Opérations
Point de situation des opérations du 11 au 17 janvier
RCA
Appui aérien au profit de la MINUSCA
Le vendredi 11 janvier 2019, une patrouille de deux Mirage 2000 du détachement chasse stationné à N’Djamena, au Tchad, a conduit une mission d’appui aérien rapprochée (CAS : close air support) au-dessus de la ville de Bambari en République centrafricaine (RCA).
Les équipages des deux Mirage 2000 ont réalisé deux « show of force » en appui de la MINUSCA (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Centrafrique) qui conduisait une opération au sol à Bambari, dans le centre du pays. Cette manœuvre consiste à manifester une présence dissuasive en survolant à très basse altitude et à très grande vitesse une zone désignée par un contrôleur tactique avancé déployé au sol (JTAC : Joint Tactical Attack Controller) de la MINUSCA. Cette mission a notamment été possible grâce aux entraînements réguliers réalisés par les chasseurs français avec les JTAC déployés au sein de la MINUSCA. En 2018, quatre interactions ont ainsi été conduites.
La mission d’appui aérien, d’une durée d’environ quatre heures, a nécessité plusieurs ravitaillements en vol. Une opération minutieuse conduite de concert par les équipages des Mirage et du C -135 ravitailleur français. Au Tchad, l’alerte tenue par les équipages et les équipes de mécaniciens sol est permanente. De jour comme de nuit, le couple chasseur-ravitailleur offre une très grande réactivité pour intervenir dans toute la zone.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
Dans la moyenne vallée de l’Euphrate, les forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition, progressent, amenuisant l’emprise territoriale de Daech.
En Irak, la situation est inchangée. Une tendance positive se dessine dans la mesure où on assiste à une diminution importante du nombre de tués sur le territoire du fait d’actions terroristes. Daech conserve cependant des capacités de nuisance, tout en poursuivant sa posture de dissimulation et d’évitement face aux forces de sécurité irakiennes.
ACTIVITE DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué. Par l’opération Chammal, les armées françaises demeurent engagées, les modalités de l’engagement tenant compte en permanence des réalités du terrain. La priorité demeure de vaincre militairement cette organisation terroriste, et empêcher sa résurgence alors qu’elle passe à la clandestinité.
La Task Force (TF) Wagram appuie les forces démocratiques syriennes engagées contre Daech dans la région d’Hajine.
La TF Wagram a réalisé, depuis le territoire irakien, 12 missions de tir (12 d'éclairement– bilan du 09 au 15 janvier inclus).
Depuis le début de son engagement, la Task Force Wagram a réalisé 2458 missions de tirs.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis ont poursuivi leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 20 sorties aériennes (bilan du 09 au 15 janvier inclus). Les Rafale ont conduit 6 frappes cette semaine en appui des forces démocratiques syriennes.
Bilan total de l’action du pilier appui aérien depuis le 19/09/14 :
8802 sorties / 1520 frappes / 2336 objectifs neutralisés.
La Task Force (TF) Monsabert poursuit sa mission d’assistance et de conseil de l’état-major de la 6ème division irakienne.
La TF Narvik, poursuit sa mission de formation et de conseil de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS), notamment dans les domaines du renseignement, du combat au corps à corps, et en conduisant des stages de remise à niveau.
BARKHANE
APPRÉCIATION DE SITUATION
Au Mali, les groupes armés terroristes poursuivent leur stratégie d’évitement, notamment dans les zones où la force Barkhane se déploie. La situation sécuritaire reste fragile.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le dispositif Barkhane n’a pas connu d’évolution particulière.
Du 4 au 12 janvier 2019, la force Barkhane a conduit en coordination avec les forces armées maliennes (FAMa) une opération de reconnaissance dans la région de Serma au Mali. Conduite au sol par le groupement tactique désert « Picardie » et s’appuyant sur des hélicoptères du groupement tactique désert aérocombat, des groupements de commandos ainsi que des avions de chasse Mirage 2000 et des drones Reaper, cette opération a permis de démanteler des camps d’entraînement, dont un centre de formation, ainsi que des bases logistiques éparpillées sous la végétation et pour la plupart enterrées. Elle a également permis de saisir des véhicules, de l’armement lourd et léger et des munitions de tout calibre, des engins explosifs improvisés et le matériel servant à les confectionner, ainsi qu’une importante quantité de grenades.
L’exploitation des résultats de cette opération a permis d’obtenir des informations directement exploitables dans le centre du Mali, plus particulièrement au Nord de Dialoubé. Une manœuvre de renseignement a permis de confirmer l’information selon laquelle un groupe de terroristes en lien avec le centre de formation démantelé s’apprêtait à conduire une action contre une emprise institutionnelle symbolique dans la région de Dialoubé.
Une opération a été conduite par la force Barkhane en coordination avec les FAMa pour neutraliser cette menace. Le 10 janvier, des frappes aériennes ont été menées par des Mirage 2000 et un Atlantique 2 de la force, appuyés par un drone Reaper, sur ce groupe terroriste. Une quinzaine de terroristes a été mise hors de combat.
Ces succès ont permis de réduire le niveau de menace dans cette région peu accessible du delta intérieur du Niger. Ils s’inscrivent dans la continuité d’opérations menées conjointement avec les FAMa, mi-décembre et début janvier au nord de la RN16, ainsi que dans la région de Serma.
En décembre, Barkhane a intensifié son action en réalisant ou en appuyant plusieurs opérations multipartites. Ces opérations montrent l’importance de la coopération transfrontalière avec les forces partenaires, notamment avec celles du Niger et du Mali dans le Liptako, mais également celles du Burkina Faso en zone des trois frontières.
Sur le plan sécuritaire, outre les opérations menées autour des grandes villes de la région, des actions de fouilles d’opportunité et de contrôle de zone ont été menées avec les forces maliennes dans de zones plus reculées vers les villes d’Hamakat, d’In Araban ou encore d’Akabar. De l’autre côté de la frontière, ces opérations menées conjointement avec les forces armées nigériennes ont trouvé leur point d’orgue le 27 décembre dans la région de Tongo-Tongo.
Des coups sévères ont ainsi été portés aux groupes armés terroristes et à leurs soutiens, rendus possibles par une coordination accrue des acteurs sécuritaires de la région.
En zone des trois frontières, au mois de décembre, Barkhane a poursuivi son action conjointement avec les FAMa, notamment dans les régions de Fatili, Tin Diriguitan ou encore Tessit. La coordination avec les forces burkinabè a également été accrue afin de lutter contre les stratégies d’évitement mises en œuvre par les GAT dans ces zones.
Ces succès ont été rendus possibles par une planification efficace et une génération de force réaliste menées par les différentes forces déployées sur le terrain. Elles ont permis une meilleure caractérisation de la zone, et ont renforcé les liens entretenus avec les populations.
En parallèle de l’action continue dans le Liptako, les forces armées maliennes et Barkhane ont renforcé leurs modalités de coordination, ce qui a permis d’obtenir des résultats probants, notamment dans la forêt de Serma et à Dialoubé.
Les mesures de coordination ont été particulièrement efficaces, notamment grâce aux GATA maliens, les guetteurs aériens tactiques avancés formés initialement par la mission EUTM et entraînés depuis par des spécialistes de l’appui aérien français à Gao.
Les opérations dans le Liptako ont systématiquement comporté un volet tourné vers la population. Sur le plan de l’action civilo-militaire, une mission d’expertise de plusieurs semaines pour le développement a été conduite dans la région du Liptako. Elle a permis d’identifier les besoins des populations dans les domaines de l’agriculture et de l’adduction d’eau à Ménaka, Ansongo et Gao principalement. Cette étape indispensable permettra de déboucher sur des actions concrètes au profit des populations dans les mois à venir.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 09 au 15 janvier inclus) :
34 sorties chasse / 21 sorties RAV ISR / 33 sorties transport
Total : 88 sorties (106 la semaine précédente)
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
