Point de situation des opérations du 10 au 16 avril.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Elle est centrée sur l’aide et le soutien aux populations ainsi que sur l’appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection. Les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leurs actions aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de l’État.
SITUATION HEBDOMADAIRE
En complément de ce qu’accomplit déjà le personnel médical des établissements militaires du Service de santé des armées (SSA), les armées ont participé activement au désengorgement des zones les plus lourdement frappées par le coronavirus, à travers l’Élément Militaire de Réanimation (EMR-SSA) à Mulhouse, mais aussi par des opérations de transfert mobilisant les moyens des trois armées.
Mis en place depuis le 1er avril par l’Armée de l’air sur la Base aérienne 107 de Villacoublay afin de soulager les hôpitaux d’Ile-de-France, le plot avancé a été temporairement désengagé le 9 avril suite à l’amélioration de la situation sanitaire dans la région. Constitué de trois hélicoptères Caracal, deux hélicoptères Puma, deux avions de transport Casa et A400M, ce plot aérien a assuré la prise en charge de 46 patients au Centre Médical d’Évacuation d’Orly afin de les transférer vers différents centres hospitaliers régionaux. Il pourra être réactivé sous court préavis.
Le 12 avril, l’Armée de l’air a assuré le transfert de 13 soignants depuis Nice vers l’aéroport de Bâle-Mulhouse par Casa CN235.
Déployé depuis le 24 mars à Mulhouse, l’EMR continue à accueillir des patients atteints du Covid-19. Il a accueilli 44 patients depuis sa mise en place.
Les militaires de l’opération Résilience apportent également leur concours aux autorités civiles dans le domaine logistique, via le transport de fret aérien, terrestre, ou maritime, la mise à disposition d’emprises, ou l’affectation d’experts logistiques auprès des autorités civiles et sanitaires pour les appuyer dans ce domaine clé de la lutte contre le coronavirus. Ils appuient en particulier la manœuvre de livraison et d’acheminement des masques de protection sur l’ensemble du territoire national.
Les missions de soutien logistique se poursuivent sur l’ensemble du territoire national, en France métropolitaine et outre-mer. Les militaires de l’opération Résilience ont effectué cette semaine de nombreuses missions de transport de matériel sanitaire (masques, gel hydro-alcoolique, produits de santé). Le détachement d’experts logisticiens en renfort des structures civiles se poursuit, ainsi que la mise à disposition d’équipements ou d’infrastructures militaires au profit des autorités civiles.
Les militaires de l’opération Résilience peuvent assurer la protection de sites sensibles militaires et civils, ainsi que des missions de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure.
Les militaires de l’opération Résilience poursuivent leur mission de protection de sites de production et de stockage de produits sanitaires sensibles, de façon autonome ou en appui des forces de sécurité intérieure, en métropole et outre-mer.
Depuis le 6 avril, dans le cadre de l’opération Résilience, des unités d’appui sanitaire (UAS) de l’armée de Terre sont détachées au profit d’hôpitaux à Paris, Lyon, Marseille et Bourg-en-Bresse, afin de soutenir leur fonctionnement général dans les domaines du transport, de la manutention et de l’organisation. Elles peuvent également participer à la protection du site.
Les UAS permettent ainsi de dégager des marges de manœuvre au sein des hôpitaux pour faire face de façon plus efficace à la crise, en renforçant notamment la capacité de la structure logistique à absorber l’augmentation d’activité dans un contexte de ressources contraintes, ou en permettant au personnel hospitalier de se concentrer sur la gestion des patients.
La mise en place des UAS est le fruit d’un dialogue civilo-militaire renforcé avec les directeurs d’hôpitaux, les ARS et les préfectures. Elle reflète la capacité permanente des armées à innover et à s’adapter pour répondre de la façon la plus adaptée possible aux besoins exprimés par les autorités civiles.
La problématique particulière des élongations propre aux territoires ultramarins nécessite la mise en place de moyens spécifiques pour soutenir les autorités locales dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19. La Marine nationale a mobilisé ses bâtiments à cet effet, lesquels auront vocation à intervenir sur les 3 volets de l’opération Résilience.
Décidé par le Président de la République le 25 mars, l’envoi de deux porte-hélicoptères amphibies (PHA) de la Marine nationale dans les approches des territoires français ultra-marins viendra appuyer l’action de l’État dans la lutte contre la pandémie.
Après avoir atteint Mayotte le 4 avril, le PHA Mistral a effectué le 10 avril une mission de chargement de plus de 200 tonnes de fret (eau, denrées alimentaires, matériel sanitaire) sur l’île de la Réunion. Ce fret, constitué d’eau, de denrées alimentaires et de matériel sanitaire, sera livré le 16 avril à Mayotte afin de soutenir les autorités locales dans la lutte contre l’épidémie.
Le PHA Dixmude, qui a appareillé de Toulon le 3 avril, doit quant à lui atteindre les Antilles le 17 avril.
Du 12 et 15 avril, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) de la Marine nationale Dumont d’Urville a débarqué deux sections des forces armées aux Antilles (FAA) sur l’île Saint-Martin et deux sections en Guadeloupe, où elles pourront être employées sur les 3 volets de l’opération.
FANC
À la suite du passage du cyclone tropical HAROLD sur le Vanuatu les 5 et 6 avril, les forces armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC) ont livré 2,4 t de fret humanitaire à Port-Vila le 15 avril. Cette opération a été réalisée en lien avec le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, l’ambassade de France à Port-Vila et la délégation territoriale de la Croix rouge française de Nouvelle-Calédonie.
Ce fret a été livré par CASA, au départ de la Base aérienne 186 de La Tontouta. Il est issu du stock régional de la Croix rouge française, et mis à disposition par le centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dans le cadre de l’accord FRANZ (accord tripartite de coopération qui associe depuis 1992 la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans le but de coordonner l’aide civile et militaire aux États et territoires du Pacifique victimes de catastrophes naturelles). Il contient des équipements de première nécessité (tentes, « kits cuisine », « kits shelter », jerricans) à destination des populations sinistrées.
Dans le contexte actuel de la crise du COVID-19, le fret ainsi que la soute du CASA ont été soumis à des opérations de désinfection. En outre, le fret a été déchargé sur le tarmac de Port-Vila en respectant un protocole très strict, évitant tout contact entre les membres de l’équipage et le personnel vanuatais.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes, en particulier contre l’état islamique au grand Sahara dans la région dite « des trois frontières ».
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le mercredi 15 avril en milieu d’après-midi, à la frontière malo-nigérienne, un drone REAPER a détecté l’évolution d’un groupe armé terroriste dans cette région. Cette détection s’est appuyée sur une manœuvre de renseignement conduite dans la durée et élaborée en coordination avec les forces armées des pays partenaires. L’observation minutieuse réalisée par le drone a permis de caractériser ce groupe, et de déterminer l’existence d’un plot logistique GAT. Une frappe aérienne a été délivrée : au bilan, plusieurs terroristes ont été neutralisés et une moto a été détruite.
Cette action s’inscrit directement dans la logique de pression voulue contre les groupes terroristes en zone des trois frontières, en particulier contre l’Etat islamique au grand Sahara.
Du 2 au 5 avril 2020, le GTD « Dragon » a conduit une opération le long du fleuve Niger, en zone des trois frontières. Cette « opération coup de poing » a alterné reconnaissances offensives, contrôles de zones, infiltrations et dispositifs d’embuscades, ainsi que de nombreux ratissages dans un milieu abrasif, tant pour les hommes que les matériels. Les objectifs de telles opérations sont multiples : désorganiser les flux logistiques des groupes armés terroristes (GAT), les surprendre dans des zones reculées où ils n’attendent pas la force Barkhane, mais également contribuer à rassurer les populations locales.
L’opération a débuté le 2 avril par une reconnaissance offensive en direction d’Ansongo. Le SGTD a ensuite opéré dans des zones peu accessibles en véhicule, avec pour objectif d’harceler les Groupes Armés Terroristes (GAT) jusque dans les zones difficiles d’accès.
Au cours de l’opération, une section a ratissé plusieurs oueds caractérisés pour abriter des plots logistiques, sous des fortes chaleurs, en coordination avec un autre SGTD qui opérait de l’autre côté du Niger.
Par cette manœuvre du GTD « Dragon », le capitaine et ses soldats ont ainsi agi dans une zone bien connue de la force Barkhane, manifestant leur présence auprès des populations, et contribuant à perturber l’approvisionnement des groupes armés terroristes dans des zones reculées. La force Barkhane poursuit son action au sol et dans les airs contre les GAT, en particulier l’état islamique au grand Sahara, en zone des trois frontières.
Du 9 au 29 mars, le groupement tactique désert (GTD) « Dragon » a conduit la formation d’une unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) des forces armées maliennes (FAMa) sur la base de Gossi. Cette formation, qui s’inscrit pleinement dans le cadre du partenariat militaire opérationnel (PMO) entre la force Barkhane et les (FAMa), vise à doter les FAMa d’un outil de combat adapté au terrain et à l’ennemi.
La formation est articulée en deux parties distinctes : les deux premières semaines sont consacrées à l’instruction tandis que la troisième consiste en une synthèse opérationnelle. Dès la fin de la première semaine, le chef de section FAMa et les trois chefs de groupe apprennent à se coordonner en fonction du type de mission : éclairer, reconnaître un point, intercepter, boucler, ratisser, etc.
Chacune de ces missions est instruite en deux temps : une journée où la mission est jouée sur un terrain « école », à proximité de la base de Gossi, tandis que la seconde journée se déroule en partenariat avec une section de la force Barkhane, au cours d’une mission conjointe où les FAMa mettent en œuvre les éléments appris la veille.
Une fois diplômés, les militaires maliens qualifiés ULRI retournent dans leur compagnie avec tout le matériel adéquat (motos, radios etc.). Ces unités FAMa en cours de formation auront vocation à opérer seules ou conjointement avec la force Barkhane. Elles contribuent à la montée en puissance des armées partenaires, indispensable pour la prise à leur compte du combat contre les groupes armés terroristes.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 86 sorties, parmi lesquelles 26 sorties chasse, 31 sorties ISR et 29 missions de transport ou de ravitaillement.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les aéronefs français basés en Jordanie, au Qatar et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 15 sorties aériennes.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA