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Point de situation hebdomadaire du 18 février 2016

Mise à jour  : 24/02/2016

Point de situation hebdomadaire du 18 février 2016

Proche et Moyen-Orient : Chammal
Situation tactique sur le théâtre Irak-Syrie
En Irak, malgré des actions de harcèlement conduites contre les Forces de sécurité irakiennes (FSI), Daech est contraint d’adopter une posture défensive et ne parvient pas à reprendre l’initiative.
Les forces irakiennes ont poursuivi leurs efforts de reconquête dans la vallée de l’Euphrate. Elles progressent en direction de la ville d’Haditah et elles ont commencé à encercler la ville de Falloujah.
Dans la vallée du Tigre, appuyé par les opérations aériennes de la Coalition, le dispositif  FSI a permis de repousser les actions de harcèlement de Daech en particulier dans la région de Baïji et de Tikrit.
 
Rôle de la France : un double engagement dans la Coalition
Cette semaine, les soldats de l’opération Chammal ont maintenu leur niveau d’engagement dans les deux piliers de l’opération : activités aériennes et actions de formation des forces irakiennes. Bien qu’engageant un volume d’hommes inégaux, l’importance de chacun de ces volets est équivalente pour le succès de la stratégie au Levant.
La participation française au volet formation s’appuie sur deux groupes déployés dans la région de Bagdad : La TF Monsabert qui participe au programme de la coalition « advise and assist » et la TF Narvik qui participe à la formation des commandos irakiens de l’ICTS.
 
Chammal : 500 jours de déploiement opérationnel pour la Base aérienne projetée (BAP) en Jordanie
Le 6 octobre 2014, les Mirage 2000 de la BAP réalisaient leurs premiers vols de renseignement en Irak au profit de la coalition. Depuis, les chasseurs  sont engagés de façon permanente contre Daech.
Le mercredi 17 février 2016, la BAP a dépassé les 500 jours d’engagement opérationnel. Durant cette période, les équipages déployés en Jordanie ont réalisé 1 600 sorties aériennes, 4 000 ravitaillements en vol et ils cumulent plus de 6 600 heures de vol.
Le dispositif  aérien de l’opération Chammal évolue : la BAP va ainsi être renforcée d’ici la fin de la semaine par deux Mirage 2000 D en provenance de Niamey.
 
 
 
Bilan hebdomadaire des frappes
Depuis le 10  février 2016, 77 sorties ont été effectuées dont 10 sorties dédiées aux missions de reconnaissance, 4 aux missions de contrôle et de coordination des missions aériennes de la coalition (command and control),  7 au ravitaillement au profit des avions de la coalition et 56 aux missions de bombardement sur des objectifs planifiés ou d’opportunité.
Les différentes frappes conduites par les aéronefs français ont permis de détruire 17 objectifs tenus par Daech. Le 15 février, intégrée dans un raid de la coalition, une patrouille de Mirage 2000D a détruit un centre de stockage et de production d’engins explosifs improvisés tenu par Daech dans la région d’Al QA’IM.
 
Bilan de la composante aérienne de Chammal : 199 objectifs détruits en 2016
Depuis le 1er janvier 2016, les équipages de la force Chammal ont réalisé 531 sorties aériennes. Au total, ils ont mené 128 frappes et détruit 199 objectifs tenus par l’organisation terroriste au Levant. En Syrie, les chasseurs français ont frappé à cinq reprises détruisant 20 objectifs.
 

BANDE SAHELO-SAHARIENNE (BSS) : BARKHANE
Au Mali, malgré l’intensification des discussions entre les groupes signataires des accords d’Alger, la situation sécuritaire est marquée par un regain de tension dans le nord du pays. À plusieurs reprises, les Groupes armés terroristes (GAT) ont ainsi mené des actions à fort retentissement médiatique. Le 12 février le camp de la MINSUMA de Kidal a fait l’objet d’une attaque combinant des tirs indirects et une attaque par véhicule piégé. Le 14 février, un véhicule de la force Barkhane a été victime de l’explosion d’une mine aux sorties Sud de Kidal. Les occupants du véhicule sont toutefois sortis indemnes de cette explosion.
 
Barkhane : maintien de la pression sur les GAT
Dans ce contexte, la force Barkhane maintient la pression sur les groupes terroristes en leur infligeant des coups sévères. Elle continue par ailleurs à adapter son dispositif à l’évolution de la menace. Elle poursuit également son engagement au profit des forces partenaires pour les accompagner dans la prise en charge de la sécurisation de leur propre territoire.
 
L’opération bipartite La MADINE
Du 7 au 16 février 2016, la force Barkhane et les forces armées maliennes (FAMa) ont mené une opération de contrôle de zone dans la région de Tombouctou. Son but était de renseigner sur la présence éventuelle de GAT, de perturber leurs flux ainsi que les trafics, enfin de rassurer la population.
Cette région désertique, essentiellement constituée de dunes et de pistes sablonneuses, est en réalité une zone-clé à contrôler. C’est en effet un important nœud de communication entre la route des puits et les voies commerciales qui mènent au Nord du pays.
 
Adaptation du dispositif
Depuis cette semaine, la force Barkhane dispose d’un module de trois Lance-roquettes unitaires (LRU). Ce moyen d’artillerie confère, dans la durée et quelle que soit la météo, une capacité permanente de frapper des objectifs au sol. Il constitue par ailleurs une réponse adaptée à la menace que représentent les tirs indirects de roquettes par les GAT.
Le LRU offre une nouvelle capacité d’appui du fait de sa portée (plus de 70 km), mais aussi de sa précision métrique. Son déploiement vient compléter la panoplie des capacités feu dont dispose la force Barkhane : mortiers, hélicoptères et avions de chasse.  
 
 
Cette adaptation vient donc pallier le départ de 2 Mirage 2000 D, qui ont quitté Niamey jeudi 18 février pour renforcer les capacités aériennes de l’opération Chammal. Ces Mirage seront effectivement déployés sur la BAP de Jordanie pour participer aux frappes contre Daech.
Fin des opérations de relève:
Durant les mois de janvier et de février, la force a été totalement relevée. Le 16e bataillon de chasseurs a relevé le 2e RIMa ; le 501e régiment de chars de combat a relevé le RICM. L’action de ce mandat, de septembre 2015 à janvier 2016, aura été marquée par :
· la réalisation d’une vingtaine d’opérations d’envergure, dont l’opération VIGNEMALE, qui pendant plus d’un mois (octobre – novembre 2015) a engagé plus de 1 000 soldats au Nord-Mali et du Niger.
· la conduite de missions sur l’ensemble de la zone d’action. A titre d’exemple, les unités déployées au Niger ont parcouru plus de 235 000 kms, des confins du Ténéré à l’Est de l’Aïr.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RCA) : SANGARIS
La campagne pour le second tour des élections présidentielles s’est déroulée sans aucun incident. Il s’agit d’une étape majeure dans le processus de stabilisation de la Centrafrique. Ce jalon n’aurait jamais pu être envisagé sans l’intervention de la force Sangaris qui, au début du mois de décembre 2013, s’est engagée dans l’urgence pour mettre fin à une situation sans précédent de chaos.
Plusieurs autres signes traduisent de cette amélioration de la situation. Le 11 février, un pacte de non-agression et de réconciliation communautaire a ainsi été signé entre les communautés du 3e arrondissement de Bangui. De même, l’accès au cimetière musulman du quartier de « Boeing » dans la capitale est de nouveau rendu possible après 2 années de vives tensions qui empêchaient les populations de s’y rendre. 
 
Sangaris : une logique d’appui de la MINUSCA
À l’approche et lors du second tour des élections présidentielles, la force Sangaris a conduit plusieurs opérations de contrôle de zone en appui de la MINUSCA. Des patrouilles ont ainsi été réalisées non seulement dans Bangui, mais aussi plus au nord, dans le couloir central (à Sibut, Kaga-Bandoro et Bossangoa).
 
 


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense