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COVID-19 | La cellule de crise de l’EMO SCA renforcée

Mise à jour  : 30/04/2020 - Auteur : sca - Direction : sca

La cellule de crise de l’Etat-major opérationnel du Service du Commissariat des armées (EMO SCA) est active depuis le début de l’épidémie. Elle est renforcée depuis le 30 mars par du personnel issu de nombreux horizons*. Parmi eux, deux élèves commissaires de la 27e promotion de l’École de Guerre, engagés pour la résilience de la Nation.

Ces deux officiers supérieurs apportent leur expérience de la gestion de crise, leur adaptabilité et leurs compétences en matière de planification et de conduite des opérations. Ils poursuivent en parallèle les travaux de recherche et de réflexion demandés dans le cadre de leur scolarité. Nous sommes allés leur poser quelques questions.

CRP Renaud : quelle est votre mission au sein de l’EMO SCA ?

L’ensemble du SCA a mis en place une organisation et un fonctionnement spécifiques pour répondre aux enjeux de la crise COVID-19. Cette organisation place l’EMO SCA en échelon de coordination (ou en tour de contrôle) du service. C’est pour assurer cette fonction que la cellule dans laquelle je sers a été mise en place : bien orienter et optimiser les travaux de l’ensemble des unités du service, alors même que ces dernières sont privées d’une grande partie de leur ressource humaine pour respecter les normes de confinement.

Par ailleurs depuis que l’opération Résilience a été lancée, l’EMO coordonne les unités du service pour répondre aux demandes de soutien de la chaîne de commandement de l’état-major des armées.

CRP Adrien : dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ?

Le plus stimulant est de suivre la crise à la fois par le haut et par le bas. En effet, l’EMO-SCA est la courroie de transmission entre la Direction centrale, qui est en contact avec le MGA, et les organismes du SCA sur le terrain. Entre l’échelon stratégique et le niveau tactique.

En outre, sur le plan géographique nous suivons bien évidemment les enjeux sur le territoire national mais aussi en outre-mer et à l’étranger. Des territoires variés et souvent isolés qui nécessitent une attention particulière.

Sur le plan transverse nous sommes l’interlocuteur de la cellule miroir mise en place à l’EMA. De nombreux camarades de l’Ecole de guerre y sont en renfort ce qui simplifie les échanges.

CRP Renaud : décrivez-vous nous succinctement l’action du SCA dans cette pandémie.

L’action du SCA s’inscrit sur deux plans : celle du fonctionnement des armées le plus normalement possible d’une part, et celle de l’opération Résilience d’autre part.

Le SCA est acteur pour contribuer à faire en sorte que le ministère continue de fonctionner dans les conditions très dégradées de pandémie. En délivrant toutes ses prestations essentielles de soutien (restaurer, héberger, transporter…), de manière certes adaptée mais toujours suffisante pour garantir aux armées toute leur liberté d’action.

Mais le ministère ne se contente pas de fonctionner en mode très dégradé : il a reçu la mission, à travers l’opération Résilience, d’assister et de soutenir les autorités civiles dans la gestion de la crise. Principalement les autorités sanitaires et les forces de sécurité intérieure.

Pour les déploiements dans le cadre de Résilience, qui concernent bien sûr l’outre-mer, le SCA délivre également toute une palette de prestations, à coloration plus opérationnelle, et auxquelles Sentinelle nous avait en partie préparés : rations de combat, matériel de campagne, transport de la troupe. Et puis aussi des prestations un peu plus spécifiques à une crise sanitaire, avec l’approvisionnement en produits de bio-nettoyage, en effets de protection…

Aujourd’hui nous avons donné des consignes aux plateformes commissariat pour conduire la manœuvre logistique du stockage et de la distribution de masques chirurgicaux dans les différentes zones de défense et de sécurité.

CRP Adrien : au bout de 3 semaines de présence, pouvez-vous indiquer les bénéfices en termes d’expériences que vous retirerez de cette incursion opérationnelle ?

N’ayant jamais servi à l’échelon central du SCA, elle permet de découvrir de l’intérieur l’organisation et le fonctionnement du service et de ses différentes chaînes. Plus généralement, la mission qui nous a été confiée à notre arrivée était claire : mettre en place l’élément de synthèse de la cellule de crise du service. Sur ce point, le chef de l’EMO nous a laissé carte blanche pour concevoir cette structure, la mettre en place et la faire connaître. C’est cette confiance, au plus haut niveau puisque nous avons présenté l’outil directement au directeur central, qui m’aura le plus marquée. Une bonne préparation aux emplois que va tenir un jeune breveté de l’Ecole de guerre.

CRP Adrien : sur quels sujets travailliez-vous juste avant que l’EdG ne ferme ?

Lors du déclenchement de la crise, l’Ecole de guerre attaquait l’exercice Coalition qui est le point d’orgue de la formation. Un exercice qui s’étale sur plusieurs semaines et qui permet aux élèves, à travers un scenario de crise, de réaliser l’ensemble des taches de planification et de conduite d’une opération. La promotion est alors divisée en deux camps qui s’affrontent. Des élèves journalistes et de jeunes diplomates participent et renforcent le réalisme de l’exercice.

Le coronavirus nous aura fait passer d’une crise virtuelle à une crise bien réelle.

CRP Renaud : que vous inspire cette crise mondiale ?

C’est une mise à l’épreuve. Avec des aspects dramatiques et comme avec toute mise à l’épreuve, des enseignements à tirer. Elle est peut-être à rapprocher d’autres épreuves que notre génération a eu à affronter récemment et qui nous rappellent que la France n’est pas à l’abri de menaces et fléaux que l’on a peut-être considérés comme trop éloignés de nous par définition.

La vague terroriste nous a ainsi rappelé que la guerre pouvait se jouer chez nous, et le COVID nous rappelle que les pandémies peuvent aussi atteindre l’Europe. Ces mises à l’épreuve nous font en fait travailler notre résilience : c’est d’ailleurs le nom de l’opération par laquelle les armées participent à la lutte nationale. 

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*D’autres renforts temporaires complètent l’équipe EMO SCA, un élève de l’Ecole des commissaires des armées, un commissaire en chef de 2e classe actuellement en poste auprès de l’Inspecteur général de l’armée de l’Air, un personnel civil du Groupement de soutien de la base de Défense de Bordeaux qui s’est porté volontaire – ex caporal-chef déjà présent à la création de l’EMO – un autre personnel civil de la sous-direction numérique (SDNUM), un lieutenant du bureau des ressources humaines d’Arcueil, et deux militaires de l’équipe CYBER-SDNUM.


Sources : SCA