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EAP : dans la peau d’un maître-chien parachutiste de l’air

Mise à jour  : 10/08/2018

Âgé de seulement 24 ans et diplômé d’un BTS commerce international et d’une licence management des organisations, c’est à 21 ans que le sergent Quentin a choisi de s’engager dans l’armée de l’air en tant que maître-chien parachutiste de l’air au sein du Commando parachutiste de l’air n°20 : « J’avais soif d’aventures et je voulais travailler dans un milieu qui sortait de l’ordinaire et qui me ferait vibrer. En me renseignant auprès d’un Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA), j’ai découvert la spécialité de maître-chien », raconte-t-il. Il réalise aujourd’hui sa première mission en opération extérieure dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing, en Estonie.

Là-bas, il effectue des entraînements avec Lazar, son chien, conjointement avec les Estoniens dans le but d’un partage des savoir-faire entre les maîtres-chiens parachutistes de l’air français et maîtres-chiens d’une unité d’intervention de la police estonienne. Ils ont ainsi réalisé une séance portant sur l’intervention et la détection d’individus avec l’emploi de chiens d’intervention et de chiens de recherche d’explosifs.

« Pendant la matinée, on a travaillé sur de la recherche dans un bâtiment : un individu isolé s’est caché dans un bâtiment dans le noir », explique le sergent Quentin. L’objectif était alors que les chiens retrouvent l’individu grâce à leurs sens et surtout, qu’ils préviennent leurs maîtres. L’après-midi, les chiens se sont initiés à la recherche de matières explosives : « le chien apprenait les bases de l’explosif, c’est-à-dire qu’il devait s’intéresser et prendre connaissance des molécules de l’explosif, par un système d’association molécules explosives-jouet ». Une séance qui demande beaucoup de répétitions pour que le chien puisse comprendre cette association.

La journée s’est terminée par une séance de recherche d’individu et de mordant en deux exercices. Dans un premier temps, les chiens ont été confrontés à une séance de recherche-mordant « classique » : « On envoie le chien dans le bâtiment. Le « malfaiteur » se cache et dès que le chien le trouve, il a le droit de l’attaquer car il est en costume d’attaque ». Mais plus la séance avance, plus elle se complexifie. Le chien n’entre pas seulement par une porte principale, mais aussi par une fenêtre, par exemple. Des scénarii toujours différents, qui apprennent au chien à intervenir sur n’importe quel type de situation : c’est ce qu’on appelle le déconditionnement.

Cette séance d’échanges franco-estonienne fut aussi riche d’apprentissages pour Lazar que pour son maître, ce notamment grâce aux retours d’expériences apportés par le maître-chien estonien, dont le chien a déjà réalisé 15 mordants réels.

Depuis 2004, l’OTAN effectue des missions de police du ciel au-dessus des États baltes. La France y contribue de façon régulière dans le cadre de Baltic Air Policing (BAP). Cette mission de l’OTAN, réalisée traditionnellement depuis la Lituanie (base de Šiauliai), a été complétée par l’adoption des mesures d’assurance lors du sommet du Pays de Galle (2014). Depuis cette date, les missions eAP (enhanced Air Policing) sont réalisées depuis l’Estonie (Ämari) et la Pologne (Malbork). Engagée dans la mission Enhanced Air Policing depuis avril 2018, 100 militaires de l’armée de l’air assurent des missions de surveillance, contrôle et identification et 4 avions de chasse Mirage 2000-5 ont été déployés.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense