Point de situation des opérations du 24 mars 2016
TERRITOIRE NATIONAL : SENTINELLE
A la suite des attentats terroristes du 22 mars 2016 à Bruxelles, les autorités françaises ont décidé, entre autres, de renforcer la surveillance des lieux recevant du public, ainsi que les plateformes de transport. En réponse aux demandes des pouvoirs publics, la force Sentinelle s’est redéployée pour porter un effort particulier sur les gares et les aéroports.
En soutien des forces de sécurités intérieures, l’opération Sentinelle assure la protection de près de 1 400 sites, dont 36 gares et 13 aéroports. D’autres moyens de transport font également l’objet d’une vigilance accrue de la part des militaires, comme des stations du RER, des stations de Métro à Paris comme à Marseille, et le site d’EUROTUNNEL.
Ainsi, comme l’a rappelé le général d’armée Pierre de Villiers, « les armées restent plus que jamais mobilisées pour s’opposer à la menace des terroristes ».
LEVANT : CHAMMAL
Au Levant, les opérations coordonnées des forces locales et de la coalition ont entrainé un recul de Daech sur tous les fronts—à la fois en Irak et en Syrie. Daech est sous la pression des forces irakiennes qu’il cherche à ralentir par des actions de harcèlement.
En Irak : confrontée aux actions de la coalition, l’organisation terroriste adopte une posture défensive, en particulier dans la région de Mossoul.
Plus au Sud, elle tente des attaques contre des sites pétroliers dans la région de Baiji, attaques repoussées par les forces irakiennes.
Dans la vallée de l’Euphrate, Daech recule devant la progression des forces irakiennes entre Hit et Falloujah.
En Syrie : depuis plusieurs semaines, les terroristes perdent du terrain sur les différents fronts. La coalition OIR rapporte ainsi que les forces locales ont libéré Tishreen, Kobane et Tal Abyad. Dans le Nord Est du pays, elles continuent de progresser dans la province d’Hasakah où elles ont repris la ville de Shaddadi et avancent vers la ville de Raqqah.
Efforts de la coalition en Irak
Dans l’Anbar, entre Hit et Haditah, la coalition appuie la progression des forces irakiennes en réduisant les capacités des combattants terroristes. Son action vise également à appuyer les forces au sol pour conserver les territoires libérés et les villes reconquises (comme Ramadi).
Sur le front Nord, la coalition tient Daech sous pression avec un double objectif : affaiblir le système défensif autour de Mossoul et couper les lignes de ravitaillement des terroristes.
Certains chiffres (sources OIR) permettent d’illustrer les effets produits sur le terrain par les opérations de la coalition : près de 7 000 positions de tir, 6 000 bâtiments, 500 véhicules et 1 300 sites de production de pétrole ont été détruits en Irak et en Syrie depuis 2014. Au total, 22 779 objectifs de Daech détruits.
Chammal : destruction de deux centres de commandement terroristes en Irak
L’action de la France s’inscrit dans l’effort de la coalition à travers l’engagement des chasseurs de l’armée de l’air dans les missions de bombardement et de recueil de renseignements, mais aussi à travers la poursuite du programme de formation des forces irakiennes.
Depuis le 16 mars 2016, la force Chammal a réalisé 73 sorties aériennes au-dessus de l’Irak et de la Syrie, dont 65 de bombardement et 8 de recueil de renseignements. Au total, 15 frappes ont permis de détruire 19 objectifs de Daech. La semaine a été marquée par 2 opérations planifiées de bombardement conduites en coalition. Elles ont abouti à la destruction de 2 centres de commandement en Irak, à Hit et Mossoul. Ces frappes affaiblissent les capacités militaires des terroristes. En parallèle les chasseurs français poursuivent leur mission d’appui des forces irakiennes. Ils ont été particulièrement engagés le 21 mars, dans la région de Hit, en menant en quelques heures 5 frappes en appui des troupes engagées au sol.
OCEAN INDIEN : CONTRE TERRORISME
Le 20 mars 2016, la Frégate multi-missions (FREMM) Provence a effectué une importante saisie d’armes sur un boutre au large de l’île de Socotra dans le Nord de l’océan Indien. Cette opération a été menée au sein de la « combined task force 150 » (CTF 150) dans laquelle la FREMM est engagée depuis le 17 mars.
Exercer une pression sur les flux logistiques terroristes
La fouille de l’embarcation a permis de découvrir des fusils de précision, des mitrailleuses, des roquettes antichars, ainsi que plusieurs centaines de fusils d’assaut de type AK47. Cette cargaison d’armes était cachée sous plusieurs tonnes de filets de pêche. L’armement a été saisi en vertu de la résolution 2182 du conseil de sécurité des Nations-Unis qui interdit le trafic d’armes vers la Somalie, où transitait vraisemblablement le boutre sur lequel ont été saisies les armes.
BANDE SAHELO-SAHARIENNE : BARKHANE
Dans la BSS, la situation est restée calme.
Au Mali, la semaine a été marquée par une attaque conduite le 21 mars 2016 à Bamoko, où deux individus ont ouvert le feu sur l’hôtel dans lequel résident les membres de l’opération EUTM MALI. Cette attaque a rapidement été déjouée. Les forces locales sont intervenues et les attaquants ont été mis hors de combat. Le personnel de la mission européenne, parmi lesquels se trouvent 12 militaires français, a pu reprendre son activité de formation et de conseil dès le lendemain.
Coopération transfrontalière accrue
La force Barkhane poursuit ses actions de coopération transfrontalière avec les partenaires du G5 Sahel et Barkhane. Trois opérations ont ainsi été réalisées au cours de la semaine. De nature et de durées très différentes, elles ont cependant pour même objectif de réduire la liberté d’action des terroristes.
Au Mali, l’opération OSSAU, est toujours en cours dans le Gourma et dans la région d’Ansongo-Ménaka. Elle permet aux forces maliennes de sécuriser la zone et de rassurer la population.
Au Nord-Niger, l’opération MONTVERT a été menée du 10 au 23 mars 2016 dans la région d’Aguelal où les forces nigériennes et françaises ont conduit des actions visant à interdire les flux logistiques des terroristes.
A la frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le détachement de liaison et d’appui opérationnel (DLAO) d’Ansongo a appuyé les forces maliennes et nigériennes du 7 au 25 mars 2016. L’opération LABASTIDE avait pour objectif d’escorter une mission humanitaire engagée dans le développement de projets locaux.
Les équipages de la force Barkhane ont poursuivi leurs missions aériennes en réalisant 45 sorties depuis le 16 mars 2016. Au total, ils ont mené 10 sorties chasse, 14 de recueil de renseignement et de ravitaillement, 21 de transport de troupes et de matériels sur l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : SANGARIS
La situation sécuritaire est toujours très calme à Bangui comme en province. La sécurisation du second tour des élections législatives et l’investiture de M.Touadéra font l’objet d’une planification conduite par la MINUSCA.
THEATRE MEDITERRANNEE
Les forces armées françaises sont partie prenante des différentes opérations navales visant à faire face au phénomène d’immigration clandestine sur lequel prospèrent de nombreux réseaux mafieux ou terroristes. Elles y participent activement en fournissant des capacités et des moyens permettant d’opérer dans un large spectre de missions.
FRONTEX : opération Triton
Depuis le 20 mars 2016, le patrouilleur de haute mer Enseigne de Vaisseau Jacoubet est déployé dans la zone d’opération de Triton entre le sud de Malte et le sud de l’Italie. Sa mission consiste à surveiller les flux migratoires en direction de l’Italie et des côtés européennes.
EUNAVFOR MED
Depuis le mois de juin 2015, les armées mettent des moyens à disposition de l’opération EUNAVFORMED, dont « le numéro 2 » est le contre-amiral français Humeau. Elle vise à démanteler les réseaux de passeurs et de trafiquants d’êtres humains. Une dizaine de militaires français sont insérés au sein des états-majors opératif et tactique et des vols de Falcon 50 sont régulièrement réalisés.
SNMG2
Depuis le 13 mars 2016, l’aviso Commandant Bouan opère en mer Egée dans une mission de surveillance maritime menée par l’OTAN. Le Standing NATO Maritime Groupe 2 est déployé dans les eaux internationales et les eaux territoriales Grecques et Turques afin de fournir du renseignement sur la situation maritime à l’agence européenne FRONTEX et aux garde-côtes grecs et turcs.
LIBAN : DAMAN
Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral a contribué à la relève de l’opération Daman avec deux manœuvres amphibies, le 16 mars à Beyrouth et le 18 mars à Naqoura au Liban.
Relève par BPC : une puissante capacité de projection
Près de 450 militaires et 27 tonnes de fret ont été transportés. Le BPC est revenu à Toulon le 23 mars, avec une partie du contingent quittant, dont les troupes ont ensuite rejoint leurs garnisons respectives.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense