Chammal : les pompiers de l’air, 3 minutes pour intervenir

La présence des hommes et des femmes du feu est un prérequis indispensable à toute activité aérienne et à la sécurité des militaires sur la base aérienne projetée. « Dès que la piste est ouverte, nous devons être capables d’intervenir, de jour comme de nuit, en moins de 3 minutes », explique le capitaine Fouad, commandant du DETSIS, qui réalise sa première opération extérieure. « Mon équipe est chargée d’assurer la sécurité de tous les aéronefs qui opèrent sur la BAP, du Rafale armé à l’A400M ou des aéronefs de nos alliés, et ce durant les phases de décollage et d’atterrissage. Nous entretenons également une étroite collaboration avec nos hôtes jordaniens avec qui nous réalisons régulièrement des exercices conjoints sur les aéronefs de la plateforme, ainsi qu’avec l’équipe médicale du contingent français déployé sur la BAP ».

Sur la plateforme, les pompiers sont équipés de protections individuelles spéciales et de « véhicules mousse aérodrome ». À toute heure du jour et de la nuit, ils doivent être en mesure de lutter contre des feux de carburéacteur pouvant atteindre des températures supérieures à 1000°C. « Au début de chaque prise de garde, je contrôle les camions et le matériel. Je passe également en revue l’équipement de mes pompiers », poursuit l’adjudant Guillaume, chef des secours, engagé pour la quatrième fois en opération extérieure. « Toute déchirure sur un textile peut en effet occasionner des brûlures très graves lors d’interventions incendie ».

Vérification et entretien des extincteurs, contrôle des détecteurs de fumée dans les lieux communs, le personnel du DETSIS assure également la sécurité incendie sur la base aérienne et en particulier sur la zone d’hébergement. Il dispose pour cela en permanence d’un camion-citerne pour intervenir rapidement au plus près du danger.

Déployée en milieu désertique, dans des conditions de chaleur et de vent difficiles, l’équipe des pompiers de l’air doit s’adapter au terrain, être endurante et réactive pour sécuriser les Rafale. « J’ai la chance d’être avec une bonne équipe qui partage l’expérience et les valeurs de cohésion. C’est une fierté pour moi d’être engagé sur la BAP. Je me sens utile à ceux qui vont au combat », conclut le caporal Thomas qui réalise, à 22 ans, sa première opération extérieure.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.