Point de situation des opérations du 26 avril au 2 mai.
FAZSOI
MOBILISATION AU PROFIT DES COMORES À LA SUITE DU PASSAGE DU CYCLONE KENNETH
Après le passage du cyclone Kenneth, le bâtiment de soutien et d’appui Outre-Mer Champlain, basé à la Réunion, au sein des Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), a acheminé cinq tonnes de fret humanitaire aux Comores depuis Mayotte dans la nuit du 30 avril au 1er mai.
Le pré-positionnement du bâtiment dans l’océan Indien a permis de profiter de ses capacités pour répondre à l’appel à l’aide de l’union des Comores et de la Croix Rouge. Les 25 marins du Champlain ont œuvré toute la nuit pour transporter le matériel au plus vite. Ils ont été accueillis le 1er mai par les services de l’ambassade de France aux Comores et des représentants officiers de l’Union des Comores. Le fret a été déchargé dans la journée, grâce à l’embarcation de servitude (EMBSV) dans le port de Moroni, en coopération avec la Croix rouge et le Croissant rouge déjà sur place.
EXERCICE MULTINATIONAL VARATRAZA 2019
Du 16 au 23 avril 2019, les forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) ont été déployées à Madagascar dans le cadre d’un exercice multinational majeur, baptisé « Varatraza 2019 », avec leurs partenaires malgaches, mauriciens, seychellois et comoriens. Les FAZSOI et les forces armées partenaires ont mobilisé d’importants moyens militaires inter-armées : près de 1100 hommes, 8 aéronefs, 6 bâtiments et une quarantaine de véhicules.
Cet exercice s’inscrit dans le cadre de la coopération régionale mise en œuvre par les FAZSOI avec les autres pays de la Commission de l’Océan Indien. Son objectif est d’élever le niveau d’interopérabilité entre les partenaires. Le scénario retenu était celui d’une intervention sous mandat ONU en réponse à une crise menaçant la stabilité de la zone. Il illustre l’une des missions principales des FAZSOI : constituer une force en mesure d’être déployée rapidement en vue de répondre à une crise régionale.
Les interactions entre les différents pays sont facilitées par l’intégration d’officiers malgaches, mauriciens et seychellois au centre des opérations et de 250 militaires étrangers sur le terrain. Sous le commandement d’un PCIAT international, les deux GTIA d’infanterie étaient armés par le Détachement de la légion étrangère à Mayotte (DLEM) et le 2e régiment parachutiste d’infanterie de marine (2e RPIMa). Chacun a intégré une section de militaires malgaches, seychellois et mauriciens. La force maritime française a été renforcée par des bâtiments de ces trois pays et la composante aérienne était formée du détachement air 181 de La Réunion, d’un DORNIER seychellois et d’un TETRAS malgache.
TF 473
GASWEX 2019 : EXERCICE INTERALLIE DE GRANDE AMPLEUR POUR LE GROUPE AERONAVAL DANS LE GOLFE D’OMAN
Du 24 au 27 avril 2019, l’exercice GASWEX a rassemblé le groupe aéronaval français et ses alliés américains, danois et australiens dans le golfe d’Oman pour conduire un entraînement de lutte anti sous-marine de haut niveau.
Six frégates, huit hélicoptères et deux avions de patrouille maritime ont ainsi mis leurs efforts en commun pour un exercice de protection du porte-avions Charles de Gaulle dans un environnement complexe. La mise en œuvre de ces moyens a mis en évidence l’interopérabilité des forces navales alliées, dans la coordination des manœuvres tactiques contre la menace sous-marine et dans le partage de la situation tactique.
GASWEX 2019 a également permis d’éprouver les nouvelles capacités du groupe aéronaval français, en particulier celles de la frégate multi-missions (FREMM) Provence qui a eu la responsabilité de préparer et conduire les opérations.
Cet exercice inaugure une nouvelle séquence de la mission CLEMENCEAU qui voit le groupe aéronaval se déployer dans le nord de l’océan Indien. Il permet à la Marine nationale d’approfondir sa connaissance et sa maîtrise de ce vaste espace maritime par lequel transite une partie importante du trafic commercial et dont la France est riveraine. Elle partage d’ailleurs cet enjeu de souveraineté avec l’Australian Navy, qui a rejoint la Task Force 473 grâce à l’intégration du HMAS Ballarat. A quelques mois de l’Indian Ocean Naval Symposium 2020 dont la France assurera la présidence, cette action de coopération permet aux deux marines alliées de gagner en interopérabilité et de resserrer leurs liens historiques.
Les frégates danoise Niels Juels et australienne HMAS Ballarat ont depuis été détachées du groupe aéronaval, conformément au programme établi.
OTAN
ARRIVEE DES CHARS LECLERC ET DES VBCI DE LA MISSION « LYNX » EN ESTONIE
Dans le cadre de la présence avancée renforcée mise en œuvre par l’OTAN dans les pays Baltes et en Pologne (eFP – Enhanced Forward Presence), la France réengage une compagnie en Estonie en 2019. Ce nouveau mandat de la mission LYNX succède à celui opéré en Lituanie d’avril à décembre 2018. Après 6 mois de reconditionnement et de remise à niveau, les premiers matériels sont arrivés à Tapa le 24 avril.
Le contingent français a été déployé cette semaine. Il est formé par 300 militaires issus essentiellement du 2e Régiment étranger d’infanterie, du 12e Régiment de Cuirassiers et du 1er Régiment étranger de génie, et formant un sous groupement tactique articulé autour de 13 VBCI, 4 chars Leclerc et une dizaine d’autres véhicules blindés, accompagné d’un élément de soutien national.
Cette manœuvre logistique d’ampleur s’appuie sur l’action des maintenanciers civils et militaires du commandement de la maintenance des forces terrestres (COM MF). Renforcé par des mécaniciens des régiments des forces, le COM MF a contribué, entre août 2018 et février 2019, à la réparation et la préparation avant projection d’une centaine d’engins. Piloté par le 4e RMAT (régiment du matériel installé à Nîmes), le DTS (détachement temporaire de soutien) a reconditionné des matériels allant des véhicules légers tactiques tout-terrain P4 aux chars Leclerc, en passant par les Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI).
Une excellente collaboration et coordination entre le DTS et la ZRP (zone de regroupement principal) co-localisés à Miramas, a permis au détachement du 503e RT (Régiment du train) d’accueillir les unités en provenance des multiples organismes sollicités pour assurer le chargement, le suivi et la maintenance du fret et le départ de quatre trains militaires (TM) en direction de l’Estonie avec l’ensemble des véhicules de la mission LYNX.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
La situation sécuritaire au Levant est globalement stable.
En Syrie, les opérations de sécurisation de la Moyenne Vallée de l’Euphrate par les FDS se poursuivent.
En Irak, les FSI poursuivent également leurs efforts de sécurisation du territoire.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein de la coalition à travers ses opérations d’appui et de formation.
Dans le cadre de l’opération Chammal, un C135FR du Groupe de ravitaillement en vol 02.091 « Bretagne » des Forces aériennes stratégiques est déployé sur la base d’AL UDEID au Qatar.
Inséré au cœur de l’opération Inherent resolve (OIR), le C135FR vient en appui des appareils de la Coalition pour participer à la lutte contre Daech. Au regard des élongations du théâtre, le ravitaillement en vol s’avère être une fonction essentielle sans laquelle les chasseurs engagés dans le combat contre le groupe terroriste et l’appui des forces au sol ne pourraient réaliser leur mission. Cette fonction est d’autant plus critique que les moyens à disposition de la coalition ne sont guère nombreux, ce qui qui renforce la plus-value de l’engagement de ce vecteur.
Clé de voûte de toutes les opérations aériennes, le C135FR peut transporter jusqu’à 90 tonnes de carburant. Il est équipé de deux nacelles souples sous voilure et d’une perche rigide ventrale. Ces caractéristiques lui garantissent, ainsi qu’à tous les appareils de la coalition, la réactivité, l’allonge stratégique et l’endurance nécessaires aux missions d’appui des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) en Syrie et des Forces de Sécurité Irakiennes (FSI) en Irak.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 22 sorties aériennes. Les Rafale français ont conduit 1 frappe sur cette période.
BARKHANE
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La situation sécuritaire est globalement stable dans l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Barkhane poursuit ses opérations sur un rythme soutenu dans la région du Liptako-Gourma, afin de lutter conjointement contre les groupes armés terroristes avec les forces armées partenaires.
Du 19 au 25 avril 2019, le groupement tactique désert (GTD) « Bir-Hakeim » appuyé et soutenu par des éléments du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) a mené une opération de contrôle de zone et de reconnaissance dans les secteurs d’Anderamboukan, d’In Foukaretein, d’Akabar et de Tanbenkort, en coordination avec les forces armées nigériennes (FAN) évoluant au sud de la frontière. Une section des forces armées maliennes (FAMa) a participé à cette opération.
Cette section FAMa est basée dans le Liptako, à Anderamboukan, où les travaux d’édification de la de base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) des forces armées maliennes sont en cours de finalisation. Les FAMa sont désormais installés à l’intérieur de l’enceinte de la BOAT, la défense périmétrique est achevée et constituée de postes de combat armés.
Menée dans la continuité des actions conduites en mars dernier, cette nouvelle opération avait pour objectif de poursuivre l’exploitation des résultats obtenus dans cette zone frontalière contre les groupes armés terroristes (GAT).
Au bilan, cette opération conduite pendant près d’une semaine, combinant les actions de reconnaissance et de harcèlement d’un sous groupement blindé et d’une colonne commando, aura permis d’exercer et de maintenir une forte pression sur les GAT. Commandée par le colonel Soubrier chef de corps du GTD « Bir-Hakeim », cette opération a engagé plus d’une centaine de personnes et une trentaine de véhicules.
Le 17 avril 2019, les équipes en charge des actions de coopération civilo-militaire (CIMIC) accompagnées par un détachement du groupement tactique désert (GTD) « Richelieu » ont effectué une patrouille au cœur de la ville de Tombouctou.
Tombouctou, la ville aux 333 Saints reprise aux terroristes islamistes en janvier 2013 par les forces françaises de l’opération Serval, accueille aujourd’hui un camp des forces armées maliennes (FAMa), un sous groupement de la force Barkhane du GTD « Richelieu » ainsi qu’un détachement des forces partenaires de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMa).
Les deux équipes des actions civilo-militaires (CIMIC) ont eu pour mission d’assurer le lien entre la population locale et la force Barkhane, en identifiant, initiant et en conduisant des projets ayant vocation à améliorer le quotidien des habitants de Tombouctou et de sa région. Ces actions concernent prioritairement l’accès aux besoins de première nécessité et la relance des activités économiques.
Les militaires de Barkhane sont retournés au jardin d’enfants Tamaha Gourno situé dans le quartier de Djingareyber face à la grande mosquée éponyme, au Sud-Ouest de Tombouctou. Lors du précédent mandat, l’équipe CIMIC de Tombouctou avait fait réaliser quelques travaux au sein de la petite école. Désormais, grâce à l’action de la force Barkhane, les 65 enfants âgés de trois à six ans, bénéficient dans leur cour de jeux et d’un préau neuf. Ils se sont ensuite rendus au marché du quartier arabe de Tombouctou, afin de discuter avec les marchands et s’enquérir de l’avis des anciens sur l’évolution de la situation sécuritaire et les progrès constatés au cours des derniers mois.
Dès leur retour au sein de la plate-forme désert relais (PfDR) de Tombouctou, située à quelques kilomètres dans les environs de l’aéroport, les équipes ont synthétisé les différentes observations réalisées au cours de cette journée qui pourront à terme se transformer en projets au profit direct des populations.
Le 21 avril 2019, sur la plateforme opérationnelle désert (PfoD) de Gao, les deux hélicoptères Puma du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) ont pris leur envol en direction de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey en vue de leur désengagement du théâtre.
Arrivés à Niamey, les hélicoptères seront démontés sur place puis rapatriés en métropole.
Parmi les 30 personnels composant le détachement Puma, dix militaires vont rester à Gao pour s’atteler au cours des 15 jours suivants à la mise en caisse et au rapatriement de plus de 100 mètres cubes de matériel, soit l’équivalent d’une quinzaine de tonnes de fret.
Au cours des mandats successifs effectués au sahel, les Puma ont été engagés sur l’ensemble du spectre des opérations héliportées, des missions de transport de matériel et de personnel et des évacuations médicales (EVM). Son canon de 20 millimètres lui a permis de réaliser des missions d’appui feu au profit des troupes déployées au sol.
Le GTD-A est constitué de quatre sous-groupements : hélicoptère de reconnaissance et d’attaque (HRA), hélicoptère de manœuvre et d’assaut (HMA), un sous-groupement appui pour la mise en œuvre des hélicoptères sur la plateforme de Gao et un sous-groupement maintenance hélicoptère. Ce GTD met en œuvre une vingtaine d’aéronefs (Tigre, Gazelle, NH90 Caïman, Cougar, CH-47 Chinook du détachement britannique)
A une centaine de kilomètres de N’Djamena, au sein du centre d’instruction de La Loumia, un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) des éléments français au Gabon (EFG), armé par le 6ème bataillon d’infanterie de marine (BIMa) a conduit au cours du mois d’avril, pendant 4 semaines, une séquence de préparation à l’engagement opérationnel au profit d’un bataillon tchadien engagé prochainement à Wour dans le cadre de la Force Conjointe G5 Sahel (FC G5 Sahel).
Cette mise en condition avant projection avait pour objectif de perfectionner les savoir-faire techniques et tactiques ainsi qu’à garantir l’interopérabilité de ce bataillon tchadien. Elle s’inscrit dans le cadre du partenariat militaire opérationnel (PMO) que la force Barkhane met en œuvre au profit de ses partenaires.
Les instructeurs français ont pris en charge l’équivalent d’une compagnie par semaine, tandis que de son côté, le PC du bataillon a bénéficié d’une mise en condition spécifique de deux semaines permettant de revoir et de mettre en pratique les principaux travaux d’état-major (équipement d’un centre opération, rédaction des ordres).
Dans le domaine de la tactique générale, les instructeurs ont successivement passé en revue les définitions des missions de la section, leurs composantes et les différents procédés associés. Il ne s’agissait pas d’une formation initiale : les soldats tchadiens qui suivent cette instruction sont déjà expérimentés et reviennent d’un séjour de près de 11 mois au Mali.
Les militaires français ont ainsi dispensé une instruction contre-IED mettant en avant les conduites à tenir indispensables afin de se prémunir contre cette menace majeure pour les forces engagées au Sahel.
Au-delà des séquences théoriques, les groupes de stagiaires se sont succédés sur différents ateliers pratiques dans le but de restituer les instructions reçues : Instruction Sur le Tir de Combat (ISTC), secourisme de combat avec différentes mises en situation, brancardage ou encore extraction de blessés en zone hostile.
A la fin du mois de mai, les militaires tchadiens rejoindront le nord du pays et la garnison de Wour pour plusieurs mois de mission.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 94 sorties, parmi lesquelles 39 sorties de chasse, 21 sorties de ravitaillement/ISR, et 34 missions de transport. 95 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense