Point de situation des opérations du 25 au 31 octobre
EFP – ESTONIE - MISSION LYNX
VISITE DE FLORENCE PARLY EN ESTONIE
Le 29 octobre, Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue en Estonie et a rencontré les soldats de la mission Lynx sur le camp de Tapa.
Accompagnée du ministre de la défense estonien, Florence Parly a été accueillie successivement par le chef d’état-major de la 1ère Brigade estonienne, par le commandant de l’eFP Estonie, ainsi que par le commandant les éléments français en Estonie.
La ministre des Armées a ensuite assisté à une présentation dynamique des capacités françaises. Fantassins, cavaliers, sapeurs et artilleurs ont conduit une manœuvre interarmes contre une résistance isolée, sur un terrain gorgé d’eau et difficilement praticable.
Florence Parly s’est également adressée aux hommes et femmes du mandat Lynx 6, rappelant les raisons de la présence française dans les pays baltes, dans le cadre de l’OTAN, en soutien à nos alliés. Après avoir remercié les militaires français pour leur engagement, elle a exprimé sa reconnaissance envers les soldats estoniens présents au Mali, aux côtés de nos forces au sein de la mission Barkhane.
EXERCICE DE TIR « ANTITANK ELEPHANT »
Du 25 au 28 octobre, une cinquantaine de soldats français et une centaine de volontaires de l’Estonian Defense League (EDL) se sont entraînés ensemble sur l’île de Saaremaa, en Estonie, dans le cadre d’un exercice antichar en terrain libre.
L’exercice a débuté par une manœuvre amphibie. Pendant que les véhicules blindés de combat et d’infanterie (VBCI) et l’élément de soutien mécanique embarquaient sur un ferry, deux équipages ralliaient le port à l’aide d’embarcations pneumatiques des gardes côtes estoniens. L’objectif était de sécuriser le lieu par une manœuvre tactique et ainsi permettre le débarquement.
Français et Estoniens se sont entraînés côte à côte aux actions antichar. Afin de pousser plus loin l’interopérabilité, l’exercice s’est effectué avec des détachements mixtes. Ainsi, alors que des VBCI français et des BTR (véhicules de transport blindés) estoniens devaient reconnaître des itinéraires, des éléments antichar (notamment des postes MILAN français et JAVELIN estonien) avaient pour mission de stopper l’adversaire.
La journée suivante a permis aux soldats des deux nations, après une phase d’instruction, de tester l’armement allié en effectuant une séance de tir commune. Les Estoniens ont été particulièrement impressionnés par le poids réduit et la précision du HK416F. Les Français ont, quant à eux, pu s’exercer aux armes antichar estoniennes telles que le canon sans recul portatif Carl Gustav ainsi que le lance-roquettes B300.
Le chef des EDL a souligné combien cet exercice était une excellente opportunité de coopération, d’échanges, d’expériences et de fraternisation entre alliés.
TERRITOIRE NATIONAL - METROPOLE
SENTINELLE : EXERCICE DE LUTTE ANTI-TERRORISTE A ROISSY
Le 18 octobre 2019, les militaires du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), actuellement déployés dans l’opération Sentinelle en Ile-de-France, ont participé à un exercice interservices sur la plateforme de Roissy.
Le scénario de l’exercice simulait une attaque menée par deux terroristes engagés dans un périple meurtrier dans l’aéroport. Une menace que les militaires de la force Sentinelle avaient pour mission de neutraliser.
Au top départ de l’exercice, les militaires du 3e RPIMa ont rapidement progressé vers la zone où se trouvaient les terroristes, neutralisant l’un d’entre eux et sécurisant le secteur pour permettre aux éléments de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris d’évacuer les passagers « fictifs » et de prendre en charge les blessés. Ils se sont ensuite immédiatement redéployés vers un espace où s’était retranché le deuxième assaillant avec un otage, pour permettre l’intervention (fictive) du RAID.
Deuxième exercice mené cette année sur la plateforme de Roissy, ce type d’entraînement régulier permet de faire travailler en coordination les différents acteurs de la plateforme de Roissy, de perfectionner la communication interservices ainsi que de gagner en technicité. Pour les soldats de l’opération Sentinelle, forts de l’entrainement opérationnel qu’ils suivent au quotidien, c’est une occasion de démontrer leurs savoir-faire tactiques et techniques, qui sont identiques à ceux mis en œuvre sur les théâtres d’opérations extérieures.
FORCES ARMEES EN POLYNESIE FRANCAISE
EXERCICE MARARA – ENTRAINEMENT AUX OPERATIONS POST CATASTROPHE NATURELLE
Du 7 au 25 octobre 2019, les forces armées en Polynésie française (FAPF) ont conduit l’exercice interarmées et multinational MARARA, qui a mobilisé l’ensemble des unités du territoire. L’objectif était de s’entraîner à planifier et à intervenir en projetant des forces dans un pays voisin en cas de catastrophe climatique d’ampleur, risque majeur dans le Pacifique sud.
Le scénario simulait le passage d’un cyclone de forte intensité sur la partie nord de l’archipel des Tuamotu, plus précisément sur l’atoll de Rangiroa situé à 450 kilomètres au nord-ouest de Tahiti, puis, une demi-journée après, un passage sur l’ile de Tahiti.
Marara 2019, avec ce scénario ambitieux, a permis de tester en grandeur réelle la mise en œuvre simultanée de 90 % des capacités descomposantes et de valider le savoir-faire des armées, directions et services dans le cadre d’une opération de secours aux populations. L’exercice a également permis d’évaluer la capacité de l’EMIA à commander un dispositif de secours projeté et intégrant des militaires des autres forces françaises (notamment des Forces armées en Nouvelle-Calédonie), mais également des renforts étrangers.
De nombreuses nations du Pacifique y ont participé, soit intégrées dans les différentes cellules du poste de commandement, soit en tant qu’observateurs (USA, Australie, Canada, Chili, Cook, Fidji, Japon, Kiribati, Samoa, Chili, Tonga, Vanuatu).
Au total, plus de 320 personnes ont été déployées sur l’atoll de Rangiroa. Le régiment d'infanterie de Marine du Pacifique - Polynésie (RIMaP-P) a réalisé de nombreuses missions de secours, de sécurisation, de reconnaissance terrestre et d’aide à la population. Le service de santé a aussi déployé des moyens sanitaires. Les deux avions CASA de l’ET 82 ont effectué des rotations quotidiennes pour mettre en place le personnel et le matériel, 1 hélicoptère Dauphin de la 35F a été déployé de manière permanente sur l’île pour réaliser des missions de reconnaissance et de recherche et sauvetage sur les Atolls voisins. Les Gardians de la 25F ont aussi participé en réalisant des missions de transport et de reconnaissance. La frégate de surveillance « Prairial », le patrouilleur Arago et le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer « Bougainville » ont effectué de nombreuses missions sur les atolls de Rangiroa, Mataieva et Tikehau (transport de troupes, évacuation de ressortissants, transport de vivres et de matériels).
MER DU NORD
JOINT WARRIOR 19.2 : EXERCICE INTERALLIE AU LARGE DE L’ECOSSE
Pendant deux semaines, du samedi 5 au vendredi 18 octobre, la frégate La Motte-Picquet, le chasseur de mines Céphée, le porte-hélicoptère amphibie Tonnerre et le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste ont participé au large de l’Ecosse à l’exercice interallié Joint Warrior 19.2, exercice semestriel de l’OTAN, organisé par le Royaume-Uni.
Cet exercice de grande ampleur a rassemblé plus de 1000 militaires, 15 bâtiments de surface et 3 sous-marins venant d’une dizaine de nations alliées et partenaires de l’OTAN. Son objectif était de fournir un entraînement interarmées de haut niveau, dans lequel les unités et leurs états-majors perfectionnent leurs tactiques et leur capacité d’intégration et d’interopérabilité. Il a aussi permis de s’entraîner à partir de plusieurs scénarii très réalistes susceptibles d’être rencontrées en opération.
Cet exercice a également été mis à profit pour poursuivre la montée en puissance de l’état-major de la composante maritime (Maritime Combined Command - MCC) de la future force expéditionnaire conjointe interalliée (Combined Joint Expeditionary Force - CJEF), dont la pleine capacité opérationnelle doit être atteinte en 2020.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve, se poursuit en dépit des évènements dans le Nord Est syrien. Les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.
Comme l’a rappelé Florence Parly, « la neutralisation d’Abou Bakr al-Baghdadi après sa longue traque ne signifie pas la fin de la lutte contre Daech ni contre le terrorisme », et « la priorité numéro 1 reste la lutte contre le terrorisme et contre Daech ».
Les avions français poursuivent leurs missions de vol sur la zone d’opération Chammal et le volet conseil et formation des forces de sécurité irakiennes se poursuit grâce à l’action des Task Force Monsabert et Narvik à Bagdad. Cet appui contribue à la lutte contre Daech et participe à la sécurisation de l’Irak.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Samedi 19 octobre, à Bagdad, le général de brigade aérienne Stéphane DUPONT, représentant national principal de théâtre, a présidé la cérémonie de passation de commandement de la Task Force (TF) Monsabert entre le colonel NOIZET et le colonel LAMIRAL.
De nombreuses autorités étrangères - parmi lesquelles les chef d’état-major et chef de la maintenance de la 6e division irakienne, le commandant la TF Iraq et le chef du département « entraînement » de la Coalition - y ont participé.
Le mandat XIV de la TF Monsabert s’est distingué par la montée en puissance du partenariat avec l’École d’Artillerie Irakienne, la mise en place de stages multi-domaines au profit du Bagdad Operation Center, et la multiplication des missions de conseil sur le terrain dans le sillage du mandat précédent.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition sur l’ensemble de la zone d’opération. Cette semaine, les Rafale et l’Atlantique 2 engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 29 sorties aériennes.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Dans une logique d’approche zonale en Bande Sahélo-Saharienne, La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma – grande comme un quart du territoire métropolitain français – en appuyant les forces partenaires par le biais d’opérations conjointes et en agissant au profit de la population.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Cette semaine Barkhane et ses partenaires ont poursuivi leur effort de lutte contre les groupes armés terroristes dans le Liptako-Gourma.
Du 14 au 20 octobre, les Forces Armées Maliennes (FAMa), appuyées par la force Barkhane, ont conduit une opération dans la région de Ménaka.
Dans un premier temps, les FAMa ont rallié la ville d’Andéranboukan, où ils ont procédé à une action civilo-militaire avec l’aide d’une équipe CIMIC de la force Barkhane. Une cinquantaine de kits scolaires ainsi que des ballons de football ont été distribués aux écoliers de la ville.
En parallèle, les FAMa se sont entretenues avec les autorités civiles de la ville afin de faire le point sur la situation sécuritaire dans la région et les besoins de la population.
Par la suite, les FAMa ont reconnu les villages de Tagalèlt et de Tin Salatene, situés au sud-ouest. Les manœuvres réalisées ont permis la saisie d’armement et de matériel de communication des Groupes Armées Terroristes (GAT).
L’opération s’est achevée par une mission de contrôle de zone dans la ville de Ménaka et le tir d’une trentaine d’obus de mortier sur des positions précédemment utilisées par les GAT.
Plus tard, du 21 au 25 octobre, le Groupement Tactique Désert n°2 (GTD-2) « Walsh » et les FAMa ont mené une opération dans la zone frontalière avec le Niger. Il s’agissait de marquer leur présence dans cette région stratégique.
L’objectif de cette opération, qui a mobilisé environ 200 hommes et une trentaine de véhicules, était de renforcer les gains acquis dans le Liptako en réalisant des reconnaissances et des contrôles de zone dans les secteurs d’Asongo, In Delimane et Amalaoulaou. Un effort tout particulier a été consenti autour des villes d’In Delimane, Tin Hama et Léléhoy (en bordure du Niger) afin de maintenir la pression sur les groupes armés terroristes (GAT) présumés présents dans le secteur.
Dans les airs, le GTD-2 a été appuyé par une patrouille de MIRAGE 2000 en provenance de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Ces moyens ont permis de renseigner sur la situation au sol. Le GTD-2 a aussi bénéficié du soutien logistique du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A).
Le GTD-2 « Walsh » a ainsi procédé à plusieurs actions de reconnaissance, de contrôle de zone et de fouille. A In Delimane, afin de renforcer le Partenariat Militaire Opérationnel (PMO), une patrouille conjointe des FAMa et de la force Barkhane a été organisée dans les rues et autour de la ville afin de rassurer la population.
Cette opération a démontré toute la capacité et la volonté de la force Barkhane et des FAMa d’opérer conjointement dans des zones reculées.
Du 23 au 24 octobre, le chef d’état-major des armées (CEMA) s’est déplacé à Nouakchott, en Mauritanie, pour rencontrer ses homologues du G5 Sahel.
Lors de son séjour, le CEMA s’est entretenu avec le général Hanana, ministre de la défense et ancien commandant de la force conjointe ainsi qu’avec le nouveau commandant, le général Namata. Lors de ces entretiens, le CEMA a salué la bonne dynamique opérationnelle actuelle, la qualité du dialogue ainsi que la bonne coordination entre les forces partenaires et la force conjointe. Pour 2019, ce sont une dizaine d’opérations significatives qui auront été menées ensemble au Sahel.
Le 25 octobre, le Groupement Tactique Désert n°1 (GTD-1) « Acier » a conduit une action de formation à destination de six Guetteurs Aériens Tactiques Avancés (GATA) maliens, depuis la base de Gao. Ce stage qui s’inscrit dans le cadre du partenariat militaire opérationnel avec l’armée malienne, était organisé afin de perfectionner les savoir-faire des forces armées maliennes (FAMa). L’instruction portait sur les procédures radio, la topographie, la désignation d’objectifs ainsi que les différentes composantes de command & control de la force Barkhane.
Avec un mirage 2000D en vol, les GATA ont pu s’exercer dans des conditions réelles, jusqu’à à la frappe simulée, permettant le désengagement de l’unité amie.
En fin de stage, ils ont reçu des cours de pédagogie afin qu’ils soient eux-mêmes en mesure d’encadrer les futurs GATA de l’armée malienne. Dans un contexte opérationnel ou l’appui aérien est indispensable, la capacité de ces soldats qualifiés à échanger correctement avec les aéronefs est déterminante dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT).
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 82 sorties, parmi lesquelles 28 sorties de chasse, 21 sorties de ravitaillement/ISR et 33 missions de transport.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense