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Point de situation des opérations du 16 au 22 juillet.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Cette semaine a été marquée par deux opérations : l’une menée sur coup préavis la nuit dernière contre un camp de l’EIGS dans la région de Ménaka et l’opération IMPERIUM NATIONAL consistant à réaliser une manœuvre aérienne et aéroterrestre d’ampleur.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
En coordination avec l’armée américaine, la force Barkhane a déclenché cette nuit, sur très court préavis, une opération contre un camp de l’EIGS dans la région de Ménaka. L’identification des deux responsables de l’EIGS neutralisés au cours de cette action est en cours.
Il y a quelques semaines, les forces françaises et nigériennes avaient déjà porté des coups très durs contre l’EIGS dans le Liptako malo-nigérien lors de l’opération SOLSTICE alors que le groupe terroriste, à partir de ses bases dans le Liptako malien, menait une politique de terreur contre les populations locales, forcées de déserter leurs villages, et harcelait les forces armées nigériennes. Plusieurs cadres de haut rang de l’EIGS avaient déjà été neutralisés, dont l’un des chefs de groupe, Dadi Ould Chaib, plus connu sous le nom d’Abou Dardar, et de nombreuses ressources logistiques avaient été saisies.
Cette nouvelle opération illustre notre détermination à continuer la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés de nos partenaires sahéliens et en coordination avec nos alliés européens et américain. Ce combat reste une priorité absolue.
A l’approche de la Fête nationale, la Force Barkhane a adopté durant trois jours (du 12 au 14 juillet) un dispositif singulier pour faire face à d’éventuelles actions symboliques contre les unités françaises et contre les partenaires, tout en maintenant une capacité permanente de harcèlement contre les GAT. Les unités « terrestres » ont concentré leurs efforts autour de leurs emprises, tandis qu’une opération aérienne et aéroterrestre d’envergure était conduite dans la troisième dimension. Chasseurs, drones, avions légers de reconnaissance et hélicoptères de reconnaissance et d’attaque ont ainsi sillonné le ciel du Mali, assurant la défense en profondeur de la Force, tandis que les groupes mortiers de l’artillerie de montagne prenaient à leur compte la défense rapprochée des bases opérationnelles. Grâce au renseignement complémentaire des radars MURIN, de mini-drones et des différents moyens optroniques, ces mortiers de 120 mm ont été régulièrement engagés, harcelant les GAT de jour comme de nuit.
Cet effort dans la 3e dimension a parfaitement atteint son objectif en dissuadant toute tentative d’attaque des groupes armés terroristes vis-à-vis de la Force Barkhane. Il a en outre renforcé la protection des emprises militaires de nos partenaires maliens et nigériens, souvent prises à partie ces dernières semaines.
Tout en renforçant sa propre protection, la Force a poursuivi ses opérations de neutralisation. Grâce à ses moyens variés de renseignement, aériens comme terrestres, elle a pu localiser et identifier plusieurs cibles ennemies. Le jour de la Fête nationale, des terroristes ont ainsi été neutralisés dans le Liptako par une frappe de drone Reaper, tandis que d’autres étaient fixés dans le Gourma par le Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A). Des groupes de commandos de la Force Barkhane ont été héliportés sur ces deux zones d’engagement. Appuyés par la chasse et les hélicoptères d’attaque, ils ont pu saisir des ressources d’intérêt et procéder à la capture des terroristes.
Au bilan, la combinaison des moyens aériens et aéroterrestres dans une manœuvre globale interarmées a permis à la Force Barkhane d’exercer une pression permanente sur les groupes armés terroristes tout en continuant à remplir les missions de réassurance des forces partenaires.
Entre le 12 et le 15 juillet, le groupement tactique désert ROC NOIR a conduit des actions de préparation opérationnelle avec les Forces armées maliennes (FAMa). Des séances d’instruction conjointe contre-IED et de secourisme au combat ont été organisées sur la base de Tessalit ainsi que des instructions sur le combat débarqué, sur la base de Tombouctou, au profit d’une unité des FAMa.
De son côté, le groupement tactique désert TIGRE a effectué une séance de tir 12.7 mm d’entraînement au profit d’unités maliennes. Le secourisme au combat, les mesures de sauvegarde contre-IED, la sécurisation de points, l’extraction de blessés et la fouille de personnel ont également fait l’objet d’une instruction conjointe avec des unités maliennes FAMa à Gossi.
Le 20 juillet, au cours d’une mission d’appui aérien au profit d’un Groupement tactique désert (GTD) dans la région de Hombori, un Mirage 2000D a fait face à une avarie qui a nécessité l’éjection de l’équipage (un pilote et un officier navigateur système d’armes).
Un groupe commando a été immédiatement engagé à bord de deux hélicoptères Caïman, appuyés par deux hélicoptères Tigre, pour établir un dispositif de sécurité et récupérer l’équipage.
L’équipage, dont l’un des membres a été légèrement blessé, est sain et sauf. Il a rejoint la base de Gao.
L’épave de l’avion, qui s’est écrasé dans une zone inhabitée, a été localisée par la Force Barkhane. Une enquête va être initiée pour préciser l’origine de cet accident.
AFRIQUE – OPERATION CORYMBE
Déployé depuis le 12 mai, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan a conclu le mandat 157 de l’opération CORYMBE, après plus de 2 mois de déploiement dans le golfe de Guinée.
Le bilan est riche de Dakar jusqu’à Luanda : des patrouilles de surveillance des pêches et de lutte contre la pollution, des missions de surveillance et de dissuasion en zone piraterie mais aussi des contacts réguliers avec nos partenaires, permettant d’entraîner toute la chaîne des acteurs de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.
Deux temps forts ont particulièrement marqué ce déploiement : l’exercice EUROMARSEC 21.3 aux côtés de la frégate multi-missions (FREMM) italienne Rizzo et du patrouilleur espagnol Furor sur la coopération européenne au sein du golfe de Guinée et l’exercice MEGALOPS 4 – AFRICAN NEMO 21.3 avec plusieurs marines riveraines.
EUROMARSEC 21.3 s’est déroulé le 26 mai 2021. Il s’agit d’un exercice organisé depuis 2020 visant à renforcer la coopération et l’interopérabilité des différentes marines européennes dans le golfe de Guinée. Les 3 bâtiments ont mené des exercices de tirs d’artillerie ainsi que des exercices de présentation au ravitaillement à la mer.
Des exercices d’approches pour enquête de pavillon, de lutte contre le narcotrafic et contre la piraterie ont aussi été conduits, permettant à chaque unité de mettre en œuvre son équipe de visite et ses moyens aériens (drone et hélicoptère).
AFRICAN NEMO 21.3 a eu lieu du 1er au 04 avril 2021 :
Le Commandant Bouan s’est entraîné avec les marines du Gabon, du Congo et de la République Démocratique du Congo. Ces entraînements ont permis de renforcer l’interopérabilité entre les nations participantes et d’améliorer les savoir-faire de chacun en matière de lutte contre l’insécurité maritime.
Après avoir appareillé de Libreville, le Commandant Bouan s’est dirigé au large de Port-Gentil pour y simuler une action de pêche. Un patrouilleur gabonais présent sur zone l’a ainsi détecté et est intercepté pour l’interroger. À la fin de l’exercice, les marins du Commandant Bouan ont débriefé l’équipage du patrouilleur gabonais à son port.
Plusieurs exercices similaires, mêlant simulation tactique et débriefing à chaud, se sont succédé les jours suivants, au profit des marines du Congo et de la République Démocratique du Congo. Ces différentes séquences permettent aux marines riveraines de développer leurs aptitudes face aux menaces en mer comme la piraterie, la pêche illégale ou les trafics illicites.
Toutes ces actions conduites par l’équipage du PHM Commandant Bouan permettent de renforcer la coopération entre les états riverains du golfe de Guinée et la France, ainsi que leur capacité à assurer la sécurité maritime dans cette région.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste reste très présente menant un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.
La France apporte par ailleurs une action de conseil auprès des forces de sécurité irakiennes afin de contribuer à leur montée en puissance. Au sein du JOCAT (Joint Operations Command Advisory Team), structure conseillant le commandement interarmées des opérations irakien, plusieurs officiers français insérés apportent leurs compétences dans des domaines variés (renseignement, feux, opérations terrestres et aériennes).
PROCHE MOYEN-ORIENT – OPERATION AGENOR
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Comme évoqué la semaine dernière, le 15 juillet, sur la base navale des Forces françaises aux Emirats arabes unis (FFEAU), la France a pris le commandement de l’opération AGÉNOR pour 6 mois,
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La Frégate multi-missions (FREMM) Languedoc et l’avion de patrouille Atlantique 2 (ATL2), déployés au sein de l’opération AGÉNOR ont patrouillé dans le Golfe arabo-persique et de part et d’autre du détroit d’Ormuz. Le 17 juillet, la FREMM Languedoc a accosté à Abu Dhabi, à la base navale des FFEAU pour une relâche opérationnelle de quelques jours. A l’issue, le bâtiment sera détaché de l’opération pour intégrer la Task force 50 (TF50) afin de coopérer durant plusieurs jours avec la marine américaine.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – COVID-19 TUNISIE
Dès le 17 juillet, les armées françaises ont pris une part active à la mobilisation internationale au profit de la Tunisie, fortement affectée par la pandémie de la covid-19. Un A400 M Atlas ainsi que le bâtiment de soutien et d’assistance maritime (BSAM) Seine ont été mobilisés pour le transport d’oxygène liquide.
Le 17 juillet 2021, un A400M Atlas, appareil de transport de l’armée de l’Air et de l’Espace, s’est posé à Tunis en début d’après-midi. L’objectif était d’acheminer une citerne de 4 200 litres d’oxygène liquide, issue de stocks du ministère des Armées. La mission était assurée par un équipage de l’Escadron de transport (ET) 1/61 « Touraine », placé en décollage d’alerte. A son arrivée, le chargement a été réceptionné par les autorités locales.
Le jeudi 22 juillet, le BSAM Seine, qui avait appareillé de Toulon le 20 juillet, a accosté à Tunis avec trois conteneurs contenant plus de 50 tonnes d’oxygène liquide.
Parallèlement, en collaboration avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), une donation de 500 000 doses de vaccins et de matériel sanitaire va être réalisée ce jeudi 22 juillet. Le fret sera pris en charge sur la Base aérienne 107 de Villacoublay par un avion de transport de l’armée de l’air tunisienne.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDOR - MEDCENT
Déployés du 28 mai au 16 juillet en Méditerranée orientale puis en Adriatique, le BBPD Pluton et son détachement de plongeurs démineurs (PLD) ont participé à l'exercice multinational NOBLE MELINDA 21 en Israël, puis à des opérations de plongée et déminage au Liban, en Albanie et au Monténégro.
Le Pluton a, dans un premier temps, projeté son détachement composé de plongeurs démineurs du GPD Méditerranée à Haïfa où s’est tenu, du 7 au 17 juin 2021, l’exercice tripartite NOBLE MELINDA 21. Centrée sur la guerre des mines et l’intervention contre IED (engins explosifs improvisés) en environnement maritime, l’édition 2021 a été marquée par la présence de plusieurs nations « observatrices » (Allemagne, Canada, Royaume-Uni) en sus des nations participantes (Israël, France et Etats-Unis). Cette dimension multinationale a permis d’atteindre les principaux objectifs de ces exercices : renforcement de l’interopérabilité et partage d’expérience dans le domaine exigeant qu’est celui du déminage.
L’activité s’est ensuite concentrée sur la recherche de munitions historiques avec les plongeurs des forces armées libanaises et albanaises. Après plus de 10h00 de recherche sonar par AUV (autonomous underwater véhicule) et une trentaine de plongées, un total de 360 munitions datant de la Seconde Guerre mondiale et de l'époque soviétique ont été découvertes. Ces 1.5 t de munitions permettront aux services compétents de chaque pays de soustraire le danger qu’elles représentent pour les usagers de la mer.
Cette projection de compétence et d’expertise a également été mise à profit pour répondre à des demandes des pays partenaires tels que :
- l’expertise d’une épave de dragueur de mines obstruant un quai de la base navale albanaise avec les conclusions et plan d’action possible ;
- le recueil d’éléments d’authentification de deux épaves de sous-marins, possiblement le Monge et le Fresnel, coulés en 1915 au large du Monténégro ;
- L’échange sur la formation et les procédures de plongée en vigueur avec les plongeurs de la marine libanaise, moins d’un an après le travail commun effectué dans le port de Beyrouth lors de l’opération AMITIE.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDOR
La frégate de défense aérienne (FDA) Forbin est actuellement déployée en soutien direct à l’opération CHAMMAL depuis le théâtre Méditerranée orientale (MEDOR).
Sa patrouille dans le canal de Syrie permet à la France de conserver, en tous temps, son autonomie dans l’appréciation de situation sur zone en observant ainsi, dans une parfaite impartialité, les mouvements et interactions de l’ensemble des forces en présence. Ainsi, la connaissance permanente du théâtre et l’anticipation d’une éventuelle dégradation des équilibres actuels sont au cœur de la mission de la FDA Forbin.
Par ailleurs, la patrouille opérationnelle en cours permet d’organiser des entraînements et interactions avec nos forces pré positionnées et alliées. Cela permet de rappeler l’attachement indéfectible de la France à la liberté d’usage des espaces internationaux, dans une application de jure de la convention de Montego Bay. Ces interactions rappellent également la capacité d’action militaire de la France, en tous temps et en tous lieux.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX 10
Engagé depuis maintenant trois semaines au sein de l’eFP Battle group Estonia, le SGTIA LYNX 10 poursuit ses activités conjointes avec ses partenaires britanniques et estoniens.
Son équipe d’observation et de coordination des feux a ainsi pris part à l’exercice « FURIOUS WOLF » aux côtés des JTAC (joint terminal attack controller, guideur au sol des vecteurs aériens d’attaque) britanniques et estoniens du 12 au 16 juillet, où elle armait le poste de NFO (national forward observer) ainsi que l’OPFOR (opposite force).
Le SGTIA LYNX 10 participe depuis le 12 juillet à la mise en condition finale (MCF) d’une section du Scouts battalion estonien qui sera projetée au Mali dans le cadre de l’opération BARKHANE fin août 2021. Illustrant la coopération militaire de ces deux nations alliées, cette activité d’opportunité permet ainsi de renforcer l’interopérabilité entre militaires français et estoniens tout en entretenant la capacité opérationnelle des soldats du SGTIA. Durant ces deux semaines, militaires français et estoniens partagent ainsi leur savoir-faire et leur expertise dans différents domaines tels que l’ouverture d’itinéraire, la détection et la neutralisation d’IED (improved explosive device), la mise en place de check points ou la réalisation de patrouilles en milieu urbain, dans une logique de partenariat « gagnant-gagnant », tant au bénéfice de l’opération BARKHANE que de la mission opérationnelle eFP-LYNX.
Parallèlement, le SGTIA poursuit son entraînement interarmes dans ses différentes composantes. Le 18 juillet, les deux pelotons de chars Leclerc ont ainsi conduit leur première campagne de tirs sur le pas de tir du Central Training Area du camp de Tapa, au cours de laquelle ils ont tiré une trentaine d’obus de 120 mm et plus de 450 cartouches de calibre 12,7mm en seulement deux heures, démontrant ainsi la puissance et la précision du char Leclerc à nos camarades britanniques venus assister à cette campagne de tirs.
Enfin, la section génie du SGTIA est engagée cette semaine aux côtés des sapeurs britanniques dans l’exercice de mise en œuvre d’explosifs ZULU CRATER. Programmé du 19 au 23 juillet, cet exercice a pour objectif l’entrainement successif des procédures avec charges simples et charges spéciales (coupantes, perforantes, allongées…), suivi d’une phase de restitution tactique.
Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA
