Point de situation des opérations du 9 au 15 octobre.
AFRIQUE – BARKHANE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières ».
Appuyés par des moyens aériens français, les militaires de la Force Barkhane et ceux des forces armées nigériennes et maliennes ont été engagés dans une opération conjointe, de reconnaissance, de contrôle et de ratissage.
Le 10 octobre, au cours d’une mission de reconnaissance en direction du village d’In Chinnana, à la frontière malo-nigérienne, le sous-groupement de commandos parachutistes, accompagné d’un groupe de soldats nigériens, a été confronté à un Groupe armé terroriste (GAT). Outre la neutralisation de ce dernier, cette action a permis de saisir une moto et de l’armement.
Le lendemain, au cours de la reconnaissance du village d’In Chinnana, un peloton du Groupement tactique désert (GTD) Bercheny a été pris à partie par un GAT se déplaçant à moto. Malgré sa fuite, il a immédiatement été repéré puis neutralisé par les vecteurs aériens.
Le lundi 12 octobre, dans le Liptako oriental, le GTD Bercheny, accompagné de deux compagnies des forces armées nigériennes, a poursuivi la reconnaissance de ses objectifs et a atteint le village de Tamalat. Au cours de la fouille du village, de nombreuses ressources logistiques ont été saisies : bidons d’essence, téléphones portables, armement, cartes SIM et gilets de combat.
Poursuivant vers le Sud, le GTD Bercheny accompagné de deux compagnies des Forces armées nigériennes a poursuivi ses opérations de contrôle de zone. Des motos et des ressources logistiques dissimulées ou abandonnées ont alors pu être saisies dans des campements.
Ces opérations aux côtés des forces partenaires et de la force conjointe G5 Sahel témoignent d’un degré d’intégration chaque jour de plus en plus fort tant dans la planification, le commandement que la conduite des opérations militaires.
Depuis le premier octobre dernier, un Atlantique 2 (ATL2) de la Marine nationale est déployé sur la base aérienne projetée de Niamey au Niger. Déployé régulièrement et périodiquement dans le cadre de l’opération BARKHANE, cet aéronef remplit différentes missions :
- ses capteurs ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance) perform ants concourt au recueil du renseignement d’intérêt militaire ;
- sa capacité à tirer des bombes guidées lui permet d’appuyer les troupes au sol en faisant du « Close Air Support » (CAS).
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 111 sorties, parmi lesquelles 36 sorties chasse, 29 sorties ISR et 46 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Depuis le 5 octobre 2020, et pour trois semaines environ, un A330 Phénix, nouvel avion ravitailleur de l'armée de l'Air et de l'Espace, est déployé en opération extérieure sur la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar, au profit de l’opération INHERENT RESOLVE.
Dès le 6 octobre 2020, le Phénix a procédé à sa première mission de ravitaillement au profit de la coalition et des Rafale de la base aérienne projetée au Levant.
Outre la capacité à déployer cet aéronef, cette mission démontre l’engagement de la France dans la lutte contre Daesh et sa capacité à intégrer ce type de moyens dans un environnement complexe.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 07 au 13 octobre inclus)
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 23 sorties aériennes dont 5 missions de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Opération AGÉNOR
Engagées dans l’opération AGÉNOR, la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt et la Frégate multimissions (FREMM) Languedoc poursuivent leurs patrouilles dans le golfe d’Oman, le détroit d’Ormuz et le golfe arabo-persique où, chaque jour, naviguent une cinquantaine de navires de commerce battant pavillon de l’une des huit nations participantes à l’opération.
Depuis le désengagement l’ATL 2 qui était basé sur la base aérienne aux Émirats arabes unis, les hélicoptères embarqués de la Task Force (TF) 474 redoublent d’effort pour couvrir au maximum la zone d’opération. Ainsi, au cours de la semaine écoulée, le MH60 embarqué sur le HDMS Iver Huitfeldt et le Caïman de la frégate Languedoc ont effectué plus de 22 heures de vol réparti sur 10 missions, contribuant ainsi à l’élaboration de la situation maritime.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Moins de quinze jours après être arrivés sur le territoire estonien, les militaires de la mission LYNX 8 sont déjà entrés dans la phase active de leur mandat.
L’activité majeure de la semaine aura été la participation de deux chars Leclerc et de leur équipage du 501e Régiment de chars de combat (RCC) à l’exercice interallié IRON SPEAR sur le camp d’Adazi en Lettonie.
Organisée par le Canada, nation-cadre de l’enhanced Forward Presence Battlegroup Latvia (eFP BG LVA), IRON SPEAR est une rencontre interalliée mettant en compétition les équipages de chars de bataille (Main battle tanks – MBT). Ces derniers se sont affrontés jour et nuit les 12 et 13 octobre au travers de séquences de tirs, de progressions tactiques selon un scénario complexe. La journée du 14 octobre a quant à elle été consacrée à une démonstration de puissance de feu.
Les Leclerc ont ainsi pu se sont mesurer aux chars de 7 nations partenaires : les Allemands, les Espagnols et les Norvégiens sur Léopard 2 (char de conception allemande), les Britanniques sur Challenger 2, les Italiens sur Ariete et les Slovaques sur T-72M1.
Depuis le 3 octobre, se déroule au nord de l’Écosse l’exercice interarmées et interallié Joint Warrior 20.2. Entraînement de niveau supérieur organisé par l’armée britannique, il s’appuie sur un scénario tactique d’engagement maritime complet dans lequel les unités alliées ou partenaires et leurs états-majors perfectionnent leurs tactiques de lutte et leur capacité d’intégration et d’interopérabilité.
La France participe au volet naval de cet exercice en y engageant le patrouilleur de haute-mer (PHM) Premier-Maître L’Her, deux Atlantique 2 des flottilles 21 et 23F et la frégate multimissions (FREMM) Aquitaine.
BASSIN MÉDITERRANÉEN
Déployée en Méditerranée orientale en soutien de l’opération CHAMMAL, la frégate La Fayette a conduit un exercice d’opportunité avec la frégate américaine USS Roosevelt.
Exécutant des manœuvres aéromaritimes coordonnées reposant sur des tactiques communes et des systèmes de communications sécurisés, les deux bâtiments démontrent la capacité à opérer rapidement de manière conjointe.
Depuis le 25 septembre, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Orion est intégré au Standing NATO mine counter measures Group 2 (SNMCMG 2). Ce groupe de guerre des mines OTAN permanent est constitué d’unités des différents pays de l’Alliance et est déployé en Méditerranée et en mer Noire. Il met à profit ses passages dans les eaux des États riverains de ces mers, voire des escales, pour organiser et conduire divers exercices. Il peut aussi être amené à intervenir sur des engins qu’il viendrait à découvrir. Ce processus assure à l’OTAN une permanence à la mer et un moyen de réaction prompt dans le cadre d’une menace « mines » réelle.
L’exercice OTAN de certification de la Nato response force (NRF) DYNAMIC MARINER, a permis à l’Orion et aux autres chasseurs de mines du groupe que sont le grec HS Aliakmon, l’italien ITS Alghero et l’espagnol ESPS Duero de parfaire l’emploi de leurs systèmes d’armes (sonar, robots sous-marins (Poisson Auto Propulsé) et plongeurs démineurs) et de travailler leur coordination, qualité indispensable dans les opérations de chasse aux mines.
La SNMCMG 2 se dirige vers la Méditerranée orientale et plus précisément Izmir où il conduira l’exercice NUSRET, exercice de guerre des mines sous menace asymétrique en compagnie des marines grecque, italienne, espagnole, roumaine, bulgare, américaine et turque.
TERRITOIRE NATIONAL
Alpes-Maritimes – Soutien des armées aux populations sinistrées.
Le vendredi 2 octobre, la tempête ALEX a touché gravement le département des Alpes-Maritimes, dévastant en particulier les vallées de la Roya et de la Vésubie.
Sollicitées par les autorités civiles, les Armées ont été immédiatement engagées pour apporter une aide d’urgence aux populations.
Dans un premier temps, c’est un sous-groupement aéroterrestre basé à Nice et comprenant jusqu’à quatre hélicoptères de manœuvre (HM) de type Caïman, Puma, Caracal ou encore Panther de l’armée de Terre, de la Marine nationale et de l’armée de l’Air et de l’Espace qui a permis de mettre en place un pont aérien entre Nice, Saint-Martin-Vésubie et Tende pour évacuer les populations sinistrées, transporter les équipes de secours de la sécurité civile et acheminer du matériel de première nécessité dans les zones isolées (eau potable, denrées alimentaires, groupe électrogène, etc.).
Dès le lundi 5 octobre et après avoir effectué plusieurs reconnaissances pour estimer les besoins, un deuxième sous-groupement à dominante « génie », armé par le 1er Régiment étranger de génie (REG), le 19e Régiment de génie (RG) et renforcé par une section PROTERRE du 3e Régiment d’artillerie de marine (RAMa) et une section PROTERRE de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), a été engagé. Équipé de matériels de bûcheronnage, d’engins de génie rapide de protection et de camion-benne, il a permis de rouvrir des axes routiers, en particulier l’axe Breil-sur-Roya / Saorge / Tende, et de reconnaître des axes de contournement.
Ce même jour a vu la montée en puissance d’un troisième sous-groupement. À dominante logistique, il a tout d’abord aménagé un hub logistique civilo-militaire à Breil-sur-Roya puis à acheminer quotidiennement des vivres via les axes de contournement aménagés. Armé par des militaires du 1er REG et du 11e RAMa, il intégrait une escouade de transport de fret sur GBC et une escouade de reconnaissance d’axe logistique sur VT4.
Alors que ces sous-groupements sont en cours de désengagement, leur bilan est le suivant :
- 136 rotations de HM ont permis d’évacuer plus de 980 sinistrés, d’acheminer 102 tonnes de fret dont 800 kg de fioul à l’hôpital de Tende et 26 groupes électrogènes ;
- Les convois routiers ont permis de livrer 53 palettes d’eau et 75 palettes de vivres (51 tonnes) soit environ 95 tonnes;
- Les travaux « génie » ont déblayé 3919m3 de gravas et rétabli 5,6 km de route.
En complément de cet engagement, il faut noter l’engament de la Marine nationale sous un prisme « action en mer ». En effet, les inondations ayant charrié de nombreux objets flottants vers la mer, des aéronefs (hélicoptères, Falcon 50 et ATL2) ont permis de localiser ceux présentant un danger pour la navigation, leur récupération étant faite des par des navires d’assistance affrétés.
Sources : État-major des armées
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