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Point de situation des opérations du 20 au 26 mars

Mise à jour  : 27/03/2020

Point de situation des opérations du 20 au 26 mars.

TERRITOIRE NATIONAL - LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS

LANCEMENT DE L’OPERATION « RESILIENCE »

En réponse à une crise sanitaire sans précédent, le Président de la République a annoncé, le mercredi 25 mars, le lancement de l’opération RÉSILIENCE. Cette opération constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du COVID-19.

Résolument engagées dès le début pour apporter leur soutien à la Nation dans la lutte contre le coronavirus, les armées, au titre de cette opération, mettent leurs moyens et savoir-faire à disposition des autorités civiles, tout en continuant à protéger la Nation à travers leur engagement sur le territoire national comme en opération extérieure.

Que ce soit par l’implication du personnel du Service de Santé des Armées au sein de ses établissements hospitaliers, par le déploiement de l’EMR-SSA avec l’appui de l’armée de Terre, par le transfert de patients souffrant du COVID-19 par les A330 Phénix de l’armée de l’Air équipés de kit MORPHEE, l’engagement des porte-hélicoptères amphibies de la Marine nationale, ou encore de missions de soutien logistique, les forces armées participent à la résilience de la Nation depuis le début de cette crise. Avec l’opération RÉSILIENCE, qui englobera l’ensemble des contributions militaires, les armées se réorganisent pour appuyer au mieux la réponse gouvernementale à la situation de crise épidémique, en métropole et en outre-mer.

L’opération RÉSILIENCE est distincte de l’opération SENTINELLE, qui reste centrée sur la lutte contre le terrorisme militarisé. Il s’agit pour les armées de s’engager directement au profit de la population en complétant le dispositif interministériel placé sous l’autorité du Premier ministre. Elle contribue ainsi à la réponse gouvernementale, sous la responsabilité des préfets, aux côtés des personnels hospitaliers, des administrations civiles et des autres opérateurs requis.

Toutefois, les armées n’ont pas vocation à participer directement aux missions de sécurité publique, ni aux mesures de respect du confinement.

  • Bilan des actions conduites par les armées cette semaine.

LE PERSONNEL SOIGNANT DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES MOBILISE

Le Service de santé des armées (SSA) est pleinement impliqué dans le dispositif depuis le déclenchement du Stade 1. Tous les établissements hospitaliers du SSA, conformément aux consignes du MSS, sont passés en Plan Blanc, dispositif hospitalier destiné à réagir aux crises sanitaires de grande ampleur.

L’HIA Bégin (Paris), établissement de première ligne, fait partie de la liste des établissements de santé habilités à recevoir des patients atteints du COVID-19. Les HIA Percy (Paris), Sainte-Anne (Toulon), Laveran (Marseille), et Clermont-Tonnerre (Brest), établissements de santé de deuxième ligne, sont également pleinement mobilisés pour augmenter les capacités des établissements de première ligne et reçoivent aussi désormais des patients.

Le passage au stade épidémique a mobilisé l’ensemble du système de santé français. À ce titre, les autres HIA (Metz, Lyon et Bordeaux), établissements de rang 3, participent aux prises en charge et accueillent également, selon leurs capacités et les besoins de la santé publique, des patients atteints du COVID-19.

Tous les HIA étaient par ailleurs mobilisés dès la première heure de la crise, à travers les partenariats civilo-militaires qui amènent le SSA à avoir des professionnels de santé insérés dans des hôpitaux civils.

LES ARMEES PARTICIPENT AU DESENGORGEMENT DES HOPITAUX DANS LES REGIONS LES PLUS TOUCHEES

  • L’élément militaire de réanimation déployé à Mulhouse opérationnel

Le Service de Santé des Armées (SSA), avec le soutien du régiment médical de l’armée de Terre, a créé et déployé à proximité de l’hôpital de Mulhouse un Élément Militaire de Réanimation (EMR-SSA), structure médicale modulaire sous tente d'une capacité 30 lits de réanimation qui permet la prise en charge de patients atteints du COVID-19.

Le régiment médical (RMED) de La Valbonne est une unité de l’armée de Terre qui dispose d’une expertise logistique permettant de répondre aux besoins des spécialistes du SSA en énergie, moyen de liaison, alimentation, protection, et soutien vie en campagne, avec le soutien du poste de commandement de force logistique et du commandement de la logistique des forces terrestres.

Le RMED a ainsi été projeté dans un premier temps à Chanteau (près d’Orléans) auprès de la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA) pour procéder à la préparation, au montage et à la qualification de l’infrastructure imaginée par le SSA.

Le régiment médical a défini la composition et acheminé, dans des délais restreints, 182 tonnes de matériel. Les efforts fournis par les militaires de ce régiment, et par le personnel du SSA, ont permis à l’EMR d’accueillir le premier patient le mardi 24 mars en toute sécurité, et dans les meilleures conditions. Eu égard au capacités de transfert entre le CHR de Mulhouse et l’EMR, celui-ci devrait atteindre sa pleine capacité d’ici peu.

L’EMR-SSA est armé par environ 120 personnels, dont 90 du SSA et 30 du RMED. Le personnel soignant comporte une quinzaine de médecins, dont 10 anesthésistes/réanimateurs, des infirmiers et aides-soignants, mais également des kinésithérapeutes et des ingénieurs biomédicaux pour le soutien médical.

  • Trois rotations Morphée depuis le début de la crise

À la demande de Florence Parly, les armées ont mis en alerte immédiate sur la base aérienne d’Istres, dès le 17 mars, le Module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation « MORPHEE », qui permet de transporter sur de longues distances, et dans des conditions de prise en charge adaptées, six patients atteints du COVID-19. Ce module est mis en œuvre sur les avions A330 Phénix et C135FR de l’Armée de l’air.

Ce véritable « service de réanimation volant » destiné aux patients nécessitant des soins intensifs (sous oxygénothérapie et monitorage constant), permet de participer au transfert des personnes gravement atteintes par le COVID-19 depuis les hôpitaux métropolitains les plus saturés pour faciliter leur prise en charge dans des structures plus libres, en lien avec la Direction générale de la Santé.

Le premier vol a été réalisé le 18 mars entre Istres et Mulhouse, pour transférer 6 patients vers les Hôpitaux d’Instruction des Armées (HIA) Laveran, à Marseille, et Saint-Anne, à Toulon.

Un deuxième vol a été réalisé le samedi 21 mars entre Mulhouse et Bordeaux, où les 6 patients ont été pris en charges par le CHU de Bordeaux.

Un troisième vol a été réalisé le mardi 24 mars pour transférer 6 patients de Mulhouse vers les CHU de Brest et Quimper.

Opérationnel depuis 2006, le kit MORPHEE a été utilisé pour la première fois au Kosovo en 2008 et a depuis servi à cinq reprises, au Kosovo et en Afghanistan. Véritable capacité stratégique, il permet à tout moment d’assurer l’évacuation simultanée d’une dizaine de blessés graves depuis une zone d’opération n’importe où dans le monde jusqu’à la métropole pour sa prise en charge dans un hôpital militaire.

Le module est mis en œuvre par 18 personnes : 6 membres d’équipage et 14 membres du Service de santé des armées (SSA) pour la prise en charge des malades.

  • Le PHA Tonnerre transfère des patients depuis la Corse vers le continent.

Entre les samedi 21 et lundi 23 mars, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre de la Marine nationale, renforcé de personnels et de moyens sanitaires du Service de Santé des Armées (SSA), ainsi que de personnels soignants civils, a évacué 12 patients atteints du COVID-19, dont 6 en réanimation, depuis Ajaccio, en Corse, vers Marseille.

A leur arrivée, en coordination avec le ministère des Solidarités et de la Santé, ils ont été transférés dans les établissements de santé de la région Provence Alpes Côte d’Azur pouvant les accueillir.

Pour cette mission, les capacités médicales du PHA ont été adaptées afin de pouvoir accueillir des patients, en et hors réanimation, et le Tonnerre a été configuré pour transporter des malades confinés, avec prise en charge sanitaire. Son équipage et a été renforcé par l’embarquement d’ambulances et de marins du Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), un détachement du 2e régiment de Dragons de l’armée de Terre, spécialisé dans la désinfection, et la chefferie du soutien santé (CSS) de la Force d’action navale.

La Marine nationale possède une expertise dans la conduite d’opérations d’évacuation et d’assistance aux populations en détresse. Les marins du Tonnerre sont rompus à ce type de mission, ainsi qu’à l’intégration à bord d’éléments de forces interarmées ou civiles.

BARKHANE

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes, en particulier contre l’état islamique au grand Sahara dans la région dite « des trois frontières ».

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • L’opération Monclar, une concentration inédite des efforts en zone des trois frontières.

Du 3 au 23 mars, la force Barkhane, conjointement avec les forces armées maliennes (FAMa) et nigériennes (FAN), a conduit l’opération MONCLAR dans la région des trois frontières. Cet engagement, inédit par le volume de forces engagées, a permis d’obtenir des résultats très significatifs concrétisés par la neutralisation d’un grand nombre de terroristes, et la destruction ou la saisie de très nombreuses ressources militaires.

Cette opération, dans laquelle Barkhane a engagé ses moyens terrestres et aériens, s’intégrait dans une action plus vaste menée avec la force conjointe du G5-Sahel (FC-G5S) et les forces armées nigériennes (FAN), permettant d’atteindre un niveau de coordination remarquable entre ces différents acteurs de la sécurisation au Sahel. Cette concentration des efforts sans précédent, impliquant près de 5000 soldats, fait suite aux nombreuses opérations conduites depuis plusieurs mois en zone des trois frontières et traduit directement la volonté de la force Barkhane, de la FC-G5S et des armées partenaires d’exercer une pression forte contre les groupes armés terroristes, notamment l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).

Ces opérations ont ainsi concrétisé les efforts de synchronisation des plans souhaités depuis le sommet de Pau, permettant l’atteinte d’un niveau de coordination inédit entre les forces qui opèrent dans la région.

- Un engagement sans précédent

Cet engagement conjoint sans précédent illustre la montée en puissance des forces partenaires opéré ces derniers mois. En effet, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes, 1700 soldats et aviateurs de la force Barkhane, 1500 soldats de la FC-G5S et 1500 soldats des forces armées nigériennes ont ainsi été engagés conjointement dans des opérations aux objectifs coordonnés, à partir de leurs emprises ou déployés sur le terrain, concourant toutes à l’affaiblissement des groupes armés terroristes (GAT) en zone des trois frontières.

Par ailleurs, des forces maliennes et nigériennes ont opéré conjointement avec la force Barkhane dans le cadre de l’opération MONCLAR, notamment dans le Liptako nigérien et le Gourma malien, tandis que la force Barkhane déployait près de 400 véhicules blindés sur le terrain, au cours de cette opération. Parallèlement, les FAN ont également conduit une opération majeure sur leur territoire, coordonnée avec la force Barkhane et la FC-G5S. Enfin, la force conjointe a procédé à une vaste opération à la frontière malo-burkinabè.

Au total, ces opérations d’ampleur inédite ont ainsi mobilisé près de 5000 soldats dans la zone des trois frontières.

- Une coordination efficace grâce au mécanisme de commandement conjoint

La mise en place du mécanisme de commandement conjoint (MCC), structure inédite constituée du détachement de liaison de la FC-G5S, déployé au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Barkhane à N’Djamena, d’une cellule de partage du renseignement et d’un poste de commandement conjoint (PCC), a rendu possible le bon déroulement d’une telle opération.

Le PCC, pleinement opérationnel, a en effet permis de coordonner sur le terrain l’ensemble des actions des unités d’appartenance diverses, afin de maximiser les effets de l’opération.

La cellule de partage de renseignement a pour sa part permis de délivrer du renseignement à fin d’actions, qui, exploité dans un cycle particulièrement rapide, a permis de conduire plusieurs opérations contre les GAT. Ainsi, du 4 au 5 mars, une action, conjointement menée par Barkhane et les FAN, combinant moyens aériens et déploiement de commandos au sol, a pu être réalisée sur la base de renseignement des forces armées nigériennes. Il en a été de même des opérations aériennes menées les 5 et 21 mars dans le nord du Burkina Faso sur la base de renseignement malien. Ces trois engagements ont conduit à la neutralisation de plusieurs terroristes.

- Des résultats particulièrement notables.

Au bilan, en près de trois semaines d’opération, la force Barkhane et les forces maliennes et nigériennes qui opéraient conjointement dans l’opération MONCLAR ont neutralisé un grand nombre de terroristes. Egalement, de très nombreuses ressources ont été saisies ou détruites, parmi lesquelles près de 80 motos, un pickup technical armé d’une mitrailleuse lourde, une très grande quantité d’armements, de munitions, de matériel nécessaire à la confection d’engins explosifs, et de matériel de guerre en tout genre. De leur côté, la FC-G5S et les forces armées des pays partenaires qui opéraient en totale autonomie, et de manière coordonnée avec Barkhane, ont également porté des coups aux terroristes.

Ces nombreux succès tactiques ont dégradé les capacités logistiques et combattantes des groupes armés terroristes en zone des trois frontières, au bénéfice des populations locales. Bien au-delà des succès tactiques obtenus, c’est davantage le niveau atteint, et démontré, de coordination et de synchronisation des opérations entre les deux forces sahéliennes que sont la FCG5S et Barkhane lors de cette phase qui augure d’un progrès opératif notable en zone des trois frontières.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 18 au 24 mars inclus)

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 84 sorties, parmi lesquelles 32 sorties de chasse, 25 sorties ISR et 27 missions de transport ou de ravitaillement.

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Adaptation du dispositif de l’opération « Chammal »

En coordination avec le gouvernement irakien, la Coalition a décidé d’ajuster son dispositif en Irak. Prenant acte de cette décision, la France va suspendre temporairement les activités des militaires de l’opération Chammal qui y sont stationnés et rapatrier les personnels concernés.

Ce rapatriement commencera le 26 mars 2020 et concernera la centaine de soldats engagée dans le pilier « formation » auprès de l’armée irakienne, ainsi que les éléments de soutien national stationnés au sein de l’état-major de l’opération Inherent Resolve (OIR) à Bagdad.

Depuis près de 5 ans, le pilier formation de l’opération Chammal a ainsi largement participé à la montée en puissance de l’armée irakienne. Regroupés au sein de la Task Force Monsabert, les soldats français ont formé près de 30 000 soldats irakiens dans des domaines aussi variés que le combat en zone urbaine, la lutte contre les engins explosifs improvisés, le secourisme de combat, la topographie, la pédagogie, la conduite de véhicules blindés, le renseignement ou le tir. Ces derniers temps, l’accent a été mis sur la formation des cadres (près de 3 300 sur les 30 000 soldats formés) et dans des domaines de haute valeur ajoutée. Ce partenariat de longue date s’est fait auprès de la 6e Division, de l’École d’artillerie et de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS).

La France reste toutefois engagée au Levant, car la lutte contre Daech continue. Elle maintient la présence de ses militaires insérés dans les structures d’OIR au Koweït et au Qatar ainsi que ses déploiements maritimes dans le canal de Syrie. Surtout, elle continue de participer au pilier « appui » par sa composante aérienne qui effectue des vols quotidiens depuis la base aérienne projetée de Jordanie et la base aérienne de la Coalition au Qatar.

Cette reconfiguration vient ponctuer une phase décisive dans la mission de la Coalition. Si elle intervient à un moment où les motifs sanitaires liés au COVID-19 ont succédé aux raisons sécuritaires pour suspendre les formations au profit des forces de sécurité irakiennes, elle est confortée par le niveau de compétence atteint par les forces de sécurité irakiennes d’une part, et par les résultats obtenus dans le domaine de la formation des cadres et des formateurs locaux d’autre part. Les efforts accomplis jusqu’à présent sont d’ailleurs récompensés par l’engagement, en première ligne, des unités qu’elle a entraînées dans la lutte contre Daech.

L’opération Chammal se concentre désormais sur son pilier « appui », signe d’un engagement résolu des armées françaises aux côtés de la Coalition.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 18 au 24 mars inclus)

Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 15 sorties aériennes.

ATLANTIQUE, MANCHE et MER DU NORD

MISSION FOCH : COOPERATION ET INTEROPERABILITE EN MER DU NORD

  • Manœuvres de combat aérien de haute intensité pour les Rafale du groupe aéronaval, aux côtés des forces alliées en mer du Nord

La mission Foch menée par le groupe aéronaval constitué en Task Force 473 autour du porte-avions Charles de Gaulle poursuit ses opérations de sécurisation des approches maritimes et territoriales européennes et de coopération avec les forces alliées étrangères. En patrouille en mer du Nord pour en maîtriser l’espace aéromaritime et protéger les intérêts européens dans la zone, le GAN a réalisé des interactions avec les forces aériennes danoise, néerlandaise et suédoise, au-dessus de la mer du Nord.

Pendant trois jours, les pilotes ont effectué plusieurs simulations de combat aérien sous différents formats, entraînant également les contrôleurs aériens, les tacticiens d’aéronautiques, les Centres Opérations des bâtiments de combat et les états-majors embarqués et terrestres à des scenarii tactiques de haute intensité.

Le 19 mars, au sein de l’espace aérien danois, deux Rafale marine ont affronté deux F-16 néerlandais guidés par des contrôleurs aériens néerlandais basés à terre. Ce sont ensuite quatre Rafale marine qui ont reçu pour mission de protéger le groupe aéronaval attaqué par quatre avions de chasse Gripen des forces aériennes suédoises. Les avions français étaient alors guidés par la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul qui assurait le rôle d’ACU (air control unit), unité chargée de guider et transmettre les informations de vol nécessaires aux pilotes pour mener à bien leur mission. Les chasseurs suédois étaient quant à eux guidés par un E2C-Hawkeye du groupe aérien embaqué (GAé) français.

Le lendemain, le niveau des entraînements s’est accru pour les pilotes de la marine nationale et leur Rafale marine qui ont reçu l’ordre d’attaquer quatre Gripen suédois qui menaçaient fictivement le groupe aéronaval. Les aéronefs des deux nations étaient guidés dans leur mission par des contrôleurs aériens suédois. Les forces aériennes danoises ont par la suite relayé leurs partenaires scandinaves, avec deux F-16 épaulés par deux Rafale marine et ayant pour ACU le porte-avions Charles de Gaulle. Ils ont alors affronté en combat aérien deux Rafale marine adverses guidés par un E2C-Hawkeye français, préalablement repérés par l’hélicoptère Caïman marine de la frégate multi-missions (FREMM) Bretagne.

Ces interactions se sont achevées le 21 mars par un ultime exercice tactique opposant deux F-16 danois guidés par la FDA Chevalier Paul, tenus de faire face à l’agression de deux Rafale marine du groupe aéronaval français et dont le rôle de contrôleur aérien était assuré par un E2C-Hawkeye du GAé.

  • Mission FOCH : Le groupe aéronaval (GAN) et le Standing NATO Maritime Group One (SNMG1) opèrent ensemble en mer du Nord

Durant 3 jours, du 20 au 22 mars 2020, le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte ont été rejoints par le Standing NATO Maritime Group One (SNMG1), force navale multinationale permanente de l’OTAN. Leurs capacités ainsi mises en commun leur ont permis d’exercer leur interopérabilité à travers des manœuvres croisées dans une zone d’intérêt stratégique, et en contribuant à la sécurisation des approches européennes. Ces actions marquent la continuité opérationnelle de nos forces et leur capacité à entretenir un très haut niveau de coopération interalliée.

Le SNMG1 rassemblait autour de son « flagship » la frégate norvégienne Otto Sverdrup, le bâtiment de ravitaillement allemand Rhoen, la frégate britannique Sutherland et la frégate danoise Absalon. Cette force navale armée par l’OTAN, composée pour ce déploiement de quatre bâtiments de combat dont un bâtiment de ravitaillement, confère depuis 2005 aux pays membres de l’Alliance une capacité opérationnelle déployable à tout moment, sur les différentes mers du monde.

Les deux groupes déployés chacun en opération se sont coordonnés afin de mettre en commun leurs moyens et capacités de lutte déployés dans une zone stratégique pour les approvisionnements énergétiques de l’Europe : la Mer du Nord. L’occasion pour les marins de 8 nations de l’Alliance de confirmer leur capacité à maîtriser l’espace aéromaritime dans une zone de de 575 000 km carrés grande comme la France et à contribuer ensemble à la sécurisation des approches maritimes et territoriales de l’Europe du Nord.

A cette occasion, le groupe aéronaval et ses alliés de l’OTAN formant le SNMG1 ont réalisé une série d’actions de haute intensité. Ainsi complètement intégrées et interopérables, les unités du GAN et du Standing NATO maritime groupe One ont amélioré leur capacité à joindre rapidement leurs forces dans deux domaines de lutte (anti-aérienne et anti-surface), dans un environnement complexe, préparant les marins comme les matériels à faire face à des situations variées et à l’intensité toujours plus élevée. Ces interactions illustrent la réactivité et l’interopérabilité au sein de l’Alliance.

  • Le groupe aéronaval fédérateur de capacités européennes: la frégate anti-aérienne espagnole Blas de Lezo

Ayant rejoint l’escorte européenne du groupe aéronaval au début du mois de mars dans le cadre de la mission Foch, la frégate espagnole Blas de Lezo contribue à protéger le porte-avions Charles de Gaulle et concourt à l’établissement d’une appréciation de situation en Atlantique et Mer du Nord. Son intégration au GAN est prévue jusqu’au mois d’avril.

Frégate antiaérienne de la classe Alvaro de Bazan, ce bâtiment dispose d’un système de combat AEGIS déployé autour d’un radar SPY1-D qui lui permet de détecter des aéronefs et des missiles à très longue distance. Cet équipement de haute-technologie était auparavant uniquement déployé sur des navires de plus grande taille comme des croiseurs ou des destroyers. Sa puissance d’émission lui permet de détecter tous types de menaces dans des conditions environnementales difficiles caractéristiques de l’espace maritime.

Ses capacités de détection sont également renforcées par un hélicoptère SH60 embarqué. Les capteurs et l’armement de cet hélicoptère lui permettent de détecter et d’attaquer des navires de surface ou des sous-marins, en complément des armes antiaériennes et anti sous-marine de la frégate ou pour engager des cibles hors de leurs portées.

Détaché à l’avant du GAN, elle joue le rôle de vigie et d’éclaireur afin d’assurer à l’ensemble du GAN que la zone d’opérations où il évolue est sécurisée.

Sa participation à la mission Foch lui permet d’améliorer son interopérabilité avec le GAN et plus généralement avec la Marine nationale, contribuant ainsi au renforcement de la coopération franco-espagnole dans le but commun de sécurisation des approches aéromaritimes et territoriales européennes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA