Point de situation des opérations du 6 au 12 mars
TERRITOIRE NATIONAL
EXERCICE DE CYBERDÉFENSE DEFNET 2020
La 7e édition de l’exercice annuel interarmées de cyberdéfense DEFNET se déroulera du 16 au 25 mars 2020 sur différents sites militaires en France (Paris, Istres, Orléans, Rochefort, Mourmelon, Issoire, Brest, Landivisiau, Toulon et Hyères) ainsi qu’à l’École des transmissions (ETRS) de Cesson-Sévigné et au sein d’établissements d’enseignement supérieur à Paris.
L’objectif de l’exercice : un entraînement ciblé de spécialistes et de professionnels au service des enjeux de sécurité nationale pour défendre et protéger notre sécurité collective.
Chaque année, le ministère des Armées constitue la cible de cyberattaques. C’est pourquoi la formation et l’entraînement sont primordiaux pour s’exercer à contrer la menace réelle. Lancé en 2014, placé sous l’autorité du Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) de l’état-major des armées, l’exercice interarmées DEFNET s’inscrit dans le cadre d’une politique globale de préparation opérationnelle des forces.
Pendant dix jours, DEFNET permettra à plus de 260 spécialistes cyber des armées françaises de s’exercer au cybercombat. Dans un contexte international fictif, la chaîne de commandement doit réagir à différents incidents de grande ampleur sur les réseaux déployés en opération et sur le territoire national. Plus de 40 attaques seront jouées : menaces ciblées et simultanées, défacements de sites, tentatives d’intrusions, bascules de réseaux. DEFNET met en œuvre un scénario réaliste et dynamique afin de tester la coordination entre les différents participants en cas d’attaque cyber majeure.
DEFNET c’est également, une coopération accrue entre acteurs militaires et industriels, la cyberdéfense doit s’entendre de bout en bout et impliquer tous les acteurs de la mise à disposition des systèmes militaires.
A l’instar des précédentes éditions, 240 étudiants de 17 écoles ou établissements d’enseignement supérieur participeront à DEFNET à travers un exercice adapté qui permettra de valoriser les savoir-faire de la cyberdéfense militaire et de diffuser au sein de la société civile les bonnes pratiques en matière de cyberdéfense qui renforceront les capacités et la résilience de la Nation.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes, en particulier contre l’état islamique au grand Sahara dans la région dite « des trois frontières ».
Cette semaine marque une avancée importante dans la mise en œuvre des engagements communs décidés lors du Sommet avec l’inauguration du poste de commandement conjoint (PCC), élément clé du mécanisme de commandement conjoint (MCC), structure inédite, pleinement opérationnelle, et dont les premiers résultats sont d’ores et déjà mesurables.
Le MCC est une structure constituée de plusieurs éléments distincts qui contribuent directement à la coordination des actions de la force Barkhane, de la force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) et des forces partenaires. Il comprend un détachement de liaison et de contact de la FC-G5S déployé au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Barkhane, à N’Djamena (Tchad), une cellule de partage du renseignement et donc le poste de commandement conjoint (PCC), cœur de cette coordination.
Ce tout nouveau poste de commandement conjoint, mis sur pied en quelques semaines, est le PC avancé du général Namata, commandant la FC-G5S. Désormais pleinement opérationnel, composé d’officiers et de sous-officiers des différents pays composant la FC-G5S, ainsi que d’une vingtaine de soldats français de la force Barkhane, il permettra la systématisation des opérations conjointes ou coordonnées.
Ce travail conjoint d’état-major, plus rapide et plus ordonné, permet ainsi aux unités déployées sur le terrain d’être plus efficaces. La circulation d’informations et de renseignements en temps réel permet au PCC de mieux coordonner les actions et contribue à améliorer la vision globale des opérations en cours, qu’elles soient de la force conjointe, de la force Barkhane, ou des opérations nationales des pays du G5 Sahel.
Le mécanisme de commandement conjoint incarne la forme la plus aboutie du partenariat de combat développé par la force Barkhane, pour ce qui relève de l’organisation du commandement, de l’aptitude à la planification et à la conduite des opérations conjointes. Ce mécanisme de coordination des commandements, traduction concrète de la Coalition pour le Sahel, n’est toutefois pas un organe de fusion des chaînes de commandements, qui garderont bien sûr leurs caractéristiques propres
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Dans la continuité des actions des dernières semaines, la force Barkhane a récemment conduit plusieurs opérations ponctuelles contre les groupes armés terroristes : plusieurs membres ont ainsi été mis hors de combat et une quantité importante de matériel et de ressources a été saisie ou détruite, dont des motos, de l’armement, des munitions et du matériel de guerre. Barkhane et ses partenaires continuent à travers ces actions à accentuer la pression sur ces groupes, les déstructurer, et leur dénier tout sentiment d’impunité dans cette région.
Ainsi, entre le 2 et le 3 mars, une opération a permis la neutralisation de plusieurs terroristes dans le nord du Burkina Faso, dans la province de l’Oudalan. Cette action, initiée sur la base de renseignement, a combiné frappes aériennes et assaut héliporté contre un rassemblement de membres de l’État Islamique au Grand Sahara.
Plus tard, entre le 4 et 5 mars, deux opérations aériennes ont été conduites aux côtés des forces partenaires, tout d’abord en coordination et en coopération avec les forces armées nigériennes, en combinant moyens aériens et déploiement de commandos au sol. Capitalisant sur une manœuvre de renseignement conduite dans cette région où sévit l’EIGS, la force Barkhane a caractérisé un plot logistique terroriste sur lequel évoluaient de nombreux combattants armés. Une patrouille de Mirage 2000D a procédé à une frappe avant qu’un détachement de commandos ne soit engagé sur la zone d’opération, accompagné d’une compagnie des forces armées nigériennes.
Ensuite, le jeudi 5 mars dans l’après-midi, la force Barkhane a conduit une opération aérienne en coordination avec les forces armées partenaires maliennes et Burkinabè. L’exploitation de renseignements à fin d’action a permis la caractérisation d’un vaste campement terroriste au nord du Burkina Faso. En conséquence, une opération comprenant notamment 3 Mirage 2000 a été lancée contre ce regroupement.
Enfin, le 9 mars, la force barkhane a conduit une frappe au nord du Burkina Faso ayant permis la destruction d’un pick-up armé d’une mitrailleuse lourde, de motos ainsi que la neutralisation de plusieurs combattants terroristes.
Les campagnes aériennes, qui peuvent être effectuées en appui des groupements tactiques désert, se fondent sur la complémentarité des drones Reaper et des Mirage 2000D, qui permet de maintenir depuis les airs une pression permanente sur les groupes armés terroristes.
D’un côté, le drone Reaper, armé depuis fin 2019, est piloté par un équipage de quatre experts dans le renseignement, la surveillance et la caractérisation de la menace. Cette expertise, couplée à son vaste rayon d’action et sa grande autonomie, permet de détecter et de caractériser les activités terroristes en zone des trois frontières avec une grande efficacité. Les équipages des drones sont également capables de planifier et de conduire des opérations aériennes en autonomie ou en coordination avec d’autres unités. Dans ce cas précis, les équipages du drone peuvent assumer la fonction d’ « air mission commander ».
Le Mirage 2000D et son équipage constitué d’un pilote et d’un navigateur, allient quant à eux force de frappe et fulgurance et assument des missions très variées, allant du renseignement à l’appui aux troupes au sol en passant par de la réassurance et l’entraînement des forces partenaires comme la formation des guetteurs aériens tactiques (GATA). La flexibilité et la réactivité sont un atout car les missions peuvent être réorientées en cours d’action, en fonction de la situation sur le théâtre, ou déclenchées sur alerte. Les chasseurs n’évoluent initialement pas dans les mêmes zones d’action que les Reaper, car ils ne disposent pas des mêmes capteurs et ne recueillent pas le renseignement de la même manière. Mais ils peuvent agir conjointement pour frapper durement les groupes armés terroristes.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 117 sorties, parmi lesquelles 37 sorties de chasse, 40 sorties ISR et 40 missions de transport ou de ravitaillement.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Depuis le 1er mars, un nouveau détachement mettant en œuvre l’avion-radar E3-F, également appelé AWACS (Airborne warning and control system), est déployé dans le cadre de l’opération Chammal sur la base aérienne Al-Udeid au Qatar. Après une préparation minutieuse, la première mission opérationnelle a été réalisée et ce détachement participe désormais activement à la lutte contre Daech au sein de l’OIR.
Le 5 mars, l’E3-F, aéronef de contrôle, de commandement et de conduite aéroportés, a réalisé sa première mission sur le théâtre du Levant, suivie trois jours plus tard par une deuxième sortie.
La campagne se poursuit, au rythme d’un vol tous les trois jours en moyenne. L’objectif est de conduire des missions de détection avancée et de commandement et contrôle (C2), d’enrichir et analyser la situation aérienne et renforcer le dispositif de la coalition en appuyant les opérations en cours.
Grâce à ses moyens techniques, l’AWACS détecte et identifie tous les aéronefs sur plusieurs centaines de kilomètres dans sa zone de responsabilité. L’aéronef détecte l’ensemble des mouvements aériens (amis ou en-dehors de la coalition) et réoriente en temps réel les missions lorsqu’une demande d’appui rapproché est effectuée par les troupes engagées au sol. Il dispose d’une grande endurance, accrue par sa capacité de ravitaillement en vol compatible avec de nombreux types d’aéronefs ravitailleurs.
L’intégration de ce système de combat concourt ainsi à l’appréciation autonome de situation pour la France, tout en démontrant l’interopérabilité de nos capacités avec celles de la coalition. Ainsi, la présence de l’AWACS vient compléter le dispositif C2 des coalisés, notamment via la couverture radar à l’Est de l’Irak.
Le 10 mars, le major-général Jennie Carignan, commandant la Nato mission Irak (NMI), a passé la matinée à Bagdad avec la Task Force Monsabert, afin d’apprécier les spécificités du dispositif de formation français pour lutter contre Daech.
Lors de cette visite, le major-général Jennie Carignan s’est vue présenter l’action des forces françaises, en lien avec son partenaire irakien. Le général canadien est la première femme à avoir commandé une unité de combat dans l’histoire des forces armées canadiennes. Elle dirige depuis novembre dernier la mission de l’OTAN en Irak (Nato mission Irak – NMI) qui vise à former et renforcer les capacités militaires des forces irakiennes en apportant conseils et formation au ministère irakien de la Défense.
C’est à ce titre que l’officier général est venu apprécier le pilier formation de l’opération Chammal qui participe directement à l’amélioration des capacités et savoir-faire de l’armée irakienne. Un modèle qu’elle a jugé comme « extrêmement fort ».
Le général a notamment découvert le volet artillerie, l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS) ou encore le partenariat avec la 6e division irakienne et a pu davantage comprendre le type de menaces auxquelles les forces irakiennes sont quotidiennement confrontées et pour lesquelles la TF Monsabert déploie depuis 2014 des formations sur-mesure.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes.
FORCES FRANÇAISES AUX ÉMIRATS ARABES UNIS
Le 5 mars 2020, la frégate de défense aérienne Forbin et la frégate hollandaise De Ruyter se sont rencontrées pour la première fois à la mer dans le golfe d’Oman où elles patrouillaient toutes deux dans le cadre de l’opération AGENOR, volet militaire de l’initiative European-Led Maritime Awareness in the Strait of Hormuz (EMASOH).
Au cours de cette rencontre, les deux Marines ont eu des interactions à la mer (PASSEX) au cours desquelles les équipages ont réalisé des activités conjointes afin d’améliorer leur interopérabilité, élément essentiel au succès des opérations multilatérales.
L’interaction de ces deux frégates était également l’occasion d’échanger sur leurs pratiques et leur retour d’expérience et, pour les états-majors des deux bâtiments, de se coordonner pour la suite de l’opération AGENOR. Enfin, cette rencontre aura aussi pu démontrer et illustrer l’excellente coopération entre nos deux marines.
L’opération AGENOR, dont la pleine capacité opérationnelle a été déclarée le 25 février dernier, est une mission de sécurité maritime dans la région stratégique du détroit d’Ormuz. Les deux frégates et l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 sont actuellement placés sous le commandement tactique de la Task Force 474 basée à Abu Dhabi, et sous le contrôle opérationnel d’ALINDIEN.
ATLANTIQUE
LE GAN MET LE CAP SUR L’ATLANTIQUE POUR LA TROISIEME PHASE DE SON DÉPLOIEMENT
Le 7 mars 2020, le groupe aéronaval (GAN) a entamé la troisième phase de son déploiement avec l’entrée en Atlantique par le détroit de Gibraltar. La force a été rejointe, en quelques jours à peine, par quatre alliés européens : l’Allemagne avec la frégate Lübeck, la Belgique avec la frégate Léopold 1er, l’Espagne avec la frégate Blas de Lezo et le Portugal avec la frégate Corte Real.
En Atlantique pour la première fois depuis huit ans, le GAN entre dans une nouvelle phase opérationnelle visant à contribuer, avec ses partenaires stratégiques européens et membres de l’Alliance atlantique, à la protections des approches maritimes et territoriales européennes. Ainsi engagés dans la défense collective, la France et ses alliés améliorent leur connaissance de la zone euro atlantique ainsi que leurs capacités à y développer leur interopérabilité aéromaritime.
La mission en Atlantique du GAN sera également l’occasion pour ce dernier de réaliser des entraînements réguliers et de haut niveau, contribuant à la maîtrise des espaces aéromaritimes et à la protection des lignes stratégiques de communication au travers d’exercices de lutte anti-sous-marine, antiaérienne, et antisurface, en coopération avec ses alliés de l’OTAN.
Les 9 et 10 mars, au large des côtes du Portugal, le GAN et son groupe aérien embarqué (GAé) ont réalisé un entraînement de haut niveau avec les forces armées portugaises. Les deux armées ont opéré un programme dense de manœuvres aériennes tactiques d’attaque et de défense, menées par les Rafale marine, E2C Hawkeye et Caïman marine du GAé avec et contre les F16 de l’armée de l’Air portugaise selon différents scénarios envisagés.
Pendant ces ceux jours, avions de chasse français et portugais ont ainsi réalisé des combats aériens allant jusqu’à quatre aéronefs contre quatre, formant des groupes constitués soit d’appareils français contre des appareils portugais, soit un mélange mixte d’avions Rafale et F16 au sein d’un même groupe. À tour de rôle, l’E2C Hawkeye du GAé ou le centre de contrôle portugais ont contrôlé les chasseurs. Point d’orgue de cette coopération, un exercice de tir en opération de Close air support - CAS, (soutien des troupes au sol) a eu lieu sur le champ de tir portugais d’Alcochete. Un expert français du GAé, spécialiste de l’appui aérien rapproché s’est rendu sur le terrain pour la préparation et la réalisation de cet exercice au côté de ses homologues portugais. Grâce au soutien du JTAC (Joint terminal attack controller) véritable passerelle entre les manœuvres terrestre et aérienne, incarnant au sol les yeux et les oreilles des pilotes, les Rafale marine ont pu réaliser des tirs de canon de 30 millimètres sur plusieurs cibles.
Désormais partie intégrante du GAN, la frégate belge Léopold 1er contribue activement à la défense du porte-avions et en particulier à celle des marins du ciel, les pilotes de chasse, en assurant la mission Pedro, c’est-à-dire en assurant le secours des pilotes en cas d’éjection, grâce à son hélicoptère Alouette III. La flottille 35F du GAé, assurant habituellement la mission Pedro avec ses hélicoptères Dauphin, a formé l’équipage de l’Alouette III belge à la maîtrise des procédures d’évolution dans le volume du porte-avions ainsi qu’aux procédures radios spécifiques au porte-avions.
Depuis l’arrivée de la frégate belge Léopold 1er, les deux équipages ont entamé un cycle de conférences, briefings et entraînements conjoints pour qualifier l’équipage belge et vérifier la compatibilité des matériels et des procédures techniques. Un pilote et un treuilliste de la flottille 35F ont également effectué des vols à bord de l’hélicoptère belge pour accompagner l’appropriation des procédures durant les premiers jours de prise de la fonction Pedro.
L’équipage de l’Alouette III embarque systématiquement un plongeur d’hélicoptère français de la 35F, pleinement intégré à l’équipage belge, illustrant très concrètement l’interopérabilité opérationnelle et la confiance mutuelle entre forces françaises et belges.
MÉDITERRANÉE
Du 24 février au 6 mars 2020, la frégate multimissions la Provence ainsi qu’un sous-marin nucléaire d’attaque français ont participé à l’exercice « Dynamic Manta 2020 » en mer Ionienne.
Engagée aux côtés de sept autres Alliés (Italie, Grèce, Turquie, Espagne, États-Unis, Allemagne et Canada) et de multiples moyens maritimes, aéromaritimes et sous-marins, la Provence a préparé, dirigé et participé à de nombreux exercices, principalement dans le domaine de la lutte anti sous-marine, mais également des évolutions tactiques, ravitaillements à la mer, mises en place de liaisons de données tactiques, manœuvres aviation croisées, etc.
Ces exercices auront été l’occasion pour les vingt-cinq unités participantes de mettre en œuvre plusieurs tactiques expérimentales dont la France est à l’initiative.
L’excellence du matériel français, la réactivité et le haut niveau tactique des marins de la Provence ainsi que de son détachement de la flottille 31F ont été soulignés par les différents participants à Dynamic Manta 2020.
Cet entraînement de haute intensité aux côtés de nos partenaires membres de l’Alliance atlantique confirme le haut niveau de préparation opérationnelle de la Provence, pouvant ainsi poursuivre sa mission vers la Méditerranée orientale.
Le 9 mars 2020, la frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf et la frégate multimissions (FREMM) Provence avaient rendez-vous au large des côtes de l’île de Chypre afin d’effectuer une relève à la mer en Méditerranée orientale, sur le flanc ouest du théâtre de l’opération CHAMMAL.
Engagé depuis le mois de novembre 2019 sur le théâtre levantin en soutien direct de l’opération CHAMMAL, le Surcouf a ainsi contribué pendant plusieurs mois à ce déploiement quasi permanent depuis 2013 d’une frégate française dans cette zone stratégique, en vue de renforcer la capacité de connaissance et d’anticipation de la France. Par sa présence dans cette zone maritime riche en ressources énergétiques, la seconde des frégates type La Fayette a également contribué à rappeler l’attachement de la France au droit maritime international, à la liberté de navigation et à la sécurisation de routes stratégiques.
Au cours ce déploiement opérationnel, le Surcouf aura été intégré durant un mois au sein du groupe aéronaval autour du Charles de Gaulle dans le cadre de la mission Foch 2020, contribuant ainsi à garantir la liberté de manœuvre du porte-avions dans son action de lutte Inherent Resolve contre Daech en Irak.
Le Surcouf a également conduit de nombreuses actions de coopération de défense avec les pays alliés et amis de la France. Dans ce cadre, la frégate a conduit plusieurs exercices avec les forces armées régionales, notamment libanaises, chypriote ou encore israéliennes.
Tout au long de son déploiement, le Surcouf a également fait jouer à plein l’interopérabilité naturelle de la Marine nationale avec les forces alliées aéromaritimes opérant sur zone, en mer, dans les airs ou depuis la terre. Adossées à l’action opérationnelle de la Marine nationale dans une zone d’intérêt stratégique, ces coopérations permettent de concrétiser l’action de la France au service de la stabilité et de la sécurité en Méditerranée orientale.
C’est désormais la FREMM Provence, avec à son bord un détachement Caïman de la flottille 31F, qui s’intègre dans le volet maritime de l’opération CHAMMAL pour plusieurs mois.
FORCES FRANCAISES A DJIBOUTI
Du 10 au 12 mars 2020, le groupe Jeanne d’Arc, constitué du porte-hélicoptères amphibie Mistral et de la frégate Guépratte, a participé à l’exercice amphibie WAKRI 2020, au profit des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj). Cette exercice interarmées, conduit annuellement par les FFDj, permet d’assurer un haut niveau de préparation opérationnelle aux éléments déployés dans la région en les plongeant dans un scénario réaliste.
Alors que la frégate Guépratte, positionnée dans le golfe de Tadjourah, se tenait en mesure de contrer les menaces surface et aérienne, le PHA Mistral, grâce à sa batellerie composée d’EDA-R et d’EDA-S, a pu déployer un sous groupement tactique complet constitué d’éléments du 3ème régiment d’infanterie de marine, du 1er régiment d’infanterie de marine et du 6ème régiment de génie constituant le 5ème régiment interarmées d’outre-mer. La plage, précédemment reconnue et préparée par une UIP (unité interarmées de plage), était par ailleurs tenue protégée par deux hélicoptères Gazelle du 3ème régiment d’hélicoptères de combat embarqués à bord du Mistral dans le cadre de la mission Jeanne d’Arc 2020.
Une fois débarqués, les éléments de l’Armée de terre ont pu progresser et établir un périmètre de sécurisation autour de la plage, dans des conditions de terrain proches des théâtres d’opérations sur lesquels les forces armées françaises sont actuellement engagées.
Afin d’appuyer cette manœuvre amphibie d’ampleur, un détachement des forces spéciales, trois Mirage 2000, deux hélicoptères Puma, un hélicoptère Gazelle et deux EDA-S dépendants des FFDj ont également été mis en œuvres.
Au total, près de 700 militaires, dont 200 projetés à terre et 40 véhicules ont embarqué sur le PHA Mistral afin de mener cet exercice qui permet de maintenir le savoir-faire amphibie interarmées et conforter les capacités de projection de forces dans un cadre opérationnel.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense