Opérations
Point de situation des opérations du 18 au 24 septembre.
AFRIQUE – BARKHANE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières ».
Cette semaine, dans le Liptako, le Groupement tactique désert (GTD) Bercheny a poursuivi ses opérations de reconnaissance et de contrôle de zone. À l’occasion de fouilles de campements suspectés d’être en lien avec des activités de groupes armés terroristes (GAT), le GTD Bercheny a de nouveau découvert et saisi de l’armement, des engins de locomotion, du matériel électronique ainsi que diverses ressources.
Cette semaine, dans le cadre du Partenariat militaire opérationnel (PMO), neuf officiers des Forces armées nigériennes (FAN) ont suivi une formation de Guetteur aérien tactique avancé (GATA) sur la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey avec une mise en pratique à Ouallam. Lors de la remise de diplômes, le commandant de la BAP a félicité l’ensemble des GATA pour le travail réalisé, soulignant l’importance des rencontres et des échanges avec les équipages des avions de chasse et de drones.
Dans le même temps, le 16 septembre, a eu lieu la cérémonie de cession des matériels (20 motos, 12 pick-up, équipements de protection balistique et matériel de service en campagne) au profit de l’ULRI n°4 de Gao, présidée par le REPCOMANFOR Gao.
Dans le cadre de la colonne foraine de Tessit, le GTD Bruno a notamment été en charge de sa sécurisation. Compte tenu des élongations et des restrictions de mobilité imposées par la saison des pluies, pas moins de 80 parachutistes du GTD ont été mis en place par une Opération aéroportée (OAP). Cette opération, réalisée de nuit, a permis de préparer les opérations de sécurisation conduites ensuite conjointement avec le FAMa.
Dès la fin de la fin de la colonne foraine, le GTD Bruno a poursuivi avec détermination ses opérations de contrôle de zone dans le Gourma pour tenir le terrain et harceler l’adversaire.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 75 sorties, parmi lesquelles 18 sorties chasse, 24 sorties ISR et 33 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – EUTM-République centrafricaine
Le vendredi 18 septembre 2020, sur le nouveau camp de M’Poko-Moana, le général de brigade Paulo Neves de Abreu, de l’armée portugaise, a succédé au général de brigade Éric Peltier au poste de commandant de la mission de formation de l'Union européenne en République centrafricaine (EUTM-RCA).
Présidée par le vice-amiral d’escadre Hervé Bléjean, directeur de la Military Planning Conduct Capability (MPCC), la cérémonie a rassemblé de hautes autorités militaires, politiques et diplomatiques, dont madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, le Président de la République centrafricaine et la ministre de la Défense nationale et de la Reconstruction de l'Armée centrafricaine.
Au terme de 14 mois à la tête de cette mission de l’Union européenne lancée en juillet 2016 à la demande des autorités centrafricaines et dont l’objectif principal est la montée en puissance des Forces armées centrafricaines (FACA), le général Peltier s’est adressé aux hommes et aux femmes venus de 12 pays d’Europe, de Géorgie et du Brésil qu’il a pu commander au cours de son mandat. Il les a chaleureusement remerciés pour le travail accompli en faveur de la paix, la stabilité et la réconciliation au profit de la République centrafricaine, travail qui a porté fièrement les valeurs de l’Union européenne.
Son successeur s’est dit fier de reprendre le flambeau de cette mission et souhaite inscrire son action dans la continuité du général Peltier, en poursuivant notamment la formation des nouvelles recrues et l’accompagnement des autorités centrafricaines dans la mise en œuvre des réformes dans le secteur de la défense.
AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE
Arrivé dans la zone de l’opération CORYMBE le 14 septembre dernier, le patrouilleur de haute mer Commandant Ducuing a débuté ses actions de coopération avec les marines riveraines. Après une relâche opérationnelle de quelques jours à Dakar, il a effectué une patrouille commune avec la Marine sénégalaise. Baptisées SAGNE, ces missions conjointes ont pour objectif de caractériser l’activité maritime dans les eaux sénégalaises, mais également de lutter contre les activités illicites (pêche, trafics de drogue, pollution, etc.). Le Falcon 50 de la Marine nationale stationnée à Dakar a lui aussi contribué à cette patrouille. En deux heures de vol, pas moins d’une vingtaine de contrôles ont pu être effectués, démontrant ainsi la complémentarité d’emploi des moyens aéromaritimes.
Le Commandant Ducuing s’est ensuite dirigé vers le golfe de Guinée.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
Le 19 septembre 2020, soit une semaine après leur dernière frappe, des Rafale déployés sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant, ont agi en soutien des troupes de la coalition. Opérant au nord de l’Irak, la patrouille de Rafale a frappé une position occupée par des combattants de Daech, neutralisant ces derniers et détruisant plusieurs entrées de grottes.
Afin de poursuivre au plus près du terrain son action de directeur du DICE (Directorat de l'environnement civil et inter agences), le général de brigade aérienne Tardif est actuellement dans la capitale irakienne. Il se rendra notamment au quartier général de l'opération INHERENT RESOLVE et près du Joint Operations Center Irak (JOC-I), le centre des opérations interarmées des forces irakiennes.
En outre, il rencontrera de nouveau quelques directeurs d'agences gouvernementales et non gouvernementales pour coordonner leurs actions.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 16 au 22 septembre inclus)
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 15 sorties aériennes et une frappe.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CTF 150
Déployé en océan Indien et plus précisément au large des côtes orientales de l’Afrique, la frégate de surveillance Floréal opère depuis le 9 septembre en soutien direct de la Combined Task Force (CTF) 150 dont la mission consiste principalement à lutter contre les organisations terroristes et leurs activités illégales dans le domaine maritime (trafics de drogue et d’armes principalement).
Compte tenu de sa zone de déploiement, le Floréal est également placé en soutien associé de l’opération ATALANTA. Il contribue ainsi à l’établissement de la situation maritime de cette opération de l’Union européenne luttant contre l’insécurité maritime, et plus particulièrement la piraterie, dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.
Un Falcon 50 de la Marine nationale actuellement déployée en zone Sud de l’océan Indien effectue des vols au profit du Floréal, permettant ainsi d’accroître son efficacité dans la détection et la caractérisation des activités maritimes dans la zone.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Après la remise en condition opérationnelle de l’ensemble du parc de véhicules, les militaires du Sous groupement tactique interarmes (SGTIA) et du détachement logistique (DET LOG) de la mission LYNX 7 se préparent à accueillir leur relève de mi-mandat. La première rotation de personnels aura lieu le 26 septembre, avec l’arrivée des éléments du Régiment de marche du Tchad (RMT) et du 501e Régiment de chars de combat (501e RCC).
Le 29 septembre prochain, le Président de la République française accompagné de Madame Florence Parly, Ministre des Armées, se rendront sur le camp militaire de Rukla pour rencontrer notamment les soldats de la mission LYNX.
BASSIN MÉDITERRANÉEN
La survenance de la pandémie de la COVID-19 au printemps dernier avait contraint les forces armées à adapter leurs engagements pour éviter d’être un facteur de propagation du virus. C’est pour cette raison que les entraînements conjoints entre les Forces armées libanaises (FAL) et les soldats du contingent français de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avaient été suspendus. La semaine dernière, ces formations et entraînements qui rentrent pleinement dans le mandat de la FINUL ont repris.
Compte tenu des fortes contraintes qui pèsent sur les FAL (gestion de la crise COVID-19 au Liban et engagement dans la ville de Beyrouth suite aux explosions du 4 août dernier) et afin de respecter scrupuleusement les gestes barrières, cette première phase de reprise s’est concentrée sur des formations individuelles relatives au secourisme de combat ou encore à la gestion du risque Nucléaire radiologique biologique et chimique (NRBC).
Dans les semaines à venir, ce seront des entraînements de niveau section qui seront conduits et plus précisément des entraînements de combat en zone urbaine.
Après avoir appareillé de Brest le 18 septembre dernier, la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville est entrée en Méditerranée le 22 septembre. Se dirigeant vers la Méditerranée centrale, elle opérera à compter du premier octobre, et pour une durée de 5 semaines, en soutien direct de l’opération de l’Union européenne IRINI.
Officiellement lancée le 31 mars 2020 pour un mandat initial d’un an, l’opération IRINI vise à faire appliquer la résolution n°2292 du conseil de sécurité des Nations Unies relative à l’embargo sur les armes à destination de la Libye.
Du 25 septembre au 9 octobre 2020, 5 000 militaires de 7 nations de l’OTAN (France, Belgique, Espagne, États-Unis, Grèce, Italie, Pays-Bas), avec une trentaine de bâtiments de surface, des troupes embarquées et près d’une quarantaine d’aéronefs participeront à l’exercice majeur de l’OTAN DYNAMIC MARINER. Cet exercice s’inscrit dans le cycle de préparation de la NATO Response Force (NRF), force multinationale interarmées de l’OTAN, et a pour but de certifier la capacité de la France à exercer le commandement de sa composante maritime (maritime component command - MCC) en vue de sa prise d’alerte le 1er janvier 2021. Ce commandement avait été exercé pour la dernière fois par la France en 2018, après l’exercice de certification BRILLANT MARINER 2017 en Méditerranée.
Le scénario de l’exercice DYNAMIC MARINER 20, développé en amont à partir d’une situation de crise, inclura des opérations aéromaritimes dans tous les domaines de lutte et des unités évoluant dans un environnement multi menaces, allant des menaces asymétriques à des menaces de haut de spectre.
TERRITOIRE NATIONAL
Du 6 au 13 septembre, dans le cadre de l’opération Harpie, les soldats du 9e RIMa, en appui de la Gendarmerie de Guyane, ont mené plusieurs patrouilles pour lutter contre l’orpaillage illégal.
Le Sous groupement tactique interarmes n°1 (SGTIA1) armé par les marsouins rompus à la vie et au combat en forêt a minutieusement ratissé sa zone d’action située à proximité de la crique Beiman (zone reculée située à 40 min de vol ou quelque 6 heures de pirogue de Cayenne). Durant cette mission, il a découvert des sites illicites.
Dans la région Lipo Lipo, au sud de Maripasoula, le SGTIA2 a quant à lui mené une patrouille d’action conjointe de 8 jours, décelant des sites d’extraction aurifère alluvionnaires, caches ou encore campements.
En quelques jours seulement, l’action des Forces armées en Guyane a permis aux forces de sécurité intérieures de saisir et/ou de détruire de très nombreux matériels utilisés par les trafiquants d’or, portant un coup dur à leurs activités illégales. Ce sont plusieurs quads, des dizaines de moteurs et groupes électrogènes, des concasseurs, des équipements électroménagers, pas moins de 6,1 m3 de carburant, 1,4 tonne de vivres, de l’or, mais également 34 kg de mercure qui ont été saisis. C’est ainsi un coup très dur porté à la logistique des garimperos qui, en cette période de saison sèche, cherchent à constituer des stocks en prévision de la conduite de leurs activités illicites.
La quantité de mercure est, à elle seule éloquente. Au-delà de la valeur pécuniaire de ce métal utilisé pour amalgamer les paillettes d’or, c’est surtout sa toxicité qui a été neutralisée. En effet, la partie évaporée du mercure qui est perdue après le processus d’amalgame se reverse dans le sol ou les criques, polluant ainsi durablement la faune et la flore locale et empoisonnant ainsi les populations situées en aval du fleuve.
Chaque jour, en moyenne 270 militaires du 9e RIMa sont déployés dans le cadre de l’opération HARPIE aux côtés des forces de sécurité intérieure dans l’ouest de la Guyane. Ces opérations, et surtout leurs résultats, permettent de réduire temporairement l’activité illégale des garimpeiros sur plusieurs secteurs d’orpaillage clandestin, de porter un coup dur à leur logistique, mais également de contribuer à augmenter le coût du ravitaillement en forêt, rendant moins rentable l’extraction aurifère illégale sur le sol guyanais.
Le week-end end dernier, le département du Gard a été frappé par de très violents orages. Les précipitations record (600 mm d’eau en 6h à certains endroits) ont généré des crues importantes et causé notamment des dégâts considérables sur certaines infrastructures indispensables à la vie des populations.
C’est dans ce contexte particulier que les forces armées, en lien avec les autorités civiles, sont intervenues. Dès dimanche, des éléments du 503e Régiment du train ont procédé au transport et à la livraison d’eau depuis la région de Nîmes vers les différentes communes sinistrées. Ce sont, ainsi, pas moins de 21 tonnes d’eau en bouteille qui ont été transportées et délivrées à la population.
Des militaires du 2e Régiment étranger d’infanterie (REI) de Nîmes et du 1er Régiment étranger de génie (REG) de Laudun l’Ardoise équipés de leurs engins interviennent pour dégager et nettoyer les accès menant à la commune de Val d’Aigoual, mais également pour contribuer à l'expertise et à l'évacuation des embâcles fragilisant les ouvrages d'art.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
