Point de situation des opérations du 21 au 28 mai.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Opérations aériennes et aéroterrestres dans la région des trois frontières
Cette semaine, Barkhane a neutralisé plusieurs terroristes et détruit une quinzaine de motos lors d’opérations d’opportunité déclenchées à la suite d’une phase de détection et de caractérisation par drone REAPER.
Du 22 au 23 mai, la force Barkhane a conduit une opération aéroterrestre dans le Gourma malien. Sur court préavis, elle a engagé une patrouille d’hélicoptères composée de deux TIGRE contre un groupe de combattants djihadistes se déplaçant à moto, avant une fouille approfondie de la zone d’action par un détachement du groupement commando de la force Barkhane.Plus tard, le dimanche 24 mai, la force Barkhane a conduit une opération aérienne au nord du Burkina-Faso, à proximité de la frontière malo-burkinabè contre un rassemblement de membres d’un GAT, en engageant une patrouille de MIRAGE 2000D en complément du drone REAPER ayant permis leur détection.
Le GTD « Dragon » en opération zonale dans la région des trois frontières
Du 4 au 16 mai, un sous-groupement tactique désert (SGTD) du groupement tactique désert (GTD) « Dragon » a conduit une opération dans la région des trois frontières (Burkina Faso, Niger et Mali). Cette opération s’inscrit dans la continuité du harcèlement zonal des GAT qui peuvent évoluer dans le Gourma.
Composé de trois sections d’infanterie, d’un peloton de reconnaissance et d’intervention, d’une section génie, d’une équipe de Joint Tactical Air Controler (JTAC) et de deux équipes cynophiles, le SGTD dispose d’une autonomie parfaitement adaptée au théâtre sahélien, en particulier grâce à son Train de combat numéro 1 (TC1) qui transporte le ravitaillement nécessaire pour affronter les rudes conditions de la bande sahélo-saharienne. Lors de cette opération, le SGTD avait pour mission de harceler les groupes terroristes autour de la zone des trois frontières.
Pendant quatorze jours les soldats du GTD « Dragon » ont mené de nombreuses missions de reconnaissance, de ratissages et d’embuscades pour débusquer les combattants des GAT présents dans la région. La présence régulière de Barkhane dans la région est un réel atout pour la conduite des opérations, favorisant l’établissement de liens avec la population locale en permettant d’affirmer la détermination de la force aux yeux des habitants.
À la suite d’une succession d’actions de combat, le SGTD a neutralisé plusieurs terroristes. Cette pression constante entraîne la désorganisation des groupes armés, ce qui permet de les déceler et de les neutraliser.
Au bilan, six motos, une importante quantité d’armement, de munitions et de matériels militaires ont été saisis. Les militaires du SGTD ont également réussi à s’emparer de matériel électronique et d’explosifs utilisés par l’ennemi pour la fabrication d’engins explosifs improvisés. Ils ont été immédiatement détruits par la section génie.
Vaste opération commando dans le Gourma
Du 9 au 17 mai, les commandos de la force Barkhane ont conduit une vaste opération dans le Gourma. Plusieurs terroristes ont été neutralisés, et des plots logistiques ont été démantelés, ce qui a permis la saisie ou la destruction de très nombreuses ressources matérielles, dont une vingtaine de motos, de l’armement, des munitions et de l’équipement militaire.
Pour cette mission, les commandos parachutistes ont pu s’appuyer sur les multiples spécialités représentées au sein du SGCP à travers un groupe génie, une équipe Joint tactical air controler (JTAC), une équipe médicale ou encore un mécanicien. Conduite par le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT), depuis N’Djamena, et par la cellule tactique du SGCP sur le terrain, une opération comme celle-ci a nécessité une préparation minutieuse.
L’opération réalisée dans la profondeur sur plusieurs centaines de kilomètres consistait à s’infiltrer pour mettre en place des embuscades, et reconnaître des points d’intérêts dans une zone refuge des groupes armés terroristes. Les infiltrations de nuit ont ainsi permis au SGCP de surprendre l’ennemi à plusieurs reprises. De plus, l’utilisation combinée des moyens aériens et des commandos au sol a permis de faciliter le repérage et la neutralisation des terroristes dans la région.
Au cours de cette opération, le SGCP a été appuyé par les Hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA) TIGRE et par le Sous-groupement commando montagne (SGCM), appartenant au Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A). Après une opération de fouille du SGCM, le SGCP a profité de la désorganisation de l’ennemi pour mener une reconnaissance de sa zone d’action et a découvert ainsi plusieurs plots logistiques, dont le matériel a été saisi ou détruit sur place, réduisant ainsi les capacités de soutien logistique des GAT.
Plusieurs ravitaillements par air réalisés par le GTD-A ont également permis aux commandos de durer sur le terrain pendant plus d’une semaine et de parcourir près de 800 km hors-pistes, tout en préservant leur faible empreinte logistique, garante de leur légèreté et de leur mobilité.
Au bilan, cette opération s’est conclue par la neutralisation de plusieurs terroristes, la destruction de plus d’une vingtaine de motos, d’armements et de munitions, ainsi que de nombreux moyens de transmissions et du matériel militaire.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 20 au 26 mai inclus)
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 93 sorties, parmi lesquelles 32 sorties chasse, 45 sorties ISR et 16 missions de transport ou de ravitaillement.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
CHAMMAL : une bombe AASM détruit une position de Daech en Irak
Le 20 mai, en procédant au tir d’une bombe AASM (armement air-sol modulaire) SBU 38, une patrouille de deux Rafale déployée sur la Base aérienne projetée au Levant (BAP) a une nouvelle fois contribué à la réduction du potentiel militaire de l’organisation terroriste dans le cadre du pilier « appui » de l’opération « Chammal ».
La bombe a détruit l’entrée d’une grotte caractérisée comme Bed Down Location (lieu de repli) par les combattants de Daesh, dans un de leur sanctuaire au sud-est de Mossoul.
Lors de cette frappe, les Rafale ont utilisé l’ensemble des avantages opérationnels offerts par la munition AASM. En effet, l’armement a été tiré en mode propulsé, permettant, à la différence d’une munition balistique classique, de la délivrer à une plus grande distance de l’objectif. Ce procédé réduit les risques pour l’appareil d’être vu ou entendu par l’adversaire tout en garantissant la précision de la frappe grâce à l’arrivée verticale de la munition.
Les Rafale de la BAP poursuivent leur mission quotidienne de reconnaissance armée, au-dessus de l’Irak et de la Syrie aux côtés des forces armées de la coalition, dans la lutte contre Daech.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 20 au 26 mai inclus)
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 12 sorties aériennes et délivré une frappe.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Elle est centrée sur l’aide et le soutien aux populations ainsi que sur l’appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection. Les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leurs actions aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de l’État.
Déploiement d’une équipe médicale à Mayotte
Dans le cadre de l’opération Résilience, un détachement du Service de santé des armées (SSA) a été engagé à Mayotte. Il s’agit d’une nouvelle adaptation de la réponse des armées pour contribuer à la lutte contre le Covid-19. Un premier élément composé de 16 médecins, réanimateurs, aide-soignants, et préparateurs en pharmacie est arrivé le 19 mai 2020, ainsi que du matériel sanitaire. Leur mission consiste à prendre contact avec le personnel du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) afin de le renforcer, préciser les modalités d’intégration des renforts militaires et anticiper les besoins pour les semaines à venir. Une seconde phase de déploiement est prévue entre le 28 et le 30 mai 2020. Une cinquantaine de personnels sanitaires vont ainsi venir renforcer le détachement déjà sur place, accompagnés de 7 lits de réanimation. Au total, 10 lits de réanimation viendront compléter le CHM tout début juin.
Le PHA Dixmude de retour à Toulon
Après un déploiement de deux mois dans le cadre de l’opération Résilience, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude a accosté le mercredi 27 mai 2020 à Toulon, son port d’attache. Le bâtiment était déployé pour venir en aide aux populations de l’arc antillais dans le contexte de la pandémie covid19.
Après une traversée de l’Atlantique de 14 jours, le Dixmude a accompli la première phase de sa mission : ravitailler en fret les îles de la zone. 138 tonnes de fret, dont un million de masques chirurgicaux, 170 000 masques FFP2 et une quantité importante de gel hydroalcoolique ont ainsi été distribués sur les îles de Saint-Martin, de Guadeloupe et de Martinique.
Ensuite, le PHA a pu mettre à disposition des autorités locales ses capacités et réaliser ainsi une patrouille de 3 semaines dans la zone. Cette patrouille aura permis de réaliser un large panel de missions : transports de troupes inter-îles, évacuations médicales grâce à une alerte 7/7 et 24/24 par les PUMA de l’Armée de terre embarqués à bord du PHA, reconnaissances de sites en amont de la saison cyclonique…
Coordonnées par les autorités locales, en lien avec l’ensemble des acteurs interarmées et interministériels présents dans la zone, ces missions auront permis un partage de connaissances et de savoir-faire entre l’ensemble des professionnels civils et militaires présents dans l’arc antillais.
De retour à Toulon, le bâtiment va désormais se concentrer sur la régénération et la formation de l’équipage ainsi que le maintien en conditions opérationnelles afin de se préparer à ses futures missions.
Mission accomplie pour l’A400M ATLAS, engagé au profit des Forces armées en Polynésie française
Arrivé sur le Fenua le samedi 25 avril, un avion de transport A400M ATLAS a été déployé pour une durée d’un mois au sein des Forces armées en Polynésie française (FAPF).
Au cours de son déploiement, l’A400M a réalisé trois missions de ravitaillement dans les îles Australes et les îles Marquises, deux missions de rapatriement de résidents polynésiens bloqués en Nouvelle-Zélande et en Australie, et une mission particulièrement sensible d’évacuation médicale d’un nourrisson en urgence vitale devant être opéré en Nouvelle-Zélande.
Ces opérations ont été systématiquement conduites sur réquisition du Haut-commissariat, suite à des demandes du Pays. Elles illustrent ainsi la bonne coordination entre ces différents acteurs.
L’aéronef a également rempli des missions visant à renforcer les capacités opérationnelles des forces de souveraineté françaises dans le Pacifique. Il a ainsi assuré une mission de liaison logistique au profit des Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC), deux missions d’entraînement en coordination avec l’Escadron de transport ET 82 « Maine », deux missions logistiques au profit du détachement présent à Mururoa, ainsi que plusieurs missions de reconnaissance de l’ensemble des pistes des cinq archipels pour consolider l’aptitude à intervenir en cas de secours d’urgence au profit des populations.
Conformément à ce qui avait été annoncé, l’A400M ATLAS a terminé avec succès son renfort sur l’opération Résilience, et est reparti le dimanche 24 mai 2020 en direction de la métropole. Les vingt militaires de la 61e Escadre de transport, stationnés sur la BA123 Orléans-Bricy ont donc quitté la Polynésie.
Ce déploiement a permis d’exploiter au mieux les capacités de cet avion de transport nouvelle-génération : sa manœuvrabilité, sa grande allonge, sa capacité d’emport logistique très importante et sa faculté à se poser sur des pistes assez courtes lui permettant de relier quasiment toutes les îles de Polynésie française. L’A400M ATLAS aura effectué 80 heures de vol au cours de son déploiement en Polynésie française au sein des FAPF.
FORCES ARMES EN GUYANE
L’ACTION DE L’ÉTAT EN MER A L’ÉPREUVE DU COVID-19.
La lutte contre la pêche illégale en Guyane s’est adaptée au contexte de l’épidémie. Les moyens maritimes des Forces armées en Guyane et la Direction de la mer, des fleuves et du littoral de Guyane ont su concilier l’exercice des pouvoirs de police de l’État en mer avec les indispensables mesures de prévention dans le cadre de la crise sanitaire liée au covid-19.
Afin de pallier les contraintes sanitaires exceptionnelles liées au Covid-19, les modes d’action se sont adaptés, mais la conduite des opérations maritimes n’a pas faibli en efficacité. Les opérations de police des pêches qui se sont succédées durant ces dernières semaines dans les eaux guyanaises ont permis aux gendarmes maritimes des vedettes côtières et de surveillance maritime Organabo et Mahury, appuyées par l’embarcation relève-filets La Caouanne, de réaliser des traitements administratifs en zone Est de la Guyane, notamment dans l’embouchure de l’Approuague et à la pointe Béhague.
Conduits sur des navires pratiquant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) brésiliens, ces actions se sont concrétisées par l’appréhension de 5 km de filets et de plus d’une tonne de poisson.
Toujours dans le cadre de l’action de l’État en mer, le patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) La Confiance a conduit une mission de police des pêches et de surveillance de la frontière maritime et fluviale franco-brésilienne. Le navire a ainsi patrouillé devant l’embouchure du fleuve Oyapock où il a assuré le traitement administratif d’une tapouille brésilienne pratiquant la pêche illégale. La Confiance a également raccompagné dix navires de pêche brésiliens jusqu’à la frontière.
En parallèle de ces actions de police des pêches et pour prendre en compte le continuum mer-fleuve, les deux embarcations de drome opérationnelle du patrouilleur ont réalisé des patrouilles sur le fleuve Oyapock depuis son embouchure jusqu’à Saint-Georges afin de renforcer ponctuellement le dispositif mis en place pour l’opération Résilience.
Les différents acteurs participant à l’action de l’État en mer en Guyane ne relâchent pas la pression sur les pêcheurs illégaux, tout en assurant la sécurité de leurs agents ainsi que celle des équipages contrôlés.
FORCES ARMES AUX ANTILLES
Le Maïto poursuit sa participation aux missions de police des pêches pendant le confinement
Les missions liées à l’action de l’État en mer (AEM) se sont poursuivies pour le remorqueur portuaire côtier (RPC) Maïto pendant la période de confinement. Déployé en mission de police des pêches sur la façade Atlantique de la Martinique, l’équipage du Maïto a continué à faire respecter les réglementations en mer, notamment dans des zones où le « chlordécone » est potentiellement présent. La sécurisation des espaces pollués par cet ancien pesticide demeure un enjeu écologique majeur pour les autorités françaises des Antilles.
Pesticide organochloré massivement utilisé sur les îles de Martinique et de Guadeloupe dans les années 1950, le chlordécone avait pour vocation de lutter contre le charançon du bananier dont les larves creusent des galeries dans le bulbe du bananier. Interdit à la vente depuis 1990 en raison de sa persistance dans l’environnement et de sa bioaccumulation dans les matières vivantes, le chlordécone est aujourd’hui à l’origine d’une pollution terrestre et aquatique qui perdure au fil des ans.
C’est dans ce contexte que le RPC Maïto et son équipage interviennent dans les zones polluées. Ces missions, s’inscrivant à la fois dans le domaine de la police des pêches et de la protection de la santé publique, ont pour objectif de contrôler les pratiques de pêches dans ces endroits où le risque de contamination des poissons et crustacés environnants est particulièrement élevé.
Au-delà de ces actions spécifiques à la zone des Antilles, le Maïto aura participé au cours de l’année 2019-2020 au contrôle de 30 navires de pêche et contribué au relevage d’une cinquantaine de casiers de pêche en infraction. Les raisons de ces interventions concernaient aussi bien leur présence en zones réglementées dû à la présence de chlordécone, qu’à l’absence de marquage et d’immatriculation.
Le RPC Maïto est un bâtiment de la Marine nationale basé à la base navale de Fort-de-France en Martinique et employé par les forces armées aux Antilles. Bien que la majorité des missions du Maïto soient portuaires — remorquage de plus gros bâtiments et ravitaillement de ces derniers en gasoil — le RPC peut aussi réaliser des actions liées à l’action de l’État en mer, comme des missions de police des pêches, de lutte anti-pollution, d’assistance aux navires en détresses ou encore humanitaires comme ce fut le cas à la suite du passage du cyclone Irma dans les îles du nord en 2017.
FORCES FRANÇAISES AUX ÉMIRATS ARABES UNIS
Quatre bâtiments français dans la zone de responsabilité d’ALINDIEN !
Courant mai, quatre navires de la Marine nationale se sont trouvés concomitamment dans la zone maritime de l’océan Indien sous le contrôle opérationnel d’ALINDIEN.
Ces quatre navires contribuent ou ont contribué à trois opérations multilatérales, en étroite coopération avec nos partenaires européens et les marines présentes dans la région :
La mission « Jeanne d’arc », composée du porte-hélicoptères Mistral et de la frégate Guépratte, opère en soutien direct de l’opération ATALANTA. Cette opération sous commandement de l’Union européenne a débuté en 2008 et œuvre contre l’insécurité et la piraterie dans le golfe d’Aden et au large de la Corne de l’Afrique.
La Frégate de défense antiaérienne (FDA) Forbin, quant à elle, vient de quitter l’opération AGENOR, volet militaire de la mission European-led Maritime Awareness in the Strait of Hormuz (EMASOH), après près de trois mois de patrouille. Cette opération lancée en janvier 2020 par huit nations européennes vise à garantir la liberté de navigation dans le golfe arabo-persique et le détroit d’Ormuz, tout en protégeant les intérêts économiques européens et internationaux.
Avant de rejoindre l’opération AGENOR, la frégate anti-sous-marine Languedoc a été placée sous le commandement tactique de l’Etat-major franco-britannique de la CTF 150 des Coalition maritime forces (CMF). Cette coalition multinationale ad hoc est engagée dans la mer d’Arabie et dans le Nord de l’océan Indien, et lutte contre les trafics illicites finançant le terrorisme.
Que ce soit grâce au groupe « Jeanne d’Arc », à la frégate Forbin ou encore à la FREMM Languedoc, la France, par tous ses moyens engagés en mer, affirme son attachement à la stabilité de la zone et à la liberté de circulation maritime.
Fin de mission pour le Forbin
La frégate de défense antiaérienne, qui avait quitté Toulon le 10 février, avait relevé au large des côtes omanaises la FLF Courbet le 23 février pour être déployée au sein de l’opération AGENOR, volet militaire de la mission EMASOH (European-led Maritime Awareness in the Strait of Hormuz).
A l’initiative de plusieurs pays européens (France, Pays-Bas, Belgique, Danemark, Grèce), cette opération vise à apaiser les tensions et à consolider la sécurité maritime dans la région du détroit d’Ormuz, afin de restaurer la confiance des opérateurs des flottes de commerce croisant dans cette zone stratégique. En vue d’atteindre ces objectifs, une force navale dédiée, la Task Force 474, constituée de deux frégates et d’un avion de patrouille maritime, navigue ostensiblement dans l’ensemble de la zone afin de recueillir toute information intéressant la sécurité maritime, et de réagir si nécessaire.
Au cours de leurs 109 jours d’absence, les 210 marins de l’équipage du Forbin et du détachement de la flottille 36F mettant en œuvre l’hélicoptère embarqué Panther ont ainsi patrouillé 84 jours, dont plus de soixante dans le détroit d’Ormuz, le golfe Arabo-persique et le golfe d’Oman.
Ces patrouilles ont également été l’occasion de renforcer la coopération et l’interopérabilité avec les marines alliées et partenaires. Outre leur coordination tactique au quotidien, la frégate néerlandaise De Ruyter, également intégrée à la Task Force 474, et la frégate Forbin se sont ainsi croisées plusieurs fois à la mer.
Toujours dans cet esprit d’interopérabilité avec les marines partenaires riveraines, le Forbin a également mené un exercice de lutte anti-sous-marine nommé « Tiger Eel » avec les forces émiriennes. Cet entraînement a été rythmé par des séances d’appontage au profit des hélicoptères du Naval Aviation Group émirien et de plusieurs exercices de défense aérienne réalisés avec les avions de l’armée de l’air émirienne, accompagnés des chasseurs Rafale des Forces françaises aux Émirats Arabes Unis (FFEAU).
Dans le cadre d’un exercice bilatéral avec la marine américaine également présente dans la zone, le Forbin a intégré, l’espace de deux jours, le groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions Eisenhower. Plusieurs exercices de lutte-anti surface, lutte anti-sous-marine, de tirs ou encore de défense aérienne avec le concours des aéronefs américains ont été conduits à cette occasion.
Pendant tout ce déploiement, l’équipage du Forbin a su s’adapter et faire preuve de résilience dans le contexte de l’épidémie mondiale de COVID-19 pour faire de cette mission un succès. Les relâches opérationnelles du bâtiment ont ainsi été rapidement espacées de 14 jours et réorientées vers la base navale française d’Abu Dhabi, au sein de laquelle les marins restaient confinés. Relevant des FFEAU et placées sous l’autorité d’ALINDIEN, la base navale a ainsi confirmé son rôle majeur de point d’appui logistique dans la zone.
Le Forbin rentre désormais au port base, à Toulon, après avoir été relevé au sein de la Task Force 474 par la FREMM Languedoc le 19 mai.
OTAN
Mission enhanced Air Policy
Les chasseurs français poursuivent leurs entraînements multinationaux aux côtés des nations voisines.
Lorsque le détachement français en Estonie est en semaine « cold », c’est-à-dire sans prise de la permanence opérationnelle, les chasseurs français travaillent à renforcer leur interopérabilité grâce à des exercices multinationaux.
Après un précédent vol avec la Finlande et la Suède, les chasseurs français ont renouvelé leur entraînement avec les suédois cette semaine au cours d’un exercice à quatre Mirage 2000-5 contre quatre Gripen C au-dessus de la mer Baltique. Ils ont pu travailler une technique de combat à longue portée appelée « Beyond the visual range » (BVR) qui consiste à cibler la menace à l’aide du radar seulement, sans ne jamais voir l’aéronef ennemi.
Ce vol aux côtés des Suédois est régi par le protocole Finnish swedish training exercise (FSTE) qui permet à la Suède de s’entraîner avec les nations membres de l’OTAN, bien qu’elles ne fassent pas partie de l’Alliance.
La France a également réalisé ses deux premiers vols avec l’Espagne, qui est actuellement engagée dans l’opération Baltic air policing (BAP) à Siauliai en Lituanie. Deux Mirage 2000-5 français et deux F/A-18 espagnols ont survolé la Lituanie en s’entraînant au combat, maintenant ainsi leur capacité opérationnelle.
Opération SEA GUARDIAN
Opération Sea Guardian : Le Courbet appareille de Toulon
Ce jeudi 28 mai, la Frégate légère furtive (FLF) Courbet a quitté son port-base de Toulon pour un déploiement de plusieurs semaines en Méditerranée centrale.
Engagé au titre de la force maritime européenne « EUROMARFOR » aux côtés de la frégate italienne Carabiniere, le Courbet contribuera à la sécurité maritime régionale dans le cadre de l’opération de l’OTAN Sea Guardian.
Né d’une initiative lancée en 1995 par la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, EUROMARFOR est une force maritime européenne conjointe pouvant agir sous mandat de l’OTAN, de l’Union européenne, de l’ONU ou dans le cadre d’une coalition. Commandée pour deux ans par la France depuis septembre dernier, elle réaffirme, par cet engagement, sa pertinence et sa souplesse d’emploi. Employée hier dans le cadre de l’opération de l’Union Européenne l’Atalanta en Océan Indien, elle est engagée aujourd’hui au titre de l’OTAN en Méditerranée centrale avec un seul et même objectif : contribuer à la sécurité collective et à la défense des Européens.
Pendant plusieurs semaines, la FLF Courbet patrouillera en soutien direct à l’opération Sea Guardian en vue d’assurer une veille sur toute activité pouvant représenter une menace ou un soutien au terrorisme international, tout en contribuant à la sécurité maritime.
Durant son déploiement, le Courbet contribuera à la mise à jour permanente des connaissances de la situation dans cette zone stratégique pour les intérêts français et internationaux. Alliée fiable au sein de l’OTAN et partenaire engagé au profit de la défense européenne, la France confirme ainsi son attachement à la stabilité régionale.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA