Un an après la publication de l'ouvrage collectif « Eurodéfense, pour une relance d'une Europe de la Défense », le conseil économique de la Défense a organisé, le mercredi 2 juin 2010 à l'Ecole militaire à Paris, son colloque annuel qui avait pour thème cette année « Défense et sécurité : quelle relation Europe Etats-Unis ? ».
Plus de 500 personnes, européennes et françaises, ont assisté à ce colloque qui s'est articulé autour de trois tables rondes sur des sujets fondamentaux et complémentaires :
l'appétit des pays européens pour une défense européenne ;
la place de l'Europe face aux puissances émergentes ;
l'avenir du partenariat transatlantique.
De nombreuses questions ont été soulevées tout au long de cette journée : dans cette double ambiance de crise et de tension constante, quelles sont les avancées en matière de coopération européenne ?, le Royaume Uni est-il appelé à être un peu plus distant de l'Europe ou au contraire un peu plus proche ? N'y a-t-il pas en Europe une tendance renouvelée au nationalisme industriel et technologique ? Quelles est la place de l'Europe face aux principales puissances émergentes ? Les pays européens sont-ils considérés comme de réels partenaires par les Etats-Unis ?
Plusieurs intervenants ont tenté de répondre à ces questions en participant à ces tables rondes, comme notamment Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et du Conseil italien, Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement, et l'Amiral Edouard Guillaud, chef d'Etat-major des armées.
Le ministre de la défense, Hervé Morin, a conclu ce colloque : « Au sujet de la vision américaine de la sécurité du continent européen, Hillary Clinton avait déclaré (en janvier dernier : ndlr) : une sécurité européenne indivisible, associé à un engagement américain indéfectible. Et face aux défis mondiaux, elle appelait à moderniser et renforcer notre partenariat transatlantique [ ] c'est une ambition que je partage pleinement ».
Le ministre a également rappelé qu'« avec l'élection du président Obama, les Etats-Unis sont plus ouverts à l'émergence d'un monde multipolaire, dans lequel l'Europe aurait toute sa place. Mais cela nous impose, en retour, des devoirs : assurer l'exercice d'une grande puissance, nous affirmer comme des partenaires militaires crédibles et non subordonnés. Il reste du chemin à faire des deux cotés [ ] d'autant plus que les occidentaux ont besoins d'être unis pour peser face aux pays émergents ».
Le ministre a également précisé que la relation entre l'Europe et les Etats-Unis n'était pas seulement « une alliance militaire. C'est beaucoup plus large et beaucoup plus profond. C'est pour moi d'abord une relation politique qui a son ciment, c'est-à-dire une civilisation commune. Nous partageons la démocratie, la protection des libertés et un modèle de société ».
Carine Bobbera