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Chammal : le ravitaillement en vol, une exigence de tous les instants

Mise à jour  : 12/01/2017

Les missions d’appui et de frappes en profondeur menées par les Rafale au-dessus de l’Irak et de la Syrie imposent de ravitailler en vol pour une efficacité accrue. Vecteurs à haute valeur ajoutée pour la coalition, les ravitailleurs des alliés sont la clef de voute des opérations aériennes conduites par la coalition au Levant.

Pour les équipages, cette phase de pilotage exigeante demande une attention extrême, la moindre erreur ou panne mécanique pouvant mettre fin à la mission ou conduire à un déroutement des appareils. Témoignage du capitaine « Lolo », pilote de Rafale, qui a plus de 30 ravitaillements en vol à son actif dans le cadre de l’opération Chammal.

« Grâce à des équipements perfectionnés comme un radar à balayage électronique, une L16 (liaison de données tactiques au standard OTAN), un capteur OSF (Optronique Secteur Frontal) et un système d’interrogation IFF durci (reconnaissance des avions alliés et ennemis), l’avionique  de nos Rafale nous permet de trouver aisément l’avion ravitailleur appelé « tanker » qui vient nous réapprovisionner en carburant. » La poussée[1] des deux réacteurs du Rafale offre ce que l’on appelle de « la marge au gaz »  compensant son alourdissement en cours d’un ravitaillement souvent réalisé en haute altitude et en configuration lourde en raison des nombreuses munitions emportées.

Au-delà de la gestion de mission en langue anglaise avec les centres de commandement et de contrôle (C2) et lors des passes de tir, le ravitaillement reste une des phases complexes de la mission pour des pilotes déjà concentrés depuis plusieurs heures de vol. « Ce fameux contact avec « le panier » permet d’abreuver notre monture afin de réaliser des vols de cinq à sept heures à chaque sortie». Sur ce théâtre d’opération, sans ravitaillement, la capacité de vol d’un Rafale serait d’environ deux heures ce qui en réduirait l’efficacité.

« Par ailleurs, l’alternance entre les différents types de ravitailleurs (KC135, MRTT, B767, KC10 …) nous demande d’adapter notre approche vers le panier, qu’il soit sur tuyau souple en bout d’ailes ou en point central dans le sillage du ravitailleur. L’environnement peut aussi nous rendre la tâche encore plus ardue : un ravitaillement de nuit, dans les nuages ou avec des turbulences. 

Conscients de l’exercice périlleux, les échanges radios avec les équipages des tankers américains sont toujours chaleureux comme au cours de cette nuit de Noël où ils nous demandaient si nous avions croisé par hasard leur « Santa Claus » dans le ciel étoilé d’Irak et de Syrie !»

Lancée depuis le 19 septembre 2014, « Chammal » est le nom donné à l’opération française au sein de l’opération Inherent Resolve. Elle mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes (Task Force Narvik et Monsabert) et un pilier «  appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et frapper en profondeur les capacités militaires du groupe terroriste (TF Wagram).

[1] Force de propulsion fournie par les moteurs et qui permet, tant elle est importante pour le Rafale, de décoller en configuration lourde y compris par temps très chaud ou à la verticale en configuration légère.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense