Point de situation des opérations du 5 au 11 avril.
MER NOIRE
LE CHASSEUR DE MINES TRIPARTITE CAPRICORNE EN MER NOIRE
Du 21 mars au 1er avril 2019, le Chasseur de Mines tripartite Capricorne a été déployé en mer Noire.
Le Capricorne a ainsi pu s’entraîner avec les marines alliées ou partenaires et renforcer les liens diplomatiques avec les pays riverains. Ce déploiement permet également d’exercer une présence dans cette zone d’intérêt stratégique.
Le Capricorne s’est ainsi rendu à Odessa en Ukraine avant de participer à des manœuvres conjointes avec le patrouilleur de la marine ukrainienne Priluki.
Ensuite, à l’approche de Constantza, le Capricorne a mené des exercices d’évolutions et des entrainements au remorquage et au ravitaillement à la mer avec le dragueur de mines roumain Lupu Dinescu. Ces diverses manœuvres ont permis de s’entraîner conjointement et de mettre en pratique les procédures OTAN communes aux deux marines.
OTAN
LANCEMENT DE LA MISSION « LYNX » EN ESTONIE
À compter de la fin du mois d’avril, un détachement français sera de nouveau déployé à Tapa au sein d’un bataillon multinational dont le Royaume-Uni est nation cadre, aux côtés des forces armées estoniennes et d’autres partenaires de l’OTAN. Comme lors des précédents mandats, ce détachement s’appuie sur un sous groupement tactique articulé autour de 13 VBCI, 4 chars Leclerc et une dizaine de blindés, accompagné d’un élément de soutien national.
La mission est assurée par 300 militaires issus essentiellement du 2e Régiment étranger d’infanterie, du 12e Régiment de Cuirassiers et du 1er Régiment étranger de génie. Ils mèneront principalement des activités d’entraînement aux côtés de leurs homologues britanniques, belges, danois, islandais et estoniens, dans un cadre défini par l’OTAN.
Les premiers moyens logistiques ainsi que des éléments précurseurs arriveront en Estonie dès cette semaine. L’essentiel du détachement arrivera lui à la fin du mois, pour être totalement opérationnel début mai.
À l’occasion des sommets de Newport en 2014 et de Varsovie en 2016, l’OTAN a décidé de renforcer la posture de défense et de dissuasion de l’Alliance. Les Alliés ont ainsi confirmé leur volonté de disposer d’une capacité de réaction en déployant des forces de présence non permanentes sur le territoire de certains Alliés. Pour les pays baltes et la Pologne, cette force de présence porte le nom de « présence avancée renforcée », en langue anglaise « eFP » (enhanced Forward Presence).
Engagée précédemment en mars 2017 en Estonie au sein d’un bataillon britannique, la France a adapté sa présence en décembre 2017 en redéployant son dispositif en Lituanie. En 2019, elle poursuit son engagement au sein de l’OTAN pour la sécurité des alliés en déployant de nouveau un sous-groupement en Estonie dans le cadre d’une mission baptisée « Lynx ».
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, au sein de la Coalition, poursuit la lutte contre Daesh et continue à appuyer les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), en Syrie, dans la moyenne vallée de l’Euphrate, et les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI), en Irak.
À la suite des combats qui ont conduit à la fin de l’emprise territoriale du pseudo-califat, ces opérations, allant du renseignement aux frappes ont pour vocation d’interdire toute tentative de résurgence de Daesh, qui agit désormais en semi-clandestinité.
En Syrie, les FDS poursuivent les opérations de sécurisation de la MERV.
En Irak, la situation sécuritaire reste sous contrôle des FSI. Le pèlerinage de Kaazhimiyah (Al Khadeim) qui s’est tenu du 28 mars au 4 avril s’est déroulé sans incident. La sixième division irakienne a participé aux opérations de filtrage en marge de ce pèlerinage, après avoir bénéficié des conseils de la Task Force Monsabert.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier appui de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes.
Le groupe aéronaval agit toujours en soutien de l’opération CHAMMAL.
Le porte-avions a reçu la visite, le 6 avril, du lieutenant général LaCamera, commandant de la « Combined Joint Task Force » (CJTF) de la coalition, accompagné du général de brigade aérienne Vigilant, French Senior National Representative (SNR) de l’opération Chammal. Il s’agissait de la première visite du commandant de l’opération Inherent Resolve à une unité française engagée au sein du CJTF.
Du 24 au 27 mars, les spécialistes de la Task Force Monsabert ont secondé les instructeurs de l’école d’artillerie irakienne lors d’un cours de formation d’équipage de pièce sur l’obusier de 155 mm M198 Howitzer.
La formation initiale des artilleurs irakiens étant dédiée à l’utilisation des mortiers de 120 mm, une formation complémentaire sur ce matériel dont sont dotés les Irakiens était nécessaire.
Le jeudi 4 avril, la générale de brigade australienne Ana Duncan, chef de la division « plans » de la Coalition a rendu visite au sein de la Task Force Monsabert, dont elle a pu constater la spécificité au sein du pilier « formation » de l’opération Inherent Resolve.
Les militaires français vivent au sein même de la 6e division. Ce positionnement lui permet d’optimiser et d’élargir son offre de formation : la Task Force Monsabert offre à la fois des actions d’advise and assist, d’instruction des soldats, de formation des cadres et de coaching des formateurs, dans une quinzaine de domaines de spécialités différents.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 3 au 9 avril inclus)
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, et projetés depuis le groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 66 sorties aériennes. Les Rafale français ont conduit 2 frappes cette semaine.
BARKHANE
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Une opération conjointe majeure a été conduite dans la région du Gourma du 25 mars au 11 avril 2019. La succession d’actions de harcèlement et de reconnaissances dans des zones refuges des groupes armés terroristes (GAT), a permis de réduire leur potentiel de combat en s’attaquant à leur capacité de régénération. Une plateforme logistique et un camp d’entraînement ont été pris, le matériel saisi et détruit. Plus d’une trentaine de membres de groupes armés terroristes a été mise hors de combat.
Trois compagnies françaises, deux compagnies des forces armées maliennes (FAMa) ont été engagées durant près de trois semaines dans des conditions climatiques éprouvantes. Trois compagnies des forces armées burkinabées étaient déployées pour interdire toute tentative d’exfiltration de l’ennemi vers le sud de la zone.
C’est durant cette opération que le médecin des armées Marc Laycuras a perdu la vie.
L’opération a été précédée d’une phase de génération de forces depuis la BOAT de Gossi puis d’Hombori. En parallèle, la base aérienne projetée (BAP) de Niamey a accueilli jusqu’à trois Mirage et un Boeing C-135 supplémentaires en provenance de N’Djamena.
La première phase de l’opération s’est déroulée en forêt de Fulsare, zone refuge du groupe Ansarul Islam. Dans la nuit du 29 au 30 mars, une patrouille de Mirage et un hélicoptère Tigre y ont frappé des objectifs ciblés. Ces frappes ont été suivies avant le lever du jour par des actions de reconnaissance conduites par des groupes commandos mis à terre par les hélicoptères Caïman du Groupement tactique désert aéro-combat (GTD-A), éclairées par les drones et appuyées par des patrouilles d’hélicoptères Tigre. Le 1er avril, le GTD « Richelieu » aborde à son tour la zone de Fulsare et y prend pied avec deux sous groupement infanterie et une compagnie des forces armées FAMa afin d’y conduire des reconnaissances et des fouilles approfondies.
Ces opérations minutieuses de ratissage ont mis à jour une véritable plateforme logistique, protégée par un réseau concentrique de surveillance. Ont ainsi été découverts et détruits des équipements complets pour des combattants avec armes et munitions, du RPG, des explosifs et du matériel de confection IED, des véhicules, du matériel de campement. L’ennemi a déserté la zone à l’arrivée de Barkhane et n’a pas cherché le combat.
La deuxième phase de l’opération s’est déroulée en forêt de Serma. Le 7 avril à l’aube, une opération aéroterrestre a été conduite sur plusieurs objectifs terroristes identifiés, dont un camp d’entraînement de la katiba Serma au sud de la ville de Boni. Quatre frappes aériennes ont été réalisées, appuyées par une capacité Reaper, puis un hélicoptère Tigre a été engagé et a ouvert le feu en appui direct des commandos dès leur mise à terre.
La combinaison de ces actions a conduit à la mise hors de combat d’une trentaine de combattants terroristes. La fouille de la zone d’action réalisée après une phase de sécurisation a permis la saisie et la destruction d’un PU, d’une dizaine de motos, d’armement et de munitions, d’un grand nombre de composant IED (HME, cordeau détonant, dispositif de mise de feu…) et de nombreuses ressources confirmant la forte activité de ce camp terroriste et son rôle central dans le fonctionnement de la katiba Serma.
Cette opération conduite par la force Barkhane et ses partenaires dans le Gourma aura porté un nouveau coup aux katiba terroristes évoluant dans cette région du Mali. Les résultats obtenus, la parfaite coordination de part et d’autre de la frontière avec le Burkina Faso et la totale intégration des unités FAMa lors de cette opération conjointe d’envergure confirment la détermination de la force et de ses partenaires à n’accorder aucun répit aux groupes terroristes et à ne leur laisser aucune zone de liberté d’action.
Du 11 mars au 8 avril 2019, l’EUTM a organisé une « conjoint mission advisory training team » (CMATT) pour 90 stagiaires FAMa, sur la plateforme opérationnelle Désert (PfOD) de la force Barkhane, à Gao. Les douze instructeurs de l’EUTM, français, espagnols, belges, autrichiens, portugais et tchèques bénéficient ainsi du soutien de la Force Barkhane, de ses infrastructures et de ses services pour mener à bien la mission qui leur a été confiée par l’Union européenne.
Depuis 2013, la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) participe à la montée en puissance des forces armées maliennes (FAMa). Chaque année, ce sont ainsi près de 3000 soldats maliens qui sont formés par des cadres issus de 28 nations différentes au sein du camp de Koulikoro à proximité de Bamako.
Du 25 mars au 5 avril 2019, Barkhane a apporté son soutien matériel et humain à la mission européenne de soutien aux capacités de sécurité intérieure maliennes (EUCAP), qui a conduit à Gao une mission de conseil et de formation auprès des forces de sécurité intérieure (FSI) de la région.
Assistés lors de cette session de formation par deux gendarmes de la Force Barkhane, les officiers français de l’EUCAP ont dispensé des instructions sur le renseignement, le droit, le contre-IED (improvised explosive device) ou encore la gestion de scènes de crime.
Depuis sa création en 2014, « EUCAP Sahel Mali » mission civile de l’Union Européenne dont le siège est à Bamako est engagée quotidiennement afin d’assister l’état malien dans la réforme de ses forces de sécurité intérieures et le rétablissement de l’État de droit. Cette action conduite en coordination avec les autres partenaires internationaux, dont la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations-Unies au Mali (MINUSMa) a pu cette année grâce à l’appui et le soutien de la Force Barkhane être étendue aux contingents engagés au nord du pays.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 3 au 9 avril inclus)
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 94 sorties, parmi lesquelles 33 sorties de chasse, 31 sorties de ravitaillement/ISR, et 30 missions de transport. 85 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense