Opérations
Point de situation des opérations du 4 au 10 septembre.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Malgré les évènements politiques qui touchent actuellement le Mali, l’opération Barkhane, demandée par les Maliens et autorisée par le Conseil de Sécurité de l'ONU, conserve son tempo opérationnel.
En coopération avec les différentes armées partenaires, la force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières ».
L’actualité a été tristement marquée par la mort au combat du brigadier Arnaud Volpe et du maréchal des logis S.T. du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes au cours d'une opération de sécurisation conduite par la force Barkhane au Mali.
Le 5 septembre dernier, en fin de matinée, un véhicule blindé léger (VBL) du groupement tactique désert (GTD) Bercheny, engagé dans une opération de contrôle de zone autour de Tessalit a été atteint par un engin explosif improvisé. Les trois militaires présents dans le véhicule ont été grièvement blessés et immédiatement pris en charge par l’équipe médicale déployée à leurs côtés. En dépit des soins prodigués, le brigadier Arnaud VOLPE et le maréchal des logis S.T. ont succombé des suites de l'explosion. Leur camarade hussard a été évacué vers la France.
Face à cette attaque, la force de réaction rapide a été déclenchée, immédiatement appuyée par deux Mirage 2000 D.
La détermination de la force Barkhane n’est en rien entamée face à un ennemi encore capable de porter des coups.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La semaine passée, les soldats de la force Barkhane ont maintenu la pression sur les groupes armés terroristes (GAT), dans le Gourma et le Liptako, malgré des conditions météorologiques difficiles et une praticabilité du terrain rendue compliquée.
Dans le Gourma, le GTD Bruno, en coopération avec les forces armées maliennes (FAMa) poursuit ses missions de harcèlement dans des zones de refuge GAT. Une unité du GTD Bruno a ainsi effectué une opération de contrôle de zone dans la région de N’Galamane et N’Daki, accompagnée d’une section ULRI.
Dans le Liptako, un sous-groupement du GTD Bercheny a été déployé près de la frontière nigérienne pour des missions de contrôle de zone et de ratissage.
Les différents sous-GTD présents dans le Gourma et le Liptako ont pu bénéficier de l’appui des chasseurs Mirage 2000 D.
En outre, au début du mois une opération de réassurance engageant trois chasseurs Mirage 2000 D et un ravitailleur A 330 MRTT a eu lieu dans le fuseau Est de la zone d’opération BARKHANE. Enfin, une trentaine de missions logistiques a été réalisée par la force Barkhane au cours des derniers jours.
La semaine passée a été particulièrement marquée par des actions de formation au profit des armées partenaires.
Une unité du GTD Bruno a ainsi poursuivi une formation « combat en zone urbaine » au profit d’une section de FAMa.
Au sein de la Task Force Takuba, la formation de l’ULRI 4 se poursuit.
Enfin, au Niger, le détachement du sous-groupement de protection Est (SGPE) de Aguelal chargé de la protection des emprises de la force Barkhane a dispensé une formation au profit d’une dizaine de gendarmes nigériens.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 81 sorties, parmi lesquelles 22 sorties chasse, 21 sorties ISR et 38 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Après un an à la tête de l'opération Inherent Resolve (OIR) qui rassemble 80 pays et organisations, dont la France, le lieutenant general Pat White a cédé sa place au lieutenant general Paul Calvert. Alors que l’opération est entrée dans sa phase dite de « normalisation », il aura pour tâche principale de poursuivre l'évolution du format des forces déployées et de leurs missions. En effet, les opérations de lutte contre Daech se poursuivent, le moment est venu de consolider les capacités des hautes autorités militaires irakiennes à planifier et conduire des opérations.
L’opération CHAMMAL qui représente le volet français de cette opération internationale accompagne cette adaptation. En effet, un colonel français dirige le Joint Operations Advisory Team (JOCAT), équipe d’une trentaine de conseillers pour le commandement interarmées des opérations irakien.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 18 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN ORIENT – AGENOR
Dans le golfe arabo-persique, la France reste engagée dans la mission européenne AGENOR grâce notamment à une frégate multi-missions (FREMM) et un avion de patrouille maritime Atlantique 2.
L’intégration récente de la frégate danoise HMDS Iver Huitfeld à l’opération AGENOR permet désormais, à la Task Force 474, force aéromaritime qui représente le volet militaire de l’European led Maritime Awareness mission in the Strait of Hormuz (EMASOH), d’assurer une permanence de frégate à la mer. En effet, avec ce format, a minima, une frégate patrouille dans la zone d’opération d’AGENOR. Ainsi, ces derniers jours, la frégate danoise opérait dans le détroit d’Ormuz alors que la FREMM Languedoc était en relâche opérationnelle à Abu Dhabi.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Dans le cadre d’un renfort temporaire au profit de la mission Lynx 7, un détachement du 28e groupement géographique d’Oberhoffen-sur-Moder a rejoint la Lituanie. L’objectif pour les géographes alsaciens est de réaliser une campagne de relevés topographiques sur un certain nombre de camps d’entraînement lituaniens. Cette action permettra aux composantes infanterie et artillerie des détachements Lynx engagés dans le cadre de l’enhanced Forward Presence (eFP) de bénéficier de dossiers topographiques actualisés pour les exercices interalliés.
Le Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) a, quant à lui, terminé sa campagne de tirs interarmes sur le camp de Pabradé. Les fantassins et les cavaliers réalisent désormais les actes de remise en condition opérationnelle de l’ensemble de leur matériel sur la Temporary Logistic and Support Area (zone technique). Les soldats français du SGTIA ont été félicités par le commandant allemand de l’eFP Battle Group qui s’est également montré satisfait du Command Post Exercise (entraînement du poste de commandement tactique) conduit par l’état-major (EM) du Battle Group sur le camp de Rukla. L’EM multinational a confirmé son aptitude à planifier puis conduire en multinational une opération tandis que le SGTIA validait, par la diversité de ses tirs, ses capacités opérationnelles.
BASSIN MEDITERRANEEN
Faisant suite aux explosions survenues à Beyrouth le 04 août dernier, l’opération AMITIE concrétise l’action des armées qui déploient et acheminent, en coordination avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la Santé, des moyens humains et matériels pour venir en aide au Liban et aux Libanais.
Dans ce cadre, les armées françaises ont permis d’acheminer du personnel, du matériel et du fret humanitaire, de procéder au déblaiement de gravats dans des emprises vitales pour les Libanais (port, gare routière, écoles, etc.), de réaliser des travaux maritimes dans le port de Beyrouth (cartographie des fonds, travaux sous-marins, lutte contre les pollutions, etc.).
Grâce à la réalisation de ces actions, le dispositif déployé a été adapté pour répondre toujours mieux aux besoins des Libanais. Ainsi, le PHA Tonnerre, avec à son bord près d’une centaine de soldats du groupement terre (GT) génie Ventoux a quitté Beyrouth vendredi dernier et arrive à Toulon ce jour.
Dans le port de Beyrouth, le GT Ventoux fort d’environ 300 militaires et de ses engins lourds du génie a poursuivi ses travaux de déblaiement dans les zones de stockage de marchandises et zones franches et a réalisé un nouveau chantier en ville (Université Saint-Joseph). Renforcé par des militaires du Centre d'Expertises Pratiques de lutte antiPOLlution (CEPPOL), entité de la Marine nationale et du Centre d'Expertise des Techniques de l'Infrastructure de la Défense (CETID) appartenant au Service des Infrastructures de le Défense (SID), le GT a pu réaliser des missions d’expertises :
- un chantier de dépollution a été entamé autour de l'épave de l’Orient Queen, navire de croisière couché sur le flanc. Il consiste en un pompage des nappes d'hydrocarbures ;
- formation de militaires libanais à l’expertise bâtimentaire et reconnaissance de sites en ville (dont un hôpital) pour évaluer les travaux de sécurisation et de reconstruction à réaliser.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
