Opérations
Djibouti, 14 décembre 2010.
Sur le pont hélicoptère de la frégate De Grasse, le garde-à-vous retentit. Le contre-amiral Philippe Coindreau passe ses hommes en revue, suivi du contre-amiral Juan Rodriguez Garat. Après quatre mois de mandat, l’officier français va transférer à son homologue espagnol le commandement de la force de l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante.
Le bilan du temps de commandement français : en 4 mois, plus de 120 pirates présumés ont été interceptés au cours d’une vingtaine d’interventions. Et ce alors que les conditions météorologiques et de mer, en cette période d’inter-mousson, offraient d’excellentes conditions de navigation aux pirates, leur permettant de se porter au large et de s’attaquer aux navires les plus vulnérables. Ce résultat doit se mesurer également à l’aune de l’étendue de la zone, 16,8 millions de km², soit plus de 30 fois la superficie de la France métropolitaine.
En outre, 61 « approches amicales » en mer ont été conduites durant la période, permettant ainsi de mieux connaître les activités habituelles des bâtiments naviguant dans la zone.
Durant ce mandat, la force de l’opération Atalante a assuré l’escorte de 34 bâtiments du programme alimentaire mondial (PAM) et de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), permettant ainsi la délivrance, en Somalie, de plus de 65 000 tonnes de nourriture (soit 4 000 000 de personnes nourries).
En tant qu’ambassadeur de l’opération, le contre-amiral Coindreau est également allé à la rencontre de dizaines d’autorités politiques, diplomatiques et militaires de la région. Les entretiens qu’il a menés durant quatre mois auront permis à l’opération de rayonner et d’explorer, avec les Etats riverains, de nouvelles pistes de coopération dans le cadre de la lutte contre la piraterie.
A la tête d’une flotte de 12 navires militaires et de près de 2 000 militaires de 10 nationalités, au plus fort de l’opération, le contre-amiral Coindreau disposait d’un état-major multinational à dominante française. Il a également bénéficié du soutien associé des détachements aériens stationnés à Djibouti et aux Seychelles, ainsi que d’une cellule de soutien à Djibouti.
La frégate De Grasse, bâtiment-amiral de la mission, a quitté la zone d’opérations le 14 décembre et navigue actuellement vers la France. L’opération est désormais dirigée par le contre-amiral espagnol Juan Rodriguez Garat, depuis le pétrolier ravitailleur Patino.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants
