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06/02/08 - Liban : Passation de commandement du GTIA français

Mise à jour  : 28/06/2010

Le 3 février 2008, le colonel Carneau a pris le commandement du Groupement Tactique Interarmes (GTIA), à l'occasion d'une cérémonie présidée par le général italien Ruggiero, commandant le secteur Ouest. Il succède au colonel Gaulin.

Au sein du GTIA, le 1er Régiment de Tirailleurs d'Epinal a cédé sa place au 92e Régiment d'Infanterie de Clermont-Ferrand, principalement renforcé par des unités du 1-11e Régiment de cuirassiers de Carpiagne, du 31e Régiment de génie de Castelsarrasin et du 68e Régiment d'artillerie d'Afrique de La Vabone.

En présence du général Estrate (REPFRANCE), et de nombreuses autorités civiles, religieuses et militaires, le colonel Gaulin a dressé un rapide bilan du 4eme mandat (DAMAN 4), durant lequel les soldats français ont travaillé à développer les contacts avec la population de leur secteur et à garantir leur sécurité, conjointement avec les Forces Armées Libanaises.

3 questions au colonel Gaulin

1) Vous avez commandé le GTIA français au Liban. Quel est le bilan de votre action ?

Le GTIA de la FINUL était composé du 1er Régiment de Tirailleurs renforcé des cavaliers, sapeurs, artilleurs de la 1ère Brigade Mécanisée et des maintenanciers et logisticiens des brigades logistiques.Très concrètement, notre coopération avec les forces armées libanaises-FAL- s'est intensifiée, notamment par la réalisation de patrouilles communes en véhicules ou à pied principalement aux abords de la Blue Line-ligne frontière entre le Liban et Israël-, d'opérations coordonnées de fouilles de caches d'éléments armés, de patrouilles communes aléatoires nocturnes dans les zones d'où pourraient être tirées des roquettes. Plusieurs caches ou sites de lancements encore armés de matériels opérationnels datant de la guerre de juillet 2006 ont été découverts.La maîtrise d'un environnement complexe et l'évaluation précise des risques ont été recherchées afin d'anticiper toute reprise des hostilités ou toute initiative contre la force. La qualité des réseaux établis, des renseignements de contact nous ont permis de comprendre notre environnement et de limiter les risques lors de chacune de nos opérations. Armés pour accomplir les actions les plus violentes, notre mission se déroule au sein de la population dont nous devons obtenir le consentement, voire l'adhésion. Notre attitude ferme, notre action impartiale et nos bons contacts avec les populations chiite et chrétienne de notre secteur sont nos meilleures protections.Enfin, sur le plan de l'organisation, le GTIA a intégré les unités de maintenance et de logistique du 420ème Détachement de Soutien Logistique lors de sa dissolution en octobre 2007. Cette mise sous commandement opérationnel de la logistique a permis de créer une cohérence et une solidarité dans l'action entre les mondes de l'opérationnel et de la logistique, qui étonnamment restent souvent disjoints. Impératifs opérationnels et contraintes logistiques ont ainsi fait partie d'une même analyse et les décisions n'ont eu qu'un but : remplir la mission. Cette organisation et l'approche constructive adoptées ont été un gage d'efficacité.

2) Qu'en est-il des principales difficultés rencontrées lors de votre mission ?

En premier lieu, il s'agit de faire comprendre à chacun l'importance de son rôle et de ses actions. Une initiative malheureuse d'un caporal peut mettre en jeu toute la mission du GTIA, voire celle de la FINUL. Un accident de la circulation, un franchissement de frontière ou de limite, une attitude perçue comme provocante peuvent avoir des conséquences démesurées. Cette notion du caporal stratégique a été inculquée à chacun lors de la phase de préparation de la mission. Un acte d'indiscipline, une mauvaise décision générée par une préparation superficielle de la mission peuvent avoir de lourdes conséquences. Personne n'est à l'abri.Le niveau de vigilance doit rester optimal dans la durée. La motivation des premières semaines laisse rapidement place à des habitudes, qui deviennent des vulnérabilités. Par exemple, les " cibles molles " constituées par les convois logistiques assurent leur sécurité en changeant fréquemment d'itinéraires ou, si cela est difficilement le cas comme au Sud-Liban, en changeant d'horaires. Cette vigilance permanente participe de plus à la crédibilité de la force.La capacité de réversibilité est une nécessité et l'assurance de son maintien un souci constant pour un chef. Les soldats doivent rester en permanence capables d'agir au sein d'un large spectre de violence, de démontrer dans un même instant de formidables qualités de souplesse et de terribles capacités de puissance. Une patrouille de contact peut se transformer, en un temps très bref, en une action de combat meurtrière. Cette réversibilité est indispensable au niveau individuel tout comme au niveau de la force dans son ensemble.

3) Comment envisagez-vous le retour du Liban ?

Après ces 4 mois au Sud-Liban, nous allons prendre quelque repos pour nous consacrer à nos familles dont le courage fait notre admiration et dont la solidité assure notre grande sérénité lors des projections.Ensuite, nous allons reprendre la formation de chacun de nos hommes et poursuivre la préparation, déjà débutée sur le théâtre, pour de nouveaux départs en opération : la mission des OMLT en Afghanistan pour certains et le Kosovo en juin pour d'autres ; en attendant un nouveau départ dans le cadre d'un GTIA en février 2009. Mais, nous sommes prêts à tout instant quoi qu'il advienne. A l'instar de leurs Anciens, les Tirailleurs, qui sont projetés chaque année, apprécient de partir en opération.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense