Opérations
Point de situation des opérations du 6 au 12 novembre.
AFRIQUE – BARKHANE
POURSUITE DE L’OPÉRATION BOURRASQUE
Mobilisant de nombreux militaires et moyens de la Force Barkhane mais également des partenaires nigériens et maliens, l’opération d’ampleur BOURRASQUE se poursuit, continuant ainsi à exercer une forte pression sur les GAT dans la région des trois frontières.
Le 6 novembre en fin de journée, un drone Reaper, alors en vol dans le Gourma malien, est orienté pour caractériser un rassemblement suspect à proximité d’In Tillit (90 km au sud de Gao). Les renseignements obtenus permettent de conclure à la présence d’un groupe armé terroriste (GAT). Une frappe par le drone est alors ordonnée. Compte tenu de l’ampleur du rassemblement, un groupe d’une trentaine de commandos montagne embarqué sur Caïman et appuyé par deux hélicoptères d’attaque Tigre, alors d’alerte, est dépêché vers la zone d’opération. Identifiant des GAT dissimulés encore sur place, un des Tigre débute l’engagement alors que les commandos sont déposés au sol. Dans les moments qui suivent, ils ratissent la zone des frappes.
Au milieu de la nuit, l’action se conclut et les commandos sont récupérés.
Le bilan de cette opération coordonnée entre différentes composantes de la Force Barkhane a permis de neutraliser de nombreux GAT et de saisir ou détruire leurs armements, leurs moyens de communication et une vingtaine de motos.
Sollicitée le 3 novembre par le gouvernement malien pour ravitailler en vivres le village Farabougou, village isolé situé dans le centre du Mali, la Force Barkhane a conduit, en coopération avec les forces armées maliennes, l’opération MILAN FARABOUGOU.
Dans la journée du 6 novembre, sur la base aérienne projetée de Niamey, neuf palettes de riz (soit environ 20 tonnes) ont été conditionnées et chargées dans un C130J. Dans la nuit suivante, guidé par les Guetteurs aériens tactiques avancés (GATA) des Forces armées maliennes (FAMa) formés par la Force Barkhane, un C130J escorté par deux Mirage 2000D a largué les vivres à 400 mètres au nord du village.
Ce largage qui n’a duré que quelques secondes a permis de participer au réapprovisionnement durable des 3000 habitants du village.
À Tombouctou, un sous groupement du Groupement tactique désert (GTD) Bruno a mené le 6 novembre une mission de contrôle fluvial sur la rive sud du Niger avec le bouclage et le ratissage de Naga et du hameau de Bekori, dans une zone de transit des GAT.
Du 3 au 5 novembre, un convoi logistique a ravitaillé la Base opérationnelle avancée (BOA) de Gossi tout en rapatriant les Véhicules de haute mobilité (VHM) utilisés lors de la saison des pluies afin de préparer leur désengagement logistique vers la France.
Enfin, les actions de formations au profit des FAMa se poursuivent sur les emprises de Gossi, Tombouctou et Tessalit, dans des domaines variés comme le combat tactique ou encore le secourisme.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 121 sorties, parmi lesquelles 32 sorties chasse, 25 sorties ISR et 64 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 11 novembre, dans le cadre de missions de support aérien aux troupes de la coalition, les aéronefs français ont conduit 1 frappe contre une position de Daesh.
Tirant plusieurs bombes de précision, les aéronefs ont ainsi détruit des caches.
Le 10 novembre, au terme d’un déploiement de plus de 100 jours en Méditerranée orientale au profit de l’opération CHAMMAL, la frégate La Fayette a passé le témoin à la frégate Aconit.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 04 au 10 novembre inclus)
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes dont 1 frappe.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Le 7 novembre, dans le cadre de l’opération AGÉNOR, la Frégate antiaérienne (FAA) Jean Bart a relevé la Frégate multimissions (FREMM) Languedoc dans le nord de la mer d’Arabie.
Lors de son premier jour au sein de l’opération AGÉNOR, le Jean Bart, en coordination avec le destroyer japonais Ariake et avec le soutien des autorités omanaises, a porté assistance au chimiquier MV Lourdes battant pavillon indien. En effet, l’un des marins du navire de commerce alors dans un état critique a bénéficié de soins avant d’être évacué en urgence vers l’hôpital de Salalah en Oman par l’hélicoptère Panther de la frégate française.
Cette opération démontre la coopération parfaite de nombreux acteurs et illustre pleinement la force de la coopération entre marines alliées ainsi que la solidarité des gens de mer.
Un Atlantique 2 récemment déployé sur la base aérienne aux Émirats arabes unis a intégré l’opération AGÉNOR et ainsi conduit cette semaine ses deux premiers vols opérationnels au profit de la force.
Durant un mois environ, par des vols réguliers au-dessus des golfes arabo-persique et d’Oman, cet aéronef de patrouille maritime renforcera les capacités d’appréciation de la situation maritime autour du détroit d’Ormuz .
PROCHE MOYEN-ORIENT – CTF 150
Le 8 novembre 2020, soit quelques jours après son intégration au sein de la Combined task force (CTF) 150, la Frégate de surveillance (FS) Floréal a relocalisé un boutre suspect et l’a pris en chasse.
L’hélicoptère Panther de la frégate a décollé pour identifier le suspect. Dès lors que les deux bâtiments ont été assez proches, l’équipe de visite du Floréal a été mise en œuvre pour conduire une enquête de pavillon. Une fouille a ensuite été ordonnée.
Cette opération qui a duré une quinzaine d’heures s’est terminée à l’aube avec la saisie de près de 1,6 tonne de haschich, portant ainsi un coup aux trafiquants dont l’activité soutient le terrorisme.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Dans le cadre de l’exercice IRON WOLF, le Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) LYNX 8 a été engagé sur alerte le 7 novembre matin. Quittant le camp de Rukla, il a regagné dans un premier temps sa zone de déploiement sur le camp de Gaziunai puis a rejoint sa zone de déploiement opérationnel dans la région de Svencioneliai, le 8 novembre au soir. Les 38 véhicules, parmi lesquelles 4 chars Leclerc, ont exécuté ce mouvement de 200 kilomètres par voie routière en convoi multinational tactique (tactical road march).
Le 9 novembre, le SGTIA a rejoint le camp de Pabradé pour une phase d’installation et de préparation des opérations d’attaque envisagées par le scénario jusqu’au 12 novembre.
Sous commandement de la nation hôte, l’exercice IRON WOLF réunit plus de 3000 participants, provenant de 12 nations alliées. Son objectif principal est d’entraîner les unités à la planification et à la conduite d’opérations décisives et d’accroître le niveau d’interopérabilité des forces multinationales présentes. Il s’achèvera le 17 novembre.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDCENT
Déployée en Méditerranée centrale depuis le 1er octobre, la frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville a achevé le 07 novembre dernier son mandat dans le cadre de l’opération européenne EURONAVFOR MED IRINI.
L’intégration du Latouche-Tréville au sein de la TF 464 a marqué le retour de la France au sein de cette opération de l’UE dont l’objectif principal est de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposé par les résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Ainsi pendant toute la durée de son déploiement, la frégate Latouche-Tréville a réalisé :
- 71 interrogations radio auprès des navires de commerce à destination ou en provenance de la Libye pour déterminer leur cargaison, leur provenance, leur destination ;
- 13 friendly approaches (embarquement d’une équipe de la frégate à bord des navires de commerce afin d’échanger avec les marins des navires de commerce sur la situation maritime locale) ;
- 2 opérations de visite ;
La France continue d’engager des moyens militaires dans cette opération. Un Atlantique 2 (ATL2) déployé à La Sude a effectué deux vols au profit de l’opération IRINI. Par ailleurs, ponctuellement, un Falcon 50 de la Marine nationale et un E3-F AWACS de l’armée de l’Air et de l’Espace opèrent en appui de cette opération.
BASSIN MEDITERRANEEN – MEDOR
Du 4 au 13 novembre 2020, en Méditerranée orientale, la Frégate de défense aérienne (FDA) Forbin a pris le commandement d’un Surface action group (SAG) intégrant les frégates Latouche-Tréville et La Fayette.
En appui de ce SAG, un ATL2 actuellement déployé à La Sude (Grèce) et un E3-F AWACS de l’armée de l’Air et de l’Espace ont permis d’étendre la zone couverte et, par la complémentarité des capteurs, de consolider la caractérisation des activités dans la zone. La présence d’un hélicoptère NH90 de la 31F à bord de la FDA Forbin et d’un hélicoptère Panther de la 36F à bord de la FLF La Fayette a donné lieu à plusieurs interactions entre les bâtiments de la force et a permis de conduire des vols tactiques coordonnés de surveillance maritime.
Par les entraînements réguliers que les armées conduisent, l’agrégation des différents moyens et leur connectivité ont été immédiates. Outre la réactivité et la concentration des efforts dans une zone stratégique, la constitution et la conduite de ce nouveau SAG ont démontré la réactivité et l’agilité dont fait preuve la France, permettant également d’affirmer la permanence des moyens français déployés en Méditerranée orientale et de rappeler l’attachement de la France à la liberté de navigation
Déployé depuis le 09 octobre au sein du Standing NATO Maritime Counter Measure Group 2 (SNMCMG2), le chasseur de mines tripartite (CMT) Orion est entré en mer Noire pour participer du 30 octobre au 06 novembre 2020 à l’exercice POSÉIDON 20.
POSEIDON 20 est un exercice de guerre des mines piloté par les Marines bulgares et roumaines, impliquant 5 chasseurs et 2 dragueurs de mines de différentes nations (Bulgarie, Espagne, France, Italie, Turquie) qui a permis de renforcer l’interopérabilité des Marines de l’OTAN à travers un scénario tactique complexe. Les chasseurs étaient déployés dans une zone connue pour la présence de mines historiques datant des deux guerres mondiales. Ainsi en plus des mines d’exercices, six mines historiques ont été relocalisées dont 3 par l’Orion.
TERRITOIRE NATIONAL – RESILENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE et à la demande du ministère des Solidarités et de la Santé, les armées ont engagé le mardi 10 novembre 2020 un A400M pour réaliser une mission de transport médicalisé par voie aérienne.
Equipé du kit d’évacuation médicalisée MEROPE (module de réanimation pour les opérations) et embarquant un équipage composé de personnel de l’armée de l’Air et de l’Espace et d’équipes médicales du Service de santé des armées, cet aéronef a assuré le transfert de 4 patients en états de réanimation depuis Lyon vers les hôpitaux de la région parisienne.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
