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Point de situation des opérations du 26 juin au 02 juillet

Mise à jour  : 06/07/2020

Point de situation des opérations du 26 juin au 02 juillet. 

BARKHANE 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE 

La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ». 

Cette semaine s’est tenu le sommet de Nouakchott, auquel a participé le président de la République, Emmanuel Macron, en présence de ses homologues du G5 Sahel. Ce sommet a été l’occasion de dresser le bilan de six mois d’action dans le Sahel, après le sommet de Pau, en janvier 2020. Ce dernier avait constitué un « sursaut ». Il est intervenu après une série d’attaques multiples et répétées contre les armées des pays du G5 Sahel, qui ont payé un lourd tribut dans la lutte contre les GAT, mais également après le tragique accident d’hélicoptère qui, en novembre 2019, a coûté la vie à treize militaires français. 

Ce sursaut s’est fondé sur une triple exigence : la concentration, la coordination, et la continuité des efforts. C’est l’alignement de ces trois exigences qui a permis de renverser aujourd’hui le rapport de force et de déstructurer l’ennemi, et d’achever la transformation du partenariat militaire en véritable partenariat de combat, qui a inversé le rapport de force au bénéfice des forces partenaires. 

La concentration des efforts, ce sont des moyens humains et matériels qui ont permis d’accumuler les succès tactiques contre l’EIGS, dans la région des trois frontières, et de donner corps au partenariat de combat. Application directe de cette concentration : il n’y a pas eu une semaine sans un groupement tactique sur le terrain. La nomadisation du GTD Altor, sur le terrain, pendant deux mois dans le Liptako, et l'action des GTD Centurion et Dragon en sont de parfaites illustrations. 

La coordination, raison d’être du Sommet de Pau, fut et demeure une exigence fondamentale, mais elle est désormais également un objectif atteint. La coordination se fait sur le terrain, elle donne corps aux piliers militaires de la Coalition pour le Sahel, et elle s’est concrétisée par une des principales réussites de ces derniers mois : le mécanisme de commandement conjoint. 

Avec la concentration, la coordination, et la continuité de leurs efforts, Barkhane et les forces partenaires ont permis de transformer les victoires tactiques, en succès opératifs. Par ailleurs, ces six derniers mois ont été le théâtre d’une participation et d’une coordination inédite. À titre d’exemple, près de 5000 militaires ont été déployés pendant un mois, pendant l’opération Monclar. 

Les résultats de ces opérations sans précédent ont pu être exploités, dans l’espace et dans le temps, grâce aux outils de coordination et de planification mis en place. Ils ont été également exploités par la 

complémentarité des actions menées, au sol et dans les airs, pour traquer les GAT partout où ils tentent de se réfugier. 

Pour autant, il convient de rester prudent. Barkhane mène un combat pour lequel on ne signe pas d’armistice. Le retour à la paix et à une vie normale pour les populations du Sahel nécessite patience stratégique et détermination. 

Les armées ne détiennent qu’une partie de la réponse, face à cette crise qui ne se résume pas à son aspect sécuritaire. C’est tout l’enjeu de l’approche globale, dont Barkhane est le volet militaire et sur laquelle se fonde la stratégie de la France au Sahel, et qui participe au tarissement des filières de recrutement des groupes armés terroristes en créant les conditions du retour de l’Etat et du développement. 

ACTIVITÉ DE LA FORCE 

  • Opérations dans le Liptako malien 

Lundi 22 juin en fin d’après-midi, un drone REAPER engagé dans une mission de reconnaissance a détecté l’activité de plusieurs hommes évoluant sur motos dans le Liptako malien, et dont l’observation a permis de les caractériser comme étant des membres d’un groupe armé terroriste. Le Centre des opérations a alors déclenché l’intervention d’une patrouille de chasse constituée de 2 Mirage 2000D depuis la base aérienne projetée de Niamey. Une frappe aérienne a été délivrée sur la position ennemie. Déposées par hélicoptère sur la zone de frappe, des troupes au sol ont pu constater la neutralisation de plusieurs terroristes, la destruction de plusieurs motos et ont découvert du matériel de combat. 

Ø Entretien avec le général de brigade aérienne Stéphane Virem, commandant le Joint Force Air Command – Afrique Centrale et de l’Ouest (JFAC AFCO) : « Nous avons toujours répondu présents aux enjeux opérationnels pendant cette crise du COVID-19 » 

L’opération Barkhane est une opération interarmées. Elle s’appuie à ce titre sur deux composantes, l’un terrestre, directement commandée 

depuis le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) à N’Djaména et l’autre aérienne. Cette dernière reçoit ses directives du PCIAT de Barkhane, mais son centre de commandement, le Joint Force Air Command d’Afrique centrale et de l’Ouest (JFAC AFCO), se trouve à Lyon. Commandé par le général de brigade aérienne Stéphane Virem le JFAC AFCO planifie et conduit toutes les missions aériennes françaises dans la sous-région. 

La France sort d’une crise sanitaire majeure de plusieurs mois, où beaucoup d’activités ont été paralysées. Les armées ont dû adapter leur fonctionnement pour que les opérations se poursuivent et notamment l’opération Barkhane au Sahel. Quelles mesures ont été prises au sein du JFAC AFCO à Lyon pour conserver la capacité opérationnelle de la composante aérienne ? 

Afin de garantir le niveau opérationnel de notre organisation, nous avons pris des mesures très particulières, et ce avant même les décisions nationales vis-à-vis du confinement. Le JFAC AFCO compte une cinquantaine de personnels dont la majorité avec des mandats de deux mois en moyenne et six permanents affectés pour deux ans. Afin de limiter les risques face au COVID-19, nous avons veillé à injecter dans le centre des opérations du personnel mis en quatorzaine avant leur prise de fonction et avons appliqué des mesures barrières très strictes, dont le port du masque en permanence. Nous sommes même allés plus loin, en imaginant plusieurs scénarios au sein du centre des opérations et avons planifié les mesures de secours adaptées. La base aérienne 942 de Lyon Mont Verdun a joué un rôle fondamental au maintien de notre capacité opérationnelle en nous offrant un soutien spécifique et inédit comme une chaîne d’alimentation dédiée ainsi qu’un soutien médical ad hoc. Nous avons donc travaillé en vase clos, et ces mesures ont jusqu’à présent bien fonctionné. 

Au-delà de la structure de commandement, il fallait aussi préserver les unités navigantes qui opèrent depuis la BAP de Niamey. Quelles ont été les difficultés et les solutions apportées ? 

La crise du COVID-19 est venue complexifier l’ensemble de notre manœuvre en BSS. En raison des mesures d’isolement prises par les différents pays du G5 Sahel, les flux logistiques ont été contraints, entraînant des délais importants de livraison de pièces de rechange entre la France et le théâtre. Pour le personnel, il a fallu instaurer des mesures de quatorzaine en métropole, ce qui a déstabilisé le plan de relève des détachements air déjà complexe (chasse, transport, ravitailleurs en vol, ou drone par exemple). Nos partenaires espagnols, allemands ou encore américains ont dû eux aussi appliquer des mesures particulières. 

J’ai pu constater que, grâce aux mesures prises par les BAP de Niamey et N’Djamena, nous avons toujours répondu présents aux enjeux 

opérationnels pendant cette crise du COVID-19, ce qui a démontré la résilience de nos structures. Il n’y a donc jamais eu d’encoche significative en termes de capacité des unités navigantes ou des structures de conduite des opérations. Malgré cette contrainte supplémentaire dans le quotidien déjà exigeant des opérations, nous avons été capables de nous reconfigurer rapidement pour atteindre notre objectif final. 

Quel bilan faites-vous des opérations menées par la composante aérienne ces six derniers mois ? 

Le sommet de Pau en janvier a été un acte fondateur, qui a dessiné les opérations aériennes de ces derniers mois, avec une lutte beaucoup plus marquée, plus offensive, contre les groupes armés terroristes (GAT) et notamment l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la zone des trois frontières. Nous avons beaucoup progressé dans la connaissance des modes de fonctionnement et de réaction des GAT ainsi que dans la fusion du renseignement de manière générale. Barkhane est une opération interarmées, extrêmement imbriquée. Les actions des troupes au sol et celles des moyens aériens s’inscrivent dans une manœuvre globale et coordonnée qui vise, aux côtés de nos camarades des forces partenaires, à libérer les zones concernées de l’emprise des GAT. 

Dans cette mobilisation, il y a eu une véritable montée en puissance de nos partenaires. J’ai notamment visité le Poste de Commandement Conjoint de la Force conjointe du G5 Sahel à Niamey, où des aviateurs sont insérés pour développer et optimiser le rôle de la composante aérienne dans les opérations conduites dans le cadre de l’opération SAMA. Cette progression des forces partenaires participe grandement à l’efficacité globale de la lutte contre les GAT, en formant un tout cohérent avec Barkhane. 

Quelles sont les perspectives d’évolution pour les opérations aériennes et la BAP de Niamey ? 

Nos autorités politiques vont faire le bilan lors du sommet de Nouakchott qui sera l’occasion de déterminer la suite des opérations. Les aviateurs seront présents pour répondre à ces attentes. La BAP de Niamey est au cœur des opérations aériennes. Sa position centrale est actuellement idéale pour l’effort de l’opération Barkhane dans la zone des trois frontières. D’ailleurs nous y regroupons parfois la majorité de nos vecteurs aériens pour gagner en efficacité et en réactivité. 

  • Combattre sans rien céder au respect du droit et au respect de l’ennemi : l’exemple de la prise en charge des blessés ennemis. 

Déployée depuis bientôt 6 ans dans la bande sahélo-saharienne (BSS) la force Barkhane apporte inconditionnellement son soutien sanitaire à toute personne engagée dans le conflit, conformément au droit international humanitaire et au droit des conflits armés. 

Sur la base de Gao, et plus généralement sur l’ensemble des emprises françaises de la BSS, des moyens identiques sont offerts à tout combattant français, ami ou ennemi qui, blessé dans les combats, doit recevoir des soins. Cette mission repose en grande partie sur les moyens aéroterrestres de Barkhane, qui sont en alerte permanente. 

L’évacuation médicale d’un blessé implique plusieurs acteurs. De l’équipe médicale (auxiliaire sanitaire, infirmier et médecin) déployée au milieu des troupes combattantes, à l’équipe du Rôle 2 qui opérera le blessé, en passant par les pilotes d’hélicoptères et les conseillers juridiques de la force. Ces derniers veillent tout particulièrement au respect des droits des combattants en lien avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) le cas échéant. 

Barkhane a le devoir de porter assistance à tout combattant blessé dans le cadre du conflit. Ces règles d’engagement au combat découlent du principe d’humanité profondément inscrit dans la tradition française. 

En plus de cette attention particulière sur le plan juridique, la réactivité du Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A), au sein duquel sont réunis l’ensemble des hélicoptères de Barkhane, permet une prise en charge rapide du blessé dès lors qu’une évacuation sanitaire est nécessaire. Cette réactivité est de mise pour un blessé français comme pour n’importe quel blessé des forces partenaires, ou pour un membre des Groupes armés terroristes (GAT). 

Récemment, au cours de violents accrochages entre la force Barkhane et ses partenaires et les GAT dans la zone des 3 frontières (Mali, Niger, Burkina Faso), un ennemi a été gravement blessé par balles. Il est évacué sur la base de Gao. Pris en charge par les équipes médicales françaises, il s’est vu administrer du plasma lyophilisé. Il est désormais au bloc opératoire et reçoit les mêmes traitements qu’un blessé français. 

Une fois évacué sur Gao le blessé GAT est pris en charge au bloc chirurgical de la base. Les équipes françaises y associent leurs savoir-faire et leur expertise pour sauver des vies sans distinction. Lorsqu’un blessé est évacué et qu’il nécessite des soins chirurgicaux, il est systématiquement pris en compte par le Rôle 2 qui met tout en œuvre pour le soigner. 

La maturité opérationnelle de la force Barkhane se confirme au travers de toute une chaîne médicale qui permet l'évacuation des blessés. Dans la logique du partenariat de combat, qui irrigue profondément l’action de Barkhane au Sahel, le Rôle 2 malien de Gao sera de nouveau associé au Rôle 2 français, une fois la pandémie de Covid-19 totalement sous contrôle. Ce partenariat vise à diffuser les connaissances techniques et chirurgicales, mais aussi à partager les bonnes pratiques dans le domaine de l’éthique des soignants. 

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 24 au 30 juin inclus) 

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 112 sorties, parmi lesquelles 26 sorties chasse, 42 sorties ISR et 44 missions de transport ou de ravitaillement. 

OPÉRATION RÉSILIENCE 

  • Guyane : Les FAG acheminent un hôpital de campagne pour lutter contre la Covid-19 

Le 15 juin dernier, la Guyane passait au stade 3 de l’épidémie Covid-19. Pour poursuivre la lutte contre le coronavirus, le gouvernement a décidé l’envoi de renforts depuis la métropole. Parmi ceux-ci, le module sanitaire d’appoint de la sécurité civile (ESCRIM). Arrivé sur le sol guyanais le 24 juin, ce dispositif a été récupéré puis acheminé par les marsouins du 9e RIMa depuis l’aéroport Félix Éboué. 

Au total, 25T de matériels ont été chargées puis livrées au centre hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) de Cayenne. Il a fallu 6 GBC180, 2 TRM2000, 18 marsouins du 9e RIMa et trois rotations par voie routière pour procéder à l’acheminement de l’hôpital de campagne, des brancards, des lits, mais aussi des masques ou encore du matériel médical divers. L’ESCRIM sera monté par les équipes de la sécurité civile et sera opérationnel dès ce week-end. 

Ce module viendra ajouter 20 lits de médecine générale supplémentaires sur le territoire guyanais. Autonome en eau, en énergie, en nourriture, en équipements de protection individuelle et en 

médicaments pour 15 jours, il accueillera uniquement des patients non Covid afin de libérer des places dans les autres services de l’hôpital et de permettre aux équipes médicales du CHAR de se concentrer sur les cas de Covid-19. Dans cette unité ambulatoire et grâce à l’équipe médicale dédiée qui comprend des pompiers et du personnel soignant des armées, jusqu’à 100 consultations pourront être réalisées quotidiennement. 

Ce dispositif vient compléter les actions de renforcement déjà conduites au CHAR de Cayenne depuis le début de la crise sanitaire. Fin mars, les marsouins du 9e RIMa avaient notamment mis en place des pôles médicaux avancés afin d’externaliser l’accueil des urgences et du centre des maladies infectieuses. Dès le début de l’épidémie, ceux-ci ont permis la régulation du flux de malades venant en consultation à l’hôpital. 

  • L’A400M MEROPE est déployé en Guyane 

Vendredi 26 juin 2020, un A400M Atlas de la 61e escadre de transport s’est posé en Guyane. Après onze heures de vol et une escale technique aux Açores, l’avion est arrivé sur la Base aérienne 367 « capitaine François Massé ». À son bord un kit MEROPE, module de réanimation pour les opérations. Il a ainsi vocation à renforcer la capacité d’évacuation sanitaire de patients souffrant du coronavirus en réanimation vers les Antilles. 

Une trentaine de militaires composent ce détachement :pilotes, mécaniciens, spécialistes en biosécurité, infirmiers, convoyeurs de l’air, médecins et infirmiers militaires du service de santé des armées. Ils sont totalement autonomes pour le vol et se reposent sur les aviateurs de la base aérienne pour la désinfection de l’équipage et de l’aéronef à l’issue de la mission. 

L’intérêt de ce déploiement est multiple. Tout d’abord, la médicalisation est entièrement assurée par du personnel militaire, contrairement aux évacuations sanitaires en Casa, où une équipe médicale du SAMU est nécessaire. Il présente aussi l’avantage d’être plus rapide que les moyens actuels en Guyane : il lui faudra deux heures et quinze minutes environ pour se rendre aux Antilles, contre quatre heures en Casa . De plus, l’A400M pourra effectuer des missions tous les jours et être désinfecté à son retour en Guyane. 

Après une journée entière consacrée au montage du module MEROPE, l’avion a effectué sa première mission, dimanche 28 juin 2020. L'avion a décollé à 8 h 00 de la base aérienne 367, direction la Guadeloupe. En parallèle sur la base aérienne 367 s'organisait une autre évacuation sanitaire en Casa de 4 patients (ne souffrant pas de la Covid) vers la Martinique. Ces transferts sont tous réalisés en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS). 

En complément de cet avion, les Casa et les hélicoptères Puma de la base aérienne restent mobilisables. 

À la date du 30 juin 2020, six patients en réanimation ont d’ores et déjà été transférés aux Antilles en Casa et deux patients Covid-19 en réanimation en A400M. 

OTAN — enhanced Forward Presence — eFP 

  • Lancement de la Mission Lynx 7 en Lituanie. 

Dans le cadre de la présence avancée renforcée mise en œuvre par l’OTAN dans les pays baltes et en Pologne, la France réengage une compagnie en Lituanie en 2020. Ce nouveau mandat de la mission LYNX succède à celui opéré en Estonie d’avril à décembre 2019. 

Ce déploiement s’inscrit dans le cadre de la présence avancée renforcée (enhanced Forward Presence - eFP) qui fait partie des mesures prises par les 28 Alliés membres de l’OTAN le 9 juillet 2016 à Varsovie dans le cadre de mesures d’assurance de l’Alliance. 

L’eFP correspond à une volonté des Alliés de renforcer la posture de défense et de dissuasion de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe en 2017. Il s’articule autour de déploiements bataillonnaires en Lettonie (nation-cadre : Canada), en Estonie (nation-cadre : Royaume-Uni), en Pologne (nation-cadre : États-Unis) et en Lituanie (nation-cadre : Allemagne) dans une manœuvre coordonnée au sein de l’OTAN avec un contrôle politique et militaire exercé par chacune des nations membres. 

Les forces françaises participent à l’eFP depuis mars 2017 à hauteur d’une compagnie, avec ses appuis. Le déploiement, qui a été effectué en Estonie au sein d’un bataillon britannique (nation-cadre), en 2017 et 

2019, est reconduit en Lituanie en 2020 au sein d’un bataillon allemand (nation-cadre), après un premier déploiement en 2018. 

Ainsi, courant juillet, la France va déployer cinq chars Leclerc, quatorze VBCI (Véhicules blindés de combat d’infanterie) et cinq VAB (Véhicule de l’Avant Blindé). Ce dispositif robuste, qui constitue près d’un quart de la force de manœuvre du bataillon déployé en Lituanie, concrétise les engagements politiques et témoigne de la solidarité française vis-à-vis de ses Alliés baltes. 

Cet engagement multinational constitue par ailleurs une excellente opportunité de parfaire l’interopérabilité de nos forces avec celles de la nation-cadre d’eFP en Lituanie (l’Allemagne), de la nation-hôte et de l’ensemble des autres nations contributrices. Il participe également au maintien en condition opérationnelle de nos soldats et de nos matériels. 

MISSION CORYMBE 

  • LE PHA TONNERRE AUX COTES DE LA MARINE IVOIRIENNE ET DES FORCES FRANÇAISES EN COTE D’IVOIRE 

Le 20 juin, déployé en mission Corymbe depuis près de deux semaines, le PHA Tonnerre est entré dans le port d’Abidjan, peu de temps avant, son commandant s’est entretenu avec S.E.M. Gilles Huberson, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, et le colonel Frédéric Gauthier, commandant les FFCI, sur les enjeux de sécurité maritime dans la zone. 

Dès le lendemain, les détachements de la flottille amphibie et du 6e Régiment du Génie (6e RG) embarqués pour la mission Corymbe se sont entraînés à la manœuvre amphibie avec les militaires du 43e BIMA dans la lagune d’Abidjan. Un entraînement à l’appontage au profit des hélicoptères des FFCI a clôturé cette séquence d’entraînement mutuel. 

Le 22 juin, c’est une autre coopération qui se déroule avec la marine ivoirienne. L’hélicoptère Caïman du détachement de la flottille 31F du PHA Tonnerre a rejoint le patrouilleur ivoirien l’Émergence et débute un exercice de treuillage avec civière. Par trois fois, le plongeur d’hélicoptère est treuillé sur le pont, suivi de la civière, afin de mécaniser la séquence d’évacuation médicale. 

Le Tonnerre a ensuite réalisé une patrouille Sagne avec le patrouilleur ivoirien. Cette opération conjointe a permis d’entretenir l’interopérabilité franco-ivoirienne dans le domaine de la surveillance maritime. Pendant plus de 5 heures, l’Émergence et le Tonnerre surveillent l’espace maritime ivoirien afin de lutter contre la pêche illicite. Dans ce cadre, l’Émergence contrôle un bâtiment pour lever le doute sur sa licence de pêche. 

A l’issue de cette journée de coopération, le contre-amiral N’Guessan, chef d’État-major de la marine ivoirienne, a fait part au commandant du PHA Tonnerre, de sa satisfaction quant à cette coopération dans la lutte contre les activités illicites en mer. Les manœuvres de treuillage puis la patrouille commune SAGNE auront à cet égard fourni à la marine ivoirienne une très bonne opportunité d’entraînement au pistage et au contrôle de navires. 

UNION EUROPÉENNE 

  • FIN D’ALERTE « OHQ » POUR LA FRANCE 

Ce 30 juin 2020 marque la fin d’une alerte de 18 mois prise par la France au profit de l’Union européenne (UE). En effet, depuis le 1er janvier 2019, la France s’est tenue prête à mettre à la disposition de l’UE, en temps contraint, un état-major de niveau stratégique, operations headquater (OHQ), un état-major opératif, force headquater (FHQ) ainsi que son battle group de 1500 Hommes. 

Prévue de prendre initialement six mois d’alerte, la France a repris le tour du Royaume – Uni au second semestre 2019 à la suite du Brexit et a ensuite poursuivi l’alerte au premier semestre 2020 à la demande de l’Union européenne. 

En cas d’activation, l’OHQ pouvait compter sur 46 militaires Français identifiés comme key nucleus pour armer rapidement les postes majeurs de l’état-major. En fonction des besoins, des primary augmentees et des additional augmentees (nationaux et internationaux) seraient venus renforcer l’état-major de niveau stratégique.

Cette prise d’alerte a nécessité une préparation rigoureuse et minutieuse. Des stages de formation à la planification stratégique européenne ont notamment été organisés au profit des officiers concernés par cette mission. Dispensées par l’institut français pour l’enseignement stratégique et opératif (IFESO), ces formations qualifiantes, organisées par le CPCO, sont reconduites chaque année. 

Parmi les pays de l’UE, seuls cinq pays ont la capacité de fournir un OHQ : la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Le bâtiment en mesure d’accueillir cet OHQ est basé à la forteresse du Mont Valérien. La dernière activation de l’OHQ français remonte à 2008, lors de l’opération EUFOR TCHAD. 

À très court terme, un OHQ permanent, basé à Bruxelles, sera opérationnel. Ce nouvel outil de commandement de l’UE est la MPCC (military planning and conduct capability). 

Même si la France entre dans un cycle d’alerte OTAN, et ne prendra plus d’alerte au profit de l’UE avant 2024, elle reste pour autant impliquée dans la défense européenne. Elle participera notamment à la montée en puissance et à la certification de la MPCC ces prochains mois. 

ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL 

  • LUTTE CONTRE LES ENGINS EXPLOSIFS IMPROVISES : LES ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL FORMENT LES GENDARMES SENEGALAIS A BAKEL. 

Du 8 juin au 4 juillet 2020, trois formateurs et 3 aides-moniteurs contre-IED (lutte contre les engins explosifs improvisés) des éléments français au Sénégal ont formé 150 gendarmes sénégalais, essentiellement affectés au sein de l’escadron de surveillance et d’intervention de Bakel, situé sur le haut fleuve Sénégal près des frontières mauritanienne et malienne. 

Après un rappel sur les munitions conventionnelles et non conventionnelles utilisées notamment sur la bande sahélo-saharienne, les formateurs du 1er REG leur expliquent le fonctionnement et les risques, et orientent la formation pour que les stagiaires puissent, à l’avenir, transmettre leurs connaissances ». 

Ateliers « danger des munitions », vérification des points de passages obligés, authentification des menaces IED, les spécialistes du génie réalisent une formation complète en s’adaptant aux contraintes imposées par la pandémie de la COVID-19. Cette formation permettra d’orienter les investigations sur le terrain. 

Escadron de surveillance et d’intervention, légion de gendarmerie d’intervention, formateurs de l’école des sous-officiers de Fatick, et autres unités, les militaires sénégalais ont suivi une formation intensive, durant 1 mois, dans les domaines du secourisme au combat, de la détection d’engins explosifs improvisés, du combat d’infanterie, de l’instruction de tir au combat et de la judiciarisation prévôtale. Ce DIO pluridisciplinaire de grande envergure avait pour objectif de contribuer à la montée en puissance des unités destinées à assurer le contrôle des espaces frontaliers. 

MER MEDITERRANEE 

  • LA MISSION JEANNE D’ARC 2020 S’ACHEVE A TOULON 

Parti de Toulon le 26 février 2020, le groupe Jeanne d’Arc, composé du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral et de la frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte, est rentré à son port-base ce mercredi 1er juillet après plus de 4 mois de déploiement opérationnel. 

La mission Jeanne d’Arc vient conclure le cycle de formation des officiers-élèves de l’école d’application des officiers de marine (EAOM), en effectuant un premier déploiement à la mer, loin, longtemps et en équipage. 

La participation du groupe Jeanne d’Arc à l’opération Résilience dans le sud de l’océan Indien, marque le caractère opérationnel de ce déploiement annuel et souligne les capacités des armées à se reconfigurer. Le Mistral, le Guépratte et les unités embarquées (2 hélicoptères Gazelle du 3ème Régiment d’hélicoptères de combat, 1 hélicoptère Alouette III de la 22 S et un détachement de la Flottille amphibie renforcé par le 6ème Régiment du Génie) ont rallié le sud de l’océan Indien afin d’apporter son soutien aux îles de Mayotte et de La Réunion. 

En plus de cette implication marquée dans l’opération Résilience, le groupe Jeanne d’Arc a pris part à d’autres opérations en intégrant la Combined Task Force 150, opération multinationale de lutte contre les trafics illicites en mer d’Arabie et dans le golfe d’Aden, et en participant à l’opération européenne ATALANTA de lutte contre la piraterie au large de la Somalie. L’interopérabilité et à la coopération régionale ont également, en dépit du contexte sanitaire, émaillé ce déploiement : manœuvres aéronavales et amphibies avec la Marine égyptienne, exercices en mer et à terre, notamment avec les Forces françaises à Djibouti, exercice Addestramento di Reparto avec la Marine italienne dans le golfe de Tarente. 

Les 138 officiers-élèves de la promotion 2020 de l’Ecole navale ont atteint leur objectif à travers cette mission aux activités variées qui aura permis, en concrétisant les acquis théoriques des premières années de leur formation, de former les futurs cadres de la Marine nationale. 

CHAMMAL 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE 

L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech. 

ACTIVITÉ DE LA FORCE 

Ø Sorties air hebdomadaires (bilan du 24 au 30 juin inclus) 

Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA