Dans le cadre des opérations de sécurité maritime conduites par la Combined Task Force 150 en océan Indien, la frégate légère furtive (FLF) Surcouf et le bâtiment de ravitaillement et de commandement (BCR) Var entrent régulièrement en contact avec la communauté maritime afin de recueillir du renseignement d’ambiance et des informations sur les éventuels trafics dont les équipages pourraient être témoins.
Actuellement déployés au sein de la CTF-150, le BCR Varet la FLF Surcouf ont procédé ces derniers jours à des actions de recueil de renseignements en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Elles consistent notamment à envoyer leurs équipes de visite à la rencontre des embarcations locales croisées en mer. Dans le jargon de la CTF-150, les marins effectuent des Assist and Approach (AA), première prise de contact, généralement suivie de l’embarquement, sur invitation du capitaine, à bord des boutres pour faciliter le dialogue et les échanges. On parle alors d’Assist and Approach Visit (AAV).
Ainsi, le 26 juin 2015, le BCR Var, en patrouille en mer Rouge au large d’Al Salif, a procédé à des AA et AAV auprès de deux boutres yéménites à l’Est des îles Dhalak. Ce contact avec les pêcheurs locaux qui naviguaient au large de l’Erythrée, a permis de collecter des informations et des éléments d’ambiance précieux concernant la situation maritime régionale. Actuellement, le pétrolier ravitailleur mène une à deux opérations d’AA ou d’AAV par jour et procède à de nombreuses interrogations par radio.
Plus tôt, le 13 juin 2015, la frégate légère furtive (FLF) Surcouf avait détecté un boutre qui naviguait loin des côtes, et ne répondait pas aux interrogations VHF de la passerelle. Après s’être rapprochée à quelques centaines de mètres, la frégate a fait intervenir son équipe de visite pour une AA. Arrivés à hauteur de l’embarcation, les membres de l’équipe de visite ont engagé une discussion avec l’équipage afin de recueillir des informations sur le trafic maritime. Ceux-ci ne parlant pas anglais, les échanges ont été effectués en arabe, grâce aux compétences linguistiques d’un membre de l’équipage.
Les informations collectées au cours de ces opérations peuvent concerner aussi bien les habitudes des pêcheurs, les routes de navigation, les populations qui les empruntent, que les trafics, licites ou illicites, dont les marins locaux pourraient être les témoins. Ces renseignements permettent non seulement d’entretenir la connaissance générale de la situation maritime en océan Indien et en mer Rouge, zone stratégique pour le commerce mondial, mais également de déceler d’éventuels trafics pouvant transiter par la région (tel que le trafic de drogue). Par ailleurs, la présence permanente de bâtiments militaires dans la zone est également une forme de réassurance pour la communauté maritime, qu’il s’agisse des bâtiments de commerce étrangers qui transitent dans la zone ou des pêcheurs locaux. En affichant clairement la présence de bâtiments militaires français dans la zone et en montrant leur détermination à lutter contre les trafics de drogue ou d’armes, l’action du BCR Varet de la FLF Surcouf au sein de la CTF-510 participe à la sécurisation des espaces maritimes.
La CTF150 a pour objectif d’assurer les conditions nécessaires à la sécurité et à la stabilité de l’environnement maritime en luttant contre le terrorisme international et contre les trafics illégaux qui lui sont associés. Sa zone de responsabilité, deux fois plus vaste que la Méditerranée, recouvre l’ensemble de la mer Rouge et une très large partie de l’océan Indien et se caractérise par la présence des principales routes maritimes entre l’Occident et l’Orient, ainsi que de deux détroits internationaux particulièrement névralgiques : Ormuz et Bab el-Mandeb.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense