Depuis le 8 octobre 2015, le lieutenant Amélie est projeté au Liban pour un mandat de six mois. Il s’agit de sa première opération extérieure. Elle est officier ressources humaines au sein de l’Etat-major non-permanent de la brigade alpine franco-italienne (EMNPBAFI) qui arme l’état-major du secteur ouest de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
Intégrée à une équipe internationale, elle travaille en collaboration avec les militaires italiens, ghanéens et malaysiens. Elle manage une équipe civile de dix interprètes libanais qui facilitent les actions civilo-militaires menées par l’ONU au profit de la population locale. « L’une des principales richesses de cette mission est que l’on est amené à travailler avec tous les contingents étrangers présents sur le secteur ouest, soit plus de 13 nations. Au quotidien je suis en contact permanent avec les Italiens, les Ghanéens, les Malaisiens et bien évidemment les Libanais. Parler anglais est un impératif mais il faut surtout savoir s’adapter aux différentes cultures et faire preuve de diplomatie, notamment lorsque l’on se retrouve à la tête d’une équipe de dix hommes libanais ! La rigueur et l’ouverture d’esprit sont des facteurs essentiels à ce niveau de collaboration internationale ; ils permettent de travailler efficacement tout en apprenant à mieux comprendre l’autre ».
Le lieutenant Amélie se charge également de l’organisation des évènements sportifs et culturels pour l’ensemble des casques bleus du secteur ouest de la FINUL et s’occupe de la partie chancellerie (remise de médailles, récompenses, évaluation).
Face à la situation sécuritaire, elle souligne l’importance de la présence française et onusienne. « Je ne ressens pas de danger imminent comme il peut exister sur certains théâtres d’opération, mais la situation géopolitique et sécuritaire au Liban est tellement complexe que l’on comprend les tensions qui y règnent et l’importance de la présence des forces de l’ONU le long de la Blue Line [frontière onusienne séparant le Liban et Israël]. »
C’est donc une expérience professionnelle et personnelle globalement positive que le lieutenant Amélie présente : « C’est une expérience inédite et très enrichissante sur un plan culturel et professionnel. Sur le plan personnel aussi car il n’est pas forcément évident de vivre en collectivité durant six mois sur un camp sans avoir vraiment la possibilité de sortir ou de se changer les idées. La nécessité de s’évader se fait parfois ressentir mais l’esprit de camaraderie et de solidarité qui règne au sein du groupe permet de garder le moral. »
En France, le lieutenant Amélie est basé à l’école militaire de haute-montagne, à Chamonix, et occupe depuis 2013 le poste de responsable des ressources humaines. Entrée en service en 2011 comme officier sous-contrat spécialisé, elle a initialement servi au groupement de soutien de la base de défense de la zone sud-ouest.
La création de l’EMNPBAFI – ou non standing bi-national brigade command– s’appuie sur un accord bilatéral entre la France et l’Italie signé en septembre 2013. Les deux brigades désignées sont la 27eBrigade d’infanterie de montagne et la brigata alpina Taurinense.Le but de ces échanges est de renforcer la coopération militaire européenne dans le cadre d’une intervention à l’étranger.
Présente depuis 1978 au Liban, la France est l’un des principaux pays contributeurs de la FINUL, avec près de 900 soldats déployés en permanence. La grande majorité d’entre eux arme la FCR qui est directement placée sous les ordres du général commandant la FINUL et est en mesure d’agir au profit de tous les contingents déployés sur l’ensemble de la zone d’action, dans le cadre de la résolution 1701. Le volet naval de cette mission comporte en permanence plusieurs frégates déployées en force constituée (la Task Force 448). Leur mission : surveiller les approches maritimes du Liban et empêcher l’introduction d’armes par la mer.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense