Vous trouverez ci-dessous l’allocution prononcée le mardi 17 juillet par Madame Florence Parly, ministre des Armées, à la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE).
Seul le prononcé fait foi.
Madame Florence Parly,
ministre des Armées
Allocution à la 13e DBLE
La Cavalerie, le 17 juillet 2018
– Seul le prononcé fait foi –
Madame la Préfète,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le chef d’état-major de l’armée de Terre,
Monsieur le commandant de la Légion étrangère,
Messieurs les officiers généraux,
Colonels,
Officiers, sous-officiers, légionnaires et soldats,
Mesdames et Messieurs,
Je crois que l’héroïsme a des noms. Le courage des visages. Et que la valeur se transmet.
La 13e demi-brigade de Légion étrangère est née de la force de ces héros. Elle est née de ces soldats des Forces Françaises Libres, refusant l’oppression et qui, guidés par leur seule soif de justice et de liberté, ont formé ce régiment qui allait attacher son nom à celui des quelques-unes des plus grandes heures de l’histoire militaire contemporaine de la France.
Vos valeurs, vos parcours, votre histoire sont avant tout celles de la Légion étrangère. Cette ardeur dans l’action, sur le terrain, face à l’ennemi. Ce courage à toute épreuve, ce goût de l’effort. Cette camaraderie qui rassemble, qui bannit les barrières des langues ou des origines, au service d’une patrie commune. Car sur le sol de Camerone comme sur le sable du Mali, aujourd’hui comme hier les légionnaires combattent avec le même honneur, avec la même fidélité. Le sang d’un légionnaire qui coule est une blessure pour toute la Légion.
Je connais l’engagement opérationnel intense de la 13e DBLE. Je sais que votre régiment a connu dans son histoire bien des combats et des blessures. Je sais aussi qu’il a perdu récemment un de ses frères d’armes, le sergent-chef Anthony Paiba-Valverde, en mission à Mayotte. On ne remplace jamais un frère d’arme. On ne l’oublie jamais. Le sourire du sergent-chef Paiba-Valverde, est encore marqué dans tous les esprits. Son nom, inscrit sur le bâtiment que je viens d’inaugurer, rejoint celui de vos frères d’armes, morts pour la Patrie. Il demeure, comme doit demeurer le sens de son engagement : le service de la Légion étrangère, le dépassement de soi, le dévouement pour la mission et cette soif de liberté.
Dans vos missions, dans les succès comme dans les épreuves, la France sait votre force, votre inépuisable sens du service. Elle sait qu’elle peut compter sur vous, « vous, ses fils, Français non par le sang reçu, mais par le sang versé »1.
Et compter sur vous, c’est aussi agir pour vous. Depuis un an, c’est mon ambition : remettre nos forces au coeur de nos Armées. Vous combattez pour notre pays. Vous en payez le prix et vous êtes prêts à prendre tous les risques. Nous devons donc vous accorder des installations dignes, vous donner des équipements modernes, adaptés, à la fois pour vivre, pour vous entrainer et pour vous engager.
Trop longtemps, nos Armées ont vécu de privations. Il était temps que cela cesse. Le Président de la République a signé il y a quelques jours à peine une loi, la loi de programmation militaire, qui accorde une hausse exceptionnelle des moyens de nos Armées. Une loi qui vous donnera des équipements, plus vite et plus modernes. Une loi qui va renouveler les matériels. Mon engagement pour vous, c’est aussi le Plan Famille, qui vous donne les moyens de mieux vivre les absences, de faciliter le quotidien de vos familles, vos quotidiens.
Vous risquez vos vies pour la France, mon devoir est de me battre pour vous.
La 13e DBLE a beaucoup changé. Après Djibouti et les Emirats arabes unis, elle s’est installée, ici, dans l’Aveyron. Et en deux ans, elle a, fidèle à la tradition légionnaire, trouvé toute sa place dans un lieu complètement nouveau et a su construire une relation intense avec les habitants du plateau du Larzac. Ne mentons pas, nous savons que l’arrivée de la Légion étrangère ici avait un brin… surpris. Mais vous avez prouvé que les hommes de valeurs savent se faire adopter. Vous êtes aujourd’hui, comme vos familles, aveyronnais. Vous faites partie intégrante de cette région, vous en faites vivre les rues, les écoles et les commerces.
Aujourd’hui, lors de vos déploiements, c’est aussi cette région entière qui est derrière vous. Cette réussite, nous la devons à tous les services du ministère qui se sont investis. Nous vous la devons, à vous tous, à vos chefs, à la Légion étrangère. Je voulais les remercier, tous, de votre investissement exceptionnel. Je voulais remercier, aussi, toutes les associations, les élus locaux et simplement les Aveyronnais, qui ont si bien accueilli ce régiment, qui ont su voir le coeur et la sincérité de l’engagement plutôt que le voile des préjugés. Ce régiment est une chance, continuez à lui donner toutes les opportunités pour réussir son installation, pour vivre parfaitement, ici, sur la terre d’Aveyron.
Colonel Guillaume Percie du Sert, vous avez été comme chef de corps de la 13e DBLE, l’homme de sa montée en puissance. Vous avez été l’homme qui l’a fait naître à nouveau et croitre plus encore, sur ce plateau du Larzac. La 13e DBLE vous doit beaucoup. Elle vous doit cet engagement sans faille pour vos légionnaires. Elle vous doit cette installation réussie, cette adoption par les populations locales. Elle voit en vous un chef complet, capable de vision comme d’action.
Colonel Jacques Bouffard, c’est une lourde tâche qui vient de vous être confiée sur la place d’armes par le général Nicol. Chef de corps de la 13e DBLE, c’est un honneur inestimable. C’est aussi un défi, car tant de choses sont encore à réussir. Il faudra, ici, mener l’installation définitive du régiment, tenir les délais tout en maintenant l’excellence opérationnelle. Pour beaucoup, vos légionnaires sillonneront de nouveau les rues de France dans l’opération Sentinelle. D’autres missions les attendront encore. Il faudra veiller sur eux mais je sais que vous avez toutes les qualités pour réussir cette nouvelle page de l’histoire de la « phalange magnifique ».
Ces missions, vous ne les mènerez pas seul. Vous pouvez compter sur l’armée de Terre, sur la Légion. Vous pouvez compter sur les acteurs de nos Armées qui s’engagent pour continuer à réussir l’installation de la 13e DBLE. Vous pourrez compter, aussi, sur tous les acteurs locaux, les associations, l’Etat, les collectivités. Vous pouvez compter, enfin, sur moi, sur ma vigilance, sur mon implication.
La France vous attend. Merci de vous donner pour elle.
Vive la 13e DBLE ! Vive la Légion étrangère !
Vive la République ! Vive la France !
1 Pascal Bonetti, « Le volontaire étranger de 1914 », 1920