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Point de situation du 17 mars 2016

Mise à jour  : 24/03/2016

Point de situation du 17 mars 2016 des théâtres d'opérations

Les armées françaises assurent simultanément la défense du territoire national et la défense de l’avant, à l’extérieur de nos frontières. Ce dispositif mobilise près 13 000 militaires sur le territoire national et environ 7 500 en opérations extérieures (principalement dans la lutte contre le

terrorisme au Sahel et au Levant), ainsi que 11 000 au sein des forces prépositionnées.

Proche et Moyen-Orient : Chammal

Au Levant, la situation est marquée par un recul de Daech - en Irak comme en Syrie. Les offensives tentées depuis plusieurs semaines par l’organisation terroriste se sont soldées par des échecs. Daech est contraint d’adopter une posture défensive et tente d’ouvrir de nouveaux fronts par des actions de harcèlement contre les forces locales et des attaques terroristes à fort retentissement médiatique contre les civils.

Situation de Daech en Irak

Dans le Nord, Daech concentre ses efforts autour de Mossoul avec une bascule vraisemblable des forces dans ce secteur. Daech porte ses efforts sur la région de Tal Afar pour tenter de conserver un lien avec la Syrie – notamment depuis la perte de la route transfrontalière entre Ash Shadadi et Sinjar. Cet axe sous le contrôle des forces locales lui était essentiel pour conserver une liberté d’action entre ses deux fiefs de Mossoul et Raqqah.

Les terroristes contrôlent toujours la zone Mossoul / Qayyarah / Hawija.

Au centre, l’axe Baiji / Tikrit / Samarra reste sous le contrôle des forces irakiennes malgré le harcèlement pratiqué par Daech. La suprématie de Daech sur l’axe Baiji / Haditha est aujourd’hui contestée

Dans la vallée de l’Euphrate, depuis la prise de Ramadi par les forces irakiennes, Daech est contenu sur les rives nord du fleuve. Les troupes irakiennes progressent désormais vers Falloujah. Daech est donc sur une position défensive avec un effort pour conserver un axe logistique entre Hit et Falloujah.

Situation de Daech en Syrie

Le constat est quasiment identique, avec un net mouvement de recul de Daech.

Au Nord Est, les forces locales progressent rapidement vers le Sud. Elles se sont emparées d’Ash Shadadi et l’axe Sinjar est quasiment fermé pour Daech.

Actions de la coalition: 700 frappes en appui des forces irakiennes lors des opérations de reprise de Ramadi

En Irak, l’effort de la coalition est porté sur la vallée de l’Euphrate et dans le secteur de Mossoul - principales zones des frappes en appui des troupes locales combattant au sol. Les bombardements planifiés visent à affaiblir Daech en ciblant les centres de commandement et les capacités logistiques. En six mois, la coalition a réalisé près de 700 frappes en appui des forces irakiennes lors des opérations de reprise de Ramadi.

Actions de l’opération Chammal

Actuellement, l’opération compte 1 000 militairesdéployés sur les bases aériennes en Jordanie, dans le Golfe arabo-persique (GAP), mais aussi à Bagdad, en Méditerranée Orientale (MEDOR) et dans les états-majors de la coalition.

Actions de formation et de conseil

Déployée à Bagdad, la composante formation et conseil (près de 100 instructeurs français) a achevé ses opérations de relève au début du mois de mars 2016. Les missions de la 3ebrigade légère blindée et de la 13edemi-brigade de Légion étrangère ont été reprises par la 11ebrigade parachutiste. Depuis le mois de mars 2015, les forces françaises ont formé 3 700 des 18 600 militaires irakiens formés par la coalition.

Actuellement, elles conduisent 5 actions de formation au sein de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS). Au programme pour les 500 stagiaires irakiens : sauvetage au combat, lutte contre les engins explosifs, combat en zone urbaine et ouverte, instruction au tir de combat, formation des futurs instructeurs. Ces compétences sont indispensables aux forces irakiennes pour poursuivre le combat.

Opérations aériennes : 78 objectifs terroristes frappés en 1 mois

Depuis le 9 mars 2016, les équipages ont réalisé 46 sorties et conduit 8 frappes ayant entrainé la destruction de 13 objectifs terroristes.

Sur ces 46 sorties, 6 ont été dédiées aux vols de renseignement et 40 aux bombardements.

Concernant ces dernières, 2 ont fait l’objet d’attaques planifiées, l’une en Irak et l’autre en Syrie :

  • Le 11 mars, une patrouille de 2 Mirage a réalisé une frappe dans la région de Der Eiz Zor où une installation pétrolière utilisée par Daech a été détruite.
  • Le 14 mars, une patrouille de 2 Mirage a réalisé une frappe dans la région de Mossoul détruisant un camp d’entrainement de combattants terroristes.

Au bilan depuis  le 17 février et jusqu’au 15 mars 2016, la force Chammal a réalisé 36 frappes et détruit 78 objectifs terroristes, notamment dans les régions de Mossoul et de Ramadi.

GAN : fin du déploiement opérationnel

Du 18 novembre 2015 au 16 mars 2016, le GAN a opéré à la fois depuis la Méditerranée orientale (MEDOR) et le Golfe arabo-persique (GAP) avec une activité opérationnelle marquée par sa participation aux campagnes aériennes contre Daech et la prise de commandement par le contre-amiral Crignola de la « composante porte-avions » de la coalition.

100 frappes contre Daech

Les équipages ont effectué près de 530 sorties aériennes - parfois jusqu’à 18 par jour lors des phases d’intensification de la coalition.

Ils ont en particulièrement été engagé dans les raids frappant les terroristes à Ramadi et Mossoul. Avec près de 100 frappes réalisées au cours de sa mission, le GAN a ainsi contribué, aux côtés des chasseurs de l’armée de l’air, à toucher Daech dans la profondeur de son dispositif, endommageant sa logistique et donc sa capacité à soutenir un combat de haute intensité. Plus d’une trentaine de missions ISR ont par ailleurs été réalisées, dont les dossiers de renseignement sont actuellement exploités par la coalition.

Derniers catapultages des SEM en opération

Le mercredi 16 mars 2016, les Super Etendard Modernisés (SEM) ont été catapultés une dernière fois depuis le porte-avions en Méditerranée — marquant ainsi la fin d’un engagement opérationnel de plus de 40 ans. Dans le cadre de l’opération Chammal, les équipages auront effectué 800 heures de vol  et frappé 32 objectifs terroristes en Irak et en Syrie.

BANDE SAHELO-SAHARIENNE (BSS) : BARKHANE

La situation sécuritaire dans la BSS est sous contrôle des forces partenaires et des forces internationales.

Les opérations conduites par Barkhane et les forces armées du G5 Sahel ont privé les GAT de leurs zones refuges et de leur liberté d’action.

Les terroristes ne disposent plus que de capacités militaires réduites. Ils sont dans un rapport de force défavorable et évitent le combat direct — se limitant à des actions asymétriques (tirs sur les emprises, utilisations d’engins explosifs) contre les forces maliennes et les forces internationales. Pour contrebalancer leur perte d’initiative sur le terrain, ils conduisent par ailleurs des actions terroristes dans le but de marquer les esprits. Dans ce contexte, les GAT restent une menace pesant sur la situation sécuritaire au moment où un processus politique important est en cours au Mali (accords de paix et de réconciliation).

BARKHANE : une logique permanente d’adaptation

La force Barkhane s’adapte en permanence pour faire face à l’évolution de la menace, mais aussi pour répondre aux besoins de nos partenaires du G5 Sahel et de la MINUSMA. Il s’agit de permettre aux pays partenaires de développer leur appareil sécuritaire ainsi que leur défense collective et de lutter contre les GAT.

Dans ce cadre, la force Barkhane agit en coordination et de façon complémentaire avec la MINUSMA.

Forte de 10 700 militaires, la composante militaire de la mission de l’ONU est déployée dans toutes les villes importantes, notamment à hauteur de la boucle du fleuve Niger. 20 militaires français y sont insérés dont le général de brigade Gomart qui est le chef d’état-major de la MINUSMA . Des officiers sont également présents dans les 3 états-majors de secteurs (au Nord à Kidal, à l’Est à Gao, et à l’Ouest à Tombouctou) où ils occupent des fonctions opérationnelles (renseignement, planification et conduite des opérations, logistique).

Ces dernières semaines, les activités de la force Barkhane ont été marquées par des opérations de contrôle de zone aux côtés de nos partenaires du G5 Sahel : l’opération GABI, entre le Burkina Faso et le Mali et l’opération OSSAU, dans le Gourma et dans la région d’Ansongo-Ménaka au Mali.

Ossau : appuyer les FAMa dans une opération de contrôle de zone

Depuis le 28 février 2016, 600 soldats français et plus de 200 soldats maliens sont engagés entre le Gourma et Ménaka dans une opération de contrôle de zone et de sécurisation.

La zone d’action s’étend sur près de 1 200 km². C’est la première fois que les forces armées maliennes planifient et conduisent une opération de cette importance, tant par les moyens engagés que par l’étendue géographique concernée.

Opération en cours : effort sur Menaka et Gossi

Afin d’appuyer les FAMa et de s’adapter au mieux à leurs besoins opérationnels, Barkhane a basculé des capacités depuis l’Est de son dispositif, mis sur pied un groupement tactique interarmes temporaire à dominante aéromobile, intégré des renforts spécialisés depuis la France (laboratoire contre IED, équipes de fouille opérationnelle…) ainsi qu’une compagnie d’infanterie de la base opérationnelle avancée des forces françaises de Côte d’Ivoire.

Toujours en cours, l’opération porte ses efforts sur Menaka et Gossi. Elle vise à interdire toute liberté de mouvement aux GAT. Les unités mènent des missions de reconnaissance et de contrôle de zone, que ce soit à pied et en véhicule, ou encore par moyens héliportés.

L’objectif consiste à mailler la zone, en étant imprévisible, tout en faisant effort sur les contacts avec la population et notamment les autorités locales.

Bilan hebdomadaire de l’engagement de la composante aérienne

Depuis le 17 février 2016, les équipages ont mené 219 sorties aériennes, dont 31 de chasse, 56 de ravitaillement et ISR, 132 de transport de troupes et de matériels.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense