Actualités des opérations en cours (Barkhane, Chammal, Sangaris, et des forces de souveraineté) du 17 décembre 2015
Proche et Moyen-Orient : Chammal
En Syrie, Daech est durement touché par les frappes de la coalition qui visent les capacités de commandement, de financement et de logistique. Si le groupe terroriste conserve une certaine liberté d’action, il reste sous la pression des forces locales aux marges de son sanctuaire.
En Irak, les forces poursuivent les opérations de reconquête de Ramadi avec le soutien aérien de la coalition. La ville a été piégée par Daech avec des engins explosifs, ce qui contraint les soldats irakiens à progresser lentement. Ils sont néanmoins parvenus à avancer jusqu’au centre-ville. Daech est en position défensive, menant un combat visant à infliger le maximum de pertes dans les rangs des forces irakiennes .
Au sol, les forces irakiennes bénéficient de l’appui de la coalition, avec près de 200 frappes en un mois.
À Baïji, les forces irakiennes consolident les positions acquises face aux combattants terroristes qui conservent une posture de défense ferme de leurs positions.
La coalition maintient un effort sur les zones clefs du terrain dans le Nord du pays —plus particulièrement entre Sinjar et Mossoul.
Dans ce contexte, depuis le 9 décembre 2015, les équipages français ont réalisé 54 sorties aériennes au-dessus des zones contrôlées par Daech en Irak et en Syrie, dont 45 sorties de bombardements en appui des troupes irakiennes au sol ou sur objectif planifié. De plus, 4 vols de recueil de renseignement et 5 sorties de ravitaillement ont été menés. Au total, 12 frappes ont détruit 22 objectifs tenus par Daech.
La force Chammal a ainsi réalisé 11 frappes d’appui au sol (close air support—CAS) concentrant ses efforts dans la région de Mossoul. En 48 heures, les équipages des Rafale Air et des Mirage 2000 ont ainsi effectué 4 frappes, dont 2 dans la seule journée du 9 décembre. 7 frappes ont également été réalisées dans les régions de Tall Afar, Sinjar, Falloujah, et Ramadi.
Le 15 décembre 2015, des Mirage 2000 et des Rafale de l’armée de l’air ont frappé un objectif planifié (deliberate) dans la région d’Al Qaim. Des bâtiments de commandement, d’entrainement et des dépôts logistique ont été détruits. Lors de ce raid, les missiles de croisière SCALP ont été utilisés pour la première fois depuis le lancement de l’opération Chammal.
BANDE SAHÉLO-SAHARIENNE (BSS) :
Cette semaine, la situation dans la Bande sahélo-saharienne (BSS) n’a pas connu d’évolution particulière.
La zone du Nord-Mali est sous contrôle, en dépit des actions de harcèlement des groupes armés terroristes contre les forces internationales.
Focus sur la stratégie sahélo-saharienne
La stratégie sahélo-saharienne de la France, dont Barkhane porte le volet militaire, est fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la BSS : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso.
A ce titre, depuis le lancement de l’opération Barkhane,
plus de 100 opérations ont été menées en liaison avec les forces partenaires.
Cette stratégie qui s’inscrit dans le temps long, constitue une priorité pour les armées françaises. Elle repose par ailleurs sur une logique de coordination avec les forces de la MINUSMA.
Opération conjointe transfrontalière
L’opération Lukcham conduite dans l’Ouest de la BSS du 6 au 19 décembre 2015, illustre une nouvelle fois ce travail de partenariat. Elle a impliqué les forces armées maliennes, mauritaniennes avec l’appui d’un détachement de Barkhane et de la MINUSMA.
Organisée, coordonnée et conduite par les forces armées maliennes et mauritaniennes, cette opération était centrée sur la région de la forêt de Ouagadougou, au Sud-Ouest de Tombouctou. Elle a essentiellement été marquée par des missions de reconnaissance de zone.
Bilan hebdomadaire des opérations aériennes
Entre le 9 et le 15 décembre 2015, 70 sorties aériennes ont réalisées par la force Barkhane : 18 sorties chasse, 22 sorties de ravitaillement/renseignement et 30 sorties dédiées au transport.
République centrafricaine
Si la situation sécuritaire demeure encore fragile, la République centrafricaine est désormais tournée vers les échéances électorales. Le 1er tour de l’élection présidentielle est prévu le 27 décembre 2015.
Le référendum qui s’est tenu samedi 12 et dimanche 13 décembre 2015 s’est globalement bien déroulé, puisque 70% des votants ont accédé aux bureaux de vote. Au total, 71 bureaux sur 80 étaient ouverts dans la capitale. Des pics de violence ont cependant été constatés dans la capitale, où ils ont rapidement été contrôlés par les forces de la MINUSCA, mais aussi en province, notamment au Nord-Est du pays, à Kaga-Bandoro et Ndélé.
Dans ce contexte, la force Sangaris, qui agit en tant que force de réserve, maintient sa posture de vigilance. A l’approche des élections, elle est en mesure d’adapter son dispositif en fonction de l’évolution de l’environnement sécuritaire.
Forces de souveraineté
Fort de 7 000 militaires, le dispositif des forces de souveraineté permet de contribuer à la sécurité de l’Outre Mer et d’assurer une présence dans des zones d’intérêts stratégiques.
Focus Guyane : l’opération Harpie
Du 9 octobre au 9 décembre 2015, près de 400 militaires des Forces armées en Guyane (FAG) et une soixantaine de gendarmes ont mené une opération baptisée Yawasisi dans la profondeur de la forêt amazonienne. Cette opération s’inscrivait dans le cadre de la mission Harpie de lutte contre l’orpaillage illégal.
Elle visait en priorité à :
1) détruire les sites d’orpaillage en privant les orpailleurs illégaux de leur outil de travail ;
2) perturber et rompre les flux logistiques qui leur permettent de survivre en forêt ;
3) les dissuader de demeurer sur zone.
Au bilan, sur les 400 chantiers répertoriés par le renseignement, plus de 250 ont été contrôlés. Lors de cette opération, 9 puits d’extraction primaire, une vingtaine de concasseurs et plus d’une centaine de motopompes et tables de levée ont été neutralisés.
La succession des actions menées au cours de l’année 2015 a permis de déstructurer la filière d’orpaillage illégal. Cette lutte qui, demande un engagement constant, est l’une des principales missions des FAG. Elle est menée conjointement avec les forces de l’ordre (Police aux frontières, Gendarmerie, Douane) sous l’autorité du préfet de région.
Focus théâtre Pacifique : mission Asie 2015
Une à deux fois par an la frégate de surveillance Vendémiaire effectue une campagne maritime de deux à trois mois sur une large zone, dont une partie est placée sous le commandement opérationnel de l’amiral commandant la zone pacifique (ALPACI). Du 20 octobre au 21 décembre 2015, le Vendémiaire s’est ainsi déployé en Asie du Sud-Est, dans le cadre d’une campagne maritime baptisée « Asie 2015 ».
Ce déploiement opérationnel illustre les 4 volets des missions confiées aux forces de souveraineté :
1) affirmer la présence opérationnelle française dans une zone d’intérêt stratégique (dans ce cas la zone Asie-Pacifique) ;
2) mettre en œuvre la coopération régionale ;
3) affirmer l’attachement de la France au principe de liberté de navigation ;
4) assurer la protection du territoire national et la souveraineté de nos espaces.
Forces de présence
Fort de 4 000 militaires, le dispositif des forces de présence s’appuie sur des bases en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire et Djibouti), ainsi qu’aux Emirats arabes unis.
Ce dispositif permet :
· de disposer de points d’appui logistiques et opérationnels permettant le déploiement rapide de forces dans une zone de crise ;
· d’entretenir les relations internationales militaires avec nos partenaires régionaux ;
· d’assurer la sécurité des intérêts et des ressortissants français à l’étranger.
Focus sur les FFCI : les forces françaises en Côte d’Ivoire
Du 17 au 25 décembre 2015 se dérouleront en Côte d’Ivoire des exercices amphibie conduits en partenariat avec les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). L’objectif est de renforcer les capacités d’action des FRCI en développant leur interopérabilité avec les forces françaises.
Ces exercices seront marqués par une interaction avec le BPC Mistral présent dans la zone dans le cadre de l’opération Corymbe. Depuis 1990, cette opération, qui se traduit par le déploiement quasi permanent de bateaux dans le golfe de Guinée, vise elle aussi à renforcer les capacités d’action des pays riverains dans les domaines de la sécurité et de la surveillance maritime.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense