Opérations
Une base aérienne ne peut pas fonctionner en totale autonomie. Régulièrement, les services doivent s’approvisionner en produits de diverses natures. Dans une logique d’efficacité, les achats sont regroupés et effectués par un service unique au sein duquel officie un « acheteur ». En opération extérieure, pas de dérogation à la règle mais quelques différences par rapport à la métropole.
Réalisant sa huitième opération extérieure, l’adjudant-chef Pascal est déployé depuis quelques mois sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant en qualité d’acheteur au sein du détachement mixte du commissariat (DMC). Son rôle est de répondre aux sollicitations des différentes unités afin de satisfaire leurs besoins en matière d’achat.
Une mission d’achat s’effectue en plusieurs étapes. Pour commencer, les unités établissent une fiche d’expression de besoin. « A partir de ce moment-là, je commence à chercher le produit en local ou en métropole si besoin. J’active mes différents réseaux pour le trouver. Je traite principalement par Internet et par téléphone avec mes correspondants locaux. Je demande un chiffrage ainsi que la disponibilité moyenne du produit », indique l’adjudant-chef Pascal. A l’issue de cette recherche, cette fiche est envoyée au commissaire, en charge de la valider ou de la refuser. Pascal prépare ensuite la mission ; il établit sa shopping list, perçoit un mandat auprès du trésorier puis se rend en ville.
Il quitte la BAP pour se rendre à Amman, la capitale de la Jordanie, afin de faire la tournée des fournisseurs. « Nous avons une quinzaine de fournisseurs avec lesquels nous traitons régulièrement. Si le produit n’est pas en stock, ils s’attachent à le rechercher et le commander afin qu’il soit disponible lors de mon prochain passage. Ils répondent parfaitement à nos exigences en nous proposant des produits de qualité, avec une disponibilité quasi immédiate et en pratiquant un tarif privilégié. Par ailleurs, la confidentialité est un aspect très important pour nous que le fournisseur se doit de respecter.» A 10h30, il arrive à l’ambassade de France afin d’assurer une liaison logistique, pour récupérer les colis arrivant d’Irak, et procéder aux formalités administratives. Il commence ensuite alors sa tournée. « Lors de chaque sortie, j’effectue les achats demandées mais également des achats d’opportunité. Cela signifie que je dois m’assurer de l’état du stock des produits élémentaires disponibles sur la BAP avant de partir et le compléter à nouveau si nécessaire ». Le lendemain, l’adjudant-chef livrera les produits aux différentes unités. Suivra le traitement financier des achats effectués, notamment la comptabilité relative aux factures afin que les dépenses, réalisées sur le fonds de roulement de la trésorerie militaire de l’opération Chammal, puissent être comptabilisées et faire l’objet d’un recomplètement.
Effectuant deux à trois liaisons par semaine, l’adjudant-chef Pascal aura parcouru plus 16 000 kilomètres pendant la totalité de son mandat, apportant ainsi un soutien permanent et efficace aux unités stationnées sur la BAP.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
