Le ministre de la défense Hervé Morin s'est rendu jeudi 10 décembre à l'Ecole militaire pour s'exprimer devant la 80ème session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM). C'est dans une ambiance détendue qu'il a échangé sur les questions de condition militaire avec les représentants des forces armées.
« Des questions se posent sur la politique de l'habillement. Nous n'avons pas de données chiffrées », soulève un adjudant chef. « Est-ce que vous prévoyez de créer plus de crèches ? c'est une véritable demande des couples qui travaillent », demande un autre. « Quels décisions allez-vous prendre au sujet des problèmes financiers que rencontrent les militaires qui travaillent pour l'OTAN ? », interroge un troisième.
« Le budget équipement 2009-2010 atteint les 18 milliards d'euros. Ainsi nous allons pouvoir régler le problème des disparités anachroniques des moyens d'habillement » ; « L'objectif 2012 est d'augmenter de 30% le nombre de place disponible pour la petite enfance soit créer 400 places» a répondu Hervé Morin. Au sujet des moyens alloués aux militaires détachés à l'OTAN, le ministre a annoncé que « le régime des indemnités va être adapté en fonction de la résidence à l'étranger ».
Le ministre de la défense a souligné avoir « entendu les inquiétudes liées à l'interarmisation et la mutualisation. Il y a une perte de repère et de traditions. Mais elle ne doit pas estomper l'identité de chaque armée. Il faut développer une culture interarmées ». Au sujet de l'externalisation, il a rappelé son souci de « mener pragmatiquement » le dossier, en s'attachant également aux aspects humains.
La 80ème session du CSFM réunit 85 représentants armées et services de la Défense. Le conseil est « le cadre institutionnel dans lequel sont examinés les éléments constitutifs de la condition de l'ensemble des militaires », selon le Code de la Défense.
En 40 années de fonctionnement, le rôle du CSFM s'est profondément renforcé. Sa consultation est obligatoire avant l'application de textes relatifs au statut général des militaires. Si l'avis du CSFM reste consultatif, la pratique de la concertation montre qu'ils sont généralement suivis par les autorités de tutelle. Le CSFM traite annuellement près d'un millier de questions posées par le personnel militaire, grâce notamment à une procédure de demande, ouverte à tout militaire en dehors de toute voie hiérarchique.
Mael FORNER