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Allocution à l’occasion de la réunion du « Groupe des 12 »

Mise à jour  : 29/06/2011

Allocution de M. Alain JUPPE, Ministre d’Etat, Ministre de la Défense et des Anciens combattants à l’occasion de la réunion du « Groupe des 12 »

--- Seul le prononcé fait foi ---

Messieurs les Présidents,

Comme tous les Français, je sais ce que nous devons aux Anciens combattants :
- Aux héros souvent anonymes qui, sur tous les fronts, face à des adversaires multiples et dans les épreuves les plus dures, ont risqué leur vie et parfois versé leur sang pour défendre notre pays ;
- A cette communauté engagée, unie autour de valeurs fortes : la solidarité, le sens du devoir et du sacrifice, l’amour de la France et la fraternité ;
- A ces grands témoins de notre passé, qui se mobilisent sans relâche pour nourrir la flamme de la mémoire et la transmettre aux jeunes générations.

En tant qu’élu, j’ai le privilège d’entretenir des liens particuliers avec le monde combattant, dont je rencontre fréquemment les représentants.
- A chaque cérémonie commémorative, c’est une même émotion que j’éprouve au plus profond de moi-même devant la force et la noblesse de ces serviteurs de la France.
- Devant chaque monument aux morts, à chaque fois que résonnent les notes de la Marseillaise, c’est un même sentiment de respect qui me saisit devant la fierté de ces soldats d’hier - porte-drapeaux debout au regard clair ; gueules cassées, marquées dans leur chair ; silhouettes courbées sous le poids des années, mais réunies par une même droiture et une même dignité.

Cette émotion, ce respect, je vous en fais aujourd’hui la confidence, ils sont intimement liés à mon histoire familiale.

C’est donc pour moi un grand honneur de vous accueillir aujourd’hui, ici, à l’Hôtel de Brienne, dans ce ministère qui est le vôtre.

Je sais que la disparition du Secrétariat d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants a suscité votre perplexité et provoqué de nombreuses interrogations.

Soyez-en persuadés, cette nouvelle configuration est pour vous une véritable opportunité.
- D’abord, parce qu’elle donne à vos dossiers davantage de visibilité sur la scène gouvernementale ;
- Mais surtout, parce que, vous l’avez compris, je suis déterminé à jouer pleinement mon rôle de Ministre des Anciens combattants et à veiller personnellement à ce que vos préoccupations recueillent toute l’attention qu’elles méritent.

C’est dans cet esprit que j’ai présenté vendredi dernier le budget des Anciens combattants 2011 au Sénat, un budget à la fois ambitieux et responsable.

Ambitieux, car il nous permettra de mener à son terme, à droits constants, la réforme profonde engagée pour moderniser le service rendu au monde combattant.

Responsable, bien qu’il m’en coûte de demander aux Anciens combattants de contribuer à l’effort collectif de redressement des finances de l’Etat, eux qui ont déjà effectué tant de sacrifices au service de la France.

A cet égard, permettez-moi de revenir avec vous sur un point qui, je le sais, vous a beaucoup déçus : la retraite du combattant.

Le Président de la République s’est engagé à la porter à 48 points de PMI en 2012. Depuis 2006, le montant de cette pension, qui n’avait jamais été revalorisée depuis 1978, est ainsi passé de 33 à 43 points.

J’aurais souhaité porter ce montant à 45 points dans le cadre du budget 2011. Cette augmentation de 2 points n’a malheureusement pas été possible, en raison de la nécessité de rétablir l’équilibre de nos finances publiques.

J’ai donc déposé un amendement tendant à une hausse de 1 point au 1er juillet 2011. Cet amendement a été adopté. Dans les circonstances actuelles, c’est le maximum de ce que l’on pouvait obtenir.

Vous le voyez, je suis déterminé à être à vos côtés pour garantir le respect du droit à réparation et préparer avec vous l’avenir du monde combattant.

Pour relever ce défi, j’ai besoin de vous. Et je sais que vous répondrez présents, vous qui en d’autres temps avez pris les armes pour répondre à l’appel de la Nation.

J’ai besoin de vous pour continuer à incarner la mémoire combattante, cette mémoire que vous vivez au quotidien en réinventant en temps de paix la fraternité que vous avez vécue dans les armes.

J’ai besoin de vous pour continuer à transmettre cette mémoire aux jeunes générations.
- La mémoire combattante, c’est en effet la mémoire de la République, celle qui inscrit chaque destin individuel dans une épopée qui le dépasse. C’est le socle de références qui nous rassemble tous, quelle que soit notre origine, quelle que soit notre histoire, dans un même élan, un même projet de société, une même volonté de vivre ensemble.
- La mémoire combattante, ce sont aussi les leçons que nous devons tirer de l’Histoire pour ne pas nous condamner à revivre notre passé et pour construire ensemble un avenir de paix et de liberté.

Enfin, j’ai besoin de vous pour faire de cette mémoire une mémoire sereine et apaisée. C’est particulièrement indispensable à l’approche de l’année 2012 qui marquera la commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie. En ouvrant ses portes aux sociologues et aux historiens des deux rives de la Méditerranée, la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie sera un atout majeur pour y parvenir.

Messieurs les Présidents,

Je sais pouvoir compter sur vous pour relayer ma parole auprès de l’ensemble de vos adhérents.

--- Seul le prononcé fait foi ---

Je souhaite maintenant que nous engagions un échange informel afin de recueillir vos attentes et de pouvoir commencer à y répondre.