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Point de situation des opérations du 27 mars au 02 avril

Mise à jour  : 02/04/2020

Point de situation des opérations du 27 mars au 02 avril.

TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE

Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Elle est centrée sur l’aide et le soutien aux populations ainsi que sur l’appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection. Les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leurs actions aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de l’État.

SITUATION HEBDOMADAIRE

Volet sanitaire

En complément de ce qu’accomplit déjà le personnel médical des établissements militaires du Service de santé des armées (SSA), les armées participent activement au désengorgement des zones les plus lourdement frappées par le coronavirus, à travers l’Élément Militaire de Réanimation (EMR-SSA) à Mulhouse, mais aussi par des opérations de transfert mobilisant les moyens des trois armées.

Du 28 mars au 1er avril, les hélicoptères NH-90 Caïman de l’armée de terre ont effectué 14 missions de transfert de 28 patients atteints du Covid-19 depuis la région Grand Est vers des hôpitaux français, allemands, suisses et autrichiens.

Déployé depuis le 24 mars à Mulhouse, l’EMR-SSA continue à accueillir des patients atteints du Covid-19. 

L’opération « Résilience », pour répondre aux besoins exprimés par le ministère des Solidarités et de la Santé, a également contribué à la mise en œuvre de la solidarité européenne dans le domaine de la défense : l’Armée de l’air allemande a mis à disposition de l’EATC (European Air Transport Command), un A400M du Lufttransportgruppe 62, pour transférer deux patients depuis Strasbourg vers Ulm, le dimanche 29 mars, via l’aéroport de Stuttgart.

Volet logistique

Les militaires de l’opération « Résilience » apportent également leur concours aux autorités civiles dans le domaine logistique, via le transport de fret aérien, terrestre, ou maritime, la mise à disposition d’emprises, ou l’affectation d’experts logistiques auprès des autorités civiles et sanitaires pour les appuyer dans ce domaine clé de la lutte contre le coronavirus. Ils appuient en particulier la manœuvre de livraison et d’acheminement des masques de protection sur l’ensemble du territoire national. Parmi ces actions :

  • Le 1er avril 2020, des avions de l’Armée de l’air (KC130J et C160) ont transporté à Paris des soignants en provenance de Nice, Marseille et Brest.
  • Le 26 mars 2020, à la demande du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et pour répondre à l’urgence de la situation sanitaire, les armées ont engagé des moyens logistiques pour acheminer des masques dans des centres de stockages dédiés dans l’ensemble des départements de la région. Dix véhicules de transport logistique issus de trois unités de la région ont ainsi été engagés dans cette manœuvre : 9 porteurs polyvalents logistiques (PPLOG) et un véhicule tactique 4x4 (VT4).
  • Deux officiers spécialistes de la logistique militaire arment depuis le 24 mars la cellule logistique aérienne au sein de la cellule de crise de Santé Publique France (SPF), établissement public en charge de la commande et de la distribution des masques de protection. Ils ont ainsi coordonné la manœuvre logistique avec les prestataires civils lors de la première livraison effectuée le 30 mars 2020, au cours de laquelle plusieurs millions de masques ont été livrés par Antonov 124 au profit du Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS), à l’aéroport de Vatry, dans la région Grand-Est. 
  • Depuis le 25 mars, le centre hospitalier du Mans est renforcé de deux sous-officiers spécialistes de la logistique et de l’approvisionnement du 2e RIMa. Ils prêtent main-forte à leurs homologues en apportant leur expertise de gestion de crise.

Volet protection

Les militaires de l’opération  « Résilience » peuvent assurer la protection de sites sensibles militaires et civils, ainsi que des missions de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure. Les armées n’ont cependant pas vocation à participer aux mesures de respect du confinement.

4 sections de l’armée de Terre ont été engagées le 31 mars pour assurer la sécurité de sites de production et de stockage de masques ainsi que l’escorte d’un convoi logistique destiné à l’acheminement de masques entre l’aéroport de Bâle-Mulhouse et Gondreville.

Déploiement des porte-hélicoptères Mistral et Dixmude

Décidé par le Président de la République le 25 mars, l’envoi de deux porte-hélicoptères amphibies (PHA) de la Marine nationale dans les approches des territoires français ultra-marins viendra appuyer l’action de l’État dans la lutte contre la pandémie. Régulièrement déployés pour porter assistance aux populations civiles en cas de crise, comme ce fut le cas lorsque l’ouragan Irma a frappé Saint-Martin et Saint-Barthélémy en 2017, ils vont mettre leur polyvalence à la disposition des autorités civiles des Antilles et de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte dans le cadre de l’opération « Résilience ». 

Le PHA Mistral est engagé au sein de la mission Jeanne d’Arc 2020 depuis la fin du mois de février 2020. Navigant près des Maldives et accompagné de la FLF Guépratte, il a réorienté sa mission vers Mayotte et La Réunion qu’il doit atteindre début avril.  

Le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude a accosté le 27 mars à son port-base, Toulon, se reconfigure et va appareiller pour rejoindre les Antilles vers la mi-avril. 

 

BARKHANE

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes, en particulier contre l’état islamique au grand Sahara dans la région dite « des trois frontières ». 

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Opérations dans la région des trois frontières

Le 25 mars, la force Barkhane a conduit une opération aérienne dans le Gourma malien, à proximité de la frontière malo-burkinabè. La frappe délivrée a permis la neutralisation de terroristes et la destruction de deux motos.

Par ailleurs, le 29 mars, un campement terroriste a été détecté dans le Liptako malien. Une opération aéroportée a été déclenchée et conduite par les commandos de la force Barkhane. Deux patrouilles d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque, formées d’hélicoptères Tigre et d’une Gazelle, ainsi qu’un détachement de commandos mis en place par des hélicoptères Caïman et Cougar ont été engagés. Au bilan, la force Barkhane a mis hors de combat plusieurs combattants terroristes, détruit 6 motos et saisi de nombreuses ressources parmi lesquelles des armes, des munitions ainsi que du matériel de transmission.  

  • Éclairage sur la fonction d’air liaison element

Le général commandant la force Barkhane est entouré de conseillers au sein de l’état-major interarmées de l’opération. 

L’un d’entre eux occupe les fonctions d’air liaison element (ALE) pour élément de liaison de la composante aérienne. Il est le représentant du commandement du Joint force air component en Afrique centrale et de l’Ouest, plus connu sous son acronyme COM JFAC-AFCO, auprès du commandant de la Force Barkhane. C’est, en quelque sorte, le « conseiller air » du COMANFOR. 

Son rôle est de faciliter la liaison de commandement entre la force Barkhane, entité commanditaire des missions aériennes, et le JFAC-AFCO qui commande l’exécution de ces missions. Très concrètement, le JFAC planifie les opérations aériennes et les conduit en BSS depuis Lyon, en fonction des effets demandés par le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT). 

De façon plus générale, le pôle des opérations aériennes du JFAC-AFCO de Lyon-Mont Verdun a reçu délégation de la part de plusieurs commandeurs d’opérations de l’armée française, que sont : Barkhane, les éléments français au Sénégal, les éléments français au Gabon, les forces françaises en Côte d’Ivoire, et celles déployées en République centrafricaine. Cette délégation multiple permet au JFAC d’optimiser l’emploi des moyens aériens en fonction des différents effets demandés par les commandeurs de ces opérations. 

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 25 mars au 31 mars inclus)

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 83 sorties, parmi lesquelles 32 sorties chasse, 22 sorties ISR et 29 missions de transport ou de ravitaillement. 

    

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech. 

Alors que les formations au profit des militaires irakiens ont été suspendues depuis le 18 mars sur demande de la coalition et du gouvernement irakien, le chef d’état-major des armées a décidé le 22 mars le retrait provisoire d’Irak de la TF Monsabert et de son élément de soutien. 

La première phase de ce retrait a consisté à transférer le personnel et le matériel depuis les différentes emprises occupées dans Bagdad vers la zone américaine de l’aéroport international. 

Une phase aérienne a ensuite permis le rapatriement du fret et du personnel vers la base aérienne projetée (BAP) au Levant en Jordanie. Cette phase s’est terminée le 30 mars, avec la totalité du personnel et du matériel sur la BAP. Le lendemain, le personnel a décollé vers la métropole.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 25 mars au 31 mars inclus)

Les aéronefs français basés en Jordanie, au Qatar et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes.

 

GAN

MISSION FOCH

La FREMM Bretagne en patrouille en mer Baltique 

Partie de Brest le 23 janvier, la frégate Bretagne opère depuis plus de deux mois au sein du GAN, engagé dans la mission Foch. Elle y assure principalement la fonction d’escorteur anti-sous-marin du porte-avions. 

Le 23 mars, alors que la force opérait en mer du Nord, la Bretagne a été détachée pour conduire une patrouille dans les eaux de la mer Baltique, au profit de la Task Force 473

Le détachement de la FREMM en Baltique a permis d’apporter un éclairage en profondeur de la zone et d’en renforcer la connaissance et la maîtrise, par ses nombreux capteurs et les capacités de l’hélicoptère NH90 Caïman marine embarqué à son bord. 

Ce détachement aura par ailleurs permis à l’équipage de la Bretagne d’entreprendre dans la matinée du 27 mars des manœuvres de coopération avec la frégate Schleswig-Holstein de la marine allemande.

Dotée d’une capacité d’emport de missiles de croisière, alliée à des capacités de détection de dernière génération, la FREMM renforce les capacités du groupe aérien embarqué. 

Interaction de haut niveau du GAN avec les F16 et F35 néerlandais

Du 23 au 27 mars s’est déroulé l’exercice « Frisian Resilience » au cours duquel le groupe aéronaval et ses partenaires néerlandais, ont renforcé leur interopérabilité lors d’entraînements tactiques de haut niveau. 

Né d’une ferme volonté franco-néerlandaise de renforcer la coopération, l’exercice Frisian Resilience a rassemblé cinq jours durant, Rafale marine français, F16 et F35 néerlandais. Ils se sont alternativement associés ou opposés lors d’exercices de combat aérien. Les F-16 et F-35 néerlandais décollaient de la base aérienne de Leeuwarden aux Pays-Bas, d’où les contrôleurs assuraient également le rôle d’Air Control Unit (ACU) — contrôle aérien — et de Ground Control Interception (GCI) — contrôle tactique —.

En parallèle, des exercices quotidiens de défense aérienne d’une force à la mer (ADEX) testaient les capacités de protection des bâtiments du GAN, la réactivité et l’expertise de leurs équipages. 

Le point d’orgue de ces cinq jours d’entraînement de haute intensité, un scénario d’attaque aérienne de grande ampleur du groupe aéronaval, a été mis en œuvre, rassemblant dix F-16, et deux F-35. Quatre Rafale marine, contrôlés par un E2C-Hawkeye puis par la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, étaient chargés de protéger le GAN, composé pour l’occasion de 9 bâtiments de guerre.

S’inscrivant dans le cadre de la mission Foch, ces cinq jours d’exercices ont permis de tester les capacités tactiques comme de réaction de chacune des forces et contribuer à renforcer le haut niveau d’interopérabilité du groupe aéronaval avec son partenaire néerlandais.

La frégate danoise Niels Juel rejoint le groupe aéronaval en Atlantique

Dans la nuit du 26 mars, la frégate danoise Niels Juel a intégré le groupe aéronaval.    

Après plusieurs jours d’interactions opérationnelles en mer du Nord avec ses alliés danois, néerlandais, suédois, et le Standing NATO maritime group one (SNMG1) de l’OTAN, le groupe aéronaval (GAN) s’est dirigé vers les eaux territoriales danoises, sous la protection, notamment, de la frégate Niels Juel de la Marine royale danoise. 

Au mouillage, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme a quant à lui pu charger 3 tonnes de vivres, mais aussi du carburant aéronautique et 6 palettes de courrier destinés au porte-avions. Cette manœuvre a été réalisée depuis le port de Fredrikshavn, le matériel sera transféré à bord du Charles de Gaulle lors d’un prochain ravitaillement à la mer (RAM).

La frégate Niels Juel qui a intégré la force quelques jours plus tôt retrouve un groupe qu’elle connaît bien. En effet, elle a fait partie du GAN en 2019, pendant la mission Clemenceau en mer Méditerranée et dans l’océan Indien. Au cours de cette mission, la frégate avait notamment participé activement à la lutte contre Daech depuis la Méditerranée orientale.

Dernier des trois bâtiments de la classe Iver Huitfeld, le Niels Juel est spécialisé dans la lutte antiaérienne. Pourvu d’un radar APAR (Active Phased Array Radar) le navire détecte toute menace aérienne à 360 degrés.

L’arrivée du Niels Juel au sein du GAN vient renforcer la dimension européenne de la mission Foch et son rôle dans la protection et la sécurisation des approches maritimes européennes. Le Niels Juel rejoint ainsi les frégates Lübeck (allemande), Blas de Lezo (espagnole) et Corte Real (portugaise) au sein de la Task force 473.

La participation de la frégate danoise au déploiement du GAN pour la deuxième année consécutive témoigne de la volonté commune de renforcer nos liens et capacités opérationnelles au profit de la sécurisation des approches maritimes et territoriales européennes et de la confiance qui existe entre nos deux marines.

 

FORCES FRANÇAISES AUX ANTILLES/GUYANE

  • Harpie : importante saisie logistique au nord de Saül 

Récemment, les forces armées en Guyane et la gendarmerie ont mené une mission de reconnaissance dans la zone nord de Saül, une région à fort potentiel aurifère. Un hélicoptère de la base aérienne 367 a déployé un détachement autonome en forêt (DAF) constitué de légionnaires du 3e Régiment étranger d’infanterie (3e REI) ainsi que de gendarmes de Cayenne. 

Le DAF, déposé par hélicoptère, a pu constater que le site d’orpaillage ciblé était de nouveau en activité. Sur place, une soixantaine de personnes travaillait avec quatorze moteurs et motopompes reliés par environ 1000 mètres de tuyaux. 

Après une opération de destruction complète du site par les gendarmes, le DAF a initié la seconde phase de l’opération consistant à effectuer une fouille approfondie et reconnaître de probables zones vie autour du site principal. La persévérance et la fine connaissance du terrain des légionnaires ont permis de lever certains sites. C’est au cours de cette phase que le débarcadère principal situé sur la Mana a pu être localisé. 

Cette opération a permis la saisie d’un concasseur, de trois téléphones satellitaires de type INMARSAT, de quatre téléphones GSM, de 250 grammes d’or, de quelques cristaux de produits stupéfiants, d’une petite quantité de mercure et des munitions. Les gendarmes, aidés par le DAF, ont également procédé à la destruction de 14 carbets, de 16 moteurs avec leurs corps de pompe, de 10 tables de levée, de 2 groupes électrogènes, de 1 100 mètres de tuyau, de 220 litres de carburant, de 30 litres d’huile, de 540 kg d’outillage, de 1370 m2 de bâche et de 128 kg de nourriture.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA