Point de situation des opérations du 3 au 9 janvier
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Comme cela a été annoncé par les autorités politiques et militaires, la lutte contre l’organisation terroriste Daech demeure la priorité des Armées, en dépit des tensions au Levant.
Toutefois, compte tenu du contexte sécuritaire, et des décisions de la Coalition, les activités du pilier « formation » au profit des forces de sécurité irakiennes ont été suspendues. Les avions français poursuivent quant à eux leurs missions sur la zone d’opération Chammal.
Le niveau de protection des emprises où sont basés les militaires français a été augmenté et les déplacements significativement limités. Il y a actuellement 200 militaires français en Irak, dont 160 au sein des Task Forces Narvik et Monsabert, et 40 au sein de l’état-major d’OIR et des éléments de soutien national.
Depuis le début de l’opération, près de 27000 militaires irakiens ont bénéficié de l’expertise des instructeurs français de l’opération Chammal.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les Rafale engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 14 sorties aériennes.
LUTTE CONTRE LE NARCOTRAFIC
La mission de la frégate Courbet, déployée en océan Indien, reste inchangée. Sa mission principale est d’assurer une présence dans une zone d’intérêt stratégique pour la France, en vue d’y disposer d’une capacité d’appréciation autonome de situation, tout en contribuant à la surveillance maritime dans la zone dans le respect du droit international relatif à la liberté de circulation. Elle contribue également aux opérations conduites par la Coalition Maritime Force en agissant en soutien direct ou associé de la CTF 150.
C’est dans ce cadre que l’équipage du Courbet a saisi, le dimanche 5 janvier, une nouvelle quantité majeure de stupéfiants.
L’hélicoptère du Courbet, un Panther de la flottille 36F a repéré la veille un boutre suspect, que la frégate a pisté discrètement. Au petit matin, l’équipe de visite du bord, renforcée d’un élément d’intervention a initié une enquête de pavillon qui n’a pas permis d’établir de nationalité. Grâce à un chien spécialisé dans la détection de stupéfiants, de la résine de cannabis a pu être rapidement décelée.
Au total, 75 ballots d’environ 20 kilos de résine de cannabis chacun ont été saisis pour un total de plus de 1,5 t.
La frégate agissait sous contrôle opérationnel d’ALINDIEN. Cette action est la première prise française pour l’année 2020, et la deuxième prise pour le Courbet depuis son départ en mission en novembre dernier. Le 13 décembre 2019, la frégate avait alors saisi plus de 3,5 t de résine de cannabis dans la même zone.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Dans une logique d’approche zonale en Bande Sahélo-Saharienne, la force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma — grande comme un quart du territoire métropolitain français. L’action de Barkhane s’inscrit dans une approche globale en étroite collaboration avec les acteurs politiques, diplomatiques et économiques du Sahel.
Barkhane et ses partenaires maintiennent un rythme opérationnel soutenu dans le Liptako-Gourma, face à une menace terroriste toujours active et déterminée à chasser l’Etat de cette région.
Ainsi, plusieurs opérations ont permis de porter des coups durs aux groupes armés terroristes ces dernières semaines.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Pour mémoire, entre le 20 et le 21 décembre, une quarantaine de djihadistes ont été mis hors de combat dans la région de Mopti à la suite d’une action d’opportunité, qui s’est matérialisée par un assaut héliporté contre un important campement installé dans une zone densément boisée. 33 terroristes ont été neutralisés par plusieurs dizaines de commandos appuyés par des hélicoptères Tigre, au cours de combats qui ont duré plusieurs heures dans la nuit du 20 au 21.
Dans la continuité de cette action, en fin de journée le 21 décembre, les commandos ont été pris à partie alors qu’ils fouillaient la zone de combat. Au cours de cette opération, le drone Reaper alors en vol en appui a réalisé une frappe permettant de neutraliser sept combattants GAT qui s’étaient infiltrés en moto.
Outre les 40 terroristes mis hors de combat, ces actions ont permis la neutralisation de plusieurs véhicules dont un équipé d’un canon anti aérien et d’un important volume d’armement, ainsi que la libération d’un gendarme malien et d’un FAMA retenus en otage.
Une dizaine de jours plus tard, le 30 décembre, une nouvelle opération a été conduite dans la région de Mopti, après que le rassemblement de plusieurs terroristes a été repéré. Un assaut héliporté a permis aux commandos de Barkhane, appuyé par une patrouille de Tigre et de Gazelle, de mettre hors de combat six terroristes. Dans le même temps, trois individus armés qui s’exfiltraient de la zone ont été frappés par un drone Reaper.
Enfin, dans la nuit du 4 au 5 janvier, dans la région de Serma, une frappe de Mirage 2000, suivie d’un assaut héliporté a permis de neutraliser sur un site d’entraînement des GAT une dizaine de terroristes, et de détruire une quinzaine de motos.
De l’armement et du matériel ont été saisis au cours de ces opérations, qui portent des coups sévères aux katibas du centre du Mali, et limitent leur capacité de nuisance et leur sentiment d’impunité.
Le 24 décembre 2019, en réaction à une attaque contre un détachement militaire burkinabè à Arbinda, une patrouille de deux MIRAGE 2000D de la base aérienne projetée de Niamey a décollé sur alerte afin de réaliser, pour la première fois, une opération conjointe avec les forces aériennes burkinabè.
Le contact radio avec l’avion TUCANO burkinabè a été immédiat et a permis d’établir rapidement la situation tactique. Le premier MIRAGE a ensuite réalisé de l’appui aérien au profit du camp et des troupes au sol, tandis que le deuxième avion a recherché toute activité suspecte autour de la zone, ce qui a permis de détecter un groupe d’une dizaine de motos ennemies. Le Mirage a alors guidé l’avion burkinabè vers la cible, de façon à ce qu’il puisse la neutraliser.
Cette opération constitue une première en matière de coopération entre les MIRAGE 2000D français et l’armée de l’air burkinabè. Une opération conjointe réussie grâce à une coordination étroite qui a permis d’être efficace depuis les airs, entre équipages français et burkinabè.
Le 19 décembre 2019, une quinzaine de militaires de la base aérienne projetée de Niamey se sont rendus dans des internats pour enfants de la ville de Niamey dans le cadre d’une action civilo-militaire.
Les militaires ont été accueillis dans un premier temps dans l’établissement Wa Himma Dan, un internat qui compte aujourd’hui une cinquantaine de jeunes enfants pris en charge par l’association nigérienne Wadi Medan Niger. Les bras chargés, ils ont apporté des denrées alimentaires ainsi que du matériel scolaire.
À l’issue, les militaires ont pu partager un goûter avec les enfants avant de rejoindre le centre de Yarakarakra à quelques kilomètres pour cette fois-ci assister à des cours d’anglais, de français ou encore de mathématiques dispensés par des professeurs locaux aux jeunes de l’internat.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 98 sorties, parmi lesquelles 38 sorties de chasse, 36 sorties de ravitaillement/ISR et 24 missions de transport.
EUTM-RCA
Lancée le 16 juillet 2016, l’EUTM-RCA a conseillé, formé et entraîné environ 6 000 soldats, hommes et femmes des Forces Armées Centrafricaines (FACA). L’objectif est de rendre les forces armées centrafricaines modernes, efficaces, inclusives et démocratiquement responsables en dispensant des conseils stratégiques au ministère de la Défense et à l’État-major général, ainsi que des enseignements et des formations aux FACA.
Si les deux piliers les plus connus de la mission EUTM RCA sont les piliers « formation opérationnelle », et « éducation », le pilier « Conseil Stratégique » revêt un aspect tout aussi important. Son rôle est d’accompagner l’état-major des armées centrafricaines et les services du ministère de la Défense à travers des actions d’appui et de conseils de niveau stratégique dans la planification des actions à réaliser, la gestion des ressources et du personnel. Le but est d’atteindre les objectifs fixés par le Plan National de Défense de 2017 en vue d’assurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire centrafricain.
Depuis le début de la mission EUTM-RCA en 2016, une vingtaine de conseillers du « Conseil Stratégique » travaillent quasiment quotidiennement aux côtés de leurs camarades FACA. Cet appui de proximité a permis l’élaboration de documents capitaux à l’origine de la reconstruction des FACA.
Ainsi, pas moins de 148 décrets et arrêtés ont été élaborés, dont la Loi de Programmation Militaire de 2019-2023, le plan de recrutement 2018, et le Plan National de Défense de septembre 2017.
Le pilier « Conseil Stratégique » veillera également à appuyer les FACA en particulier dans le domaine de l’infrastructure, afin de permettre aux unités de progressivement s’installer dans leur zone de défense conformément au Plan National de Défense.
Enfin, il appuiera la présentation à l’Assemblée nationale de la Loi de Programmation des Forces de Sécurité intérieures (LPFSI), condition nécessaire à la planification de l’équipement des Forces de Sécurité Intérieures (FSI) et à leur déploiement sur le territoire national en coordination avec le déploiement des FACA.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense