Proche et Moyen-Orient : Chammal
En Syrie comme en Irak, Daech reste sur une posture défensive. Les tentatives de contre-attaque lancées en Irak par le groupe terroriste, en particulier à Baiji et à Tikrit, ont été déjouées par les forces irakiennes.
La coalition poursuit sa stratégie d’appui aux forces au sol en Irak et de frappes dans la profondeur du dispositif de Daech en Syrie.
2015 : l’apport de la contribution française à l’opération Inherent Resolve
En 2015, la contribution française aux opérations aériennes de la coalition s’est traduite par 348 frappes en Irak et 14 en Syrie – contribuant ainsi à réduire les capacités militaires et les moyens financiers de l’organisation. Elle a appuyé constamment les opérations offensives des troupes locales engagées au sol contre les combattants terroristes.
Focus sur la situation en Irak
Les forces irakiennes et la coalition portent leurs efforts sur les régions de Mossoul et de l’Ambar.
A Mossoul, la coalition poursuit les frappes visant à neutraliser et détruire les capacités militaires des terroristes – notamment les centres de commandement, de télécommunications, les dépôts logistiques opérationnels (armement, munitions).
A Ramadi, les soldats irakiens continuent leur lente progression dans la ville. L’avancée est rendue difficile par les nombreux pièges à base d’engins explosifs déposés par Daech.
Les forces irakiennes sont par ailleurs engagées dans des opérations dans l’Ambar – en particulier autour des villes d’Hadithah, d’Hit et de Falloujah. La conquête de ces zones devrait permettre de couper les flux d’approvisionnement en armement de Daech ; d’interdire les renforts en combattants et de réduire la liberté de mouvement du groupe terroriste sur l’axe Bagdad—Raqqah.
3 500 militaires français sont engagés dans cette opération de lutte contre Daech. La force Chammal est présente sur les deux volets d’effort de la coalition : campagne aérienne et formation de l’armée irakienne.
Missions de formation et de conseil : Task Forces Monsabert et Narvik
La mission de formation et de conseil constitue un des deux volets de l’engagement militaire français au Levant. L’objectif est de permettre aux forces terrestres irakiennes de se réapproprier les techniques de combat leur permettant de reprendre l’offensive pour rétablir l’intégrité territoriale de l’Irak.
A Bagdad, ce volet repose sur deux composantes dont l’action est complémentaire :
La TF Monsabert : participer au programme de la coalition « advise and assist »
Dans le cadre du programme « advise and assist », les militaires français conseillent les cadres de la 6e division d’infanterie irakienne (DAA6) dans leurs travaux de planification des opérations. La formation porte essentiellement sur les domaines, du renseignement, de l’emploi des appuis (démineurs, artillerie, etc.) et de la coordination aéroterrestre.
Le détachement des militaires français agissant au profit de la DAA6 a pris le nom de Task Force (TF) « Monsabert ».
TF Narvik : 53% des commandos de l’ICTS formés par les forces françaises
La composante « instruction opérationnelle » agit au profit des soldats de l’Iraqi Counter Terrorism Services (ICTS). Baptisé « TF Narvik », le détachement français dispense une instruction générale et spécialisée dans les domaines du combat en zones urbaines, du combat d’infanterie, de la lutte contre les engins explosifs et du sauvetage au combat.
53% des commandos irakiens de l’ICTS ont été formés par les forces françaises. Aujourd’hui déployés dans Baiji et Ramadi, ces soldats mettent en œuvre les techniques dispensés par les militaires français.
Intensification de la campagne aérienne
En 2015, les aéronefs français ont effectué 2 336 sorties aériennes dont 20% consacrées aux vols de renseignement.
Du 20 au 26 janvier 2016, 54 sorties aériennes ont été réalisées au-dessus des zones contrôlées par l’organisation terroriste en Irak et en Syrie, dont 45 sorties pour des missions de bombardement en appui direct des troupes irakiennes au sol et 4 sorties pour des missions de recueil de renseignement.
Au cours de la semaine, les équipages de la force Chammal ont conduit 18 frappes et détruit 34 objectifs de Daech.
La force Chammal a concentré ses efforts sur les missions d’appui au sol dans la région de Mossoul. Le 25 janvier, des Mirage 2000 et des Rafale ont ainsi frappé un site occupé par Daech au Nord de Mossoul servant de dépôt de munitions, de stockage d’armement et de centre de commandement.
La force Chammal a également poursuivi son appui des forces irakiennes dans le secteur de Ramadi, où les opérations de contrôle de la ville se poursuivent. Au total, 17 frappes d’appui au sol ont été réalisées au cours de la semaine.
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Bande sahelo-saharienne (BSS) : Barkhane
En BSS, la situation est restée calme au cours de la semaine.
La force Barkhane a poursuivi ses missions visant simultanément à lutter contre les groupes armés terroristes (GAT) et à renforcer les capacités d’action des forces partenaires du G5 Sahel.
Cette semaine, les aéronefs de la force Barkhane ont réalisé 54 sorties, dont 11 de chasse, 15 de ravitaillement et de renseignement et 28 de transport.
ARADOU : renforcer les capacités des forces armées nigériennes (les FAN) pour lutter contre les GAT
La semaine a été marquée par la poursuite et la fin de l’opération ARADOU conduite dans les régions de l’Aïr et du Ténéré au Nord Niger.
D’une durée totale de 3 semaines, cette opération de contrôle de zone a mobilisé près de 400 militaires nigériens (FAN) et français. Les capacités aériennes de la force Barkhane ont par ailleurs été mises à disposition des FAN : moyens ISR et appui-feu.
Cette opération avait pour principal objectif de perturber les flux logistiques des GAT afin d’entraver leur liberté d’action.
Au bilan, cette opération aura permis d’intercepter 6 pick-up et de saisir de l’armement et des munitions.
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République centrafricaine (RCA) : Sangaris
En province et à Bangui, la situation sécuritaire reste globalement calme.
Cette semaine, à l’approche de l’annonce officielle du résultat du 1er tour de l’élection présidentielle, les forces françaises ont apporté leur appui à la force des Nations-Unies (la MINUSCA) dans Bangui. La force Sangaris a ainsi réalisé plusieurs patrouilles dans la ville et conduit des missions de reconnaissance avec les hélicoptères TIGRE.
Le 25 janvier, l’annonce des résultats définitifs du 1er tour de l’élection présidentielle n’a pas entraîné d’incident.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense