Opérations
Point de situation des opérations du 16 au 22 octobre.
AFRIQUE – BARKHANE
Depuis le début du mois d’octobre, au sortir d’une saison des pluies particulièrement longue, une combinaison d’opérations conduites dans le Liptako Malo-Nigérien permet d’accentuer la pression sur les groupes armés terroristes (GAT) et notamment ceux de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) actuellement situés dans leur zone refuge de l’Est du Liptako.
Après une mise en place sur 500 kilomètres et réalisée dans des conditions rendues difficiles par une saison des pluies tardive et marquée, la Force Barkhane et les partenaires nigériens et maliens ont mené des actions de sécurisation dans la région orientale du Liptako. À cet effet, l’installation d’un poste de commandement au plus près des zones d’opération à Niamey facilite la conduite de ces opérations interarmées où les défis logistiques et tactiques ne manquent pas dans une zone d’action de la taille d’une région française. Ces opérations ont en particulier permis de mettre en œuvre un binômage entre les forces partenaires et les unités françaises, que ce soit au sein des états-majors ou au sein des sections de combat. Ainsi, ce sont plus de 3 000 combattants français, maliens et nigériens qui démontrent leur capacité à manœuvrer ensemble, renforcés par les partenaires internationaux américains, anglais, danois et estoniens. La qualité de la préparation conjointe réalisée depuis plusieurs mois y contribue largement et cette expérience présage désormais une coordination facilitée à tous les niveaux. Le mercredi 14 octobre, au cours de la réunion du comité de suivi de la feuille de route de Nouakchott, le CEMGA nigérien a souligné le niveau exceptionnel de coopération entre les armées de la région et la Force Barkhane.
Après une première phase qui aura permis de profondément désorganiser les groupes terroristes dans le Liptako oriental, la Force Barkhane a poursuivi sa progression dans de nouvelles zones, poursuivant les GAT jusque dans leurs zones refuges. Leur logistique a tout d’abord été perturbée, leur ravitaillement en carburant a été gêné par le déploiement des unités dans une région d’oueds à la frontière malo-nigérienne. D’importantes ressources ont été détruites et de nombreux GAT ont été neutralisés.
Évoluant dans une végétation de plus en plus dense et des conditions difficiles, le Groupement tactique désert (GTD) Bruno a mené conjointement ses opérations avec un bataillon et une compagnie des forces armées nigériennes ainsi qu’une section d’une Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) malienne, il a notamment découvert des plots logistiques (vivres, matériel informatique, véhicules) et poursuivi le harcèlement des GAT.
En coopération avec deux compagnies et un bataillon nigérien, ainsi que deux sections ULRI maliennes, le GTD Bercheny a mené des opérations de ratissage dans une zone fréquentée par les GAT. Ils ont saisi et détruit du matériel, de l’armement, des motos et de nombreuses munitions de divers calibres tout en neutralisant plusieurs GAT, notamment grâce à l’appui des moyens aériens.
Agissant dans les intervalles le sous-groupement de commandos parachutistes était renforcé par un groupe des forces armées nigériennes.
En raison des élongations et afin de lui permettre de poursuivre son action, le GTD Bercheny a été régulièrement ravitaillé au moyen de livraisons par air.
En appui des opérations terrestres, les drones ont permis à plusieurs reprises de suivre les GAT.
La Task Force (TF) Takuba accompagnant l’ULRI n°4 malienne a reconnu ses objectifs d’Ansongo à Ménaka où d’ailleurs, d’importants travaux d’infrastructure sont réalisés afin d’accueillir les futures Task Group européens.
En parallèle des actions dans l’Est du Liptako, la Force Barkhane maintient ses actions dans le Nord du Mali notamment par des missions de réassurance avec le soutien des chasseurs.
A Gossi et Tessalit, des patrouilles conjointes ont été réalisées. A Gao, la gendarmerie prévôtale a débuté la formation de contrôle de personne et combat en localité pour la 3e compagnie du Bataillon de l’Armée Reconstituée.
Poursuivant la participation à la montée en puissance de ses partenaires, la Force Barkhane a instruit plusieurs unités. Ainsi un stage de Guetteur aérien tactique avancé (GATA) s’est déroulé au profit des FAMa à Tombouctou grâce à la présence d’une patrouille de Mirage 2000 et une formation au tir de combat était réalisée au profit de la 4e Unité Méhariste de Gossi (UMG).
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 118 sorties, parmi lesquelles 28 sorties chasse, 46 sorties ISR et 44 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – CORYMBE
Le 19 octobre, à proximité de Dakar, le Patrouilleur de haute-mer (PHM) Commandant Ducuing a passé le relai au Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude.
Intégré dans l’opération CORYMBE depuis le 14 septembre dernier, le Commandant Ducuing affiche un beau bilan pour ce 153e mandat. Portant haut les couleurs françaises durant l’exercice GRAND AFRICAN NEMO 2020, il a procédé à quatre patrouilles SAGNE (mission de surveillance des pêches et de la pollution) dans différentes zones du golfe de Guinée, avec les marines sénégalaise béninoise, togolaise et gabonaise. Il retrouvera dans quelques jours Toulon, son port base.
Le PHA Dixmude a quant à lui déjà réalisé une patrouille SAGNE avec la marine sénégalaise et avec le soutien de l’avion français de surveillance maritime Falcon 50 basé au Sénégal. À l’occasion de son passage dans la capitale sénégalaise, le commandant du PHA Dixmude a aussi pu échanger avec des représentants de la Marine sénégalaise, l’ambassadeur de France au Sénégal et le commandant des Éléments français au Sénégal (EFS).
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit toujours ses actions violentes à bas niveau.
Dans le cadre de ses activités de directeur du Directorate (DICE - directorat de l'environnement civil et inter agences), le général Tardif, SNR-O de l'opération Chammal, poursuit ses rencontres sur le théâtre irakien.
Après avoir rencontré plusieurs délégués des différentes missions de l'ONU en Irak, dont madame Hamida Lasseko de l’UNICEF, il s’entretient cette semaine avec l'ambassadeur d'Allemagne en Irak pour évoquer la contribution de l'Allemagne à la stabilisation de l'Irak ainsi que le programme allemand vers la jeunesse irakienne de prévention de la radicalisation.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 19 sorties aériennes dont 5 missions de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
La frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt et son hélicoptère SH-60, et la Frégate multi-missions Languedoc embarquant un hélicoptère Caïman restent engagés dans l’opération AGÉNOR.
Après une patrouille dans le golfe d’Oman, les deux frégates ont successivement franchi le détroit d’Ormuz et procédé à une patrouille de réassurance de la navigation commerciale dans le Sud du golfe arabo-persique. À tour de rôle, les deux bâtiments de combat ont effectué une relâche opérationnelle dans les grands ports émiratis du golfe.
En patrouille dans le sud du golfe arabo-persique, la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt, a reçu à bord, cette semaine, la visite de madame Trine Bramsen, ministre de la Défense danoise. Cette visite a notamment été l’occasion d’établir une visioconférence avec le capitaine de vaisseau Christophe Cluzel, commandant tactique de l’opération AGÉNOR. A cette occasion, la ministre danoise a confirmé la volonté du Danemark de relever, dès le début de l’année prochaine, la France à la tête du Force headquarters (FHQ – état-major de commandement tactique) d’AGÉNOR. Ce FHQ intégrera des militaires danois, hollandais, grecques, belges et français continuera à être soutenu par l’état-major des Forces françaises aux Émirats arabes unis.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST
Le Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) de LYNX 8 poursuit sa montée en puissance au travers d’activités d’aguerrissement et de préparation opérationnelle (tirs HK-416, grenade, 7,62 et 12,7, combat de groupe, marche tactique et bivouac).
La formation générale élémentaire du SGTIA se poursuit au profit de 20 jeunes marsouins du Régiment de marche du Tchad (RMT) et d’un artilleur du 40e Régiment d’artillerie (RA).
L’activité majeure de la semaine concerne le Détachement de liaison, d’observation et de coordination (DLOC) artillerie du SGTIA, armé par le 40e RA. Un officier et un sous-officier du régiment participeront du 20 au 23 octobre à un exercice interallié de tir sur cibles en mer, au large de Klaïpeda.
Ils embarqueront en qualité d’observateurs avancés sur un dragueur de mines de la marine lituanienne, afin que soient commandés et observés des tirs de Panzer allemands PZH2000 (canon automoteur de calibre 155 mm), effectués depuis la côte de Klaïpeda. Cette manœuvre est particulièrement rare et constitue une première pour le DLOC de LYNX 8.
Outre les deux artilleurs français, l’élément de coordination embarqué comprend 2 Norvégiens, 2 Néerlandais et un Allemand.
BASSIN MÉDITERRANÉEN
Depuis le 1er octobre, la Frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville est intégrée à l’opération de l’Union européenne IRINI.
Le 20 octobre, dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies relatif à l’embargo sur les armes à destination de la Libye, Le Latouche-Tréville a conduit une inspection du navire de commerce Medkon Snop. Battant pavillon panaméen, il était parti d’Ambarli en Turquie et se dirigeait vers Misrata en Libye.
L’équipe de visite de la frégate est montée à bord du Medkon Snop pour procéder à la vérification des documents afférant à la navigation et inspecter quelques conteneurs choisis de manière aléatoire. Aucun fait ou indice contrevenant à la résolution 2292 n’ayant été relevé, l’équipe de visite du Latouche-Tréville est rentrée à bord et le navire de commerce a été autorisé à poursuivre sa route.
Cette action montre la détermination de l’Union européenne et la capacité de l’opération IRINI à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye.
TERRITOIRE NATIONAL
Dans le Sud-Est de la Guyane, en appui de la Gendarmerie, les légionnaires du 3e Régiment étranger d’infanterie ont été déployés massivement sur la zone du fleuve Approuague afin d’y freiner l’activité d’orpaillage illégal. Pour mener à bien cette opération complexe, près de 70 cadres et légionnaires ont été déployés, répartis en quatre Détachements autonomes en forêt (DAF) et deux Groupes de reconnaissance et d’action (GRA).
L’opération dont le mot d’ordre était « trouver & détruire », a été l’occasion de frapper vite et fort. Une fois encore, le bilan est éloquent : plusieurs dizaines de matériels d’excavation divers ont été détruits, quatre fusils de chasse neutralisés, 21 téléphones, 5 pirogues, plusieurs centaines de litres de carburant, 1,7 kg de mercure et de l’or ont été saisis.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
