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Point de situation des opérations du 12 au 18 avril

Mise à jour  : 19/04/2019

Point de situation des opérations du 12 au 18 avril

FAZSOI

SAISIE DE 240KG D’HEROINE AU LARGE DE LA TANZANIE

Le mardi 16 avril 2019, en mission de surveillance maritime au large de la Tanzanie, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer Champlain, basé à la Réunion, détecte un navire au comportement suspect au cours de la nuit. De type boutre, le navire ne répond pas aux premières interrogations.

 

Sous contrôle opérationnel du général, commandant supérieur des forces armées de la zone sud de l’océan Indien, une enquête de pavillon est autorisée afin de déterminer l’éventuelle nationalité du navire.
En l’absence de documents présents à la passerelle, une visite du bord est autorisée. Quelques minutes plus tard, l’équipe de veille présente à la passerelle du Champlain identifie une bouée à proximité du boutre. L’équipe envoyée sur zone découvre alors plusieurs ballots immergés. Les tests pratiqués à bord du Champlain permettent de confirmer la présence d’héroïne à l’intérieur des sacs pour un total d’environ 240 kg.

En application de la loi n°94-589 du 15 juillet 1994 relative à l’exercice par l’État de ses pouvoirs de police en mer, le Préfet de La Réunion, en sa qualité de délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, décide de la destruction des stupéfiants saisis.
 
L’entraînement et l’expérience acquise par les équipages de la marine nationale ont permis de porter un nouveau coup au trafic de drogue qui profite au financement des réseaux mafieux et terroristes.

TF 473

L’USS JOHN C. STENNIS ET LE CHARLES DE GAULLE RENFORCENT LEUR INTEROPERABILITE EN MER

Tandis que les unités françaises engagées au Levant poursuivent leur lutte contre Daech, le groupe aéronaval a quitté l’opération Chammal le 12 avril et s’apprête à effectuer la seconde partie de la mission Clemenceau. Il se dirige vers l’océan Indien, où la France est le seul pays européen à assurer une présence militaire permanente et où il mènera de nombreux exercices en coopération avec les marines riveraines.
Dans ce cadre, après avoir quitté la mer Méditerranée, le Charles de Gaulle a rencontré le 15 avril en mer Rouge le porte-avions américain USS John C. Stennis et son escorte pour réaliser 36 heures d’opérations conjointes. Les deux porte-avions se sont ainsi retrouvés à quelques encablures l’un de l’autre pour vérifier leur capacité à agir ensemble de manière coordonnée et intégrée.

Leur interopérabilité, dite de « plug & fight », a d’abord été testée par la connexion immédiate des réseaux de communications et de transmissions de données cryptées entre les navires américains et français. Elle repose également sur la compatibilité des matériels et des procédures utilisés de part et d’autre : outre des exercices communs de combat aérien et de tir en mer,  les chasseurs F/A-18 américains ont ravitaillé des Rafale français. Enfin, une séance de « touch & go » a été organisée, permettant à un avion radar E-2C Hawkeye américain d’apponter à bord du porte-avions français, tandis que des Rafale faisaient de même à bord de l’USS John C. Stennis.
 
Cette capacité « plug & fight » d’une grande complexité technique et opérationnelle est le fruit de nombreuses années d’étroite coopération entre les marines américaines et françaises. Bâti en mer lors des déploiements successifs du groupe aéronaval en océan Indien, dans le golfe Arabo-persique et en Méditerranée, ce savoir-faire a été soigneusement préservé lors de l’arrêt technique majeur du Charles de Gaulle par les frégates françaises déployées régulièrement au sein des groupes aéronavals américains et par les appareils du groupe aérien embarqué envoyés aux Etats-Unis en 2018 pour se déployer à bord d’un porte-avions américain dans le cadre de la mission Chesapeake.
Le succès de cette rencontre vient confirmer le haut niveau d’interopérabilité entre les groupes aéronavals des deux marines. Il traduit de manière concrète la capacité des marines françaises et américaines à mener conjointement des opérations complexes en haute mer.

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit la lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
En Syrie, les FDS poursuivent les opérations de sécurisation de la MERV  face à une stratégie de passage à la clandestinité de Daech, qui cherche à entraver toutes actions de stabilisation dans la région.

En Irak, les FSI ont mené cette semaine plusieurs opérations majeures de contrôle de zone pour maintenir la pression sur les cellules terroristes de Daech, qui conduisent des attaques régulières visant à intimider les populations et les responsables locaux.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

La France poursuit son engagement au sein de la coalition à travers la poursuite de ses opérations d’appui et de formation.
Le groupe aéronaval a été engagé dans l’opération Chammal du 13 mars au 11 avril inclus.

  • Bilan de l’engagement du groupe aéronaval

Le groupe aéronaval a été déployé pendant un mois en Méditerranée orientale afin de participer à la lutte contre Daech au sein de l’opération Chammal.
Durant cette période le groupe aéronaval a déployé en permanence une frégate dans le canal de Syrie tandis que les aéronefs du porte-avions sont venus renforcer le pilier « appui » composé de la Task Force Wagram et du dispositif aérien français présent sur la base aérienne projetée au Levant, la base aérienne d’Al Udeid au Qatar et la base aérienne aux EAU.
Le groupe aérien embarqué a ainsi réalisé 134 sorties, dont 110 pour les Rafale et 24 pour les Hawkeye, dans des missions d’acquisition de renseignement ou d’appui aux forces engagées au sol contre Daech avec notamment la réalisation d’une frappe.

Faisant suite à la remontée en puissance du Charles de Gaulle en fin d’année 2018, cette participation à Chammal a marqué le retour à la pleine efficacité opérationnelle du groupe aéronaval, capable de se pré-positionner en zone de crise afin de mener des missions de projection de puissance et de renseignement tout en maîtrisant un espace aéromaritime complexe.

L’intégration des frégates britannique, danoise et américaine dans le dispositif montre également que le groupe aéronaval est un excellent levier de coopération, à même de coordonner des actions interalliées de grande envergure pour garantir le succès des opérations.

  • Nouvel engagement d’un C135

Depuis quelques jours, un avion ravitailleur C135FR en provenance de la base aérienne 125 d’Istres est de nouveau déployé dans le cadre de l’opération Chammal pour plusieurs semaines sur la base aérienne d’Al Udeid au Qatar. Il participera au ravitaillement en vol des aéronefs de la coalition et a réalisé son premier vol opérationnel le mercredi 17 avril.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 10 au 16 avril inclus)

Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition. Le groupe aéronaval a contribué aux missions aériennes jusqu’au 11 avril inclus.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 31 sorties aériennes. Les Rafale français n’ont pas conduit de frappe sur cette période.

BARKHANE

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Situation sécuritaire

Au Mali, la situation sécuritaire est restée tendue cette semaine dans le centre du pays, sur fond de dialogue politique organisé à Bamako par le président malien.
Dans le reste de la bande sahélo-saharienne, la situation est restée globalement calme cette semaine.

  • Manœuvre aérienne d’ampleur dans les  opérations

Dans le cadre de sa participation à l’opération conjointe majeure conduite dans le Gourma du 25 mars au 11 avril, la base aérienne projetée de Niamey (BAP) a bénéficié du renfort de trois Mirage 2000 et d’un Boeing C-135 grâce à une bascule d’effort des moyens aériens de Barkhane entre N’Djamena et Niamey ordonnés par le JFAC/AFCO (Joint Force Air Command/Afrique centrale et de l’Ouest).

Cette concentration des moyens matériels et humains a été essentielle à la réussite de l’opération. Elle a été rendue possible par une planification amont robuste de la part des experts des opérations aériennes du JFAC/AFCO, en lien avec le poste de commandement interarmées de l’opération Barkhane, ainsi que par le positionnement stratégique de la base aérienne projetée de Niamey qui permet un accès rapide à la zone des trois frontières et une arrivée dans la région du Gourma en moins d’une heure.

Ainsi lors de la première phase de l’opération conduite du 29 au 30 mars dans la forêt de Fulsare, des premières frappes aériennes ont été réalisées par une patrouille composée de deux Mirage 2000D et d’un Mirage 2000C. Cette patrouille était appuyée par un drone Reaper préalablement envoyé sur  zone en observation et qui a ainsi permis la désignation des objectifs. Ces derniers ont été frappés avant la levée du jour afin de permettre l’engagement héliporté d’unités commando. Véritable « chef d’orchestre » de la manœuvre aérienne, l‘équipage du Reaper a coordonné l’ensemble de la déconfliction des différents moyens engagés dans les airs durant les frappes et la mise à terre des commandos par les NH90.

Les aéronefs ont ensuite poursuivi leur mission en assurant la sécurité des opérations de reconnaissance et de fouille de la forêt. Le Reaper, disposant d’une vue de l’ensemble du dispositif, a donné le tempo et assuré la répartition de l’engagement des différents moyens aériens sur la zone, anticipant les déplacements des forces au sol et les informant en temps réel du moindre mouvement suspect.

Durant cette phase plusieurs patrouilles de Mirage 2000 se sont relevées afin de garantir une permanence  en l’air et permettre aux commandos de progresser en toute sécurité jusqu’à leur désengagement. Pour assurer cette permanence les pilotes de chasse ont également  été ravitaillés à plusieurs reprises par les deux C135.

Lors de la seconde phase de l’opération menée le 7 avril en forêt de Serma, les équipages de Mirage 2000 ont dès l’aube procédé à de nouvelles frappes aériennes sur un camp d’entraînement de la katiba Serma au sud de la ville de Boni. A cette occasion, deux drones Reaper de la BAP de Niamey ont été engagés simultanément dans une manœuvre aéroterrestre de grande ampleur.

Guidé par le désignateur laser d’un des Reaper, un hélicoptère de combat Tigre a ainsi procédé à un tir de Hellfire en appui direct de l’action des commandos au sol. Ces derniers, faisant face à un ennemi accrocheur, ont encore pu bénéficier de l’appui permanent des chasseurs qui se sont régulièrement relevés sur zone.

La combinaison de ces actions aériennes et terrestres a in fine conduit à la mise hors de combat d’une trentaine de combattants terroristes et au démantèlement d’importantes bases terroristes. Elles ont montré combien la complémentarité des différents moyens terrestres et aériens, engagés sans discontinuer sur une opération de longue durée, était décisive pour atteindre les effets militaires recherchés de façon réactive et proportionnée.

  • Formation de sensibilisation aux engins explosifs improvisés (IED) au profit des forces armées maliennes à Tessalit

La semaine dernière, les sapeurs de marine du 6e régiment du génie d’Angers, engagés au sein du groupement tactique désert « Bir Hakeim », ont dispensé sur le camp de Tessalit une instruction contre-IED au profit d’une section des forces armées maliennes (FAMa).

En parallèle des opérations, cette formation s’inscrit dans le cadre du partenariat militaire opérationnel que la force Barkhane accomplit au quotidien au profit des militaires maliens.
Une vingtaine de ces derniers ont participé à l’instruction, entamée par des rappels sur ce mode d’action très prisé des terroristes qui constitue une menace majeure aussi bien pour les forces engagées au Sahel que pour les populations civiles.

Une présentation des caractéristiques d’un engin explosif improvisé et des procédures à mettre en œuvre pour inspecter méthodiquement et en sécurité un périmètre suspect ont ensuite été présentées. Les soldats maliens ont ensuite été répartis en trois groupes pour réaliser plusieurs mises en situation sous l’œil attentif de leur chef de section et des instructeurs.

L’instruction s’est terminée avec la présentation, théorique cette fois, de plusieurs scénarii d’emploi des IED.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 10 au 16 avril inclus)

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 86 sorties, parmi lesquelles 32 sorties de chasse, 19 sorties de ravitaillement/ISR, et 35 missions de transport. 94 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense