Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a accordé un entretien au Figaro, ce vendredi 22 août 2008, suite aux tragiques évènements survenus en Afghanistan le 18 août dernier, au cours desquels dix soldats français sont tombés au combat.
« Depuis longtemps, nos hommes sont exposés aux bombes artisanales, aux mines, à des tirs sporadiques, à des accrochages », explique le ministre de la Défense . « Mais jamais encore à une embuscade relevant d'une opération militaire d'une telle ampleur. [ ] Beaucoup de Français découvrent aujourd'hui que l'Afghanistan est sans doute le premier théâtre depuis plusieurs décennies dans lequel les armées françaises, qui affrontent des Talibans de plus en plus organisés, sont engagées dans des opérations militaires brutales et violentes. [ ] Il faut en tirer les conséquences, conserver l'initiative sur le terrain et augmenter notre capacité de reconnaissance et de renseignement ».
« L'Afghanistan est frontalier du Pakistan et de l'Iran. C'est une partie de la stabilité du monde et donc de la sécurité du monde qui s'y joue », déclare Hervé Morin, en réponse aux questions sur l'engagement de la France en Afghanistan.
Selon le ministre, le but des insurgés Talibans « est de faire douter les populations européennes de la justesse de l'engagement international en Afghanistan. »
Soulignant la détermination de la France à rester sur place, le ministre de la Défense estime néanmoins que « la solution n'est pas uniquement militaire. Il faut une action de reconstruction et des efforts dans tous les secteurs ».
Cynthia GLOCK