Point de situation des opérations du 26 mai 2016
La situation militaire est restée globalement stable au cours de la semaine. Daech défend de façon discontinue les territoires conquis en 2014 pour sanctuariser ses points forts et ses axes logistiques.En Irak, les Forces de sécurité irakiennes (FSI) sont engagées dans près de neuf opérations militaires contre Daech. Elles conservent l’initiative tactique dans l’Anbar en remportant des succès face à Daech. Elles entament également la libération de nouvelles zones, malgré une forte résistance dans la vallée du Tigre.
Dans la vallée de l’Euphrate, la ville de Rutbah a été saisie par les forces irakiennes, dont l’ICTS, le jeudi 19 mai. A proximité des frontières jordanienne et syrienne, cette ville se situe sur un des axes permettant de relier l’Irak à la Jordanie et la Syrie. Elle servait de pôle logistique à Daech, notamment pour la fabrication d’IED. Cette victoire permet aux FSI de reporter leurs efforts sur la libération de la ville de Falloujah. Après avoir concentré leurs efforts sur l’encerclement de la ville, les autorités ont annoncé le lancement des opérations de reprise de la ville, actuellement tenue par le groupe terroriste. Les opérations seront appuyées par les forces aériennes de la coalition. La libération de la ville prendra du temps car Daech a eu le temps de piéger de nombreux ouvrages d’art et de poser des IED pour ralentir la progression des FSI.
Dans la vallée du Tigre, les forces irakiennes font face à un dispositif de défense complexe dans la région de Quayarah. Il s’agit pour Daech d’une zone vitale que l’organisation est prête à défendre fermement. Toute progression est ainsi rendue très lente. Les forces irakiennes privent Daech de toute possibilité de reprise de terrain. Elles mènent des opérations tactiques dans l’objectif d’isoler la ville de Mossoul. Actuellement en phase de montée en puissance, elles devraient entamer prochainement la reprise de ces territoires du Nord.
L’ensemble de ces opérations ne doivent pas masquer les actions menées par Daech. Privé de liberté d’action sur la ligne de front, le groupe terroriste perpétue des attentats dans la capitale irakienne. L’objectif est de terroriser la population et de pousser les autorités gouvernementales à dépourvoir leur ligne de front pour rapatrier des troupes dans la capitale. A ce jour, cette tactique ne produit pas l’effet escompté sur le gouvernement irakien.Globalement, la coalition poursuit son travail de fond qui consiste à frapper pour affaiblir Daech tout en renforçant les partenaires irakiens. Cette stratégie produit des résultats et les opérations dans l’Anbar démontrent que Daech, privé de l’initiative, avec des capacités financières réduites, des installations logistiques et militaires systématiquement détruites, est maintenant à la portée des acteurs locaux.
Activités de la force Chammal
Depuis le 18 mai 2016, les aéronefs de l’opération Chammal ont poursuivi leurs missions aériennes contre Daech, en réalisant 56 sorties dont 46 de bombardement et 9 de recueil de renseignement.
Elles ont permis la réalisation de 19 frappes, aboutissant à la destruction de 27 objectifs de Daech.
Cette semaine, la force Chammal a fait porter son effort sur l’appui des opérations terrestres dans les régions de Mossoul et de Fallujah.
Elle a en parallèle poursuivi son action visant à affaiblir les structures de l’organisation terroriste en conduisant deux frappes planifiées sur des objectifs d’importance.
17 frappes d’appui au sol ont été réalisées en Irak au cours de la semaine :
La force Chammal a réalisé des missions d’appui au sol en soutien des FSI, en portant leurs efforts sur les secteurs de Falloujah et Mossoul.
Les aéronefs français déployés sur la base aérienne projetée en Jordanie ont également participé entre le 13 et 19 mai 2016 à la libération de la ville de Rutbah, située dans la province d’Al-Anbar au sud-ouest de l’Irak.
2 frappes planifiées ont été conduites en Irak :
Le 21 mai, une patrouille de deux Mirage 2000D a réalisé un raid dans la région de Sinjar contre un site de production de véhicules blindés chargés d’explosifs. ➡️ Voir la vidéo
Le 22 mai, une patrouille de quatre Mirage 2000D a frappé à Falloujah un site de production d’armement et d’explosif. ➡️ Voir la vidéo
BANDE SAHELO-SAHARIENNE (BSS) : BARKHANE
La situation dans la bande sahélo-saharienne reste globalement calme.
Au Mali, la semaine a été marquée par l’attaque d’un convoi de la MINUSMA dans la région d’Aguelhok. Cette action témoigne de la volonté de certains groupes de décrédibiliser les forces internationales auprès de la population et ainsi de ralentir le processus de paix actuellement en cours.
Le 27 mai 2016, répondant à l’invitation de ses homologues, le général d’armée Pierre de Villiers, Chef d’état-major des armées, était à Bamako pour assister à la 5ème réunion des chefs d’état-major du “G5 Sahel”, instance au sein de laquelle les pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) coordonnent leurs efforts pour lutter contre le terrorisme.
Activités de la force Barkhane
Du 18 au 24 mai 2016, la composante aérienne de la force Barkhane a réalisé 74 sorties, dont 11 sorties Chasse, 16 sorties de recueil de renseignement et 47 sorties de transports.
Barkhane : agir au cœur des populations
Afin de priver les groupes armés terroristes de leur liberté d’action dans les zones reculées, la force Barkhane poursuit ses opérations. Actuellement, l’effort est porté sur le soutien aux populations.
Au Nord-Mali, dans une société complexe, aux logiques communautaires marquées, il importe pour les soldats d’être mieux acceptés par les habitants, mais aussi d’empêcher les Groupes armées terroristes (GAT) d’exercer une emprise sur eux.
Le maintien dans la durée des missions de contrôle de zone sont autant d’opportunités pour établir ce lien de confiance.
Suite aux manifestations du mois d’avril qui avaient généré d’importants troubles dans la ville de Kidal, la force a été à la rencontre des responsables d’associations pour expliquer son action et réfléchir à des projets de coopération civilo-militaire. Ces derniers pourront être rapidement mis en œuvre afin de soutenir la population dans plusieurs domaines, notamment la santé et l’éducation.
Dans ce cadre, le sous-groupement d’infanterie a procédé le 20 mai 2016 à la distribution de kits scolaires et de vêtements aux écoliers du complexe scolaire Baye Ag Mahaha, en plein cœur de la ville de Kidal. Cette distribution a été saluée par les habitants et les autorités locales. Ce type d’action contribue à renforcer la confiance entre les habitants et les soldats français.
MÉDITERRANÉE CENTRALE :
OPÉRATION DE RECHERCHE DU VOL MS 804
Le 19 mai 2016, un avion A320 de la compagnie EgyptAir a disparu en cours de vol entre Paris et Le Caire.
Le jour même conformément à la décision du Président de la République, les armées ont mobilisé, rapidement et sans préavis, un panel de moyens complémentaires et adaptés en mer Méditerranée afin de procéder aux recherches de cet avion.
Depuis une semaine, la Marine Nationale participe aux opérations de recherche coordonnées par les autorités égyptiennes via le Joint Rescue Coordination Center du Caire.
Dès le 19 mai, un Falcon 50, alors en vol au profit de l’opération EUNAVFOR MED/SOPHIA, a effectué une première mission de surveillance maritime de près de 6 heures pour tenter de détecter des débris dans une zone possible du crash. Le 20 mai, un Atlantique2 a relevé le Falcon 50 pour prendre à sa charge les missions quasi quotidiennes de surveillance maritime.
Le même jour, l’aviso Enseigne de Vaisseau Jacoubet quittait la rade de Toulon pour rejoindre la zone de recherche qu’il a atteinte le 23 mai dans la matinée. S’il dispose de systèmes pour détecter les signaux acoustiques des enregistreurs de vol, sa mission première est la localisation et la récupération des débris du crash.
Le Commandement interarmées de l’espace (CIE) a également été mis a contribution.
Il a programmé les satellites d’observation COSMOSKYMED (radar), Helios (Image) et Pleiade (image) pour préciser la zone de recherche. Ils ont détecté quelques débris également repérés par les moyens aériens.
Des simulations numériques permettant de modéliser la dérive de débris sont utilisées pour entretenir les zones de recherche et maximiser les probabilités de retrouver les débris.
Ces actions se rapprochent des missions quotidiennes du CIE qui contribue à la surveillance des zones économiques exclusives (ZEE) de la France.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense