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16/12/08 - Liban : la frégate de Grasse, nouveau bâtiment amiral de la TF 448

Mise à jour  : 28/06/2010

Le samedi 6 décembre 2008, dans le port de Beyrouth, la frégate anti sous-marine de Grasse est devenue pour une durée de trois mois le bâtiment amiral de la Task Force 448 en remplacement du BCR Somme. C'est la première fois que cette frégate sert sous mandat ONU.

Le de Grasse, dont l'équipage est constitué de 293 marins dont 19 femmes, est parti de Brest le 24 novembre dernier. Il héberge un état-major multinational commandé par le contre-amiral Jean-Louis Kérignard et composé d'officiers de nationalité française, italienne, allemande, espagnole, portugaise, grecque et turque.

Le bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme est reparti vers la France après trois mois de présence au large du Liban. En plus d'avoir été le bâtiment amiral de la composante maritime de la FINUL, le BCR Somme, en tant que pétrolier a également effectué plus de 40 ravitaillements à la mer sur zone.

La Task Force 448, qui agit au large des côtes libanaises en application des résolutions 1701, 1773 et 1832 du Conseil de sécurité de l'ONU, est la composante maritime de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Cette force multinationale, comprend une douzaine de bâtiments : les frégates Salamis (Grèce), Gokcéada (Turquie), De Grasse et Germinal (France), les corvettes Commandante Foscari (Italie) et Infanta Cristina (Espagne), les patrouilleurs Hermelin et Dachs (Allemagne) et DeGiannis (Grèce) ainsi que le bâtiment de soutien allemand Elbe.

Interview du Capitaine de corvette Grall - N3 ACOS de la TF 448.

Vous avez été chargé de la préparation du nouvel EM. Comment cela s'est-il passé, avez-vous rencontré des difficultés ?

Cette préparation était constituée de deux volets : l'un organique, traitant essentiellement de l'installation de l'état-major à bord de la frégate « De Grasse », l'autre opérationnel. Le volet technique n'a présenté aucune difficulté majeure : les frégates type F-67, déployées à plusieurs reprises comme « flagship » de la Task Force 150 en océan Indien, disposent de capacités d'accueil d'un état-major tout à fait adaptées.
La préparation opérationnelle a été particulièrement intéressante, la grande majorité du personnel de l'état-major de relève, officiers de la coalition compris, ayant pu embarquer lors du passage à quai du « De Grasse » à Toulon. Nous avons ainsi pu profiter du transit vers la zone d'opération pour établir et roder le fonctionnement du « staff », appliquant exactement le même rythme d'activité que l'état-major en charge, et comparant nos productions. Je pense que cela nous a été d'une grande aide au moment où nous avons pris officiellement nos fonctions.

Le travail en coalition est-il différent de votre travail habituel ? Et être pour la 1ère fois dans une mission UN, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

Tout d'abord, le travail en coalition fait partie du quotidien des marins, qui sont régulièrement déployées en opérations multinationales.
Affecté à l'état-major de COMFRMARFOR, qui comporte de nombreux officiers alliés, j'ai plus encore l'occasion de profiter de cet environnement très enrichissant. La transition entre le HRF et l'état-major du CTF 448 a donc été pour moi particulièrement simple.
Conduire une opération maritime sous le pavillon de l'ONU constitue en effet une première. Tous les équipages participant à cette mission sont indéniablement fiers d'être les premiers « marins de la paix ». Il faut cependant garder à l'esprit que les marines de l'EUROMARFOR, à commencer par la marine française, ont conduit par le passé de nombreuses opérations de maintien ou de restauration de la paix. Si le béret bleu ciel est nouveau pour les marins embarqués, la mission elle, est parfaitement maîtrisée.

Interview du capitaine de vaisseau Roberto Monzani, chef d'état-major de la Task Force 448.

Etre italien et diriger un état-major multinational à partir de navires français n'est pas courant. Qu'est-ce que cela vous procure ?

Auparavant, j'ai déjà embarqué sur des bateaux italiens, espagnols et americains, mais c'est la première fois que j'embarque à bord d'un bâtiment français et que j'occupe le poste de chef d'état-major d'une équipe multinationale.
C'est une vraie chance pour moi de pouvoir embarquer sur deux batiments différents et de travailler avec des amiraux différents.
Avant d'occuper ce poste, j'occupais les fonctions de chef de la cellule mer à l'état-major de Force à Naqoura, ce qui m'a permis de découvrir l'environnement libanais ainsi que les enjeux.
Concernant le travail, les procédures étant similaires, il n'y a pas de grosses difficultés. Je me sens comme à la maison. Il n'y a pas de grandes différences entre la culture française et italienne.

Comment se concrétise la présence de la MTF dans le cadre de la Mission Impartial Behaviour ?

Il faut rappeler que c'est la première fois dans l'histoire que les Nations- Unies mettent en place une force maritime. C'est un grand défi.
La Maritime Task Force a deux rôles fondamentaux : surveiller tous les bateaux entrant dans la zone libanaise et en vérifiant qu'ils ne sont pas là pour faire du traffic d'armes. Notre second objectif est de former et d'entraîner la marine libanaise de façon à ce qu'elle devienne complètement autonome.

Quels progrès, résultats ont été accomplis depuis l'arrivée de la MTF au large du Liban en 2006 ?
On peut constater des progrès en matière de coordination des actions de surveillance. D'autre part, nous intensifions régulièrement le niveau des exercices et des entraînements, si bien que le niveau de la marine libanaise augmente, ce qui est encourageant pour l'avenir.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense