisés, profite des conditions météo actuelles. Celles-ci réduisent les capacités de frappe aérienne de la coalition.
Poursuite des actions de sécurisation en Irak
En Irak, les opérations de sécurisation des forces de sécurité irakiennes (FSI) se poursuivent.
ACTIVITE DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué en volume. Les TF Wagram, Monsabert et Narvik ont été relevées.
La Task Force Wagram en appui de l’offensive contre les dernières poches de Daech présentes dans la vallée de l’Euphrate
La Task Force Wagram appuie l’offensive des forces démocratiques syriennes contre Daech dans la région d’Hajine.
Cette semaine, compte tenu des conditions météo, c’est l’appui sol-sol qui a été privilégié. Les trois canons CAESAR de la TF Wagram ont ainsi réalisé, depuis le territoire irakien, 28 missions de tir (éclairement, fumigène, harcèlement, destruction - bilan du 10 au 16 octobre inclus).
Depuis le début de son engagement, la Task Force Wagram a réalisé 1975 missions de tirs.
Les bases aériennes en Jordanie et aux EAU en appui des opérations
Au sein de la coalition, les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 18 sorties aériennes (bilan du 10 au 16 octobre inclus) et conduit deux frappes en appui des FDS au nord d’Abou Kamal en Syrie.
Bilan total de l’action du pilier appui aérien depuis le 19/09/14 :
8564 sorties / 1464 frappes / 2256 objectifs neutralisés.
Formation des militaires Irakiens : lutte contre les engins explosifs improvisés (IED)
Trois militaires français servent aux côtés de trois Britanniques et d’un Néerlandais au sein d’un laboratoire d’exploitation contre-IED de premier niveau à Besmayah, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’est de Bagdad. Leur tâche consiste à analyser les IED découverts par l’armée irakienne. Ils réalisent également des actions de formation au profit des militaires irakiens.
Un lieutenant irakien a ainsi été formé aux techniques permettant, après avoir découvert des engins explosifs improvisés, d’en tirer des informations sur les savoir-faire de l’ennemi. Une sensibilisation a été dispensée au personnel de la police fédérale qui est confrontée, au quotidien, à la découverte d’engins explosifs improvisés.
L’exploitation des IED découverts par les forces de sécurité irakiennes permet d’obtenir des renseignements utiles pour démanteler les réseaux terroristes comme pour adapter la protection des forces partenaires.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense